Communiqués de presse Conseil des droits de l’homme
LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME EXAMINE LA SITUATION DES DROITS DE L'HOMME DANS LA BANDE DE GAZA
09 janvier 2009
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Conseil des droits de l'homme
9 janvier 2009
Le Conseil des droits de l'homme a ouvert ce matin une session extraordinaire sur «les graves violations des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé, y compris la récente agression dans la bande de Gaza occupée».
Dans une déclaration liminaire, la Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Navanethem Pillay, a notamment insisté pour que le cessez-le-feu demandé hier par le Conseil de sécurité soit immédiatement mis en œuvre. Elle a souligné que si les attaques aveugles à la roquette contre des cibles civiles israéliennes sont illégales, la responsabilité d'Israël de s'acquitter de ses obligations internationales est totalement indépendante du respect par le Hamas de ses propres obligations. Les obligations des États à l'égard des civils ne sont pas soumises au principe de réciprocité, a-t-elle insisté. Elle a qualifié d'inacceptables les frappes israéliennes contre des installations clairement marquées du sigle de l'ONU, où des civils avaient cherché refuge. Elle a souhaité le déploiement d'observateurs des droits de l'homme tant en Israël que dans le territoire palestinien occupé.
Dans une déclaration au Conseil lue par une représentante du Haut Commissariat aux droits de l'homme, le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, M. Richard Falk, relève notamment que rien ne peut justifier l'attaque contre des populations civiles. Il recommande notamment qu'il lui soit permis d'accéder aux territoires palestiniens occupés et qu'une trêve à long terme soit observée, prévoyant d'une part l'arrêt des tirs de missiles depuis Gaza et d'autre part la levée inconditionnelle du blocus contre la bande de Gaza. M. Falk suggère en outre qu'un avis soit demandé à la Cour pénale internationale sur l'évaluation du statut juridique du contrôle de Gaza exercé par Israël après son «désengagement» de 2005.
Le représentant d'Israël a déploré que le Hamas ait fait le choix de la violence en renonçant il y a quelques semaines à une trêve de six mois et en préférant s'en prendre aux civils israéliens. Dans ces conditions, les autorités israéliennes n'ont eu d'autre choix que de prendre des mesures de défense de leurs concitoyens, a-t-il ajouté. Il a dénoncé l'instrumentalisation par le Hamas des populations civiles, amies ou ennemies, qui n'ont d'autre utilité que de servir de cible ou de bouclier à ses activités. L'armée israélienne a fait tout son possible pour protéger les civils palestiniens, a-t-il assuré.
Le représentant de la Palestine a pour sa part souligné que la présente attaque israélienne a fait plus de 750 martyrs, tuant plus de 240 enfants. La majorité des victimes sont des civils qui ne sont ni du Fatah ni du Hamas. Malgré les souffrances et le blocus, nous continuerons de respecter la légitimité internationale, a assuré le représentant palestinien, indiquant soutenir l'initiative arabe menée par le Président égyptien. L'autorité palestinienne demande aussi que cessent les tirs de roquettes qui ont tué quatre Israéliens. Il faut mettre un terme à l'occupation, qui constitue la plus grave des violations des droits de l'homme, a-t-il poursuivi.
Les représentants des pays ci-après ont pris la parole: Israël, Palestine, Égypte (au nom du Groupe arabe, du Groupe africain ainsi qu'en son propre nom), Pakistan (au nom de l'Organisation de la Conférence islamique - OCI), Cuba (au nom du Mouvement des pays non alignés), République tchèque (au nom de l'Union européenne), Chili (au nom du Groupe des États d'Amérique latine et des Caraïbes), Qatar, Indonésie, France, Arabie Saoudite, Djibouti, Suisse, Bahreïn, Angola, Argentine, Zambie, Fédération de Russie, Ghana, Azerbaïdjan, Malaisie, Bangladesh, Nigéria, Nicaragua, Burkina Faso, Royaume-Uni, République de Corée, Chine, Japon et Inde.
La plupart des intervenants ont appelé à un cessez-le-feu immédiat, ce qui a précisément été demandé par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1860, adoptée cette nuit.
Cette neuvième session extraordinaire est convoquée à la demande de l'Égypte au nom du Groupe arabe et du Groupe africain, du Pakistan au nom de l'Organisation de la Conférence islamique, et de Cuba au nom du Mouvement des pays non alignés. À ce jour, la demande de convocation de la présente session extraordinaire a été signée par 32 membres du Conseil: Afrique du Sud, Angola, Arabie saoudite, Argentine, Azerbaïdjan, Bahreïn, Bangladesh, Bolivie, Brésil, Burkina Faso, Cameroun, Chili, Cuba, Djibouti, Égypte, Fédération de Russie, Gabon, Ghana, Inde, Indonésie, Jordanie, Madagascar, Malaisie, Maurice, Nicaragua, Nigéria, Pakistan, Philippines, Qatar, Sénégal, Suisse et Zambie.
Le Conseil doit poursuivre cet après-midi, à 15 heures, les travaux de sa session extraordinaire, présidée par l'Ambassadeur Martin Ihoeghian Uhomoibhi, du Nigéria.
Déclarations liminaires
Le Président du Conseil des droits de l'homme, M. MARTIN IHOEGHIAN UHOMOIBHI, a ouvert la séance en donnant la liste des États 32 ayant appelé à la tenue de la session extraordinaire sur les graves violations des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé, y compris la récente agression dans la bande de Gaza occupée: Afrique du Sud, Angola, Arabie saoudite, Argentine, Azerbaïdjan, Bahreïn, Bangladesh, Bolivie, Brésil, Burkina Faso, Cameroun, Chili, Cuba, Djibouti, Égypte, Fédération de Russie, Gabon, Ghana, Inde, Indonésie, Jordanie, Madagascar, Malaisie, Maurice, Nicaragua, Nigéria, Pakistan, Philippines, Qatar, Sénégal, Suisse et Zambie.
Le Président a demandé aux membres du Conseil d'être sensibles, dans les débats d'aujourd'hui, à la gravité de la situation sur le terrain. M. Uhomoibhi a rappelé que la cessation des hostilités ne peut pas attendre un jour de plus, compte tenu des souffrances éprouvées en ce moment même par des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants à Gaza. Le Président a remercié les participants à la session extraordinaire et estimé que le Conseil est en mesure d'apporter une contribution importante à l'amélioration de la situation des droits de l'homme partout dans le monde.
MME NAVANETHEM PILLAY, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, s'est félicitée de la tenue de la présente session extraordinaire du Conseil et de la nouvelle occasion qui lui est ainsi offerte d'exprimer sa plus profonde préoccupation face à la situation dans la bande de Gaza. Les informations faisant état d'attaques à travers la frontière entre Israël et le Liban confortent la communauté internationale dans les préoccupations qu'elle nourrit quant à une escalade de la violence au Moyen-Orient. Le conflit a déjà causé la perte de centaines de vies humaines et la situation est intolérable, a déclaré Mme Pillay. Le cessez-le-feu demandé par le Conseil de sécurité des Nations Unies doit être immédiatement mis en œuvre et les violences doivent cesser, a-t-elle insisté.
La Haut-Commissaire aux droits de l'homme a souligné que les droits de l'homme s'appliquent en toutes circonstances et à tout moment. En particulier, le droit à la vie doit être protégé même pendant les hostilités. «Si les attaques aveugles à la roquette contre des cibles civiles israéliennes sont illégales, la responsabilité d'Israël de s'acquitter de ses obligations internationales est totalement indépendante du respect par le Hamas de ses propres obligations en vertu du droit international», a rappelé Mme Pillay, ajoutant que les obligations des États, en particulier celles liées à la protection de la vie des civils et des biens civils, ne sont pas soumises au principe de réciprocité. En outre, du point de vue tant du droit international relatif aux droits de l'homme que du droit international humanitaire, le contrôle effectif de la bande de Gaza qu'exerce Israël place sur ce pays des responsabilités quant au bien-être de la population civile qui y vit. Mme Pillay a aussi rappelé que l'article 33 de la quatrième Convention de Genève interdit les punitions ou châtiments collectifs contre la population civile, ajoutant que toutes les mesures d'intimidation ou de terrorisme sont également interdites.
Mme Pillay a par ailleurs rappelé les trois principes de proportionnalité, de distinction et de précaution qui régissent le droit international humanitaire. Les souffrances infligées aux civils par des roquettes tirées sur Israël depuis la bande de Gaza sont inacceptables et les frappes aériennes menées en représailles par les forces israéliennes prélèvent un lourd tribut en termes de vies humaines et de moyens de subsistance – les civils et les infrastructures civiles étant constamment exposés à des dangers extrêmes dans cette zone, a par ailleurs souligné Mme Pillay. Il faut mettre un terme au cercle vicieux des attaques et des représailles, a-t-elle insisté.
La Haut-Commissaire a joint sa voix à celle du Secrétaire général pour déplorer les frappes israéliennes totalement inacceptables contre des installations clairement marquée du sigle de l'ONU où des civils trouvaient abri. Comme l'a souligné le Secrétaire général, la localisation de toutes les installations des Nations Unies a été communiquée aux autorités israéliennes. Le cessez-le-feu qui vient d'être décidé par le Conseil de sécurité doit être appliqué afin de permettre, au moins, la fourniture à la population civile de Gaza de l'assistance humanitaire dont la population a désespérément besoin, a déclaré Mme Pillay. Il est évident que la suspension des hostilités pour trois heures quotidiennes accordée par Israël ne permet pas de fournir l'aide humanitaire et les services nécessaires, a ajouté la Haut-Commissaire.
L'obligation redditionnelle doit être assurée pour les violations du droit international, a poursuivi Mme Pillay. Elle a insisté sur la nécessité de déployer des observateurs des droits de l'homme tant en Israël que dans le territoire palestinien occupé. Elle a en outre demandé qu'un accès sans restriction soit assuré aux procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme à Gaza et en Cisjordanie. Les droits de l'homme doivent être respectés, indépendamment du fait de savoir si les parties parviennent ou non à un règlement politique, a déclaré Mme Pillay.
Une représentante du Haut-Commissariat aux droits de l'homme a ensuite présenté une déclaration de M. RICHARD FALK, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, a déclaré que, bien qu'Israël ne se reconnaisse plus comme puissance occupante depuis le retrait de ses troupes de Gaza, les experts en droit international s'accordent pour la considérer comme telle, à cause du contrôle qu'il continue d'exercer aux frontières de Gaza. M. Falk souligne que la qualité du présent rapport est réduite du fait de l'absence d'observations directes de la situation sur le terrain. Une mission programmée pour le 14 décembre a été annulée, puisque M. Falk a été détenu 14 heures à l'aéroport de Ben Gourion avant d'être renvoyé du pays, ce qui constitue une manière inacceptable de traiter un envoyé des Nations Unies et est en contradiction flagrante avec l'obligation des pays membres des Nations Unies de coopérer avec eux. Son renvoi ne fait que renforcer sa préoccupation de voir Israël refuser aux médias et aux secours humanitaires l'accès à Gaza. La raison d'être de la tenue d'une session extraordinaire est mise en question par Israël, qui nie jusqu'à l'existence d'une crise humanitaire à Gaza. Israël prétend que son opération est justifiée en raison des tirs de missiles dont les citoyens israéliens font l'objet. Mais rien ne peut justifier l'attaque sur des populations civiles, pas plus que le blocus qui s'exerce depuis 18 mois contre Gaza. Ce blocus est illégal en vertu de l'article 33 de la quatrième Convention de Genève. Ce sont les violations par Israël qui a amené au non-renouvellement de la trêve par le Hamas, selon la majorité des témoignages. Ainsi, ce serait un tir mortel israélien le 4 novembre qui a mené, en riposte, à une multiplication des tirs de missiles depuis Gaza. Mener une opération militaire lourde et disproportionnée à la force de la partie adverse n'est pas admissible dans ces conditions, a estimé le Rapporteur spécial.
Au nombre des violations du droit international humanitaire, le Rapporteur spécial a cité l'attaque de cibles telles que des lieux de culte et des hôpitaux et l'emploi d'armes, telles que des munitions à l'uranium qui entraînent des risques de maladies longtemps après les hostilités ou des obus au phosphore qui sont contraires au droit international humanitaire. Dans la perspective du mandat qui lui a été confié, M. Falk a fait les recommandations suivantes; premièrement qu'il lui soit permis d'accéder aux territoires palestiniens occupés; deuxièmement que l'Assemblée générale prenne l'initiative d'établir les responsabilités relatives aux allégations selon lesquelles il y aurait eu des crimes de guerre; troisièmement, qu'une trêve à long terme soit observée, prévoyant d'une part l'arrêt des tirs de missile depuis Gaza et d'autre part la levée inconditionnelle du blocus; et quatrièmement, qu'un avis soit demandé à la Cour pénale internationale sur l'évaluation du statut juridique du contrôle de Gaza exercé par Israël après son «désengagement» de 2005.
Déclarations des délégations concernées
M. AHARON LESHNO-YAAR (Israël) a déclaré parler au nom du million de ses concitoyens régulièrement menacés par les tirs de roquettes du Hamas, ne disposant à chaque fois que de quinze secondes pour se mettre à l'abri. Le représentant a déploré que le Hamas ait fait le choix de la violence en renonçant il y a quelques semaines à une trêve de six mois, et préférant s'en prendre aux civils israéliens. Dans ces conditions, les autorités israéliennes n'ont eu d'autre choix que de prendre, le 27 décembre dernier et après huit jours de retenue, des mesures de défense de leurs concitoyens. Le représentant a dénoncé l'instrumentalisation par le Hamas des populations civiles, amies ou ennemies, qui n'ont d'autre utilité que de servir de cible ou de bouclier à ses activités. Le Hamas est une menace pour Israël mais aussi pour d'autres gouvernements modérés de la région, a ajouté le représentant israélien.
L'armée israélienne a fait tout son possible pour protéger les civils palestiniens, allant jusqu'à les prévenir par téléphone d'une prochaine frappe; les hôpitaux israéliens soignent indifféremment toutes les victimes; plus de dix mille tonnes de matériel humanitaire ont été fournies par Israël. Le représentant a attiré l'attention des membres du Conseil sur le fait que le Hamas a déclaré que les initiatives internationales n'ont aucune pertinence dans les actions de l'organisation, qui se consacre exclusivement et formellement au «djihad». On peut s'attendre, lors de cette session, à des imprécations contre Israël, a ajouté le représentant israélien, alors que le pays ne fait que lutter pour sa défense. Il entend d'autre part œuvrer pour un meilleur avenir entre les deux peuples.
M. IBRAHIM KHRAISHI (Palestine) a remercié tous les États qui ont accepté et soutenu la convocation de la présente session extraordinaire du Conseil. Nous entamons cette année avec une nouvelle catastrophe causée par la machine de guerre destructrice d'Israël, a-t-il fait observer. Il a ajouté que le sang des Palestiniens et les cadavres d'hommes, de femmes et d'enfants s'inscrivent dans le contexte d'un programme électoral au service des dirigeants israéliens. Le présent conflit a fait plus de 750 martyrs, tuant plus de 240 enfants. La majorité des victimes n'appartiennent ni du Fatah, ni du Hamas, a souligné le représentant palestinien. Il a ajouté que des journalistes ont été ciblés. Des milliers de personnes tentent de fuir les combats. Les forces d'occupation israéliennes ont également arrêté plus de 45 personnes depuis le début de cette agression, a-t-il dit.
Où est la quatrième Convention de Genève qui assure la protection des civils en temps de guerre? Où est la Charte des Nations Unies? Israël est-il un pouvoir placé au-dessus du droit? Malgré les souffrances et le blocus, nous continuerons de respecter la légitimité internationale, a déclaré le représentant palestinien. Il a indiqué soutenir l'initiative arabe menée par le Président Moubarak. Nous sommes favorables à tous les efforts visant à mettre un terme à cette agression que nous condamnons sans équivoque, a poursuivi le représentant palestinien. Nous demandons aussi que cessent les tirs de roquettes qui ont tué quatre Israéliens. Il faut mettre un terme à l'occupation, étant entendu que l'occupation est la plus grave des violations des droits de l'homme, a-t-il ajouté. Il est essentiel que prenne fin le blocus de la bande de Gaza et que soient ouverts les points de passage pour permettre l'arrivée de l'aide humanitaire.
Débat
M. HISHAM BADR (Égypte au nom du Groupe arabe) a rappelé que quatre sessions extraordinaires ont déjà été tenues sur la Palestine, mais qu'encore et encore Israël se considère au-dessus de loi et n'applique pas les résolutions adoptées. Le blocus, les colonies de peuplement illégales, le refus de répondre aux initiatives de paix successives qui visent la création de l'État de Palestine, ont encore nécessité la convocation d'une session extraordinaire. Israël qui ne fait pas la distinction entre combattants et civils, comme ce fut le cas pour les civils tués alors qu'ils cherchaient refuge dans une école protégée par l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNWRA). Israël est une force occupante et il est impossible de comparer les tirs de quelques petits missiles et les attaques massives lancées par Israël. Plus de 15 jours se sont écoulés depuis le début des attaques sans que la communauté internationale ne réagisse. Combien de sang doit encore couler, s'est-il demandé. Le représentant du Groupe arabe a appelé à l'adoption d'une résolution demandant un cessez-le–feu immédiat, l'établissement de lieux de passages sûrs, la dénonciation des crimes de guerre qui ont été commis. Une enquête internationale doit être menée sur le bombardement de l'école de l'UNWRA et l'occupation de Gaza par Israël doit cesser a-il conclu.
M. ZAMIR AKRAM (Pakistan, au nom de l'Organisation de la Conférence islamique - OCI) a condamné l'agression contre le peuple palestinien de Gaza, qui constitue une violation flagrante du droit international et un crime de guerre. L'OCI se félicite du soutien général apporté à la tenue de cette session extraordinaire. Il y a moins d'un mois, le Conseil des droits de l'homme célébrait le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Or, la communauté internationale est aujourd'hui le témoin du massacre d'innocents à Gaza, une situation qui s'inscrit dans le prolongement de quarante années d'occupation israélienne. De cette occupation, et en particulier du blocus imposé par Israël contre Gaza mettant en péril la survie matérielle de sa population, découle le droit légitime du peuple palestinien à la résistance, a dit le représentant. Il a rappelé que le Secrétaire général des Nations Unies, la Haut Commissaire aux droits de l'homme, le Rapporteur spécial sur la situation dans les territoires arabes occupés ont tous condamné l'agression israélienne qu'ils jugent, notamment, disproportionnée. L'utilisation d'une force excessive, l'ampleur des destructions, la mort de nombreux civils, les attaques contre les locaux des Nations Unies et le châtiment infligé collectivement à tout un peuple sont des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, a estimé le représentant de l'OCI. Le Conseil des droits de l'homme ajoute sa voix à celle du Conseil de sécurité pour appeler à l'arrêt de toutes les hostilités. L'appel du Conseil de sécurité à un cessez-le-feu doit être respecté sans délai. La communauté internationale doit maintenant mettre un terme à l'agression israélienne contre la bande de Gaza, protéger le peuple palestinien des violences, veiller au retour au calme et obliger Israël, la puissance occupante, à lever son blocus contre la bande de Gaza, à rouvrir les points de passage et à assurer le libre passage de l'aide humanitaire de la communauté internationale. La cause de la violence et de l'instabilité dans cette région est à chercher dans l'occupation israélienne, a conclu le représentant: Israël ne doit pas saper la résolution pacifique du problème palestinien par les initiatives combinées du Conseil de sécurité et du Quatuor et l'application des objectifs définis lors du sommet d'Annapolis.
M. JUAN ANTONIO FERNÁNDEZ PALACIOS (Cuba au nom du Mouvement des pays non alignés) a déploré qu'alors que le monde célébrait la fin de l'année 2008, des centaines de Palestiniens mourraient sous le feu de l'armée israélienne. Il a estimé que le comportement d'Israël et notamment son offensive terrestre, est inacceptable d'un point de vue éthique. Il a fustigé ce «massacre de tout un peuple», estimant que cet «acte criminel» doit être condamné. Le représentant a fait remarquer que la bande de Gaza est l'une des zones les plus peuplées du monde, avec une moyenne de 5 habitants par mètre carré. Il a aussi souligné qu'il n'existe pas d'arme capable de faire une distinction entre militaires et civils. Le représentant des non-alignés a déploré cette «véritable catastrophe humanitaire» à laquelle s'ajoutent de surcroît les effets du blocus constant et les conséquences de «l'occupation coloniale brutale» d'Israël. Cette agression est inacceptable et constitue une grave violation du droit international et du droit international humanitaire, a-t-il fait valoir. Il a par ailleurs souligné qu'un tel comportement ne fait que nourrir le cycle de la violence et fragilise le processus de paix entre les deux parties. Pour toutes ces raisons, les pays non alignés appellent à cesser cette violence. Ils sont préoccupés par l'aggravation de la situation humanitaire qui résulte des activités militaires actuelles et espèrent que le texte qui est soumis aujourd'hui au Conseil sera adopté par le plus grand nombre possible de ses membres. Enfin, les pays non alignés réaffirment leur attachement à une solution pacifique au conflit du Moyen-Orient. L'heure est venue de construire la paix, a-t-il conclu.
M. HISHAM BADR (Égypte au nom du Groupe africain) a déclaré sa solidarité avec le peuple palestinien et son appui à l'indépendance de la Palestine. Le représentant du Groupe africain a souligné les violations flagrantes du droit international humanitaire et des Conventions de Genève dont Israël se rend coupable en procédant à des punitions collectives. Le Groupe en appelle à un cessez-le-feu immédiat et à l'accès de l'aide humanitaire à la bande de Gaza. Une trêve de trois heures ne suffit pas pour venir au secours des victimes; il faut des corridors humanitaires fonctionnant sans entraves. Des violations des droits de l'homme doivent de même faire l'objet d'enquêtes et le groupe en a appelé à la force occupante de respecter pleinement ses obligations. Le Groupe africain souligne l'importance pour le Conseil des droits de l'homme de se montrer à la hauteur pour mobiliser l'opinion internationale et donner une voix à ceux qui n'en ont pas.
M. TOMÁŠ HUSÁK (République tchèque au nom de l'Union européenne) a exprimé la profonde préoccupation de l'Union européenne devant la situation des droits de l'homme dans la bande de Gaza, déplorant les pertes civiles causées par les tirs israéliens et les lancements de roquettes palestiniennes. L'Union européenne appelle les parties à respecter pleinement les dispositions de la résolution adoptée par les Conseil de sécurité cette nuit, visant à l'instauration d'un cessez-le-feu et à l'ouverture de points de passage aux frontières. Elle les appelle en outre à respecter le droit international, à mettre un terme au tir de roquettes contre des civils palestiniens et cesser l'action militaire contre la bande de Gaza. Les besoins humanitaires des civils palestiniens doivent être pris en compte. À cet égard, les deux parties doivent permettre l'accès libre et efficace de toute l'aide humanitaire à la population civile. Les membres de l'Union européenne souhaitent continuer de secourir les populations civiles palestiniennes. L'Union européenne suit avec espoir les efforts diplomatiques engagés par la France et l'Égypte. Au final, seule une solution politique mettra un terme au conflit, a rappelé le représentant.
M. CARLOS PORTALES (Chili au nom du Groupe des États d'Amérique latine et des Caraïbes) a affirmé que le GRULAC condamne toute violence dirigée contre des civils et, en l'occurrence, la mort de centaines de personnes résultant des attaques portées contre la bande de Gaza et d'un recours disproportionné à la force par Israël. Il est inadmissible, a-t-il poursuivi, que la population soit victime de frappes aveugles d'une telle ampleur. Le représentant chilien a ainsi lancé un appel urgent pour que toutes les parties concernées cessent toutes les hostilités de manière immédiate et permanente. Le GRULAC exhorte à la mise en place d'un cessez-le-feu. Il souhaite en outre le renforcement des activités menées par les Nations Unies sur le terrain et notamment celles déployées par l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Il estime en outre que le Conseil des droits de l'homme a une responsabilité primordiale en matière de protection des droits de l'homme dans la bande de Gaza. Il existe des droits de l'homme universellement reconnus qui ne devraient souffrir aucune dérogation, même en cas de conflit armé, a fait remarquer le représentant. Il a réaffirmé le soutien du GRULAC aux efforts internationaux déployés pour renforcer le processus de paix dans la région.
M. ABDULLA FALAH ABDULLA AL-DOSARI (Qatar) a remercié le Conseil des droits de l'homme pour la convocation rapide de cette session extraordinaire, qui était indispensable afin de venir en aide aux victimes à Gaza. Il s'agit d'une agression délibérée comparable à celle qui a frappé le Liban en 2006 et démontre à quel point Israël fait fi de tout engagement, du droit international et des droits de l'homme. C'est l'ironie du sort qu'elle ait lieu au lendemain des célébrations du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme sous le thème «justice et dignité pour tous». Le blocus a mené à un isolement absolu de Gaza, qui permet d'y agir en toute impunité, ce qui a amené Le Comité international de la Croix rouge à exprimer de graves préoccupations. L'attaque de l'école protégée par l'UNWRA est ainsi justifiée sous prétexte qu'elle abritait des combattants. Tuer des civils innocents n'apportera pourtant pas la paix, et on peut craindre les réactions futures des enfants qui vivent aujourd'hui au cœur des hostilités. Il faut un cessez-le-feu immédiat et mettre un terme à l'occupation comme au blocus. Le représentant a appelé à l'adoption du projet de résolution proposé à l'unanimité et a appuyé la demande du Rapporteur spécial M. Falk qu'il lui soit permis d'accéder librement aux territoires occupés pour y mener à bien la mission qui lui a été confiée par le Conseil.
M. GUSTI AGUNG WESAKA PUJA (Indonésie) a estimé que la gravité de la situation dans la bande de Gaza justifie pleinement la tenue de la session extraordinaire, espérant que le Conseil parviendra, à cette occasion, à faire prévaloir les principes des Conventions de Genève et de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Le Gouvernement de l'Indonésie exprime son indignation devant l'agression israélienne contre la bande de Gaza. L'Indonésie condamne le recours excessif à la force et déplore les souffrances de la population civile de Gaza. La communauté internationale doit témoigner de sa sympathie et de sa solidarité envers cette population et ne doit pas tolérer l'inaction devant la mort d'innocents causée par les châtiments collectifs imposés par Israël depuis le 27 décembre dernier. L'Indonésie, qui ne peut autoriser la poursuite des atteintes à la vie, appelle en outre à la levée une fois pour toute du blocus imposé par Israël contre les habitants de la bande de Gaza. Elle exige d'autre part qu'Israël permette au Rapporteur spécial, ainsi qu'à d'autres titulaires de mandats du Conseil des droits de l'homme, d'assumer librement leurs mandats. L'Indonésie demande à la Haut Commissaire aux droits de l'homme de se rendre sur place afin d'y évaluer la situation des droits de l'homme et de faire rapport devant le Conseil lors de sa prochaine session.
M. JEAN-BAPTISTE MATTÉI (France) a exprimé ses plus vives inquiétudes quant à la situation humanitaire qui prévaut dans la bande de Gaza. Il a souligné qu'il n'y a plus d'électricité sur 75% du territoire. Les équipes médicales sont épuisées et ne disposent plus de suffisamment de produits nécessaires à leur travail. Plus de 500 000 personnes seraient privées d'eau et la distribution de la nourriture est gravement entravée par la fermeture des points de passage et les opérations militaires, a-t-il ajouté. La situation humanitaire est devenue intenable, a-t-il affirmé. Prenant note de la décision israélienne d'ouvrir un corridor humanitaire quotidien, il a fait remarquer que s'il s'agit, certes, d'un premier pas, cela reste une mesure insuffisante. Il a ainsi fait valoir qu'assurer l'acheminement de l'aide humanitaire en toute sécurité implique la possibilité pour le personnel humanitaire d'entrer et de circuler dans la bande de Gaza en toute sécurité. Le représentant français a précisé que son pays a décidé de fournir 3 millions d'euros d'aide d'urgence, et a appelé solennellement Israël à garantir la sécurité des agents humanitaires. M. Mattéi a par ailleurs rappelé que la France a condamné les bombardements israéliens et l'usage disproportionné de la force et qu'elle a également condamné les tirs de roquette du Hamas sur Israël. La population civile israélienne ne doit pas être prise pour cible. De même, la population civile palestinienne ne peut être utilisée comme bouclier humain. Rappelant que sa délégation souhaite la levée du blocus de Gaza, il a fait part de la disponibilité de la France et de l'Union européenne à participer à tout effort en vue de mettre en place des mécanismes internationaux de supervision des points de passage vers Gaza.
M. ABDULWAHAB ABDULSALAM ATTAR (Arabie saoudite) a souligné que les violations de droits de l'homme à Gaza sont flagrantes, citant notamment les sanctions collectives, les attaques contre des personnes sans défense et non armées, ainsi que les méthodes terroristes employées par Israël - ce qui est d’autant plus inadmissible qu’il s’agit d’une simple tactique électorale. Le Comité International de la Croix-Rouge a affirmé que, contrairement à ce que prétend Israël, on se trouve bien face à une crise humanitaire. Les Nations Unies confirment, quant à elles, que les attaques aériennes et terrestres sont illégales. La tenue de la présente session extraordinaire du Conseil confirme la gravité de la crise humanitaire, a insisté le représentant saoudien. Il a insisté sur la nécessité de protéger les civils contre les agissements de la force occupante et de sa machine de guerre. Il faut parvenir à la levée du blocus et faire cesser la pratique des sanctions collectives, a-t-il ajouté. Ne pas prendre de décision aurait à terme des conséquences graves pour toute la communauté internationale, a averti le représentant.
M. MOHAMED-SIAD DOUALEH (Djibouti) a déclaré que c'est avec peine et amertume que son pays assiste à la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire suite à la brutale agression militaire contre la bande de Gaza, du fait des attaques délibérées contre la population civile, contre une école gérée par l'ONU et contre des convois humanitaires. Cette stratégie mine le discours officiel israélien axé sur la notion d'autodéfense, a fait observer le représentant, estimant que la communauté internationale ne saurait être dupe et qu'elle doit condamner avec fermeté les actes barbares commis contre le peuple palestinien. Aujourd'hui, il n'y a pas besoin de discours lyriques, mais bien du respect d'exigences concrètes pour garantir la protection du peuple palestinien.
MME MURIEL BERSET (Suisse) a souligné que la situation qui prévaut aujourd'hui à Gaza est dramatique, faisant remarquer que ce sont les civils, y compris les enfants, qui paient le plus lourd tribut face aux affrontements. L’accès des blessés aux soins médicaux ainsi que l’accès des agences humanitaires à la population civiles sont primordiaux, a-t-elle insisté. Dans ce contexte, elle s’est dite consternée par les informations selon lesquelles des enfants et d’autres civils, parmi lesquels des blessés, n’ont pu être joints par des organisations humanitaires pendant plusieurs jours. La représentante suisse a ainsi exhorté toutes les parties au conflit à permettre un accès humanitaire rapide et à protéger le personnel sanitaire et médical. Les attaques contre des organisations humanitaires sont des violations du droit international humanitaire, a-t-elle souligné. La souffrance des civils à Gaza est aggravée par les difficultés d’approvisionnement en denrées alimentaires, en eau potable et en source d’énergie, a-t-elle poursuivi, faisant observer que le blocus de Gaza avait déjà conduit à une nette détérioration de la situation socioéconomique. Un cessez-le-feu immédiat et l’acheminement de l’aide humanitaire ne constituent que des premiers pas qui devraient être accompagnés d’un processus politique et d'un dialogue entre toutes les parties au conflit, a ajouté la représentante suisse. La Suisse appelle à la cessation immédiate des hostilités à Gaza, tant pour ce qui est de l’opération militaire israélienne que des tirs de roquettes contre Israël, a-t-elle indiqué. La Suisse appelle en outre à une enquête impartiale sur les allégations de violations du droit international commises au cours de ces hostilités, en particulier concernant les attaques contre deux écoles gérées par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
MME ABBAS MUNA RADHI (Bahreïn) a déclaré que l'on se trouve actuellement à Gaza face à un massacre de civils innocents, ce qui constitue un crime contre l’humanité. Un tel crime ne peut aucunement conduire à la paix - qu’Israël prétend rechercher, a-t-elle ajouté. L’attaque israélienne équivaut à une tentative d'étouffer le peuple palestinien, a poursuivi la représentante bahreïnite. Elle a par conséquent demandé à la communauté internationale d’agir immédiatement et de faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses attaques.
Réaffirmant que la bande de Gaza fait partie intégrante des territoires arabes occupés par Israël depuis 1967, M. HISHAM BADR (Égypte) a condamné les opérations militaires d'Israël contre Gaza et les tueries systématiques attestées par les images de cadavres de familles entières. L'Égypte consent d'importants efforts diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu général entre Israël et les Palestiniens, appelant à une réunion immédiate entre ces deux parties pour sécuriser leurs frontières et pour rouvrir les points de passages, a-t-il souligné. L'Égypte appelle en outre les Palestiniens à aplanir leurs différends, a-t-il ajouté. L'Égypte agit également sur le plan humanitaire en accueillant des blessés et en distribuant des centaines de tonnes d'aide médicale par le passage de Rafah. Malgré les obstacles logistiques, malgré le blocage des points de passage, l'Égypte a aménagé des zones de stockage et de distribution pour garantir le flux de l'aide humanitaire. Pour ce faire, elle demande au Comité international de la Croix-Rouge d'ouvrir des corridors sécurisés. L'Égypte estime que la résolution du Conseil de sécurité adoptée ce matin mérite d'être soutenue, a conclu le représentant.
M. ARCANJO MARIA DO NASCIMENTO (Angola) s’est félicité de la tenue de cette session extraordinaire destinée à attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation subie par la population civile de Gaza. Déplorant que la communauté internationale n’ait pas réussi à réagir rapidement et d’une seule voix au début des hostilités, il a formulé l’espoir que la présente session permette de mettre un terme rapide à ces tueries. Il a rappelé que de nombreuses résolutions relatives aux territoires palestiniens occupés ont été adoptées par le passé. Or, contrairement à nos attentes, la situation ne s’est pas améliorée, a-t-il déploré, regrettant même une « détérioration dramatique » de la situation. Le processus de paix est paralysé et les espoirs d’une solution rapide et globale du conflit s’amenuisent, a-t-il fait remarquer. La paix semble un objectif de plus en plus lointain, a-t-il insisté. Tout en reconnaissant le droit de tout État membre à la légitime défense, le représentant angolais a souligné qu’un châtiment collectif est inacceptable. Il a fait observer que le cycle de la violence ne sera pas brisé par une intensification des activités militaires. M. Nascimento s’est inquiété de la crise humanitaire qui prévaut aujourd'hui à Gaza. Déplorant la lenteur avec laquelle les institutions internationales chargées de la paix et de la sécurité ont réagi à cette crise, il a dès lors appelé à une réforme de ces institutions.
M. GONZALO M. JORDAN (Argentine) a transmis ses condoléances aux parents des victimes du conflit. Soulignant que la situation est grave, elle a appelé la communauté internationale à se mobiliser pour faire cesser les violations de droits de l'homme. Israël doit arrêter les attaques contre les civils, a-t-elle insisté, faisant notamment état de l’incident tragique des écoles protégées par UNWRA et des attaques contre des transports d’aide humanitaire. Elle a également condamné toutes les attaques qui se soldent par la perte de vies civiles. Sans cessez-le-feu, les victimes ne peuvent être secourues de manière satisfaisante et une crise d’une envergure plus grande encore touchera l’ensemble de la population de Gaza si rien n’est entrepris rapidement, a-t-elle souligné. Comme l'Argentine en a fait l'expérience, la coexistence de différentes religions et cultures constitue, pour un pays, un apport enrichissant et non une menace, a-t-elle conclu.
MME ENCYLA M. SINJELA (Zambie) a souligné que les frappes dites "chirurgicales" d'Israël contre un territoire aussi densément peuplé que la bande de Gaza ne peuvent qu'entraîner des pertes civiles. Israël doit lever le blocus qu'il impose à la bande de Gaza, compte tenu des souffrances que ce blocus implique pour la population et du ressentiment qu'il suscite, a ajouté la représentante. La Zambie soutient l'initiative de l'Égypte et de la France visant l'instauration d'un cessez-le-feu et appelle au retour dans leurs foyers des populations déplacées dans le cadres des violences à Gaza.
M. VALERY LOSHCHININ (Fédération de Russie) s’est dit préoccupé face aux pertes civiles dans la bande de Gaza, déplorant tout particulièrement le nombre significatif de femmes et d’enfants parmi les victimes du conflit. Il a également souligné que les tirs de roquettes contre Israël sont inacceptables. Le représentant russe a ensuite attiré l’attention sur les propos tenus par le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon lors de la réunion du Conseil de sécurité d’hier, condamnant le blocus total de Gaza, véritable « châtiment collectif » à l’encontre de la population palestinienne. Il s’est en outre dit préoccupé par la situation humanitaire à Gaza, en raison notamment des pénuries de denrées alimentaires, de médicaments, d’eau potable et d’énergie. Le représentant russe a par ailleurs assuré que son pays est prêt à s’engager pour remédier à cette situation et promouvoir le cessez-le-feu. Il s’est félicité des initiatives proposées par les délégations égyptienne et française. Il s’agit maintenant de mettre en place un cessez-le-feu, de procéder au retrait des forces israéliennes de Gaza et d’assurer l’acheminement de l’aide humanitaire, a-t-il souligné. Il a conclu son intervention en souhaitant que le Conseil des droits de l'homme adopte aujourd'hui un texte à l’unanimité.
M. KWABENA BAAH-DUODU (Ghana) a joint sa voix à celle du Mouvement des non-alignés et a exprimé sa préoccupation face au sort des civils innocents pris au piège à Gaza. Bien que tout pays ait le droit de se défendre, il doit aussi respecter les règles de conduite applicables dans le cadre des hostilités. Le représentant ghanéen s'est dit confiant dans la capacité de la résolution de contribuer à la restauration de la paix, mais a souligné que les causes sous-jacentes du conflit doivent aussi être abordées, afin de permettre aux deux États de coexister en paix.
M. AZAD CAFAROV (Azerbaïdjan) a estimé que la communauté internationale doit garantir au peuple palestinien la possibilité de concrétiser son droit à la création d'un État souverain, dans le cadre d'une paix durable. Dans l'immédiat, l'Azerbaïdjan est en faveur d'une participation, sur le terrain, de la communauté internationale à l'application de mesures de prévention de la violence et de protection des civils. Des mesures concrètes doivent ainsi être prises pour assurer le passage de l'aide humanitaire à destination de la population - durement éprouvée - vivant dans la bande de Gaza. L'Azerbaïdjan espère enfin que le Conseil des droits de l'homme pendra les mesures appropriées pour alléger les souffrances des Palestiniens de Gaza.
MME ANIZAN SITI HAJAR ADNIN (Malaisie) s’est félicitée de l’unité et de la solidarité dont a fait preuve le Conseil des droits de l'homme en convoquant rapidement cette session extraordinaire. La situation humanitaire continue de se détériorer à Gaza, a-t-elle souligné. À cet égard, elle a déploré que l’adoption de la résolution 1860 du Conseil de sécurité ne soit pas survenue suffisamment tôt pour empêcher des centaines de morts. La représentante de la Malaisie a toutefois fait remarquer que cette résolution ne permettra pas à elle seule de faire cesser l’agression. En ce moment même, Gaza continue de subir des frappes et la population continue de souffrir, a-t-elle indiqué. Elle a déploré qu’un accès ait été refusé au Comité international de la Croix-Rouge et à d’autres organisations humanitaires. La violence doit cesser à Gaza, conformément à ce qu’a prescrit le Conseil de sécurité. La puissance occupante à Gaza doit comprendre que la communauté internationale ne va pas rester aveugle face à cette guerre, a-t-elle ajouté. La représentante a également souligné qu’en envahissant Gaza, Israël a violé le droit international et la Charte des Nations Unies. Elle a qualifié les opérations récentes de crime de guerre et de crime contre l’humanité et a souhaité que les responsables aient à rendre des comptes. Il faut que le Conseil des droits de l'homme condamne fermement cet usage disproportionné de la force; demande la levée du blocus contre Gaza; et accepte d’envoyer une mission d’évaluation sur les violations des droits de l'homme résultant de la dernière action militaire contre Gaza.
M. DEBAPRIYA BHATTACHARYA (Bangladesh) a dit apprécier la sincérité de la déclaration faite ce matin par la Haut-Commissaire aux droits de l'homme. Il a relevé qu’un grand nombre des victimes civiles à Gaza sont des enfants et que le spectre de la mort et de la destruction continue de hanter ce territoire à l’heure qu’il est, alors que le Conseil délibère. Le représentant du Bangladesh a en outre rappelé que les obligations des puissances occupantes envers les populations locales s'inscrivent dans le cadre des obligations relatives aux droits de l'homme. Gaza se trouvait déjà avant l’attaque dans une situation extrêmement difficile du fait du blocus, a par ailleurs souligné le représentant. Le Vatican a lui-même comparé ce blocus à un camp de concentration. Le cessez-le-feu quotidien de trois heures équivaut à une cruelle plaisanterie, a poursuivi le représentant, rappelant notamment que le chauffeur d’un camion apportant des denrées alimentaires a d'ailleurs été tué dans l’exercice de ses fonctions. La communauté internationale a pour devoir de s’élever contre de tels agissements, a souligné le représentant. Il a rappelé que le Premier Ministre nouvellement élu au Bengladesh a récemment condamné sans équivoque les traitements subis par la population de Gaza.
M. IFEANYI E. NWOSU (Nigeria) a adressé les condoléances de son pays au Gouvernement et au peuple palestiniens suite aux décès de civils palestiniens pendant les attaques d'Israël contre la bande de Gaza. Le Nigéria condamne fermement le mépris avec lequel sont considérés les appels de la communauté internationale en faveur de la cessation des actions militaires. Toutes les parties doivent respecter leurs obligations au regard du droit international et des résolutions pertinentes des Nations Unies, a insisté le représentant nigérian. Il a appelé Israël à mettre un terme à ses opérations militaires, à lever le blocus imposé à Gaza et à ouvrir des routes d'accès à l'aide humanitaire. Le Nigeria soutient sans réserve la résolution adoptée hier par le Conseil de sécurité et demande à la communauté internationale, par l'intermédiaire du Conseil, d'intensifier ses efforts de résolution de la crise actuelle en mobilisant toutes les ressources nécessaires au profit des populations affectées.
M. NÉSTOR CRUZ TORUÑO (Nicaragua) a apporté son soutien aux « frères de Palestine » qui, a-t-il précisé, sont une fois encore victimes du terrorisme d’Israël. Il a déploré que le Conseil de sécurité n’ait pu adopter une résolution par consensus pour mettre un terme à la « barbarie » subie par le peuple palestinien. Il a fait remarquer que pour sa part, le Conseil des droits de l'homme a aujourd'hui l’opportunité de démontrer son efficacité dans la protection des droits de l'homme. Le représentant nicaraguayen a par ailleurs souligné que les crimes commis par la puissance occupante, Israël, ne doivent pas rester impunis, faisant remarquer qu’il s’agit de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Il a plaidé en faveur d'une cessation de l'escalade de la violence. Il a fait remarquer que la bonne gouvernance, la paix et le développement au Moyen-Orient sont constamment menacés par les actions d’Israël. Aussi, a-t-il demandé la fin des attaques militaires commises par Israël contre le peuple palestinien. Il a également enjoint le Conseil des droits de l'homme à adopter par consensus le projet de résolution qui lui est soumis dans le cadre de la présente session extraordinaire.
M. PROSPER VOKOUMA (Burkina Faso) s’est dit attristé par l’escalade de la violence dans la bande de Gaza. Les actes qui y sont perpétrés constituent de graves violations des droits de l'homme et repoussent à un horizon toujours plus lointain l’avènement de la cohabitation pacifique entre Israéliens et Palestiniens. Le représentant burkinabè a appelé à l’arrêt immédiat des hostilités et a exhorté toutes les parties concernées à cesser les actes de violences et à renouer le dialogue. Il a exprimé tout son soutien aux initiatives visant à résoudre la crise et à apporter une paix durable dans la région. Dans cette optique, beaucoup d’espoir peut être placé dans l’initiative du Président égyptien, a-t-il indiqué. De même, il y a lieu de saluer l’adoption, par le Conseil de sécurité, de la résolution 1860.
M. PETER GOODERHAM (Royaume-Uni) a déploré une situation des droits de l'homme de plus en plus grave à Gaza, reflet de l'échec de la communauté internationale à régler le conflit au Moyen-Orient depuis soixante ans. Chacun des deux peuples en présence souffre des violences de l'autre et cette situation perpétue le conflit, a ajouté le représentant. Il faut néanmoins se féliciter de l'adoption de la résolution 1860 du Conseil de sécurité. Il convient en effet d'instaurer un cessez-le-feu de longue durée, d'améliorer la situation des droits de l'homme et la situation humanitaire, de mettre un terme à la contrebande d'armes vers Gaza - autant de mesures susceptibles de contribuer à l'instauration d'une paix durable, a estimé le représentant du Royaume-Uni. Le Royaume-Uni se félicite de l'action des Nations Unies et des travailleurs humanitaires sur le terrain, au profit de ceux qui en ont besoin. Une aide de plusieurs millions de dollars a été débloquée par le Royaume-Uni en faveur peuple palestinien, a conclu le représentant.
M. IM HAN-TAEK (République de Corée) a fait part de sa préoccupation face aux événements qui ont eu cours à Gaza ces deux dernières semaines. Il s’est tout particulièrement inquiété des pertes en vies humaines au sein de la population, ainsi que de la destruction des infrastructures qui, a-t-il précisé, aura des incidences négatives à long terme pour la paix et la stabilité dans la région. Le représentant s’est également dit préoccupé par les attaques commises contre les structures et les convois de l’Organisation des Nations Unies. Il a souligné que, quelle que soit la partie qui a commencé les hostilités, toute attaque contre des civils est inacceptable. Aussi, a-t-il appelé toutes les parties au conflit à s’abstenir de tout acte d’hostilité qui pourrait avoir des répercussions sur la population civile. Le représentant a en outre appelé au respect du droit international humanitaire et des droits de l'homme, demandant que soit accordé aux organisations humanitaires un accès sans entrave. Il a souhaité une cessation immédiate de toutes les hostilités. Enfin, il a salué l’adoption par le Conseil de sécurité d’une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat et durable.
M. LI BAODONG (Chine) a souligné que le conflit entre Israël et la Palestine a connu une escalade ces dernières semaines, ce qui préoccupe fortement la Chine. Le représentant chinois a exhorté les parties concernées à trouver une solution à la crise et à permettre l’acheminement de l’aide humanitaire. La Chine est en contact étroit avec l’ensemble des parties concernées et apporte une aide humanitaire substantielle, a-t-il ajouté. Il a toutefois tenu à souligner qu’une solution politique est indispensable pour apporter une solution définitive et durable à cette crise.
M. AKIO ISOMATA (Japon) s'est dit très préoccupé par les violations constantes des droits de nombreux civils, palestiniens et israéliens, notamment des femmes et des enfants, qui sont privés de leur droit à la vie ainsi que de leurs droits à l'alimentation, à la santé et à l'éducation, entre autres. Les parties intéressées doivent cesser immédiatement tout recours à la force et s'engager dans un processus de paix. Le Japon félicite l'Égypte et la France pour leur initiative diplomatique. Le Japon présente en outre ses condoléances aux familles des travailleurs humanitaires victimes de tirs. Le pays s'engage d'autre part à poursuivre son aide au peuple palestinien.
M. RAJIV KUMAR CHANDER (Inde) a souligné que le soutien de son pays au peuple palestinien est bien connu de tous. Affirmant avoir suivi de près la situation dans la bande de Gaza, il a fait part de sa préoccupation face aux nombreuses pertes en vies humaines dont ont souffert des civils innocents. Il a précisé que l'Inde a toujours veillé à assurer une assistance au peuple palestinien et a indiqué que ce pays s’est aujourd'hui engagé à verser à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) un don d’un million de dollars américains.
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9 janvier 2009
Le Conseil des droits de l'homme a ouvert ce matin une session extraordinaire sur «les graves violations des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé, y compris la récente agression dans la bande de Gaza occupée».
Dans une déclaration liminaire, la Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Navanethem Pillay, a notamment insisté pour que le cessez-le-feu demandé hier par le Conseil de sécurité soit immédiatement mis en œuvre. Elle a souligné que si les attaques aveugles à la roquette contre des cibles civiles israéliennes sont illégales, la responsabilité d'Israël de s'acquitter de ses obligations internationales est totalement indépendante du respect par le Hamas de ses propres obligations. Les obligations des États à l'égard des civils ne sont pas soumises au principe de réciprocité, a-t-elle insisté. Elle a qualifié d'inacceptables les frappes israéliennes contre des installations clairement marquées du sigle de l'ONU, où des civils avaient cherché refuge. Elle a souhaité le déploiement d'observateurs des droits de l'homme tant en Israël que dans le territoire palestinien occupé.
Dans une déclaration au Conseil lue par une représentante du Haut Commissariat aux droits de l'homme, le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, M. Richard Falk, relève notamment que rien ne peut justifier l'attaque contre des populations civiles. Il recommande notamment qu'il lui soit permis d'accéder aux territoires palestiniens occupés et qu'une trêve à long terme soit observée, prévoyant d'une part l'arrêt des tirs de missiles depuis Gaza et d'autre part la levée inconditionnelle du blocus contre la bande de Gaza. M. Falk suggère en outre qu'un avis soit demandé à la Cour pénale internationale sur l'évaluation du statut juridique du contrôle de Gaza exercé par Israël après son «désengagement» de 2005.
Le représentant d'Israël a déploré que le Hamas ait fait le choix de la violence en renonçant il y a quelques semaines à une trêve de six mois et en préférant s'en prendre aux civils israéliens. Dans ces conditions, les autorités israéliennes n'ont eu d'autre choix que de prendre des mesures de défense de leurs concitoyens, a-t-il ajouté. Il a dénoncé l'instrumentalisation par le Hamas des populations civiles, amies ou ennemies, qui n'ont d'autre utilité que de servir de cible ou de bouclier à ses activités. L'armée israélienne a fait tout son possible pour protéger les civils palestiniens, a-t-il assuré.
Le représentant de la Palestine a pour sa part souligné que la présente attaque israélienne a fait plus de 750 martyrs, tuant plus de 240 enfants. La majorité des victimes sont des civils qui ne sont ni du Fatah ni du Hamas. Malgré les souffrances et le blocus, nous continuerons de respecter la légitimité internationale, a assuré le représentant palestinien, indiquant soutenir l'initiative arabe menée par le Président égyptien. L'autorité palestinienne demande aussi que cessent les tirs de roquettes qui ont tué quatre Israéliens. Il faut mettre un terme à l'occupation, qui constitue la plus grave des violations des droits de l'homme, a-t-il poursuivi.
Les représentants des pays ci-après ont pris la parole: Israël, Palestine, Égypte (au nom du Groupe arabe, du Groupe africain ainsi qu'en son propre nom), Pakistan (au nom de l'Organisation de la Conférence islamique - OCI), Cuba (au nom du Mouvement des pays non alignés), République tchèque (au nom de l'Union européenne), Chili (au nom du Groupe des États d'Amérique latine et des Caraïbes), Qatar, Indonésie, France, Arabie Saoudite, Djibouti, Suisse, Bahreïn, Angola, Argentine, Zambie, Fédération de Russie, Ghana, Azerbaïdjan, Malaisie, Bangladesh, Nigéria, Nicaragua, Burkina Faso, Royaume-Uni, République de Corée, Chine, Japon et Inde.
La plupart des intervenants ont appelé à un cessez-le-feu immédiat, ce qui a précisément été demandé par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1860, adoptée cette nuit.
Cette neuvième session extraordinaire est convoquée à la demande de l'Égypte au nom du Groupe arabe et du Groupe africain, du Pakistan au nom de l'Organisation de la Conférence islamique, et de Cuba au nom du Mouvement des pays non alignés. À ce jour, la demande de convocation de la présente session extraordinaire a été signée par 32 membres du Conseil: Afrique du Sud, Angola, Arabie saoudite, Argentine, Azerbaïdjan, Bahreïn, Bangladesh, Bolivie, Brésil, Burkina Faso, Cameroun, Chili, Cuba, Djibouti, Égypte, Fédération de Russie, Gabon, Ghana, Inde, Indonésie, Jordanie, Madagascar, Malaisie, Maurice, Nicaragua, Nigéria, Pakistan, Philippines, Qatar, Sénégal, Suisse et Zambie.
Le Conseil doit poursuivre cet après-midi, à 15 heures, les travaux de sa session extraordinaire, présidée par l'Ambassadeur Martin Ihoeghian Uhomoibhi, du Nigéria.
Déclarations liminaires
Le Président du Conseil des droits de l'homme, M. MARTIN IHOEGHIAN UHOMOIBHI, a ouvert la séance en donnant la liste des États 32 ayant appelé à la tenue de la session extraordinaire sur les graves violations des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé, y compris la récente agression dans la bande de Gaza occupée: Afrique du Sud, Angola, Arabie saoudite, Argentine, Azerbaïdjan, Bahreïn, Bangladesh, Bolivie, Brésil, Burkina Faso, Cameroun, Chili, Cuba, Djibouti, Égypte, Fédération de Russie, Gabon, Ghana, Inde, Indonésie, Jordanie, Madagascar, Malaisie, Maurice, Nicaragua, Nigéria, Pakistan, Philippines, Qatar, Sénégal, Suisse et Zambie.
Le Président a demandé aux membres du Conseil d'être sensibles, dans les débats d'aujourd'hui, à la gravité de la situation sur le terrain. M. Uhomoibhi a rappelé que la cessation des hostilités ne peut pas attendre un jour de plus, compte tenu des souffrances éprouvées en ce moment même par des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants à Gaza. Le Président a remercié les participants à la session extraordinaire et estimé que le Conseil est en mesure d'apporter une contribution importante à l'amélioration de la situation des droits de l'homme partout dans le monde.
MME NAVANETHEM PILLAY, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, s'est félicitée de la tenue de la présente session extraordinaire du Conseil et de la nouvelle occasion qui lui est ainsi offerte d'exprimer sa plus profonde préoccupation face à la situation dans la bande de Gaza. Les informations faisant état d'attaques à travers la frontière entre Israël et le Liban confortent la communauté internationale dans les préoccupations qu'elle nourrit quant à une escalade de la violence au Moyen-Orient. Le conflit a déjà causé la perte de centaines de vies humaines et la situation est intolérable, a déclaré Mme Pillay. Le cessez-le-feu demandé par le Conseil de sécurité des Nations Unies doit être immédiatement mis en œuvre et les violences doivent cesser, a-t-elle insisté.
La Haut-Commissaire aux droits de l'homme a souligné que les droits de l'homme s'appliquent en toutes circonstances et à tout moment. En particulier, le droit à la vie doit être protégé même pendant les hostilités. «Si les attaques aveugles à la roquette contre des cibles civiles israéliennes sont illégales, la responsabilité d'Israël de s'acquitter de ses obligations internationales est totalement indépendante du respect par le Hamas de ses propres obligations en vertu du droit international», a rappelé Mme Pillay, ajoutant que les obligations des États, en particulier celles liées à la protection de la vie des civils et des biens civils, ne sont pas soumises au principe de réciprocité. En outre, du point de vue tant du droit international relatif aux droits de l'homme que du droit international humanitaire, le contrôle effectif de la bande de Gaza qu'exerce Israël place sur ce pays des responsabilités quant au bien-être de la population civile qui y vit. Mme Pillay a aussi rappelé que l'article 33 de la quatrième Convention de Genève interdit les punitions ou châtiments collectifs contre la population civile, ajoutant que toutes les mesures d'intimidation ou de terrorisme sont également interdites.
Mme Pillay a par ailleurs rappelé les trois principes de proportionnalité, de distinction et de précaution qui régissent le droit international humanitaire. Les souffrances infligées aux civils par des roquettes tirées sur Israël depuis la bande de Gaza sont inacceptables et les frappes aériennes menées en représailles par les forces israéliennes prélèvent un lourd tribut en termes de vies humaines et de moyens de subsistance – les civils et les infrastructures civiles étant constamment exposés à des dangers extrêmes dans cette zone, a par ailleurs souligné Mme Pillay. Il faut mettre un terme au cercle vicieux des attaques et des représailles, a-t-elle insisté.
La Haut-Commissaire a joint sa voix à celle du Secrétaire général pour déplorer les frappes israéliennes totalement inacceptables contre des installations clairement marquée du sigle de l'ONU où des civils trouvaient abri. Comme l'a souligné le Secrétaire général, la localisation de toutes les installations des Nations Unies a été communiquée aux autorités israéliennes. Le cessez-le-feu qui vient d'être décidé par le Conseil de sécurité doit être appliqué afin de permettre, au moins, la fourniture à la population civile de Gaza de l'assistance humanitaire dont la population a désespérément besoin, a déclaré Mme Pillay. Il est évident que la suspension des hostilités pour trois heures quotidiennes accordée par Israël ne permet pas de fournir l'aide humanitaire et les services nécessaires, a ajouté la Haut-Commissaire.
L'obligation redditionnelle doit être assurée pour les violations du droit international, a poursuivi Mme Pillay. Elle a insisté sur la nécessité de déployer des observateurs des droits de l'homme tant en Israël que dans le territoire palestinien occupé. Elle a en outre demandé qu'un accès sans restriction soit assuré aux procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme à Gaza et en Cisjordanie. Les droits de l'homme doivent être respectés, indépendamment du fait de savoir si les parties parviennent ou non à un règlement politique, a déclaré Mme Pillay.
Une représentante du Haut-Commissariat aux droits de l'homme a ensuite présenté une déclaration de M. RICHARD FALK, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, a déclaré que, bien qu'Israël ne se reconnaisse plus comme puissance occupante depuis le retrait de ses troupes de Gaza, les experts en droit international s'accordent pour la considérer comme telle, à cause du contrôle qu'il continue d'exercer aux frontières de Gaza. M. Falk souligne que la qualité du présent rapport est réduite du fait de l'absence d'observations directes de la situation sur le terrain. Une mission programmée pour le 14 décembre a été annulée, puisque M. Falk a été détenu 14 heures à l'aéroport de Ben Gourion avant d'être renvoyé du pays, ce qui constitue une manière inacceptable de traiter un envoyé des Nations Unies et est en contradiction flagrante avec l'obligation des pays membres des Nations Unies de coopérer avec eux. Son renvoi ne fait que renforcer sa préoccupation de voir Israël refuser aux médias et aux secours humanitaires l'accès à Gaza. La raison d'être de la tenue d'une session extraordinaire est mise en question par Israël, qui nie jusqu'à l'existence d'une crise humanitaire à Gaza. Israël prétend que son opération est justifiée en raison des tirs de missiles dont les citoyens israéliens font l'objet. Mais rien ne peut justifier l'attaque sur des populations civiles, pas plus que le blocus qui s'exerce depuis 18 mois contre Gaza. Ce blocus est illégal en vertu de l'article 33 de la quatrième Convention de Genève. Ce sont les violations par Israël qui a amené au non-renouvellement de la trêve par le Hamas, selon la majorité des témoignages. Ainsi, ce serait un tir mortel israélien le 4 novembre qui a mené, en riposte, à une multiplication des tirs de missiles depuis Gaza. Mener une opération militaire lourde et disproportionnée à la force de la partie adverse n'est pas admissible dans ces conditions, a estimé le Rapporteur spécial.
Au nombre des violations du droit international humanitaire, le Rapporteur spécial a cité l'attaque de cibles telles que des lieux de culte et des hôpitaux et l'emploi d'armes, telles que des munitions à l'uranium qui entraînent des risques de maladies longtemps après les hostilités ou des obus au phosphore qui sont contraires au droit international humanitaire. Dans la perspective du mandat qui lui a été confié, M. Falk a fait les recommandations suivantes; premièrement qu'il lui soit permis d'accéder aux territoires palestiniens occupés; deuxièmement que l'Assemblée générale prenne l'initiative d'établir les responsabilités relatives aux allégations selon lesquelles il y aurait eu des crimes de guerre; troisièmement, qu'une trêve à long terme soit observée, prévoyant d'une part l'arrêt des tirs de missile depuis Gaza et d'autre part la levée inconditionnelle du blocus; et quatrièmement, qu'un avis soit demandé à la Cour pénale internationale sur l'évaluation du statut juridique du contrôle de Gaza exercé par Israël après son «désengagement» de 2005.
Déclarations des délégations concernées
M. AHARON LESHNO-YAAR (Israël) a déclaré parler au nom du million de ses concitoyens régulièrement menacés par les tirs de roquettes du Hamas, ne disposant à chaque fois que de quinze secondes pour se mettre à l'abri. Le représentant a déploré que le Hamas ait fait le choix de la violence en renonçant il y a quelques semaines à une trêve de six mois, et préférant s'en prendre aux civils israéliens. Dans ces conditions, les autorités israéliennes n'ont eu d'autre choix que de prendre, le 27 décembre dernier et après huit jours de retenue, des mesures de défense de leurs concitoyens. Le représentant a dénoncé l'instrumentalisation par le Hamas des populations civiles, amies ou ennemies, qui n'ont d'autre utilité que de servir de cible ou de bouclier à ses activités. Le Hamas est une menace pour Israël mais aussi pour d'autres gouvernements modérés de la région, a ajouté le représentant israélien.
L'armée israélienne a fait tout son possible pour protéger les civils palestiniens, allant jusqu'à les prévenir par téléphone d'une prochaine frappe; les hôpitaux israéliens soignent indifféremment toutes les victimes; plus de dix mille tonnes de matériel humanitaire ont été fournies par Israël. Le représentant a attiré l'attention des membres du Conseil sur le fait que le Hamas a déclaré que les initiatives internationales n'ont aucune pertinence dans les actions de l'organisation, qui se consacre exclusivement et formellement au «djihad». On peut s'attendre, lors de cette session, à des imprécations contre Israël, a ajouté le représentant israélien, alors que le pays ne fait que lutter pour sa défense. Il entend d'autre part œuvrer pour un meilleur avenir entre les deux peuples.
M. IBRAHIM KHRAISHI (Palestine) a remercié tous les États qui ont accepté et soutenu la convocation de la présente session extraordinaire du Conseil. Nous entamons cette année avec une nouvelle catastrophe causée par la machine de guerre destructrice d'Israël, a-t-il fait observer. Il a ajouté que le sang des Palestiniens et les cadavres d'hommes, de femmes et d'enfants s'inscrivent dans le contexte d'un programme électoral au service des dirigeants israéliens. Le présent conflit a fait plus de 750 martyrs, tuant plus de 240 enfants. La majorité des victimes n'appartiennent ni du Fatah, ni du Hamas, a souligné le représentant palestinien. Il a ajouté que des journalistes ont été ciblés. Des milliers de personnes tentent de fuir les combats. Les forces d'occupation israéliennes ont également arrêté plus de 45 personnes depuis le début de cette agression, a-t-il dit.
Où est la quatrième Convention de Genève qui assure la protection des civils en temps de guerre? Où est la Charte des Nations Unies? Israël est-il un pouvoir placé au-dessus du droit? Malgré les souffrances et le blocus, nous continuerons de respecter la légitimité internationale, a déclaré le représentant palestinien. Il a indiqué soutenir l'initiative arabe menée par le Président Moubarak. Nous sommes favorables à tous les efforts visant à mettre un terme à cette agression que nous condamnons sans équivoque, a poursuivi le représentant palestinien. Nous demandons aussi que cessent les tirs de roquettes qui ont tué quatre Israéliens. Il faut mettre un terme à l'occupation, étant entendu que l'occupation est la plus grave des violations des droits de l'homme, a-t-il ajouté. Il est essentiel que prenne fin le blocus de la bande de Gaza et que soient ouverts les points de passage pour permettre l'arrivée de l'aide humanitaire.
Débat
M. HISHAM BADR (Égypte au nom du Groupe arabe) a rappelé que quatre sessions extraordinaires ont déjà été tenues sur la Palestine, mais qu'encore et encore Israël se considère au-dessus de loi et n'applique pas les résolutions adoptées. Le blocus, les colonies de peuplement illégales, le refus de répondre aux initiatives de paix successives qui visent la création de l'État de Palestine, ont encore nécessité la convocation d'une session extraordinaire. Israël qui ne fait pas la distinction entre combattants et civils, comme ce fut le cas pour les civils tués alors qu'ils cherchaient refuge dans une école protégée par l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNWRA). Israël est une force occupante et il est impossible de comparer les tirs de quelques petits missiles et les attaques massives lancées par Israël. Plus de 15 jours se sont écoulés depuis le début des attaques sans que la communauté internationale ne réagisse. Combien de sang doit encore couler, s'est-il demandé. Le représentant du Groupe arabe a appelé à l'adoption d'une résolution demandant un cessez-le–feu immédiat, l'établissement de lieux de passages sûrs, la dénonciation des crimes de guerre qui ont été commis. Une enquête internationale doit être menée sur le bombardement de l'école de l'UNWRA et l'occupation de Gaza par Israël doit cesser a-il conclu.
M. ZAMIR AKRAM (Pakistan, au nom de l'Organisation de la Conférence islamique - OCI) a condamné l'agression contre le peuple palestinien de Gaza, qui constitue une violation flagrante du droit international et un crime de guerre. L'OCI se félicite du soutien général apporté à la tenue de cette session extraordinaire. Il y a moins d'un mois, le Conseil des droits de l'homme célébrait le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Or, la communauté internationale est aujourd'hui le témoin du massacre d'innocents à Gaza, une situation qui s'inscrit dans le prolongement de quarante années d'occupation israélienne. De cette occupation, et en particulier du blocus imposé par Israël contre Gaza mettant en péril la survie matérielle de sa population, découle le droit légitime du peuple palestinien à la résistance, a dit le représentant. Il a rappelé que le Secrétaire général des Nations Unies, la Haut Commissaire aux droits de l'homme, le Rapporteur spécial sur la situation dans les territoires arabes occupés ont tous condamné l'agression israélienne qu'ils jugent, notamment, disproportionnée. L'utilisation d'une force excessive, l'ampleur des destructions, la mort de nombreux civils, les attaques contre les locaux des Nations Unies et le châtiment infligé collectivement à tout un peuple sont des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, a estimé le représentant de l'OCI. Le Conseil des droits de l'homme ajoute sa voix à celle du Conseil de sécurité pour appeler à l'arrêt de toutes les hostilités. L'appel du Conseil de sécurité à un cessez-le-feu doit être respecté sans délai. La communauté internationale doit maintenant mettre un terme à l'agression israélienne contre la bande de Gaza, protéger le peuple palestinien des violences, veiller au retour au calme et obliger Israël, la puissance occupante, à lever son blocus contre la bande de Gaza, à rouvrir les points de passage et à assurer le libre passage de l'aide humanitaire de la communauté internationale. La cause de la violence et de l'instabilité dans cette région est à chercher dans l'occupation israélienne, a conclu le représentant: Israël ne doit pas saper la résolution pacifique du problème palestinien par les initiatives combinées du Conseil de sécurité et du Quatuor et l'application des objectifs définis lors du sommet d'Annapolis.
M. JUAN ANTONIO FERNÁNDEZ PALACIOS (Cuba au nom du Mouvement des pays non alignés) a déploré qu'alors que le monde célébrait la fin de l'année 2008, des centaines de Palestiniens mourraient sous le feu de l'armée israélienne. Il a estimé que le comportement d'Israël et notamment son offensive terrestre, est inacceptable d'un point de vue éthique. Il a fustigé ce «massacre de tout un peuple», estimant que cet «acte criminel» doit être condamné. Le représentant a fait remarquer que la bande de Gaza est l'une des zones les plus peuplées du monde, avec une moyenne de 5 habitants par mètre carré. Il a aussi souligné qu'il n'existe pas d'arme capable de faire une distinction entre militaires et civils. Le représentant des non-alignés a déploré cette «véritable catastrophe humanitaire» à laquelle s'ajoutent de surcroît les effets du blocus constant et les conséquences de «l'occupation coloniale brutale» d'Israël. Cette agression est inacceptable et constitue une grave violation du droit international et du droit international humanitaire, a-t-il fait valoir. Il a par ailleurs souligné qu'un tel comportement ne fait que nourrir le cycle de la violence et fragilise le processus de paix entre les deux parties. Pour toutes ces raisons, les pays non alignés appellent à cesser cette violence. Ils sont préoccupés par l'aggravation de la situation humanitaire qui résulte des activités militaires actuelles et espèrent que le texte qui est soumis aujourd'hui au Conseil sera adopté par le plus grand nombre possible de ses membres. Enfin, les pays non alignés réaffirment leur attachement à une solution pacifique au conflit du Moyen-Orient. L'heure est venue de construire la paix, a-t-il conclu.
M. HISHAM BADR (Égypte au nom du Groupe africain) a déclaré sa solidarité avec le peuple palestinien et son appui à l'indépendance de la Palestine. Le représentant du Groupe africain a souligné les violations flagrantes du droit international humanitaire et des Conventions de Genève dont Israël se rend coupable en procédant à des punitions collectives. Le Groupe en appelle à un cessez-le-feu immédiat et à l'accès de l'aide humanitaire à la bande de Gaza. Une trêve de trois heures ne suffit pas pour venir au secours des victimes; il faut des corridors humanitaires fonctionnant sans entraves. Des violations des droits de l'homme doivent de même faire l'objet d'enquêtes et le groupe en a appelé à la force occupante de respecter pleinement ses obligations. Le Groupe africain souligne l'importance pour le Conseil des droits de l'homme de se montrer à la hauteur pour mobiliser l'opinion internationale et donner une voix à ceux qui n'en ont pas.
M. TOMÁŠ HUSÁK (République tchèque au nom de l'Union européenne) a exprimé la profonde préoccupation de l'Union européenne devant la situation des droits de l'homme dans la bande de Gaza, déplorant les pertes civiles causées par les tirs israéliens et les lancements de roquettes palestiniennes. L'Union européenne appelle les parties à respecter pleinement les dispositions de la résolution adoptée par les Conseil de sécurité cette nuit, visant à l'instauration d'un cessez-le-feu et à l'ouverture de points de passage aux frontières. Elle les appelle en outre à respecter le droit international, à mettre un terme au tir de roquettes contre des civils palestiniens et cesser l'action militaire contre la bande de Gaza. Les besoins humanitaires des civils palestiniens doivent être pris en compte. À cet égard, les deux parties doivent permettre l'accès libre et efficace de toute l'aide humanitaire à la population civile. Les membres de l'Union européenne souhaitent continuer de secourir les populations civiles palestiniennes. L'Union européenne suit avec espoir les efforts diplomatiques engagés par la France et l'Égypte. Au final, seule une solution politique mettra un terme au conflit, a rappelé le représentant.
M. CARLOS PORTALES (Chili au nom du Groupe des États d'Amérique latine et des Caraïbes) a affirmé que le GRULAC condamne toute violence dirigée contre des civils et, en l'occurrence, la mort de centaines de personnes résultant des attaques portées contre la bande de Gaza et d'un recours disproportionné à la force par Israël. Il est inadmissible, a-t-il poursuivi, que la population soit victime de frappes aveugles d'une telle ampleur. Le représentant chilien a ainsi lancé un appel urgent pour que toutes les parties concernées cessent toutes les hostilités de manière immédiate et permanente. Le GRULAC exhorte à la mise en place d'un cessez-le-feu. Il souhaite en outre le renforcement des activités menées par les Nations Unies sur le terrain et notamment celles déployées par l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Il estime en outre que le Conseil des droits de l'homme a une responsabilité primordiale en matière de protection des droits de l'homme dans la bande de Gaza. Il existe des droits de l'homme universellement reconnus qui ne devraient souffrir aucune dérogation, même en cas de conflit armé, a fait remarquer le représentant. Il a réaffirmé le soutien du GRULAC aux efforts internationaux déployés pour renforcer le processus de paix dans la région.
M. ABDULLA FALAH ABDULLA AL-DOSARI (Qatar) a remercié le Conseil des droits de l'homme pour la convocation rapide de cette session extraordinaire, qui était indispensable afin de venir en aide aux victimes à Gaza. Il s'agit d'une agression délibérée comparable à celle qui a frappé le Liban en 2006 et démontre à quel point Israël fait fi de tout engagement, du droit international et des droits de l'homme. C'est l'ironie du sort qu'elle ait lieu au lendemain des célébrations du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme sous le thème «justice et dignité pour tous». Le blocus a mené à un isolement absolu de Gaza, qui permet d'y agir en toute impunité, ce qui a amené Le Comité international de la Croix rouge à exprimer de graves préoccupations. L'attaque de l'école protégée par l'UNWRA est ainsi justifiée sous prétexte qu'elle abritait des combattants. Tuer des civils innocents n'apportera pourtant pas la paix, et on peut craindre les réactions futures des enfants qui vivent aujourd'hui au cœur des hostilités. Il faut un cessez-le-feu immédiat et mettre un terme à l'occupation comme au blocus. Le représentant a appelé à l'adoption du projet de résolution proposé à l'unanimité et a appuyé la demande du Rapporteur spécial M. Falk qu'il lui soit permis d'accéder librement aux territoires occupés pour y mener à bien la mission qui lui a été confiée par le Conseil.
M. GUSTI AGUNG WESAKA PUJA (Indonésie) a estimé que la gravité de la situation dans la bande de Gaza justifie pleinement la tenue de la session extraordinaire, espérant que le Conseil parviendra, à cette occasion, à faire prévaloir les principes des Conventions de Genève et de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Le Gouvernement de l'Indonésie exprime son indignation devant l'agression israélienne contre la bande de Gaza. L'Indonésie condamne le recours excessif à la force et déplore les souffrances de la population civile de Gaza. La communauté internationale doit témoigner de sa sympathie et de sa solidarité envers cette population et ne doit pas tolérer l'inaction devant la mort d'innocents causée par les châtiments collectifs imposés par Israël depuis le 27 décembre dernier. L'Indonésie, qui ne peut autoriser la poursuite des atteintes à la vie, appelle en outre à la levée une fois pour toute du blocus imposé par Israël contre les habitants de la bande de Gaza. Elle exige d'autre part qu'Israël permette au Rapporteur spécial, ainsi qu'à d'autres titulaires de mandats du Conseil des droits de l'homme, d'assumer librement leurs mandats. L'Indonésie demande à la Haut Commissaire aux droits de l'homme de se rendre sur place afin d'y évaluer la situation des droits de l'homme et de faire rapport devant le Conseil lors de sa prochaine session.
M. JEAN-BAPTISTE MATTÉI (France) a exprimé ses plus vives inquiétudes quant à la situation humanitaire qui prévaut dans la bande de Gaza. Il a souligné qu'il n'y a plus d'électricité sur 75% du territoire. Les équipes médicales sont épuisées et ne disposent plus de suffisamment de produits nécessaires à leur travail. Plus de 500 000 personnes seraient privées d'eau et la distribution de la nourriture est gravement entravée par la fermeture des points de passage et les opérations militaires, a-t-il ajouté. La situation humanitaire est devenue intenable, a-t-il affirmé. Prenant note de la décision israélienne d'ouvrir un corridor humanitaire quotidien, il a fait remarquer que s'il s'agit, certes, d'un premier pas, cela reste une mesure insuffisante. Il a ainsi fait valoir qu'assurer l'acheminement de l'aide humanitaire en toute sécurité implique la possibilité pour le personnel humanitaire d'entrer et de circuler dans la bande de Gaza en toute sécurité. Le représentant français a précisé que son pays a décidé de fournir 3 millions d'euros d'aide d'urgence, et a appelé solennellement Israël à garantir la sécurité des agents humanitaires. M. Mattéi a par ailleurs rappelé que la France a condamné les bombardements israéliens et l'usage disproportionné de la force et qu'elle a également condamné les tirs de roquette du Hamas sur Israël. La population civile israélienne ne doit pas être prise pour cible. De même, la population civile palestinienne ne peut être utilisée comme bouclier humain. Rappelant que sa délégation souhaite la levée du blocus de Gaza, il a fait part de la disponibilité de la France et de l'Union européenne à participer à tout effort en vue de mettre en place des mécanismes internationaux de supervision des points de passage vers Gaza.
M. ABDULWAHAB ABDULSALAM ATTAR (Arabie saoudite) a souligné que les violations de droits de l'homme à Gaza sont flagrantes, citant notamment les sanctions collectives, les attaques contre des personnes sans défense et non armées, ainsi que les méthodes terroristes employées par Israël - ce qui est d’autant plus inadmissible qu’il s’agit d’une simple tactique électorale. Le Comité International de la Croix-Rouge a affirmé que, contrairement à ce que prétend Israël, on se trouve bien face à une crise humanitaire. Les Nations Unies confirment, quant à elles, que les attaques aériennes et terrestres sont illégales. La tenue de la présente session extraordinaire du Conseil confirme la gravité de la crise humanitaire, a insisté le représentant saoudien. Il a insisté sur la nécessité de protéger les civils contre les agissements de la force occupante et de sa machine de guerre. Il faut parvenir à la levée du blocus et faire cesser la pratique des sanctions collectives, a-t-il ajouté. Ne pas prendre de décision aurait à terme des conséquences graves pour toute la communauté internationale, a averti le représentant.
M. MOHAMED-SIAD DOUALEH (Djibouti) a déclaré que c'est avec peine et amertume que son pays assiste à la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire suite à la brutale agression militaire contre la bande de Gaza, du fait des attaques délibérées contre la population civile, contre une école gérée par l'ONU et contre des convois humanitaires. Cette stratégie mine le discours officiel israélien axé sur la notion d'autodéfense, a fait observer le représentant, estimant que la communauté internationale ne saurait être dupe et qu'elle doit condamner avec fermeté les actes barbares commis contre le peuple palestinien. Aujourd'hui, il n'y a pas besoin de discours lyriques, mais bien du respect d'exigences concrètes pour garantir la protection du peuple palestinien.
MME MURIEL BERSET (Suisse) a souligné que la situation qui prévaut aujourd'hui à Gaza est dramatique, faisant remarquer que ce sont les civils, y compris les enfants, qui paient le plus lourd tribut face aux affrontements. L’accès des blessés aux soins médicaux ainsi que l’accès des agences humanitaires à la population civiles sont primordiaux, a-t-elle insisté. Dans ce contexte, elle s’est dite consternée par les informations selon lesquelles des enfants et d’autres civils, parmi lesquels des blessés, n’ont pu être joints par des organisations humanitaires pendant plusieurs jours. La représentante suisse a ainsi exhorté toutes les parties au conflit à permettre un accès humanitaire rapide et à protéger le personnel sanitaire et médical. Les attaques contre des organisations humanitaires sont des violations du droit international humanitaire, a-t-elle souligné. La souffrance des civils à Gaza est aggravée par les difficultés d’approvisionnement en denrées alimentaires, en eau potable et en source d’énergie, a-t-elle poursuivi, faisant observer que le blocus de Gaza avait déjà conduit à une nette détérioration de la situation socioéconomique. Un cessez-le-feu immédiat et l’acheminement de l’aide humanitaire ne constituent que des premiers pas qui devraient être accompagnés d’un processus politique et d'un dialogue entre toutes les parties au conflit, a ajouté la représentante suisse. La Suisse appelle à la cessation immédiate des hostilités à Gaza, tant pour ce qui est de l’opération militaire israélienne que des tirs de roquettes contre Israël, a-t-elle indiqué. La Suisse appelle en outre à une enquête impartiale sur les allégations de violations du droit international commises au cours de ces hostilités, en particulier concernant les attaques contre deux écoles gérées par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
MME ABBAS MUNA RADHI (Bahreïn) a déclaré que l'on se trouve actuellement à Gaza face à un massacre de civils innocents, ce qui constitue un crime contre l’humanité. Un tel crime ne peut aucunement conduire à la paix - qu’Israël prétend rechercher, a-t-elle ajouté. L’attaque israélienne équivaut à une tentative d'étouffer le peuple palestinien, a poursuivi la représentante bahreïnite. Elle a par conséquent demandé à la communauté internationale d’agir immédiatement et de faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses attaques.
Réaffirmant que la bande de Gaza fait partie intégrante des territoires arabes occupés par Israël depuis 1967, M. HISHAM BADR (Égypte) a condamné les opérations militaires d'Israël contre Gaza et les tueries systématiques attestées par les images de cadavres de familles entières. L'Égypte consent d'importants efforts diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu général entre Israël et les Palestiniens, appelant à une réunion immédiate entre ces deux parties pour sécuriser leurs frontières et pour rouvrir les points de passages, a-t-il souligné. L'Égypte appelle en outre les Palestiniens à aplanir leurs différends, a-t-il ajouté. L'Égypte agit également sur le plan humanitaire en accueillant des blessés et en distribuant des centaines de tonnes d'aide médicale par le passage de Rafah. Malgré les obstacles logistiques, malgré le blocage des points de passage, l'Égypte a aménagé des zones de stockage et de distribution pour garantir le flux de l'aide humanitaire. Pour ce faire, elle demande au Comité international de la Croix-Rouge d'ouvrir des corridors sécurisés. L'Égypte estime que la résolution du Conseil de sécurité adoptée ce matin mérite d'être soutenue, a conclu le représentant.
M. ARCANJO MARIA DO NASCIMENTO (Angola) s’est félicité de la tenue de cette session extraordinaire destinée à attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation subie par la population civile de Gaza. Déplorant que la communauté internationale n’ait pas réussi à réagir rapidement et d’une seule voix au début des hostilités, il a formulé l’espoir que la présente session permette de mettre un terme rapide à ces tueries. Il a rappelé que de nombreuses résolutions relatives aux territoires palestiniens occupés ont été adoptées par le passé. Or, contrairement à nos attentes, la situation ne s’est pas améliorée, a-t-il déploré, regrettant même une « détérioration dramatique » de la situation. Le processus de paix est paralysé et les espoirs d’une solution rapide et globale du conflit s’amenuisent, a-t-il fait remarquer. La paix semble un objectif de plus en plus lointain, a-t-il insisté. Tout en reconnaissant le droit de tout État membre à la légitime défense, le représentant angolais a souligné qu’un châtiment collectif est inacceptable. Il a fait observer que le cycle de la violence ne sera pas brisé par une intensification des activités militaires. M. Nascimento s’est inquiété de la crise humanitaire qui prévaut aujourd'hui à Gaza. Déplorant la lenteur avec laquelle les institutions internationales chargées de la paix et de la sécurité ont réagi à cette crise, il a dès lors appelé à une réforme de ces institutions.
M. GONZALO M. JORDAN (Argentine) a transmis ses condoléances aux parents des victimes du conflit. Soulignant que la situation est grave, elle a appelé la communauté internationale à se mobiliser pour faire cesser les violations de droits de l'homme. Israël doit arrêter les attaques contre les civils, a-t-elle insisté, faisant notamment état de l’incident tragique des écoles protégées par UNWRA et des attaques contre des transports d’aide humanitaire. Elle a également condamné toutes les attaques qui se soldent par la perte de vies civiles. Sans cessez-le-feu, les victimes ne peuvent être secourues de manière satisfaisante et une crise d’une envergure plus grande encore touchera l’ensemble de la population de Gaza si rien n’est entrepris rapidement, a-t-elle souligné. Comme l'Argentine en a fait l'expérience, la coexistence de différentes religions et cultures constitue, pour un pays, un apport enrichissant et non une menace, a-t-elle conclu.
MME ENCYLA M. SINJELA (Zambie) a souligné que les frappes dites "chirurgicales" d'Israël contre un territoire aussi densément peuplé que la bande de Gaza ne peuvent qu'entraîner des pertes civiles. Israël doit lever le blocus qu'il impose à la bande de Gaza, compte tenu des souffrances que ce blocus implique pour la population et du ressentiment qu'il suscite, a ajouté la représentante. La Zambie soutient l'initiative de l'Égypte et de la France visant l'instauration d'un cessez-le-feu et appelle au retour dans leurs foyers des populations déplacées dans le cadres des violences à Gaza.
M. VALERY LOSHCHININ (Fédération de Russie) s’est dit préoccupé face aux pertes civiles dans la bande de Gaza, déplorant tout particulièrement le nombre significatif de femmes et d’enfants parmi les victimes du conflit. Il a également souligné que les tirs de roquettes contre Israël sont inacceptables. Le représentant russe a ensuite attiré l’attention sur les propos tenus par le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon lors de la réunion du Conseil de sécurité d’hier, condamnant le blocus total de Gaza, véritable « châtiment collectif » à l’encontre de la population palestinienne. Il s’est en outre dit préoccupé par la situation humanitaire à Gaza, en raison notamment des pénuries de denrées alimentaires, de médicaments, d’eau potable et d’énergie. Le représentant russe a par ailleurs assuré que son pays est prêt à s’engager pour remédier à cette situation et promouvoir le cessez-le-feu. Il s’est félicité des initiatives proposées par les délégations égyptienne et française. Il s’agit maintenant de mettre en place un cessez-le-feu, de procéder au retrait des forces israéliennes de Gaza et d’assurer l’acheminement de l’aide humanitaire, a-t-il souligné. Il a conclu son intervention en souhaitant que le Conseil des droits de l'homme adopte aujourd'hui un texte à l’unanimité.
M. KWABENA BAAH-DUODU (Ghana) a joint sa voix à celle du Mouvement des non-alignés et a exprimé sa préoccupation face au sort des civils innocents pris au piège à Gaza. Bien que tout pays ait le droit de se défendre, il doit aussi respecter les règles de conduite applicables dans le cadre des hostilités. Le représentant ghanéen s'est dit confiant dans la capacité de la résolution de contribuer à la restauration de la paix, mais a souligné que les causes sous-jacentes du conflit doivent aussi être abordées, afin de permettre aux deux États de coexister en paix.
M. AZAD CAFAROV (Azerbaïdjan) a estimé que la communauté internationale doit garantir au peuple palestinien la possibilité de concrétiser son droit à la création d'un État souverain, dans le cadre d'une paix durable. Dans l'immédiat, l'Azerbaïdjan est en faveur d'une participation, sur le terrain, de la communauté internationale à l'application de mesures de prévention de la violence et de protection des civils. Des mesures concrètes doivent ainsi être prises pour assurer le passage de l'aide humanitaire à destination de la population - durement éprouvée - vivant dans la bande de Gaza. L'Azerbaïdjan espère enfin que le Conseil des droits de l'homme pendra les mesures appropriées pour alléger les souffrances des Palestiniens de Gaza.
MME ANIZAN SITI HAJAR ADNIN (Malaisie) s’est félicitée de l’unité et de la solidarité dont a fait preuve le Conseil des droits de l'homme en convoquant rapidement cette session extraordinaire. La situation humanitaire continue de se détériorer à Gaza, a-t-elle souligné. À cet égard, elle a déploré que l’adoption de la résolution 1860 du Conseil de sécurité ne soit pas survenue suffisamment tôt pour empêcher des centaines de morts. La représentante de la Malaisie a toutefois fait remarquer que cette résolution ne permettra pas à elle seule de faire cesser l’agression. En ce moment même, Gaza continue de subir des frappes et la population continue de souffrir, a-t-elle indiqué. Elle a déploré qu’un accès ait été refusé au Comité international de la Croix-Rouge et à d’autres organisations humanitaires. La violence doit cesser à Gaza, conformément à ce qu’a prescrit le Conseil de sécurité. La puissance occupante à Gaza doit comprendre que la communauté internationale ne va pas rester aveugle face à cette guerre, a-t-elle ajouté. La représentante a également souligné qu’en envahissant Gaza, Israël a violé le droit international et la Charte des Nations Unies. Elle a qualifié les opérations récentes de crime de guerre et de crime contre l’humanité et a souhaité que les responsables aient à rendre des comptes. Il faut que le Conseil des droits de l'homme condamne fermement cet usage disproportionné de la force; demande la levée du blocus contre Gaza; et accepte d’envoyer une mission d’évaluation sur les violations des droits de l'homme résultant de la dernière action militaire contre Gaza.
M. DEBAPRIYA BHATTACHARYA (Bangladesh) a dit apprécier la sincérité de la déclaration faite ce matin par la Haut-Commissaire aux droits de l'homme. Il a relevé qu’un grand nombre des victimes civiles à Gaza sont des enfants et que le spectre de la mort et de la destruction continue de hanter ce territoire à l’heure qu’il est, alors que le Conseil délibère. Le représentant du Bangladesh a en outre rappelé que les obligations des puissances occupantes envers les populations locales s'inscrivent dans le cadre des obligations relatives aux droits de l'homme. Gaza se trouvait déjà avant l’attaque dans une situation extrêmement difficile du fait du blocus, a par ailleurs souligné le représentant. Le Vatican a lui-même comparé ce blocus à un camp de concentration. Le cessez-le-feu quotidien de trois heures équivaut à une cruelle plaisanterie, a poursuivi le représentant, rappelant notamment que le chauffeur d’un camion apportant des denrées alimentaires a d'ailleurs été tué dans l’exercice de ses fonctions. La communauté internationale a pour devoir de s’élever contre de tels agissements, a souligné le représentant. Il a rappelé que le Premier Ministre nouvellement élu au Bengladesh a récemment condamné sans équivoque les traitements subis par la population de Gaza.
M. IFEANYI E. NWOSU (Nigeria) a adressé les condoléances de son pays au Gouvernement et au peuple palestiniens suite aux décès de civils palestiniens pendant les attaques d'Israël contre la bande de Gaza. Le Nigéria condamne fermement le mépris avec lequel sont considérés les appels de la communauté internationale en faveur de la cessation des actions militaires. Toutes les parties doivent respecter leurs obligations au regard du droit international et des résolutions pertinentes des Nations Unies, a insisté le représentant nigérian. Il a appelé Israël à mettre un terme à ses opérations militaires, à lever le blocus imposé à Gaza et à ouvrir des routes d'accès à l'aide humanitaire. Le Nigeria soutient sans réserve la résolution adoptée hier par le Conseil de sécurité et demande à la communauté internationale, par l'intermédiaire du Conseil, d'intensifier ses efforts de résolution de la crise actuelle en mobilisant toutes les ressources nécessaires au profit des populations affectées.
M. NÉSTOR CRUZ TORUÑO (Nicaragua) a apporté son soutien aux « frères de Palestine » qui, a-t-il précisé, sont une fois encore victimes du terrorisme d’Israël. Il a déploré que le Conseil de sécurité n’ait pu adopter une résolution par consensus pour mettre un terme à la « barbarie » subie par le peuple palestinien. Il a fait remarquer que pour sa part, le Conseil des droits de l'homme a aujourd'hui l’opportunité de démontrer son efficacité dans la protection des droits de l'homme. Le représentant nicaraguayen a par ailleurs souligné que les crimes commis par la puissance occupante, Israël, ne doivent pas rester impunis, faisant remarquer qu’il s’agit de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Il a plaidé en faveur d'une cessation de l'escalade de la violence. Il a fait remarquer que la bonne gouvernance, la paix et le développement au Moyen-Orient sont constamment menacés par les actions d’Israël. Aussi, a-t-il demandé la fin des attaques militaires commises par Israël contre le peuple palestinien. Il a également enjoint le Conseil des droits de l'homme à adopter par consensus le projet de résolution qui lui est soumis dans le cadre de la présente session extraordinaire.
M. PROSPER VOKOUMA (Burkina Faso) s’est dit attristé par l’escalade de la violence dans la bande de Gaza. Les actes qui y sont perpétrés constituent de graves violations des droits de l'homme et repoussent à un horizon toujours plus lointain l’avènement de la cohabitation pacifique entre Israéliens et Palestiniens. Le représentant burkinabè a appelé à l’arrêt immédiat des hostilités et a exhorté toutes les parties concernées à cesser les actes de violences et à renouer le dialogue. Il a exprimé tout son soutien aux initiatives visant à résoudre la crise et à apporter une paix durable dans la région. Dans cette optique, beaucoup d’espoir peut être placé dans l’initiative du Président égyptien, a-t-il indiqué. De même, il y a lieu de saluer l’adoption, par le Conseil de sécurité, de la résolution 1860.
M. PETER GOODERHAM (Royaume-Uni) a déploré une situation des droits de l'homme de plus en plus grave à Gaza, reflet de l'échec de la communauté internationale à régler le conflit au Moyen-Orient depuis soixante ans. Chacun des deux peuples en présence souffre des violences de l'autre et cette situation perpétue le conflit, a ajouté le représentant. Il faut néanmoins se féliciter de l'adoption de la résolution 1860 du Conseil de sécurité. Il convient en effet d'instaurer un cessez-le-feu de longue durée, d'améliorer la situation des droits de l'homme et la situation humanitaire, de mettre un terme à la contrebande d'armes vers Gaza - autant de mesures susceptibles de contribuer à l'instauration d'une paix durable, a estimé le représentant du Royaume-Uni. Le Royaume-Uni se félicite de l'action des Nations Unies et des travailleurs humanitaires sur le terrain, au profit de ceux qui en ont besoin. Une aide de plusieurs millions de dollars a été débloquée par le Royaume-Uni en faveur peuple palestinien, a conclu le représentant.
M. IM HAN-TAEK (République de Corée) a fait part de sa préoccupation face aux événements qui ont eu cours à Gaza ces deux dernières semaines. Il s’est tout particulièrement inquiété des pertes en vies humaines au sein de la population, ainsi que de la destruction des infrastructures qui, a-t-il précisé, aura des incidences négatives à long terme pour la paix et la stabilité dans la région. Le représentant s’est également dit préoccupé par les attaques commises contre les structures et les convois de l’Organisation des Nations Unies. Il a souligné que, quelle que soit la partie qui a commencé les hostilités, toute attaque contre des civils est inacceptable. Aussi, a-t-il appelé toutes les parties au conflit à s’abstenir de tout acte d’hostilité qui pourrait avoir des répercussions sur la population civile. Le représentant a en outre appelé au respect du droit international humanitaire et des droits de l'homme, demandant que soit accordé aux organisations humanitaires un accès sans entrave. Il a souhaité une cessation immédiate de toutes les hostilités. Enfin, il a salué l’adoption par le Conseil de sécurité d’une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat et durable.
M. LI BAODONG (Chine) a souligné que le conflit entre Israël et la Palestine a connu une escalade ces dernières semaines, ce qui préoccupe fortement la Chine. Le représentant chinois a exhorté les parties concernées à trouver une solution à la crise et à permettre l’acheminement de l’aide humanitaire. La Chine est en contact étroit avec l’ensemble des parties concernées et apporte une aide humanitaire substantielle, a-t-il ajouté. Il a toutefois tenu à souligner qu’une solution politique est indispensable pour apporter une solution définitive et durable à cette crise.
M. AKIO ISOMATA (Japon) s'est dit très préoccupé par les violations constantes des droits de nombreux civils, palestiniens et israéliens, notamment des femmes et des enfants, qui sont privés de leur droit à la vie ainsi que de leurs droits à l'alimentation, à la santé et à l'éducation, entre autres. Les parties intéressées doivent cesser immédiatement tout recours à la force et s'engager dans un processus de paix. Le Japon félicite l'Égypte et la France pour leur initiative diplomatique. Le Japon présente en outre ses condoléances aux familles des travailleurs humanitaires victimes de tirs. Le pays s'engage d'autre part à poursuivre son aide au peuple palestinien.
M. RAJIV KUMAR CHANDER (Inde) a souligné que le soutien de son pays au peuple palestinien est bien connu de tous. Affirmant avoir suivi de près la situation dans la bande de Gaza, il a fait part de sa préoccupation face aux nombreuses pertes en vies humaines dont ont souffert des civils innocents. Il a précisé que l'Inde a toujours veillé à assurer une assistance au peuple palestinien et a indiqué que ce pays s’est aujourd'hui engagé à verser à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) un don d’un million de dollars américains.
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