Communiqués de presse Conseil des droits de l’homme
LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME POURSUIT L'EXAMEN DE LA SITUATION DES DROITS DE L'HOMME À SRI LANKA
27 mai 2009
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Conseil des droits de l'homme
MATIN
27 mai 2009
Le Conseil des droits de l'homme a poursuivi, ce matin, les débats dans le cadre de sa session extraordinaire consacrée à la situation des droits de l'homme à Sri Lanka en entendant les déclarations de dix de ses membres et d'une quarantaine de pays observateurs, institutions internationales et organisations non gouvernementales.
Nombre de délégations ont exprimé, au cours du débat, leur satisfaction devant la fin des opérations militaires à Sri Lanka, dont la population a trop souffert pendant plus de 25 ans. Maintenant que les armes se sont tues, le moment est venu pour le Gouvernement de Sri Lanka de consacrer tous ses efforts à la reconstruction nationale et à la réconciliation. Il revient par ailleurs à Sri Lanka d'élaborer une stratégie de sortie de crise adaptée à ses circonstances particulières.
Il a d'autre part été souligné qu'un accès sans restriction aux personnes déplacées qui sont détenues dans des camps fermés devait être accordé à tous les acteurs humanitaires. Gagner la paix exigera aussi de mettre un terme à la culture de l'impunité, a-t-il été rappelé. Plusieurs délégations ont soutenu que la gravité de la situation, notamment les allégations de violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire, mérite une réponse forte du Conseil: enquêter sur de telles allégations est un principe essentiel du droit international. Le Gouvernement de Sri Lanka doit également assurer la protection des défenseurs des droits de l'homme et des journalistes, et garantir la liberté de la presse.
Des doutes ont de nouveau été émis par certaines délégations quant à l'opportunité de convoquer la session extraordinaire, une délégation estimant que cette convocation était une ingérence dans les affaires intérieures de Sri Lanka. Une autre délégation a jugé regrettable que le travail du Conseil des droits de l'homme subisse encore le recours à deux poids, deux mesures, qui contrarie sa vocation universelle. Il a été souligné que les travaux devaient se dérouler de manière constructive et aboutir à des solutions utiles au Gouvernement de Sri Lanka.
Des organisations non gouvernementales ont fait part de leur préoccupation devant les violations des droits de l'homme et de la situation humanitaire à Sri Lanka, notamment des mesures d'intimidation contre les défenseurs des droits de l'homme et les journalistes. Les représentants ont estimé urgente l'ouverture d'un accès illimité des institutions spécialisées des Nations Unies à tous les camps accueillant des personnes déplacées. La désignation par les Nations Unies d'un organe ou représentant chargé d'enquêter sur les crimes de guerre commis par les parties et d'engager des poursuites le cas échéant a aussi été demandée.
Les Pays-Bas, le Bangladesh, Maurice, l'Angola, la République de Corée, la Bolivie, le Nigéria, l'Azerbaïdjan, la Zambie et l'Uruguay ont fait des déclarations à titre de membres du Conseil. Sont également intervenues les délégations observatrices suivantes: Algérie, Norvège, Singapour, Syrie, Bhoutan, Népal, Israël, Cambodge, Suède, Autriche, Australie, Nouvelle-Zélande, Thaïlande, Irlande, Danemark, Ordre militaire souverain de Malte, Maldives, Turquie, Liechtenstein, Venezuela, Costa Rica, République populaire démocratique de Corée, Iran, Soudan, États-Unis, Viet Nam et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
Les organisations non gouvernementales suivantes ont également fait des déclarations: Human Rights Watch; Franciscain international (au nom également de Pax Romana et Dominicains pour justice et paix); Asian Legal Resource Centre; Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté; Fédération internationale des ligues des droits de l'homme - FIDH (au nom également de l'Organisation mondiale contre la torture - OMCT); Libération; Lawyers Rights Watch Canada; International Educational Development; Fondation Pasumal Thaayagam; Interfaith International; Cercle de recherche sur les droits et les devoirs de la personne humaine; Nord-Sud XXI; Mouvement international contre toutes les formes de discrimination; et United Nations Watch.
Le Conseil des droits de l'homme achèvera ses travaux sur la situation des droits de l'homme à Sri Lanka cet après-midi. Il entendra, à partir de 15 heures, les derniers orateurs inscrits avant de se prononcer sur l'un des deux projets de résolution dont il est saisi (A/HRC/S-11/L.1/rev.1 et A/HRC/S-11/L.2).
Suite du débat général
M. BOUDEWIJN J. VAN EENENNAAM (Pays-Bas) a souligné l'importance d'un accès libre et rapide aux populations qui se trouvent dans les anciennes zones de combat à Sri Lanka. Les Pays-Bas sont très préoccupés par la situation des droits de l'homme à Sri Lanka, une préoccupation légitime partagée par la communauté internationale et qui justifie la tenue de cette session extraordinaire. Quoi qu'il en soit, il appartient désormais à la communauté internationale de se déterminer sur l'aide à accorder à Sri Lanka, ce qui implique de permettre l'accès aux populations sinistrées. Les Pays-Bas estiment en outre que le Gouvernement de Sri Lanka doit adopter une politique de réconciliation sur l'ensemble du territoire, une démarche qui suppose que des enquêtes soient menées sur les responsabilités dans les violations des droits de l'homme.
M. MUSTAFIZUR RAHMAN (Bangladesh) a félicité le Gouvernement de Sri Lanka d'avoir mis un terme au conflit qui a secoué ce pays depuis si longtemps. La victoire doit maintenant permettre de mettre l'accent sur les domaines particulièrement importants des secours, de la réhabilitation, de la réintégration et de la réconciliation. Les défis à relever dans ces domaines sont nombreux. En tant que voisin proche et ami de Sri Lanka, le Bangladesh est convaincu que le Gouvernement de Colombo saura surmonter les difficultés et instaurer une paix durable. Le processus de réintégration des personnes déplacées doit commencer au plus tôt. Le Gouvernement bangladais prend note des intentions exprimées par le Gouvernement sri-lankais de fermer les camps de personnes déplacées et d'organiser les retours d'ici à la fin de l'année. Pour cette tâche en particulier, Sri Lanka doit bénéficier de l'aide internationale. Le Bangladesh est conscient du temps et des efforts qui devront être consentis pour assurer le retour à la normale à Sri Lanka, dont le gouvernement devra pouvoir disposer du temps nécessaire. Dans ce contexte, la convocation de la session extraordinaire ne s'imposait pas: Sri Lanka est une démocratie fonctionnelle, pleinement engagée à la coopération avec la communauté internationale, comme en témoigne la récente visite du Secrétaire général des Nations Unies, notamment.
M. SHREE BABOO CHEKITAN SERVANSING (Maurice) s'est félicité de la tenue de cette session spéciale du Conseil consacrée à Sri Lanka. En tant que nation pluriethnique, Maurice a suivi de près la situation à Sri Lanka et a soutenu la convocation de cette session. La délégation de Maurice se félicite de la cessation des hostilités et de la position de conciliation adoptée par le Gouvernement afin de bâtir une paix durable. Les déclarations publiques des plus hauts responsables sri-lankais sont très encourageantes et indiquent que le Gouvernement est à même d'entreprendre d'importantes actions dans les zones de conflit et s'engage à protéger les droits des minorités dans le processus de reconstruction nationale. Néanmoins, ce conflit a engendré une crise humanitaire préoccupante, non seulement en raison du nombre de civils et de non-combattants qui ont trouvé la mort ou ont été déplacés, mais aussi en raison du manque d'informations fiables. Maurice est plus que préoccupé par le sort des personnes déplacées et notamment les personnes les plus vulnérables. Son représentant a pressé les autorités de permettre l'accès immédiat des organisations internationales afin d'éviter que la situation ne se dégrade. Pour assurer la reconstruction et la réconciliation, il est nécessaire de juger les coupables de violations des droits de l'homme et d'accorder la liberté de mouvement aux médias et aux organisations de protection des droits de l'homme. Maurice salue la visite récente du Secrétaire général dans le pays et espère que l'ensemble des délégations travailleront à bâtir un résultat consensuel pour le plus grand bien du peuple sri-lankais.
M. ARCANJO MARIA DO NASCIMENTO (Angola) a félicité le Gouvernement et le peuple sri-lankais pour les efforts déployés afin de protéger la souveraineté et la sécurité de ce pays et d'y ramener la paix. Il a relevé que les droits de l'homme n'ont pas toujours été respectés durant le conflit qui a secoué l'île; en effet, les civils ont été pris comme cibles d'opérations armées, des enfants ayant même été enrôlés comme soldats. Le représentant angolais a rappelé l'obligation de protection des civils qui incombe en toutes circonstances aux gouvernements. Après avoir défait le terrorisme, a-t-il poursuivi, Sri Lanka a désormais la chance de pouvoir recourir aux mesures susceptibles d'assurer une paix durable; il incombe donc au Gouvernement de prendre les mesures propres à promouvoir la réconciliation de la nation. La communauté internationale devrait aider le Gouvernement sri-lankais à répondre aux besoins humanitaires de la population, a souligné le représentant angolais.
M. LEE SUNG-JOO (République de Corée) s'est félicité de la fin du conflit qui a secoué le Nord de Sri Lanka depuis vingt-six ans. Il s'agit d'une victoire du Gouvernement de ce pays contre les Tigres tamouls, lesquels ont sapé leur propre légitimité par des actes de terrorisme et l'utilisation de civils en tant que boucliers humains. Si la paix a permis de mettre un terme aux pertes humaines, il reste maintenant de nombreux problèmes à régler: personnes déplacées, réconciliation, détermination des responsabilités des violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire. La République de Corée espère que le Gouvernement de Sri Lanka continuera d'assurer un accès humanitaire adéquat aux institutions humanitaires et prendra des mesures immédiates pour améliorer les conditions de vie dans les camps pour personnes déplacées. La République de Corée estime encore que la justice et la réconciliation sont déterminantes dans cette phase post-conflictuelle et qu'elles sont les conditions d'un environnement politique favorable et d'une paix durable. À cet égard, la République de Corée se félicite de l'engagement du Gouvernement sri-lankais pour la promotion et la protection des droits de l'homme conformément aux exigences des normes internationales en la matière. La République de Corée est enfin d'avis qu'une coopération étroite de la communauté internationale avec Sri Lanka est nécessaire pour garantir que le processus de reconstruction dans ce pays interviendra avec la participation de toutes les parties concernées.
MME ANGÉLICA NAVARRO LLANOS (Bolivie) a déclaré que son pays n'a pas soutenu la convocation de la session extraordinaire sur Sri Lanka en raison de la façon dont cette question a été traitée, sans dialogue avec le pays concerné et sans consultation des pays de la région. Si la Bolivie reconnaît la préoccupation sincère de certains des pays qui ont convoqué cette session, elle ne partage pas les attitudes néocolonialistes de certains autres. État pacifiste, la Bolivie se félicite de la fin des hostilités et encourage le Gouvernement de Sri Lanka à poursuivre ses efforts pour apporter l'aide humanitaire nécessaire à la population. Tout en déplorant les pertes de vies humaines, la Bolivie reconnaît les efforts consentis par Sri Lanka pour défendre sa souveraineté et l'intégrité de son territoire. Il faut à présent créer les conditions propices à la réconciliation nationale en veillant à ce que toute la population jouisse des droits de l'homme. La Bolivie aurait préféré qu'un dialogue consacré à l'aide humanitaire nécessaire pour Sri Lanka ait lieu au cours de la onzième session ordinaire du Conseil; les économies ainsi générées auraient permis de venir en aide à de nombreuses victimes. La représentante a lancé un appel à la solidarité internationale, et notamment à celle des pays qui ont souffert d'attaques terroristes et comprenne la difficile situation de Sri Lanka.
M. IFEANYI NWOSU (Nigéria) a fait part de sa profonde satisfaction de constater la fin du conflit brutal, d'une durée de plus de 25 ans, qui a causé de si graves pertes humaines et matérielles à Sri Lanka. Le Nigéria apporte son plein appui à la réconciliation, à la réhabilitation et à la reconstruction post conflit dans ce pays, afin d'y assurer la sécurité et d'y promouvoir et protéger les droits de l'homme pour tous. Le Nigéria demande au Gouvernement sri-lankais de traiter les énormes et complexes défis qui se posent à la population et de traiter de toute urgence la situation périlleuse dans laquelle se trouvent les personnes déplacées internes et la question de leur réintégration. Le Gouvernement devrait également accorder la plus grande attention aux préoccupations relatives aux enfants soldats. Il est évident que le Gouvernement sri-lankais ne pourra faire face seul à ces responsabilités; aussi, la communauté internationale doit-elle soutenir les efforts de ce Gouvernement, a conclu la représentant nigérian.
M. HABIB MIKAYILLI (Azerbaïdjan) a exprimé sa satisfaction devant la fin des opérations militaires à Sri Lanka, dont la population a trop souffert au cours des trente ans de terrorisme et de séparatisme agressif. L'adoption de mesures de réconciliation efficaces permettra au Gouvernement de Sri Lanka de conforter les acquis du champ de bataille. La cessation des hostilités est une bonne occasion de garantir la participation des forces politiques tamoules au processus de reconstruction. L'Azerbaïdjan se félicite de la décision du Gouvernement sri-lankais d'organiser des élections dans les zones récemment libérées. Le développement économique de ces régions doit compter parmi les priorités du Gouvernement. La question des personnes déplacées demande par ailleurs des réponses urgentes, qu'il appartient au Gouvernement d'apporter. L'Azerbaïdjan comprend l'ampleur des difficultés que doit affronter le Gouvernement sri-lankais mais ne l'en appelle pas moins à redoubler d'efforts, avec l'aide de la communauté internationale, pour améliorer les conditions de vie dans les camps pour personnes déplacées. La coopération avec la communauté internationale et avec les Nations Unies est capitale à cet égard, a ajouté le représentant de l'Azerbaïdjan, appelant Sri Lanka à intensifier ses efforts dans cette voie.
MME ENCYLA T. SINJELA (Zambie) a rappelé que les récents combats à Sri Lanka ont provoqué le déplacement de milliers de personnes qui doivent trouver un abri et une aide médicale. Il a appelé le Gouvernement de Sri Lanka à garantir aux agences humanitaires l'accès à toutes les zones touchées afin de pouvoir répondre au plus vite aux besoins des populations. La Zambie prend bonne note de la volonté du Gouvernement de regrouper dans des camps les personnes déplacées puis de les réhabiliter et les réintégrer dans la société. Elle demande au Gouvernement de présenter un plan stratégique à cet égard et pour demander l'aide internationale. Le Gouvernement doit maintenant veiller à la promotion et à la protection des droits fondamentaux de la population et œuvrer à la reconstruction nationale et au développement. La Zambie salue l'engagement du Président sri-lankais à trouver une solution politique à la situation du pays et se félicite de ce que les Tigres tamouls aient déclaré vouloir à présent utiliser des moyens politiques pour défendre leurs droits.
M. GABRIEL WINTER KABRAN (Uruguay) a indiqué que son pays avait suivi avec une extrême préoccupation l'aggravation du conflit armé qui opposait le Gouvernement de Sri Lanka et les Tigres tamouls du LTTE, à la base duquel se trouve la question nationale tamoule. Il est fondamental de distinguer très clairement deux aspects dans ce contexte: le peuple tamoul, d'une part, et le groupe armé des Tigres, de l'autre, a souligné le représentant uruguayen. Il a rappelé les méthodes «franchement terroristes» des Tigres tamouls. L'Uruguay a soutenu la convocation de la présente session extraordinaire du Conseil. Maintenant que les armes se sont tues et que les Tigres tamouls ont subi la déroute, le moment est venu pour le Gouvernement de Sri Lanka de consacrer tous ses efforts à la reconstruction nationale et à la conciliation ethnique avec les Tamouls, a-t-il déclaré. Grande est la tâche qui attend Sri Lanka, et la communauté internationale doit apporter sa contribution aux efforts qui seront maintenant déployés dans le pays, a conclu le représentant de l'Uruguay.
Interventions de délégations observatrices
M. IDRISS JAZAÏRY (Algérie) aurait souhaité que le Conseil des droits de l'homme s'émeuve au même titre face aux drames poignants qui s'abattent cette année sur des populations civiles innocentes dans d'autres régions d'Asie du Sud-Ouest et du Moyen-Orient où, selon l'armée américaine, les drones atteignent 2% de leurs cibles pour un taux de 98% de «pertes collatérales». Il est regrettable que le travail du Conseil des droits de l'homme subisse encore la distorsion des doubles standards qui contrarie sa vocation universelle. L'Algérie est réconfortée par le fait que le Gouvernement de Sri-Lanka ait réussi à venir à bout d'un mouvement terroriste, inventeur des attentats suicide. Après avoir surmonté des dangers existentiels, Sri Lanka est confronté à une situation humanitaire de déplacements de populations. L'Algérie invite la communauté internationale à apporter des secours d'urgence et l'aide humanitaire sollicitée par le Gouvernement sri-lankais. En ce qui concerne l'Algérie, la réconciliation nationale a été un instrument essentiel de la stratégie de sortie de crise. Il revient à Sri Lanka d'élaborer, dans le contexte actuel, une stratégie de sortie de crise adaptée à ses circonstances particulières. La transposition de stratégies d'autres latitudes n'est pas souhaitable car il n'y a pas de «prêt-à-porter» dans ce domaine, a rappelé M. Jazaïry.
MME BEATE STIRØ (Norvège) a salué la tenue de cette session spéciale. Depuis les pourparlers de paix directs de 2006, la Norvège a demandé aux deux parties de reprendre les négociations mais il est devenu évident qu'elles ont choisi la guerre. La Norvège a toujours défendu les civils dans ce conflit et est soulagée par la volonté de réconciliation dont fait preuve le gouvernement. Elle se félicite de la déclaration de renonciation à la violence de la part des Tigres tamouls. Plus de 270 000 personnes ont fui leurs foyers et sont entièrement tributaires de l'aide d'urgence et un traitement médical. La Norvège a invité le Gouvernement sri-lankais à assurer l'Organisation des Nations Unies, le Comité international de la Croix-Rouge et d'autres organisations humanitaires total et sans entrave de l'accès humanitaire à la population touchée. La Norvège demande instamment au Gouvernement sri-lankais de garantir un accès sans entrave au Comité international de la Croix-Rouge et les Nations Unies, qui doivent participer aux opérations de tri et d'enregistrement des personnes déplacées. La Norvège se félicite le Gouvernement sri-lankais de l'assurance que les personnes déplacées seraient réinstallées dans les 180 jours. En outre, le Gouvernement de Sri Lanka a été instamment prié de prendre des mesures pour améliorer la situation s'agissant de la liberté de la presse à Sri Lanka. La presse devrait recouvrer sa liberté et accéder à toutes les régions du pays pour présenter des informations de manière indépendante. Le Gouvernement doit à présent mettre un terme à l'impunité qui a prévalu dans le pays. Les parties au conflit ont la responsabilité de protéger les civils. Les atteintes à la population civile devront faire l'objet d'enquêtes, a enfin estimé la représentante norvégienne.
M. TAN YORK CHOR (Singapour) a rappelé que la guerre à Sri Lanka a prélevé un lourd tribut sur le pays. Il a souligné qu'avec la récente défaite du LTTE, l'occasion se présente pour Sri Lanka de clore ce chapitre de son histoire et d'entamer le processus de réconciliation nationale, seul moyen d'assurer une paix durable à long terme. À cet égard, Singapour se félicite de l'allocution faite le 19 mai dernier devant le Parlement sri-lankais par le Président Mahinda Rajapaksa, qui a souligné qu'une solution au conflit doit être acceptable pour toutes les communautés. La tâche qui attend Sri Lanka est gigantesque et l'ampleur de la crise humanitaire va exiger le plein soutien de la communauté internationale, a poursuivi le représentant de Singapour. Aussi, Singapour a décidé de se porter co-auteur du projet de résolution A/HRC/S-11/L.1/rev.1 pour apporter son soutien à l'appel en faveur d'une action des Nations Unies et de la communauté internationale.
M. FAYSAL KHABBAZ HAMOUI (Syrie) a salué la présence du Ministre des droits de l'homme de Sri Lanka à l'occasion de cette session et a félicité le pays pour son retour à la paix. La Syrie salue également les engagements du Gouvernement sri-lankais en matière de retour des personnes déplacées. La Syrie estime pour sa part que la convocation de la session extraordinaire est une ingérence dans les affaires intérieures de Sri Lanka. Elle est satisfaite de l'engagement du Gouvernement sri-lankais à collaborer avec la communauté internationale. Il faut en outre rappeler dans ce contexte l'appel lancé par le Secrétaire général à la solidarité avec les Sri-Lankais.
M. YESHEY DORJI (Bhoutan) a souligné que les travaux du Conseil devaient être basés sur la coopération et le dialogue et se traduire par un engagement constructif. Malheureusement, la convocation de cette session a été dès le départ empreinte d'ambiguïté. La délégation bhoutanaise n'est pas convaincue de la nécessité de tenir une telle session à quelques jours de la session ordinaire du Conseil. Les mesures prises par le Gouvernement pour combattre le terrorisme et sauvegarder sa souveraineté sont connues de tous et le Bhoutan se réjouit de la fin du terrorisme sur l'île. Il s'agit à présent de réhabiliter, réinstaller et réconcilier les populations. Le Bhoutan se félicite des déclarations récentes du Gouvernement de Sri Lanka, notamment celle du Ministre de la gestion des catastrophes et des droits de l'homme et apprécie la détermination de Colombo à bâtir une paix durable, sa coopération avec l'Inde et le plan de 180 jours pour la réinstallation des personnes déplacées. Comme l'a dit le Secrétaire général, le moment est venu pour tous les Sri Lankais de construire une paix durable. Le Bhoutan appelle la communauté internationale à appuyer le Gouvernement de Sri Lanka.
M. DINESH BHATTARAI (Népal) a salué la défaite du terrorisme du LTTE, ajoutant qu'il s'agit là d'une victoire du pluralisme, de l'unité et de l'intégrité de Sri Lanka. Il s'est en outre réjoui de la déclaration faite le 19 mai dernier devant le Parlement sri-lankais par le Président Rajapaksa, qui témoigne de l'engagement du Gouvernement en faveur d'une solution politique et de la réconciliation nationale. La libération de la population tamoule des pièges du terrorisme séparatiste a protégé l'honneur et la dignité de cette population et ouvert la voie à une paix durable, a poursuivi le représentant népalais. L'après conflit est une période sensible confrontée à de nombreux défis; c'est le moment de faire preuve d'une coopération constructive et de pragmatisme, afin de contribuer à consolider les gains de la victoire sur le terrorisme, a souligné le représentant népalais.
M. AHARON LESHNO-YAAR (Israël) a rappelé la coopération étroite et de longue date de son gouvernement avec celui de Sri Lanka; les deux pays ont travaillé en étroite collaboration sur des questions diverses. M. Leshno-Yaar a souligné que la session extraordinaire n'a pas pour vocation de condamner le Gouvernement de Sri Lanka. Au contraire, dans un esprit de transparence et de dialogue entre États, les membres du Conseil devraient aborder la situation de droits de l'homme dans un esprit constructif et efficace. Israël, à la suite du Conseil de sécurité des Nations Unies, reconnaît le droit légitime de Sri Lanka de combattre le terrorisme. Israël est aussi préoccupé par les allégations de violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire, un élément absent du dialogue international sur la situation des droits de l'homme à Sri Lanka. À cet égard, Israël est convaincu que le Gouvernement sri-lankais diligentera des enquêtes impartiales sur les allégations de violations commises par les deux parties en présence. Israël appelle enfin la communauté internationale à donner une réponse rapide et ciblée aux besoins post-conflit de Sri Lanka. Israël, pour sa part, enverra une aide médicale aux victimes du conflit.
M. SUN SUON (Cambodge) a déclaré que son pays comprend très bien la situation et partage la préoccupation et les regrets de la communauté internationale face aux victimes civiles de ce long conflit. La priorité est à présent d'assister les personnes ayant souffert du conflit. Le Cambodge salue les efforts du Gouvernement en faveur de la réhabilitation et la réinstallation des communautés. Il faut à présent assurer la stabilité et une paix durable dans le pays par le biais de la réconciliation nationale et un processus d'unité entre tous les Sri-Lankais. Le Cambodge se félicite de la rencontre entre le Président de Sri Lanka et le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies qui s'est soldée par une déclaration conjointe. Le représentant cambodgien a souligné l'importance de l'engagement du Gouvernement à travailler pour la réconciliation nationale et appelle la communauté internationale à fournir l'aide nécessaire à la reconstruction économique et sociale de Sri Lanka par le biais d'un dialogue constructif et de la coopération, afin d'assurer la paix et la protection des droits de l'homme pour toute la population.
M. HANS DAHLGREN (Suède) a relevé que la récente victoire du Gouvernement sri-lankais sur les Tigres tamouls du LTTE laisse entrevoir l'espoir que s'achève le long et dévastateur conflit qui a secoué Sri Lanka pendant 25 ans. La fin des combats s'accompagne d'une opportunité de réconciliation et de reconstruction, a-t-il souligné, ajoutant que la communauté internationale est disposée à contribuer à ce processus. De véritables mesures visant à traiter des droits de l'homme et de la situation humanitaire doivent être prises dès maintenant, a poursuivi le représentant suédois. Des mesures urgentes doivent aussi être adoptées pour assurer la survie et le bien-être des civils qui sont encore dans les anciennes zones de conflit, a-t-il insisté, soulignant qu'un accès sans restriction aux personnes déplacées qui sont détenues dans des camps fermés devait en outre être accordé à tous les acteurs humanitaires. Gagner la paix exigera aussi de mettre un terme à la culture de l'impunité, a par ailleurs fait observer le représentant suédois. La gravité de la situation, notamment les allégations de violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire, mérite une réponse forte du Conseil, a-t-il en outre déclaré. Enquêter sur de telles allégations est un principe clef du droit international, a-t-il rappelé. Il a exhorté le Gouvernement de Sri Lanka à assurer que les défenseurs des droits de l'homme et les journalistes qui s'efforcent de faire connaître les violations ne soient pas harcelés ou intimidés.
M. CHRISTIAN STROHAL (Autriche) s'est dit particulièrement préoccupé par les informations de violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire par les Tigres tamouls et par les forces gouvernementales. L'Autriche appelle le Gouvernement sri-lankais à faire en sorte que toutes les allégations fassent l'objet d'enquêtes impartiales et que les personnes responsables soient jugées. L'Autriche est consciente des difficultés auxquelles le Gouvernement sri-lankais est confronté dans sa lutte contre le terrorisme, mais est convaincue que le respect des droits de l'homme est indispensable, même dans ce contexte. L'Autriche se félicite des engagements pris par le Gouvernement de Sri Lanka en matière de recherche d'une solution politique tenant compte des droits de toutes les minorités du pays. Le Gouvernement doit maintenant démontrer qu'il représente les intérêts de tous les citoyens du pays, notamment des minorités tamoule et musulmane. L'Autriche s'associe à la proposition visant à charger le Haut-Commissaire aux droits de l'homme à faire rapport prochainement au sujet de l'évolution de la situation à Sri Lanka, a conclu le représentant autrichien.
MME CAROLINE MILLAR (Australie) a salué la tenue de cette session spéciale consacrée à la situation à Sri Lanka. L'Australie se félicite de la cessation des hostilités et espère que la présente session contribuera à la cause d'une paix durable. Le Gouvernement doit faire preuve d'humanité et montrer son intérêt pour la paix. Pour une paix durable, le Gouvernement doit lancer un processus de réforme politique permettant le rapprochement des parties et des communautés et répondant aux attentes de tous les Sri Lankais. La réconciliation doit aussi commencer et les allégations de violations des droits de l'homme doivent faire l'objet d'enquêtes. L'Australie a toujours considéré que la protection des civils était une priorité absolue et partage la préoccupation du Secrétaire général quant au sort et la sécurité de 300 000 personnes déplacées. Les observateurs internationaux doivent avoir accès aux camps de réfugiés. Les besoins particuliers des enfants, notamment des enfants soldats doivent être pris en compte et le Gouvernement doit œuvrer au regroupement des familles. La représentante australienne a salué l'engagement du Gouvernement à réinstaller 80 pour cent des civils déplacés d'ici à la fin de 2009. L'Australie est toutefois préoccupée par les manœuvres d'intimidation dont sont victimes les médias. L'Australie s'est engagée à fournir une aide au Sri Lanka, 23,5 millions de dollars ayant déjà été accordés depuis décembre 2008. Elle salue dans ce contexte les efforts déployés par les institutions des Nations Unies.
MME WENDY HINTON (Nouvelle-Zélande) a rappelé que son pays appréciait la convocation de la présente session extraordinaire. Alors que le conflit à Sri Lanka semble être terminé, le Gouvernement néo-zélandais reste préoccupé par le sort des personnes déplacées internes qui ont fui le conflit, a-t-elle indiqué. La Nouvelle-Zélande reconnaît aussi les pertes de vies et les souffrances endurées par les civils dans le Nord de Sri Lanka ces derniers mois. Aussi, se joint-elle aux autres pays pour exhorter le Gouvernement sri-lankais à autoriser l'accès humanitaire dans cette zone. Le Gouvernement sri-lankais doit par ailleurs mettre en place un processus de paix et de réconciliation qui prenne en compte les besoins et les aspirations de toutes les communautés à Sri Lanka.
M. SIHASAK PHUANGKETKEOW (Thaïlande) a observé que la convocation de la session extraordinaire suscite bien des interrogations. La Thaïlande estime qu'indépendamment des positions sur cette question, les travaux doivent se dérouler de manière constructive et aboutir à des solutions utiles au Gouvernement de Sri Lanka. Personne ne doit mettre en doute le droit d'un pays à lutter contre le terrorisme sur son propre territoire. Dans le même temps, le Gouvernement doit montrer que la lutte antiterroriste et la défense des droits de l'homme se renforcent mutuellement. La Thaïlande se félicite de la visite récente à Sri Lanka du Secrétaire général des Nations Unies, constatant avec satisfaction que les Nations Unies et Sri Lanka ont accepté de collaborer à la recherche d'une solution politique durable propice au développement socioéconomique du pays.
M. DÁITHÍ Ó CEALLAIGH (Irlande) s'est félicité la convocation de cette session extraordinaire. L'Irlande condamne l'emploi de boucliers humains et les méthodes terroristes du LTTE. Son représentant s'est dit très préoccupé par les informations faisant état de graves violations des droits de l'homme et du droit humanitaire au cours du conflit. La priorité immédiate doit être de garantir la sécurité et le bien-être des personnes déplacées. Il s'agit d'une entreprise difficile en raison de la situation précaire sur le terrain. Le représentant irlandais a invité le Gouvernement sri-lankais à respecter ses obligations en vertu du droit humanitaire. L'entrée et le départ des camps doivent se faire sur une base volontaire et les organisations humanitaires doivent pouvoir accéder aux zones de conflit qui doivent à présent passer sous contrôle civil. Il convient de lancer un processus de réconciliation pour parvenir à la stabilité et garantir la représentation de la population tamoule, faciliter le dialogue, la négociation et la réconciliation. Le représentant s'est félicité de l'intention du Gouvernement de parvenir à une solution négociée. L'expérience de l'Irlande démontre la nécessité d'un processus de dialogue complet pour parvenir à une paix durable. La communauté internationale doit participer au processus de paix pour le faciliter et y contribuer en apportant son expérience.
M. ARNOLD SKIBSTED (Danemark) s'est félicité de la convocation de la présente session extraordinaire sur la situation des droits de l'homme à Sri Lanka. Il s'est dit profondément préoccupé par le sort des milliers de victimes civiles du conflit qui s'est prolongé pendant de nombreuses années dans ce pays. L'escalade du conflit ces six derniers mois a détérioré une situation des droits de l'homme qui était déjà critique dans le pays; les disparitions forcées et les cas de torture continuent de poser problème, a poursuivi le représentant danois. La triste situation humanitaire du pays doit être abordée, conjointement aux efforts nécessaires pour promouvoir la reconstruction et la réconciliation à Sri Lanka, a-t-il ajouté. Le Gouvernement sri-lankais devrait accepter l'ouverture d'un bureau du Haut Commissariat aux droits de l'homme qui accompagnerait ce processus de reconstruction. Il est indispensable que toutes les allégations de violations des droits de l'homme et du droit humanitaire international fassent l'objet d'une analyse approfondie et que justice soit rendue, a en outre souligné le représentant danois. En tout état de cause, le Conseil devrait rester saisi de cette question et bénéficier d'une mise à jour concernant cette situation, au plus tard lors de sa douzième session ordinaire en septembre prochain, a-t-il estimé.
MME MARIE-THÉRÈSE PICTET-ALTHANN (Ordre militaire souverain de Malte) a déclaré que ses agences d'assistance se sont associées aux appels lancés au Gouvernement de Sri Lanka pour que l'accès humanitaire soit garanti aux personnes déplacées à l'intérieur du pays. L'Ordre fournit une assistance à Sri Lanka depuis 2005, notamment dans le domaine du logement. Mme Pictet-Althann a déclaré que l'Ordre est conscient des difficultés des situations post-conflit et appuie les appels en faveur d'une action de la communauté internationale en faveur des victimes du conflit. Il faut garantir un accès illimité à toutes les personnes délaissées à un abri, à l'alimentation et à la sécurité.
MME SHAZRA ABDUL SATTAR (Maldives) a déclaré que son gouvernement a toujours été préoccupé par le terrorisme à Sri Lanka, pays voisin, et par les souffrances imposées à la population. Les Maldives ont été affectées directement et indirectement par cette situation, c'est pourquoi le pays se réjouit de la victoire du Gouvernement de Sri Lanka sur le terrorisme. La représentante a espéré que cette victoire ouvrira une nouvelle ère de paix, de progrès et d'harmonie ethnique. Les Maldives appuient les efforts du Gouvernement en faveur du respect des droits de l'homme et pour le retour des personnes déplacées, la réconciliation et la reconstruction. Le représentant a dit espérer que la communauté internationale soutiendra ses efforts tout comme l'a déjà fait le président des Maldives. Les Maldives apprécient les garanties fournies par le président Mahinda Rajapakse en faveur d'une solution politique en consultation avec toutes les parties et espèrent que le gouvernement recherchera cette solution avec détermination et saura satisfaire les attentes des divers groupes ethniques de Sri Lanka.
MME ASLIGÜL ÜÐDÜL (Turquie) s'est réjouie du succès enregistré par le Gouvernement de Sri Lanka contre l'organisation terroriste du LTTE. La Turquie tient à réitérer son soutien au droit légitime du Gouvernement sri-lankais à lutter contre le terrorisme et aux efforts qu'il déploie pour assurer l'ordre public dans le pays, suite à la fin des opérations militaires. La Turquie partage également les préoccupations relatives aux souffrances des civils, a poursuivi sa représentante. Sauver des vies civiles et aider les personnes déplacées devrait bien entendu être une priorité. Le Gouvernement sri-lankais et la communauté internationale devraient maintenant traiter des besoins urgents des civils qui ont souffert du conflit. À cette fin, la Turquie estime que le plan d'action humanitaire commun lancé conjointement par le Gouvernement sri-lankais et les Nations Unies permettra de répondre aux besoins des milliers de personnes qui ont besoin d'aide. Le Gouvernement sri-lankais devrait prendre les mesures nécessaires pour assurer une solution politique durable qui traite des causes profondes du conflit et permette une coexistence pacifique et harmonieuse entre tous les groupes du pays, a ajouté la représentante turque.
M. NORBERT FRICK (Liechtenstein) a déclaré que son pays avait suivi avec satisfaction l'action des Nations Unies tout au long de la crise à Sri Lanka et a noté le ferme engagement du Gouvernement s'agissant de la promotion et de la protection des droits de l'homme. Le représentant a fait part de la préoccupation de son pays devant les allégations de violations des droits de l'homme dans le nord du pays, les hostilités semblant avoir été menées au mépris des populations civiles. Il appartient au Gouvernement de prendre les mesures judiciaires nécessaires pour incriminer et punir les responsables des violations des droits de l'homme, condition nécessaire pour la réconciliation nationale. Le représentant du Liechtenstein a d'autre part appelé au respect du droit des personnes déplacées de recevoir une aide humanitaire et de se déplacer librement.
M. GERMÁN MUNDARAÍN HERNÁNDEZ (Venezuela) a remercié le Ministre sri lankais pour sa contribution aux débats du Conseil. Le Venezuela se réjouit de la fin du conflit et appuie le projet de résolution proposée par Sri Lanka. Le représentant vénézuélien a réaffirmé son amitié et sa solidarité au peuple de Sri Lanka et exprimé sa foi dans sa capacité à surmonter les conséquences de ce conflit. Il a salué la volonté du Gouvernement sri-lankais de travailler de concert avec la communauté internationale et apprécie son engagement dans sa recherche d'une réconciliation nationale pour assurer une paix durable. Le représentant a demandé une coopération et une assistance humanitaire et financière pour permettre aux populations de surmonter les difficultés résultant de ce conflit. Il a invité toutes les délégations à appuyer le projet de résolution proposé par Sri Lanka et d'autres pays.
MME LAURA THOMPSON CHACÓN (Costa Rica) s'est vivement félicitée de l'engagement des autorités sri-lankaises à assumer leurs obligations internationales en matière de droits de l'homme tel qu'exprimé lors de la récente visite du Secrétaire général de l'ONU. La protection des civils est essentielle, a-t-elle rappelé. Aussi, a-t-elle plaidé en faveur d'un accès sans entraves aux camps de personnes déplacées. Le Costa Rica tient en outre à souligner l'importance qu'il y a à respecter les normes internationales pour traduire en justice les responsables des violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire perpétrées durant le conflit. À cet effet, Sri Lanka doit procéder à une enquête adéquate afin de lutter contre l'impunité, a insisté la représentante costaricienne.
M. CHOE MYONG NAM (République populaire démocratique de Corée) s'est félicité des mesures prises par le Gouvernement de Sri Lanka en réponse à la situation humanitaire que connaît le pays, notamment en apportant une réponse urgente aux besoins des personnes déplacées, en coopération étroite avec la communauté internationale. Les difficultés de Sri Lanka doivent être abordées en tenant compte des meilleurs intérêts du peuple sri-lankais et dans le respect de la souveraineté et de l'indépendance du pays. Toute tentative d'ingérence dans les affaires intérieures de Sri Lanka ou de lui imposer des solutions doit être rejetée, a estimé le représentant, ajoutant que la communauté internationale devait coopérer avec le Gouvernement et le peuple de Sri Lanka. Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a enfin déploré que le processus de convocation de la session extraordinaire ait été marqué par une politisation et une sélectivité troublantes.
M. HAMID BAEIDI NEJAD (Iran) s'est félicité de la présence du Ministre sri-lankais des droits de l'homme en tant que signe de l'engagement constructif de Sri Lanka à l'égard du Conseil. L'Iran n'a pas appuyé cette session extraordinaire car le recours aux anciennes habitudes consistant à politiser les activités du Conseil ne servait ni ses objectifs ni ses principes. L'Iran est d'avis que la communauté internationale devrait concentrer ses efforts sur l'aide à apporter pour assurer la réhabilitation des personnes affectées par le conflit et la reconstruction du pays et de son économie. Sri Lanka est entrée dans une ère post-conflit et fait face à des défis importants qui requièrent le concours de la communauté internationale. La visite du Secrétaire général sur place est un signe de l'engagement de Sri Lanka à travailler de façon étroite avec les Nations Unies. L'Iran se félicite du rétablissement d'institutions démocratiques et de l'engagement en faveur d'une autonomisation des populations du Nord du pays ainsi que les mesures visant à assurer une paix durable, le développement du pays et le respect des droits de l'homme. Le représentant a souhaité le plein succès au Gouvernement et a dit espérer que cette session du Conseil aboutira à l'adoption d'un texte consensuel.
MME RAHMA SALIH ELOBIED (Soudan) a rappelé que le Gouvernement sri-lankais n'avait épargné aucun effort pour apporter une solution pacifique au conflit qui a ravagé son territoire pendant plusieurs décennies. Il convient ici de rappeler que le LTTE avait été reconnu par de nombreux États comme étant un groupe terroriste. La représentante soudanaise a souligné qu'une solution globale à Sri Lanka, qui tienne compte des causes profondes du conflit, est nécessaire pour assurer la paix durable dans ce pays. Elle a indiqué que le Soudan n'était pas convaincu de l'opportunité de convoquer la présente session extraordinaire. Les États qui ont soutenu la convocation de cette session ont en revanche ignoré la détérioration des droits de l'homme dans d'autres régions du monde, a-t-elle fait observer. Elle a plaidé en faveur d'un soutien au Gouvernement de Sri Lanka dans les efforts qu'il déploie pour atténuer les conséquences humanitaires du conflit.
M. MARK C. STORELLA (États-Unis) s'est félicité de la fin des combats dans le Nord de Sri Lanka. Il a estimé que malgré les points de vue opposés qui se sont exprimés au cours des débats, la possibilité existe de l'obtention d'un consensus autour d'un petit nombre de priorités dans le domaine humanitaire et des droits de l'homme, nombre d'entre elles ayant déjà été adoptées par le Gouvernement de Sri Lanka. Les États-Unis encouragent le pays à assurer un accès humanitaire immédiat et totalement libre aux personnes dans le besoin; à œuvrer au désarmement et à la réinsertion des enfants soldats; et à respecter son engagement d'assurer le retour dans leurs foyers des personnes déplacées d'ici à la fin de l'année. Les États-Unis se félicitent de l'engagement fort pris par le Gouvernement de Sri Lanka envers la promotion et la protection des droits de l'homme conformément aux normes internationales des droits de l'homme et aux engagements du Gouvernement dans ce domaine. Pour assurer la paix, le Gouvernement de Sri Lanka est encouragé à consentir tous ses efforts pour lutter contre la discrimination à l'encontre des minorités et à garantir l'égale jouissance par tous des droits à l'éducation, à la santé, au logement, à l'eau et à l'alimentation, de même que la liberté d'expression et d'information, le droit à obtenir justice devant les tribunaux et celui de participer librement à la vie politique.
M. VU DUNG (Viet Nam) a déclaré que le Viet Nam appuie les efforts du Gouvernement sri-lankais pour restaurer l'intégrité territoriale et la stabilité dans le pays et est d'avis les problèmes post-conflits devraient être réglés par Sri Lanka, avec l'aide de la communauté international. C'est pourquoi le Viet Nam soutient le projet de résolution présenté par Sri Lanka. Les hostilités terminées, Sri Lanka devra faire face à de nombreuses difficultés et le représentant appelle à la coopération internationale pour aider le pays dans ses efforts de reconstruction. Il se félicite de la visite du Secrétaire général sur l'invitation du Gouvernement ainsi que de la visite de John Holmes, Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, et Walter Kälin, Représentant spécial sur les droits de l'homme des personnes déplacées. Le Viet Nam a apporté sa contribution pour venir en aide aux personnes déplacées et est prêt à partager ses pratiques et son expérience en tant que pays pluriethnique et multiconfessionnel. Il souhaite plein succès au Gouvernement sri-lankais dans la recherche de la réconciliation et d'une paix durable.
MME KAROLINA LINDHOLM BILLING (Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés) a indiqué qu'entre janvier et mai 2009, le HCR a aidé le Gouvernement sri-lankais dans ses efforts pour accueillir quelque 300 000 personnes déplacées et les loger dans les 41 sites d'urgence mis en place dans les districts de Vavuniya, Jaffna, Trincomalee et Mannar. Tout en prenant note des efforts du Gouvernement pour assurer un abri, l'accès à l'alimentation et d'autres formes d'aide à ces personnes déplacées, le HCR se dit préoccupé par la grave situation de surpopulation dans les sites pour personnes déplacées. Aussi, le HCR exhorte-t-il le Gouvernement à prendre des mesures immédiates pour faciliter un accès humanitaire sans entraves aux personnes déplacées, par les Nations Unies, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales. Le HCR demande également au Gouvernement sri-lankais de maintenir la nature civile des sites accueillant les personnes déplacées internes. Tout en se félicitant de la libération de quelque 1500 personnes déplacées internes, le HCR demande par ailleurs au Gouvernement d'élargir la catégorie des personnes déplacées internes qui peuvent être libérées sans plus tarder.
Organisations non gouvernementales et institutions nationales des droits de l'homme
MME JULIE DE RIVERO (Human Rights Watch) a rappelé les nombreuses informations faisant état de violations des droits de l'homme des civils à Sri Lanka. La représentante a également mentionné la découverte de plusieurs charniers, sans que l'on puisse encore déterminer l'identité des personnes tuées. Pour la représentante, il y a un risque d'impunité des auteurs des crimes commis, et les autorités sri-lankaises sont appelées à diligenter des enquêtes pour établir les responsabilités et ainsi blanchir l'honneur démocratique de ce pays. Un autre problème est le sort des personnes rassemblées dans les sites d'accueil pour personnes déplacées, dont un nombre infime a pu rentrer dans ses foyers à ce jour. Les institutions humanitaires devraient participer au tri des personnes mené par le Gouvernement.
M. SUNANDA DESHAPRIYA (Franciscain international, au nom également de Pax Romana et Dominicains pour justice et paix) a déploré les nombreuses victimes, personnes blessées ou déplacées à cause de la guerre, la détention de journalistes, l'interdiction aux médecins d'accéder aux zones de combat. Tout en se félicitant de la tenue d'une session extraordinaire, il a regretté que celle-ci ne se tienne qu'après la mort de tant de civils. Les mesures de réconciliation sont importantes mais ne peuvent avancer sans que les droits de l'homme soient protégés. Une commission d'enquête doit pouvoir examiner les allégations de violations des droits de l'homme à l'intérieur et à l'extérieur de la zone de conflit. Il faut également prendre des mesures pour contrôler la mise en œuvre des engagements pris par le Gouvernement en matière de droits de l'homme.
M. MICHAEL ANTHONY (Asian Legal Resource Centre) a fermement condamné les graves crimes commis par le LTTE durant le conflit à Sri Lanka. Il s'est félicité de l'offre faite par la Haut-Commissaire aux droits de l'homme d'établir une représentation sur le terrain. Il est toutefois préoccupant que le Gouvernement sri-lankais continue de ne pas souhaiter traiter des violations de droits de l'homme qui ont été commises dans le pays, comme en témoigne le manque d'enquêtes crédibles et de poursuites face aux cas de torture et autres violations graves des droits de l'homme. Le Conseil doit assurer que des enquêtes et des poursuites indépendantes, crédibles et effectives soient menées à Sri Lanka. Il convient pour ce pays de mettre un terme à la répression contre la presse et les défenseurs des droits de l'homme, a insisté le représentant. Il a aussi dénoncé l'abus du concept de souveraineté pour couvrir la longue liste des violations commises à Sri Lanka.
MME ILSE WERMINLE (Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté) a notamment appelé le Gouvernement de Sri Lanka de créer des commissions de vérité et de réconciliation afin d'engager un processus de guérison, et de garantir la participation des femmes au processus de réconciliation nationale, conformément aux dispositions de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Le Conseil des droits de l'homme doit se pencher pour sa part sur les causes profondes du conflit et faire respecter par toutes les parties les recommandations du Secrétaire général sur l'importance des mécanismes de reddition de compte dans le traitement des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme.
M. CARLOS GARCÍA (Fédération internationale des ligues des droits de l'homme - FIDH, au nom également de l'Organisation mondiale contre la torture - OMCT) s'est félicité de la tenue de la présente session du Conseil. Les combats à Sri Lanka ont entraîné d'importantes violations des droits de l'homme par toutes les parties au conflit; ces violations restent répandues dans tout le pays en raison d'un climat d'impunité. Plusieurs défenseurs des droits de l'homme ont reçu des menaces, ont été victimes d'enlèvements ou sont détenus arbitrairement. Les journalistes sont également la cible de menaces et d'intimidations, voire d'assassinats. La législation antiterroriste permet leur arrestation arbitraire. Cette situation est aggravée par les propos du Ministre des droits de l'homme, qui a jeté le discrédit sur les défenseurs des droits de l'homme. Le représentant a demandé au Conseil de prier instamment le Gouvernement sri-lankais d'assurer la protection des défenseurs des droits de l'homme, de mettre fin au harcèlement, de mener des enquêtes, d'abroger la loi contre le terrorisme et de s'aligner sur les dispositions de la Déclaration des Nations Unies relatives aux défenseurs des droits de l'homme, et notamment à ses articles 1 et 12.2.
M. ARJUNAN ETHIRVEERASINGAM (Libération) a rappelé que son organisation et d'autres organisations non gouvernementales n'ont cessé de demander à la communauté internationale et au Conseil d'agir pour mettre un terme aux violations graves et massives des droits de l'homme à Sri Lanka et que la crise humanitaire de ces derniers mois n'était pas même parvenue à convaincre la communauté internationale d'agir pour faire cesser le massacre du peuple tamoul. Cette session extraordinaire arrive trop tard pour les victimes, a-t-il souligné. Comment expliquer le silence du Conseil à la lumière des atrocités qui ont été commises à Sri Lanka, a-t-il demandé? Des sources dignes de foi font état de plus de 13 000 morts ces derniers mois et les derniers jours de la bataille ont été décrits comme un bain de sang, a-t-il insisté. Pour tardive qu'elle soit, la présente session extraordinaire, si elle veut être utile, doit permettre au Conseil de créer une commission internationale d'enquête sur les violations des droits de l'homme qui ont été commises. Le représentant de Liberation a par ailleurs exhorté le Gouvernement sri-lankais à permettre un accès sans entraves à tous les camps de personnes déplacées.
M. SATHIYASANGARY ANANDASANGAREE (Lawyers Rights Watch Canada) a notamment déploré que le Gouvernement de Sri Lanka se soit engagé, au nom de la lutte contre le terrorisme, sur le chemin dangereux de la destruction de ses acquis démocratiques, soit la liberté de presse, de mouvement et d'expression et, surtout, de l'état de droit. La communauté internationale doit avant tout assumer la responsabilité ici et maintenant des 300 000 personnes déplacées dans le pays. Ces personnes vivent actuellement dans des conditions épouvantables. La plupart ont été déplacées à plusieurs reprises, ont perdu leur famille. Nombre sont estropiées. Toutes ont perdu la sécurité et la force d'avancer. La gestion des camps abritant ces personnes devrait être confiée à une institution internationale indépendante telle que le Haut-Commissariat aux réfugiés, a demandé le représentant. En outre, journalistes et travailleurs humanitaires devraient avoir un accès illimité aux zones de guerre; les civils doivent être immédiatement renvoyés dans leurs foyers; une commission d'enquête internationale indépendante devrait être chargée de poursuivre les auteurs de crimes de guerre. Enfin, la solution à la crise exige la prise en compte des aspirations de la minorité tamoule, conformément aux Principes de Thimbu (1977), a conclu le représentant.
M. SOOSAIPILLAI DAVID (International Educational Development) a déclaré que les civils tamouls connaissaient des conditions de vie qui semblent conçues pour garantir leur destruction, alors que près de 100 000 d'entre eux ont été tués et que près du tiers des Tamouls de Sri Lanka connaissent l'exil après avoir fui les persécutions. Dans le Gardian du 22 mai 2009, Richard Dixon déclare que les champs de bataille de Sri Lanka fleurissent du sang des Tamouls. Le Secrétaire général des Nations Unies a lui-même été témoin des conditions de vie des Tamouls dans l'un des nombreux camps. Les Tamouls sont persécutés dans des camps de concentration, chaque jour des jeunes hommes et femmes disparaissent dans ces chambres de tortures. S'il faut attendre la permission de Sri Lanka pour agir, rien ne sera jamais fait. Il convient de prendre des mesures d'urgence pour retirer les Tamouls des mains du régime brutal sri-lankais.
M. V. SANTHAKUMAR (Fondation Pasumal Thaayagam) a fait part de sa grave préoccupation face aux conditions des civils tamouls à Sri Lanka et au traitement qu'ils subissent. Le Gouvernement sri-lankais empêche l'accès du territoire aux médias et il est impossible d'en savoir davantage sur les violations des droits de l'homme commises. La situation dans les camps de personnes déplacées est chaque jour plus préoccupante; des personnes disparaissent et des familles sont séparées, a poursuivi le représentant. Le Conseil devrait prendre note de cette situation éminemment précaire et intervenir avec davantage de vigueur. Le représentant a notamment préconisé un accès sans entraves de l'aide humanitaire aux personnes qui en ont besoin et a demandé que la diaspora tamoule soit autorisée à intervenir pour réhabiliter les civils.
M. VISUVALINGAM KIRUPAHARAN (Interfaith International) a estimé que les faits sur le terrain montrent que les actes des forces de sécurité sri-lankaises contre le peuple tamoul prouvent que les opérations militaires ont été planifiées et menées dans une optique strictement ethnique. Ils mettent aussi en évidence l'insistance sur la seule solution militaire, et le déni absolu des droits économiques, sociaux et culturels ainsi que civils et politiques du peuple tamoul. Le représentant a aussi dénoncé l'exécution de sang-froid de deux émissaires de paix par les forces de sécurité sri-lankaise, ce qui est un crime de guerre. Interfaith recommande au Conseil de créer une commission d'enquête sur les crimes de guerre et contre l'humanité commis contre le peuple tamoul.
M. BELL HILAIRE (Cercle de recherche sur les droits et les devoirs de la personne humaine) a déclaré que le CRED suivait attentivement la situation à Sri Lanka. Les discussions avec les délégations et les manifestants présents à Genève ne laissent pas indifférents face aux atrocités subies par les civils. Le CRED se félicite de la tenue de cette session extraordinaire et invite le Conseil à agir avec fermeté pour la protection des droits des citoyens et notamment des femmes et des enfants. Bien que la Déclaration universelle des devoirs fondamentaux de la personne ne soit pas encore adoptée, le Conseil doit agir en faveur du respect des droits de chaque citoyen. Le représentant du CRED a estimé que toutes les parties prenantes à Sri Lanka devaient conjuguer leurs efforts pour retrouver la paix, la stabilité, la prospérité et le développement durable.
MME LILY AUROVILLIAN (Nord-Sud XXI) a dit apprécier l'initiative du Mouvement des pays non alignés, y compris Sri Lanka, et de leurs alliés, consistant à proposer un projet de résolution sur la situation à Sri Lanka. Toutefois, Nord-Sud XXI tient à exprimer son regret de constater qu'une fois de plus, une session extraordinaire du Conseil a été convoquée à l'initiative d'États qui ne sont pas originaires de la région concernée. La représentante a exprimé l'espoir que le projet de résolution proposé par le Gouvernement sri-lankais et d'autres pays de la région sera adopté et qu'il contiendra une déclaration très claire quant à l'impérieuse nécessité d'assurer le respect des droits de l'homme et du droit humanitaire international et de combattre l'impunité pour les violations du droit international. La représentante a en outre exhorté la communauté internationale à aider le Gouvernement sri-lankais à procéder au déminage, afin d'assurer un environnement sain propice au retour des personnes déplacées.
MME HELÈNE SACKSTEIN (Mouvement international contre toutes les formes de discrimination) a fait part de la préoccupation de son organisation devant les violations des droits de l'homme et de la situation humanitaire à Sri Lanka. La représentante s'est dite préoccupée par les mesures d'intimidation régulièrement prises contre les défenseurs des droits de l'homme, les journalistes et toutes les personnes critiques de la résolution du conflit par des moyens militaires. La représentante a estimé urgente l'ouverture d'un accès illimité des institutions spécialisées des Nations Unies à tous les camps accueillant des personnes déplacées, aux zones de guerre et aux hôpitaux. Également urgente est la création de comités de gestion des camps composés de personnes civils, chargés d'assurer la gestion quotidienne en tenant particulièrement compte des besoins en sécurité des femmes et des enfants. La représentante a également appelé à la levée de l'état d'urgence, à la restauration de la démocratie et de la liberté de la presse, ainsi que la désignation par les Nations Unies d'un organe ou représentant chargé d'enquêter sur les crimes de guerre commis par les parties et d'engager des poursuites le cas échéant.
MME MARISSA CRAMER (United Nations Watch) s'est dite alarmée par la situation à Sri Lanka et a demandé qu'une aide immédiate soit apportée aux victimes innocentes. UN Watch s'associe aux nombreux pays qui ont condamné les pratiques des Tigres tamouls telles que les attaques contre les civils, le recrutement forcé d'enfants soldats et l'utilisation de boucliers humains. UN Watch rappelle toutefois que rien ne dispense le Gouvernement de Sri Lanka de respecter des droits de l'homme et du droit humanitaire. Le Gouvernement doit rendre des comptes pour le pilonnage de régions fortement peuplées, pour avoir ignoré les appels à une trêve humanitaire et pour les massacres de civils à grande échelle. Devant les critiques soulevées par la convocation de la présente session, la représentante a demandé si la protection de civils innocents pouvait être considérée comme une perte de temps, d'efforts et d'argent. Elle a également rappelé les interventions du représentant de Sri Lanka lors de la session de janvier du Conseil des droits de l'homme qui soulignait l'importance de défendre les innocents.
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