Skip to main content

Communiqués de presse

LA HAUT-COMMISSAIRE AUX DROITS DE L'HOMME SE RÉJOUIT DE LA DÉCISION INDONÉSIENNE CONCERNANT UNE FORCE DE MAINTIEN DE LA PAIX AU TIMOR ORIENTAL

14 Septembre 1999

HR/99/87
14 septembre 1999


Elle recommande la mise sur pied d'une commission d'enquête internationale

Jakarta, 13 septembre 1999 -- La Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Mary Robinson, s'est réjouie aujourd'hui de la décision du Gouvernement indonésien d'accepter une force internationale de maintien de la paix au Timor oriental et a recommandé la création d'une commission d'enquête internationale afin d'"établir les responsabilités en ce qui concerne les graves violations commises sur le territoire".

S'exprimant à Jakarta à l'issue d'une visite dont l'objet était de disposer d'une évaluation de première main de la situation des droits de l'homme au Timor oriental, Mme Robinson a déclaré que le déploiement d'une force de maintien de la paix devrait contribuer à stopper la "politique systématique et bien planifiée de meurtres, de déplacements, de destruction de propriétés et d'intimidation menée par les groupes de milices et les éléments des forces de sécurité".

La Haut-Commissaire a également mis l'accent sur la nécessité de déployer la force multinationale de toute urgence afin d'aider à répondre aux besoins humanitaires des milliers d'Est-Timorais déplacés, dont un grand nombre ne se sont pas sustentés depuis plusieurs jours. Elle a exhorté les autorités à faciliter l'accès immédiat des agences d'aide aux personnes qui se trouvent dans le besoin le temps que la force soit mise sur pied. Elle s'est réjouie de la rapidité avec laquelle ses collègues des NationsUnies présents en Indonésie ainsi que les autorités ont préparé le parachutage de l'aide aux personnes déplacées.

Mme Robinson est arrivée à Jakarta en provenance de Darwin (Australie) où elle s'est entretenue avec des Est-Timorais et avec le personnel de la Mission des NationsUnies au Timor oriental (UNAMET) évacué du territoire. Leurs témoignages, a-t-elle affirmé, ont mis en relief l'impérieuse nécessité d'établir les responsabilités pour les graves abus qui ont été commis, en particulier depuis le scrutin du 30 août.

"La tentative délibérée de détourner l'attention du monde du Timor oriental, en particulier en empêchant les NationsUnies et les médias d'être présents sur place, n'a pas empêché que soit recueilli un grand nombre de preuves, à savoir des noms, des lieux et des faits" a déclaré Mme Robinson. "Cela permettra à la communauté internationale de poursuivre les responsables de ces crimes, à condition que la situation le permette".

De nombreuses preuves attestent clairement du rôle joué par certains éléments de l'armée indonésienne dans la violence, a déclaré la Haut-Commissaire. "D'après les informations recueillies, il y a eu connivence entre les militaires et les milices. En début de journée, j'ai fait directement part de ma préoccupation au Président indonésien, M. B.J.Habibie. Le Gouvernement a un rôle important à jouer en coopérant avec un processus de justice et de détermination des responsabilités pour les atrocités commises au Timor oriental. J'ai été encouragée par l'engagement pris par le Président indonésien d'apporter son appui à un tel processus en vue de donner suite aux graves abus de pouvoir perpétrés au Timor oriental. Cela s'avère essentiel pour l'avenir des droits de l'homme et de la démocratie non seulement au Timor oriental mais aussi en Indonésie".

Mme Robinson a recommandé la création, par un comité d'experts internationaux, d'une commission d'enquête chargée de continuer à rassembler et à analyser les preuves en ce qui concerne les événements qui se sont produits au Timor oriental. Le comité pourrait également faire des recommandations sur la manière d'établir les responsabilités, y compris éventuellement en créant un tribunal spécial chargé de juger des crimes contre l'humanité qui auraient été commis sur le territoire.

En début de journée, Mme Robinson a recontré le dirigeant indépendantiste Xanana Gusmao et a fait part du soutien du Haut Commissariat à l'établissement d'institutions visant à édifier, dans le nouveau Timor oriental, une société démocratique et pluraliste respectueuse des droits de l'homme.

Mots-clés

VOIR CETTE PAGE EN :