LA HAUT-COMMISSAIRE AUX DROITS DE L'HOMME DÉPLORE LA NOMINATION D'UN CHEF DE MILICE À LA TÊTE DE LA FORCE DE SÉCURITÉ CIVILE AU TIMOR ORIENTAL

HR/99/50
9 juin 1999




La Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Mary Robinson, a exprimé aujourd'hui son vif regret face à la nomination du chef d'une milice accusée de violence contre des Timorais pro-indépendantistes au poste de chef d'une force de sécurité civile à Dili, au Timor oriental.

Mme Robinson a souligné que Eurico Guterres, chef de la milice Aitarak, basée à Dili, est connu pour avoir prononcé des discours dans lesquels il a qualifié les partisans de l'indépendance au Timor oriental d' "anti-nationaux" et de "traitres". Des rapports fiables indiquent que de telles déclarations ont entraîné des incidents violents, y compris des meurtres, a déclaré Mme Robinson.

La Haut-Commissaire aux droits de l'homme a affirmé que la nomination d'une personne si ouvertement opposée au camp pro-indépendantiste augure mal des perspectives d'un processus électoral libre et équitable au Timor oriental pour août prochain. Elle demande aux autorités indonésiennes d'enquêter sur les violations des droits de l'homme qui auraient été commises par des milices armées, y compris la milice Aitarak, et de traduire les responsables en justice. La mise en place de l'état de droit par la réduction de la violence actuelle est une composante essentielle du plein respect des droits de l'homme, a déclaré Mme Robinson.

L'envoyé personnel de la Haut-Commissaire aux droits de l'homme pour la situation des droits de l'homme au Timor oriental, le procureur général indien M. Soli Sorabjee, ancien Rapporteur spécial des NationsUnies sur la situation des droits de l'homme au Nigéria, s'est rendu à Djakarta et à Bali en Indonésie, ainsi qu'à Dili et Liquica au Timor oriental. Dans le rapport qu'il a transmis à la Haut-Commissaire, M. Sorabjee a souligné l'importance de désarmer immédiatement les milices et tous les Timorais armés.