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Communiqués de presse Conseil des droits de l’homme

LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME ENTAME SA SESSION EXTRAORDINAIRE SUR LA SITUATION DES DROITS DE L'HOMME À SRI LANKA

26 mai 2009



Conseil des droits de l'homme

26 mai 2009




Il y a de fortes raisons de penser que «les deux parties» ont grossièrement bafoué le principe fondamental d'inviolabilité des civils, affirme Mme Pillay


Le Conseil des droits de l'homme a entamé, cet après-midi, sa onzième session extraordinaire consacrée à la situation des droits de l'homme à Sri Lanka. S'adressant au Conseil par vidéoconférence, la Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Navi Pillay, a déclaré qu'il y avait de fortes raisons de penser que «les deux parties» ont grossièrement bafoué le principe fondamental d'inviolabilité des civils. Aussi, une enquête internationale indépendante et crédible sur les récents événements devrait-elle être déployée afin de vérifier l'occurrence, la nature et l'ampleur des violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire et définir les responsabilités spécifiques, a-t-elle ajouté.

Mme Pillay a rappelé que depuis le mois de décembre dernier, des dizaines de milliers de civils ont été tués, blessés ou déplacés et ont vu leurs propriétés et leurs moyens de subsistance saccagés. Il faut que des observateurs des droits de l'homme et des médias indépendants se voient accorder un accès sans restriction afin de vérifier les informations faisant état de graves violations des droits de l'homme et du droit humanitaire international qui n'ont cessé de se produire durant les combats. En outre, le sort de milliers de civils dont on pense qu'ils se trouvaient dans la zone de conflit ou en transit vers les camps pour personnes déplacées reste inconnu, a souligné Mme Pillay. Étant donné que l'accès aux camps de personnes déplacées internes continue d'être entravé pour les Nations Unies et les organisations non gouvernementales, elle a demandé au Gouvernement sri-lankais d'assurer qu'une assistance sans entrave atteigne rapidement les survivants.

La délégation de Sri Lanka, par la voix du Ministre de la gestion des catastrophes et des droits de l'homme, M. Mahinda Samarasinghe, a indiqué que Sri Lanka continue d'accorder l'accès humanitaire aux partenaires du Gouvernement pour la prise en charge des personnes dans le besoin. Il a déploré que la Haut-Commissaire aux droits de l'homme n'ait pas mentionné le succès que constitue l'éradication d'un mouvement terroriste particulièrement violent ni la fin de la plus importante prise d'otages des temps modernes. L'objectif du Gouvernement est de réinstaller ses concitoyens dans leurs foyers, à brève échéance, a-t-il souligné. Le Gouvernement a toujours soutenu que la seule solution durable n'est pas d'ordre militaire mais bien politique et qu'elle doit impliquer tous les segments de la population sri-lankaise, y compris la diaspora, a poursuivi le Ministre. Sri Lanka espère pouvoir compter sur la collaboration de la communauté internationale; cependant, en tant qu'État souverain, elle doit avoir la possibilité de choisir les modalités d'aide qui lui conviennent, a-t-il souligné.

S'exprimant au nom de l'ensemble des titulaires de mandats des procédures spéciales du Conseil, Mme Magdalena Sepúlveda Carmona, experte indépendante sur la question des droits de l'homme et de l'extrême pauvreté, a souligné que les titulaires de mandats sont prêts a aider Sri Lanka et a invité son gouvernement à adresser des autorisations de visites à l'ensemble des titulaires de mandats qui souhaitent se rendre sur place. Elle a attiré l'attention sur les graves lacunes dans la protection des droits de l'homme sur l'ensemble du pays en raison de structures institutionnelles trop faibles qui assurent une impunité de fait.

À l'ouverture de la session, le Président du Conseil, M. Martin Ihoeghian Uhomoibhi du Nigéria, a dit partager l'avis du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies qui, au cours de sa récente visite à Sri Lanka, a déclaré qu'il est impératif à présent d'apporter une solution politique durable au conflit dans le pays.

Les représentants des pays suivants ont fait des déclarations: République tchèque (au nom de l'Union européenne), Cuba (au nom du Mouvement des pays non alignés et en son nom propre), Égypte (au nom du Groupe africain et en son nom propre), Pakistan (au nom de l'Organisation de la Conférence islamique), Allemagne, Canada, Qatar, Chine, Inde, Fédération de Russie, Jordanie, Suisse, Chili, Brésil, Malaisie, Royaume-Uni, Philippines, Argentine, Indonésie, Slovénie, Japon, France, Mexique, Ghana, Italie, Nicaragua, Arabie saoudite et Afrique du Sud.

D'une manière générale, les délégations ont plaidé en faveur d'un soutien aux efforts du Gouvernement sri-lankais en cette période de reconstruction et de réconciliation. Un certain nombre d'entre elles ont toutefois précisé qu'elles étaient favorables à une enquête indépendante sur les violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire commises durant le conflit. Nombre d'intervenants ont insisté sur la nécessité de prendre en charge les besoins des personnes déplacées et de bénéficier pour ce faire d'un accès sans entraves à ces personnes, ainsi que sur l'importance de d'assurer la réintégration effective des enfants soldats dans la société civile.

Certaines délégations, à l'instar de celle du Pakistan qui s'exprimait au nom de l'Organisation de la Conférence islamique, ont indiqué ne pas être convaincues de l'opportunité de la convocation d'une telle session extraordinaire sur la situation des droits de l'homme à Sri Lanka alors que s'ouvre dans quelques jours la session ordinaire du Conseil.


Le Conseil poursuivra demain matin, à 10 heures, les travaux de cette session extraordinaire consacrée à la situation à Sri Lanka.


Déclarations liminaires

M. MARTIN IHOEGHIAN UHOMOIBHO, Président du Conseil des droits de l'homme, a ouvert la session extraordinaire en déplorant «la longueur du conflit inutile qui ravage la nation de Sri Lanka depuis plus de vingt-cinq ans», un conflit atroce qui a entraîné des milliers de morts et qui a suscité des souffrances indicibles pour des millions de personnes. Le Conseil partage la douleur de la population civile, et notamment celle des personnes les plus vulnérables, qui subissent de plein fouet les effets de la guerre. Heureusement, les armes se sont tues à Sri Lanka et on doit espérer que ces prochains jours et mois, la réhabilitation, la réconciliation et la reconstruction ouvriront le chemin du développement et d'une paix durables dans ce pays. On ne peut qu'être d'accord avec le Secrétaire général des Nations Unies qui, lors de sa visite récente à Sri Lanka, a jugé impérative la recherche d'une solution politique durable à la situation, compte pleinement tenu des aspirations de toutes les parties concernées. En se réunissant, le Conseil des droits de l'homme souhaite faire savoir au peuple et au Gouvernement de Sri Lanka sa volonté de collaborer avec eux pour relever les défis humanitaires et de droits de l'homme auxquels ils sont confrontés, a conclu M. Ihoeghian Uhomoibhi.

S'adressant au Conseil par vidéoconférence, Mme NAVI PILLAY, Haut-Commissaire aux droits de l'homme des Nations Unies, actuellement en déplacement hors de Genève, a estimé approprié que le Conseil puisse traiter des tragiques conséquences sur le plan des droits de l'homme et sur le plan humanitaire du conflit dans ce pays. Les images de femmes, d'hommes et d'enfants terrifiés fuyant le champ de bataille doivent rester dans notre mémoire collective, a-t-elle déclaré; elles doivent nous pousser à l'action. Depuis le mois de décembre dernier, durant la toute dernière phase d'intenses combats, des dizaines de milliers de civils ont été tués, blessés ou déplacés et ont vu leurs propriétés et leurs moyens de subsistance saccagés.

Mme Pillay a souligné qu'il fallait que des observateurs des droits de l'homme et des médias indépendants se voient accorder un accès sans restriction afin de vérifier les informations faisant état de graves violations des droits de l'homme et du droit humanitaire international qui n'ont cessé de se produire durant les combats. En outre, le sort de milliers de civils dont on pense qu'ils se trouvaient dans la zone de conflit ou en transit vers les camps pour personnes déplacées reste inconnu, a souligné la Haut-Commissaire. Il convient de se pencher de toute urgence sur la situation des personnes qui ont déjà atteint les camps, a-t-elle ajouté, précisant que ces personnes ont besoin de nourriture, d'eau, de soutien médical ou d'autres formes d'assistance de base et qu'une grave surpopulation cause de sérieux problèmes, notamment des maladies contagieuses qui ont déjà commencé à apparaître. Étant donné que l'accès aux camps de personnes déplacées continue d'être entravé pour les Nations Unies et pour les organisations non gouvernementales, Mme Pillay a demandé au Gouvernement sri-lankais d'assurer qu'une assistance sans entraves atteigne rapidement les survivants.

Le Gouvernement a proclamé la victoire militaire sur les Tigres tamouls du LTTE et annoncé la mort de leur chef historique, a poursuivi la Haut-Commissaire. Pendant de nombreuses années, la campagne de violence du LTTE a terrorisé la population sri-lankaise, toutes communautés ethniques confondues, a-t-elle rappelé. Tout en reconnaissant pleinement la responsabilité qui incombe au Gouvernement de protéger sa population contre les actes de ce type, elle a souligné que – comme dans toute situation comparable – les règles des droits de l'homme et du droit international humanitaire doivent être respectées en tous temps et en toutes circonstances. En aucun cas la fin ne saurait justifier les moyens, a rappelé Mme Pillay.

Il y a de fortes raisons de penser que les deux parties ont grossièrement bafoué le principe fondamental d'inviolabilité des civils, a par ailleurs affirmé la Haut-Commissaire. Aussi, une enquête internationale indépendante et crédible sur les récents événements devrait-elle être déployée afin de vérifier l'occurrence, la nature et l'ampleur des violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire et définir les responsabilités spécifiques. Les allégations selon lesquelles le LTTE aurait empêché les civils de quitter la zone de conflit méritent toute l'attention. Il y aurait même eu des cas où le LTTE aurait tiré sur les civils qui tentaient de fuir. Pour sa part, le Gouvernement aurait utilisé l'artillerie lourde sur une zone de conflit densément peuplée, alors qu'il avait donné l'assurance de tout faire pour protéger les civils. L'établissement des faits est crucial, a insisté la Haut-Commissaire. Les victimes et les survivants ont droit à la justice et à des recours, a-t-elle ajouté. Elle a en outre rappelé que les amnisties qui empêcheraient que les individus susceptibles d'être responsables de crimes de guerre aient à rendre des comptes ne sont pas admissibles. Mme Pillay a souligné que les défis de la reconstruction et de la réconciliation vont au-delà des zones affectées par le conflit et touchent également la vie politique et institutionnelle de Sri Lanka. En conclusion, la Haut-Commissaire s'est dite convaincue que le Haut Commissariat aux droits de l'homme pourrait jouer un rôle important pour soutenir le Gouvernement et instaurer la confiance entre toutes les parties prenantes à la reconstruction de Sri Lanka. Aussi, Mme Pillay a-t-elle exhorté le Conseil à soutenir l'appel en faveur d'une aide de la communauté internationale dans cette étape cruciale pour Sri Lanka.

MME MAGDALENA SEPÚLVEDA CARMONA, experte indépendante sur la question des droits de l'homme et de l'extrême pauvreté, s'exprimant au nom des titulaires de mandats des procédures spéciales du Conseil, a dit la profonde inquiétude de ces experts des droits de l'homme devant la gravité de la situation à Sri Lanka en ce qui concerne la crise humanitaire persistante et la situation des droits de l'homme, le manque de transparence et de reddition de comptes sur le sort des civils pris au piège des combats entre l'armée sri-lankaise et les Tigres de libération de l'Elam Tamoul (LTTE) ou des personnes déplacées et internées dans des camps gérés par le Gouvernement.

Les lois internationales stipulent que les civils doivent être protégés par les belligérants et que les attaques ne doivent viser que des objectifs militaires, a rappelé la représentante des titulaires de mandats. À cet égard, il est évident que le LTTE a agi en violation flagrante de ces lois en utilisant les civils comme boucliers humains. Le Gouvernement de Sri Lanka, pour sa part, retient arbitrairement depuis plus de trois mois et pour des motifs de sécurité plus 300 000 hommes, femmes et enfants qui ont échappé aux combats. La fin des combats doit être suivie par une accélération du processus de filtrage dans les camps, la libération des personnes internées, à commencer par les plus vulnérables, et leur réintégration au sein de la société. L'experte s'est félicitée de la libération de 1535 personnes vulnérables annoncée dans le rapport du 18 mai 2009 mais a également déploré des décès dus à la malnutrition dans certains camps. La situation actuelle nécessite d'assurer les besoins élémentaires des populations, dont la fourniture est entravée par des procédures longues et complexes. Mme Sepúlveda a regretté que des personnels des Nations Unies se soient vu refuser dernièrement l'accès aux zones de conflit et aux points filtrage des personnes fuyant les combats. Une telle situation rend difficile la vérification des allégations de violations graves des droits de l'homme, notamment les disparitions forcées et les exécutions arbitraires. Les titulaires de mandats sont prêts à aider Sri Lanka et l'experte a invité le Gouvernement à étendre les autorisations de visites à l'ensemble des titulaires de mandats qui souhaitent se rendre sur place pour effectuer des visites de pays.

Mme Sepúlveda a en outre souligné les graves lacunes dans la protection des droits de l'homme dans l'ensemble du pays en raison de structures institutionnelles trop faibles qui assurent l'impunité de fait. Des rapports font toujours état d'actes de torture, de disparitions et d'exécutions sommaires. Les défenseurs des droits de l'homme sont toujours victimes d'arrestations arbitraires et de menaces et sont considérés comme des traîtres. À cet égard, il est nécessaire de créer un espace de un dialogue constructif propre aux sociétés démocratiques. L'experte a pressé le Gouvernement de Sri Lanka de prendre immédiatement des mesures en faveur des victimes de violations des droits de l'homme. Elle a aussi souligné que d'importantes réformes sont nécessaires pour mettre un terme à ces violations et engager un processus de réconciliation respectueux de l'état de droit et des principes d'égalité et de non-discrimination qui sont essentiels pour donner aux Tamouls et aux autres minorités du pays la place à laquelle ils ont droit en tant que citoyens de Sri Lanka. Pour mettre fin à l'impunité, Mme Sepúlveda recommande la mise en œuvre d'un mécanisme d'enquête impartial afin de bâtir une société pacifique et prospère sur la base des principes de la Déclaration universelle des droits de l'homme.


Déclaration du pays concerné

M. MAHINDA SAMARASINGHE, Ministre de la gestion des catastrophes et des droits de l'homme de Sri Lanka, a déclaré que son pays continue d'accorder l'accès humanitaire aux partenaires du Gouvernement pour la prise en charge des personnes nécessiteuses. Alors que, au terme d'un long et coûteux conflit, de nouveaux défis se posent à Sri Lanka dans sa quête d'une paix durable, le Conseil doit trouver les moyens d'avancer. Malheureusement, la Haut-Commissaire n'a pas mentionné le succès que constitue l'éradication d'un mouvement terroriste particulièrement violent ni la fin de la plus importante prise d'otages des temps modernes: tels ont été les défis auxquels Sri Lanka a été confrontée. On a mentionné à tort le manque d'alimentation et la famine: les responsables du Gouvernement et leurs partenaires internationaux œuvrent en ce moment même au règlement de ces difficultés. Aucun observateur des Nations Unies n'a constaté de décès par inanition à Sri Lanka, 250 000 personnes sont au contraire dûment prises en charge en ce moment même.

L'objet du Gouvernement est de réinstaller ses concitoyens dans leurs foyers, à brève échéance. Le Gouvernement doit cependant veiller à ce que ces personnes aient la possibilité de choisir en toute connaissance de cause leur lieu de domicile. Il appartient à la communauté internationale d'aider les autorités à agir dans ce sens. Le Gouvernement est conscient des problèmes qui doivent être résolus pour garantir pour le rapatriement des personnes déplacées dans de bonnes conditions: déminage, rétablissement des infrastructures de base, dans le cadre d'une véritable stratégie qui permettra aux personnes concernées de prendre les bonnes décisions.

Neuf mille personnes s'étant rendues et d'autres recrues identifiées des Tigres de libération de l'Eelam tamoul participeront à un programme de réinsertion, a également indiqué le Ministre sri-lankais. Le Gouvernement travaille étroitement avec plusieurs institutions des Nations Unies à cette initiative. Un cadre national de réintégration est en préparation depuis de nombreux mois. Le Gouvernement poursuivra ses efforts dans ce type d'engagements, a assuré le Ministre. Le Gouvernement a toujours déclaré que la seule solution durable n'est pas d'ordre militaire mais bien politique, et doit impliquer tous les segments de la population sri-lankaise, y compris la diaspora. Tous ces interlocuteurs seront consultés pour la recherche d'une solution consensuelle et durable dans le cadre de la société multiculturelle, multireligieuse et démocratique que Sri Lanka n'a jamais cessée d'être, comme en témoigne sa ratification des treize instruments internationaux des droits de l'homme depuis quinze ans. Sri Lanka espère enfin pouvoir compter sur la collaboration de la communauté internationale à cet égard et son gouvernement poursuivra ses efforts pour faciliter la tâche de ses partenaires de coopération multilatéraux et bilatéraux. Cependant, Sri Lanka, en tant qu'État souverain, doit avoir la possibilité de choisir les modalités d'aide qui lui conviennent.


Débat général

M. TOMÁŠ HUSÁK (République tchèque au nom de l'Union européenne) a rappelé qu'au fil des ans, l'Union européenne n'a cessé de suivre avec une vive préoccupation le conflit qui ravageait le nord de Sri Lanka. L'apogée de ce conflit a vu des milliers de civils piégés dans la zone de conflit ou utilisés comme boucliers humains dans ce qui était auparavant désigné comme des zones de sécurité. L'Union européenne condamne les moyens violents et terroristes utilisés par les Tigres tamouls du LTTE et l'utilisation par ces derniers des civils comme boucliers humains. En même temps, l'Union européenne n'a eu de cesse de plaider, tout au long du conflit, auprès du Gouvernement sri-lankais afin qu'il prenne les mesures nécessaires pour empêcher les pertes de vies humaines parmi les civils et protéger les droits de l'homme de tous, y compris des personnes déplacées internes. Le manque de considération à l'égard des civils, en utilisant des armes lourdes dans une zone de conflit de taille réduite où étaient piégés des centaines de milliers de civils incapables de fuir était inacceptable, a souligné le représentant. Il s'est réjoui de la fin des combats récemment annoncée et a lancé un appel au Gouvernement sri-lankais afin qu'il engage un processus de paix politique global et totalement inclusif qui traite des questions relatives à la protection des personnes déplacées, au respect des droits de l'homme, à une enquête indépendante et impartiale sur toutes les violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire et à l'obligation redditionnelle des personnes responsables de ces violations.

Le représentant de l'Union européenne a insisté pour que soit respectée la nature civile des camps de personnes déplacées internes et pour que soit assuré un accès sans restriction à ces camps. La fin du conflit doit en outre offrir l'occasion de revoir les questions de la liberté d'expression, de la participation à la vie politique et de la protection des droits de l'homme des défenseurs de ces droits et des journalistes. Le Conseil devrait parler d'une seule voix et envoyer un message clair de soutien à tous les efforts du Gouvernement sri-lankais pour améliorer la situation des droits de l'homme et parvenir à assurer la stabilité et la prospérité pour tous ses citoyens. Une enquête internationale indépendante sur toutes les violations des droits de l'homme ainsi qu'une assistance technique internationale constitueraient les moyens appropriés d'apporter un tel soutien, a conclu le représentant tchèque.

M. RESFEL PINO (Cuba au nom du Mouvement des pays non alignés) a salué la participation du Ministre sri-lankais à cette session extraordinaire, témoignant ainsi de l'engagement de Sri Lanka à l'égard du Conseil et de la promotion et la protection des droits de l'homme. Il a déclaré qu'à plusieurs reprises, des délégations sri-lankaises de haut niveau venues depuis Colombo ont fourni des informations au Conseil, aux groupes régionaux, aux délégations et à des représentants d'institutions des Nations Unies. Le Mouvement des non-alignés estime que ces occasions de dialogue sont très utiles. Le représentant des non-alignés a félicité Sri Lanka pour avoir mis fin à 25 années de conflit interne et souligné que son droit souverain à lutter contre le terrorisme et le séparatisme doit être respecté. Le Mouvement des non alignés souhaite que le Gouvernement et la population de Sri Lanka connaîtront le succès pour surmonter les conséquences du conflit et que les progrès économiques et sociaux permettront de promouvoir et de protéger les droits de l'homme pour tous. Il a invité la communauté internationale à coopérer avec Sri Lanka à cette fin. Relevant certaines attitudes contraires à la nouvelle culture de travail du Conseil dans le cadre de l'organisation de la présente session, l'intervenant a dit espérer qu'une telle situation ne se reproduira pas à l'avenir et que la transparence et le dialogue inclusif resteront prioritaires. En conclusion, les pays non alignés sont fermement convaincus que la défense des principes de non-sélectivité et la promotion d'une approche de coopération et de protection des droits de l'homme sont essentiels au succès du Conseil des droits de l'homme.

M. HISHAM BADR (Égypte au nom du Groupe africain) a souligné que le Groupe n'était pas favorable à la convocation de la session extraordinaire, estimant que le conflit avec le Tigres de libération de l'Eelam tamoul était de nature interne. Actuellement, l'accent doit être mis sur l'aide au Gouvernement pour le rétablissement, la reconstruction et la réconciliation. Le Groupe africain salue l'engagement manifeste du Gouvernement sri-lankais envers la réconciliation politique, et note que les États voisins de Sri Lanka ont indiqué leur soutien à cette démarche. De même, le Groupe africain salue l'attention accordée par le Gouvernement de Sri Lanka au problème des personnes déplacées. Il appelle la communauté internationale à renforcer son aide à Sri Lanka à cet égard.

M. ZAMIR AKRAM (Pakistan au nom de l'Organisation de la Conférence islamique) a félicité le Gouvernement et le peuple du Sri Lanka pour leur victoire contre l'une des organisations terroristes les plus dangereuses et brutales, à savoir celle des LTTE. Ce succès a assuré la souveraineté et l'intégrité territoriale de Sri Lanka, a-t-il déclaré. Il a souhaité tout le succès au Gouvernement sri-lankais dans ses efforts d'aide, de réhabilitation, de réinstallation et de réconciliation. L'OCI se réjouit de l'engagement du Gouvernement sri-lankais de travailler en étroite coopération avec les Nations Unies, comme cela a été souligné lors de la récente visite du Secrétaire général de l'ONU à Sri Lanka. Le besoin est urgent, en cette période d'après conflit, de traiter des problèmes liés aux personnes déplacées, au déminage, aux besoins humanitaires et à la réhabilitation des enfants soldats recrutés par le LTTE, sans parler de la réintégration des anciens combattants. Aussi, la communauté internationale devrait-elle concentrer ses efforts sur l'aide à apporter à Sri Lanka pour relever les défis humanitaires qui se posent au pays. À quelques jours de l'ouverture de la session ordinaire du Conseil, la convocation de la présente session extraordinaire est une perte de temps, d'énergie et d'argent, a estimé le représentant pakistanais. Il a ajouté que Sri Lanka n'est pas un pays ayant un cadre consistant de violations massives et répandues des droits de l'homme, pas plus qu'il ne s'agit d'un pays qui occuperait un territoire étranger, comme cela est en revanche le cas dans certaines parties du monde, a fait observer le représentant. Aussi, a-t-il souhaité que le Conseil prenne aujourd'hui une décision basée sur les faits et non sur une fiction; une décision objective et non pas subjective. À cet égard, la résolution proposée par Sri Lanka, avec un certain nombre de co-parrains, reflète ces réalités et suggère la marche à suivre pour la communauté internationale. Il faut espérer que tous les États membres seront en mesure de soutenir ce texte.

M. KONRAD MAX SCHARINGER (Allemagne) a rappelé que les deux parties au conflit à Sri Lanka ont à plusieurs reprises ignoré les appels au cessez-le-feu et à la négociations lancés par la communauté internationale. De nombreux Tamouls qui ont survécu aux combats souffrent de traumatismes, de blessures, de la faim, des mauvais traitements reçus dans les camps et ont perdu leur logement. Il est maintenant important de donner un avenir à cette communauté, dans un État qui leur assure les mêmes droits qu'à la communauté majoritaire, y compris dans la vie politique. Après des décennies d'un conflit qui a entraîné des violations massives des droits de l'homme, il est impossible de reprendre une vie normale comme si de rien n'était. Il est nécessaire d'identifier les causes de cette tragédie, mener des enquêtes au sujet des violations des droits de l'homme et punir les responsables. Dans l'ensemble du pays, il faut assurer la liberté d'opinion. L'ensemble des communautés doivent pouvoir dire et écrire ce qu'elles veulent sans risque de représailles. Pour construire la paix et la réconciliation, toutes les parties prenantes doivent avoir leur mot à dire. La communauté internationale est prête à jouer son rôle en offrant un investissement et des conseils. L'Allemagne a accordé 10,2 millions d'euros cette année en aide humanitaire, nourriture et assistance aux réfugiés. Lorsque les conditions seront propices, une assistance sera également fournie pour assurer la reconstruction. Il faut ériger un système politique démocratique et tolérant auquel toutes les communautés puissent d'identifier et participer. C'est là la seule solution pour bâtir une paix durable et respectueuse des droits de l'homme. Le représentant allemand a enfin félicité la Haut-Commissaire pour son rapport très détaillé et clair.

M. MARIUS GRINIUS (Canada) a déclaré que son pays se réjouit de la fin des hostilités à Sri Lanka, lesquelles ont entraîné des souffrances indicibles au cours des vingt-sept dernières années. Le Canada comprend que le Gouvernement de Sri Lanka ait eu à combattre un ennemi brutal, n'hésitant pas à recruter des enfants soldats et à user de boucliers humains civils. Le Gouvernement du Canada a d'ailleurs inscrit les Tigres de libérations de l'Eelam tamoul sur la liste des organisations terroristes en 2006. Cependant, le Canada s'inquiète sérieusement du comportement du Gouvernement de Sri Lanka durant le conflit. Ce Gouvernement devrait profiter de l'occasion que lui offre la fin des hostilités pour gagner la confiance des minorités de Sri Lanka, par l'intermédiaire d'un processus respectueux des droits de chacun, y compris des membres de minorités. Le Canada observe d'autre part que la liberté de la presse s'est grandement détériorée en 2008 et 2009 à Sri Lanka, et que les mécanismes de protection des droits humains sont inadéquats, manquant de capacité et d'indépendance. Le Canada est déçu de la décision du Gouvernement de rejeter la demande de la Haut-Commissaire aux droits de l'homme d'accepter une présence internationale. Le Canada est prêt à aider Sri Lanka à faire progresser les droits de l'homme et à contribuer à la réconciliation politique avec les groupes minoritaires, a conclu le représentant canadien.

M. KHALID FAHAD AL-HAJRI (Qatar) a indiqué que sa délégation n'était pas totalement convaincue de l'opportunité de la convocation d'une telle session extraordinaire sur la situation des droits de l'homme à Sri Lanka alors que s'ouvre dans quelques jours la session ordinaire du Conseil. Il a insisté pour que soient respectés l'indépendance du Conseil et le caractère apolitique de ses activités. Il faut respecter le droit légitime de Sri Lanka à protéger son intégrité territoriale et son indépendance, a-t-il ajouté. Il faut soutenir les efforts déployés par ce pays pour assurer la sécurité de tous ses citoyens, a conclu le représentant du Qatar.

M. LI BAODONG (Chine) s'est félicité de la fin de cette guerre civile qui aura duré vingt-sept ans. Sri Lanka aborde à présent une ère de paix et de développement, nouveau point de départ pour la promotion des droits de l'homme. En tant que voisin proche, la Chine a suivi de près la situation et regrette la convocation de cette situation extraordinaire. Depuis la reprise du conflit, le Gouvernement sri-lankais a pris de nombreuses mesures pour faire progresser la réconciliation. Au cours de la récente visite du Secrétaire général des Nations Unies, le Gouvernement a démontré sa bonne volonté en matière de réconciliation nationale. La communauté internationale doit respecter la souveraineté de Sri Lanka et apporter son aide au Gouvernement. La guerre civile est terminée, le Gouvernement et la population doivent maintenant reconstruire le pays et assurer la réconciliation. À cette fin, la Chine a accordé une aide d'urgence pour contribuer à améliorer la situation des civils déplacés au Nord du pays. La Chine espère que le Conseil pourra apporter une aide constructive pour améliorer la situation humanitaire dans certaines régions et encourage une plus grande participation de la communauté internationale à la reconstruction du pays.

M. GOPINATHAN ACHAMKULANGARE (Inde) a fait part des réserves de son pays quant à la convocation de cette session extraordinaire, estimant que l'objectif de la communauté internationale, à ce stade, devrait être la promotion à Sri Lanka d'un processus de réconciliation et de guérison, pour dépasser les conséquences du conflit tragique que ce pays vient de traverser. Le représentant indien s'est félicité de la déclaration du représentant de Sri Lanka confirmant l'engagement de son Gouvernement pour le bien-être des populations. Sri Lanka a besoin à cet égard d'une aide humanitaire au profit de ses populations déplacées de force dans le pays. Les défis de la reconstruction à long terme devront être relevés avec l'aide de la communauté internationale. L'Inde, pour sa part, continuera d'aider Sri Lanka dans la tâche formidable de reconstruction qui l'attend. Le représentant a précisé que son pays est engagé dans une aide au déminage et une assistance médicale, notamment, de même qu'il envisage actuellement le déblocage d'une aide pour la réhabilitation et la reconstruction d'un montant de cent millions de dollars.

M. VALERY LOSHCHININ (Fédération de Russie) s'est réjoui de la fin du long et sanglant conflit armé à Sri Lanka et du fait que le Gouvernement ait pu rétablir sa souveraineté sur l'ensemble du pays. Il a félicité le Gouvernement et le peuple sri-lankais pour cette victoire historique sur le terrorisme et le séparatisme. La réhabilitation de la population est une priorité, tout comme la reconstruction des infrastructures, a poursuivi le représentant russe, soulignant la nécessité d'apporter l'aide des Nations Unies dans ces deux domaines. La Fédération de Russie se félicite de la décision prise par les autorités sri-lankaises concernant la mise en place d'un programme spécial sur six mois visant la réhabilitation des anciens enfants soldats. La Fédération de Russie souhaite au Gouvernement et au peuple de surmonter rapidement les conséquences du conflit. Le conflit est derrière nous et la justice l'a emporté, a insisté le représentant russe. Il a souligné que la Fédération de Russie n'avait pas été partisane de la convocation de la présente session extraordinaire mais que, puisqu'une telle décision a été prise, il faut maintenant manifester sa solidarité avec le Gouvernement de Sri Lanka.

M. HISHAM BADR (Égypte) a déclaré que la participation de la délégation de haut niveau de Sri Lanka à cette session reflète sa volonté de coopérer avec le Conseil. Néanmoins, cette session est unique en son genre et l'Égypte n'en comprend pas la raison de sa tenue. Sri Lanka a affronté un mouvement considéré comme terroriste par la communauté internationale qui compromet l'intégrité territoriale d'un État reconnu par les Nations Unies. Les pressions exercées contre Sri Lanka par la communauté internationale n'avaient par conséquent pas lieu d'être. Il faut à présent promouvoir la réconciliation et la reconstruction au lieu de tenir une telle session. La préoccupation première demeure la protection des civils: Sri Lanka a besoin de convois d'urgence et non de commissions d'enquête. L'Égypte a pour sa part fourni une aide médicale et humanitaire, a fait valoir son représentant en conclusion.

M. MUTAZ FALEH S. HYASSAT (Jordanie) a déclaré que la présence du Ministre sri-lankais des droits de l'homme atteste de la volonté du Gouvernement de Sri Lanka de prendre en compte cette dimension dans son travail de réhabilitation. Le représentant jordanien a insisté sur la nécessité de prendre en compte les besoins particuliers des personnes déplacées. Il s'est dit encouragé par la coopération du Gouvernement de Sri Lanka avec le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) pour le règlement du sort des enfants soldats recrutés par les Tigres de libérations de l'Eelam tamoul. Enfin, le représentant a estimé que la communauté internationale doit aider le Gouvernement de Sri Lanka dans ses efforts de réconciliation, de reconstruction et de développement socioéconomique post-conflit.

M. DANTE MARTINELLI (Suisse) a indiqué que son pays s'est joint à l'appel en faveur d'une session extraordinaire sur la situation des droits de l'homme à Sri Lanka. Dès le début, la Suisse a tout fait pour qu'un dialogue entre toutes les délégations puisse avoir lieu afin que la session extraordinaire se tienne dans une atmosphère inclusive et coopérative, a-t-il souligné. Notre but est que notre Conseil puisse contribuer à améliorer la situation des victimes en coopération avec Sri Lanka, a-t-il précisé. Pour ce faire, un groupe transrégional dont la Suisse fait partie travaille de façon ouverte et transparente dans le but de parvenir à un résultat acceptable pour tous et qui prenne dûment en compte les besoins de la population civile. Un texte discuté dans ce groupe a été envoyé à tous bien avant d'être déposé, a-t-il fait savoir. Ce texte démontre clairement la volonté de dialogue et de modération des co-auteurs et l'accent qu'ils souhaitent mettre sur les besoins en termes de droits de l'homme de la population dans la phase actuelle, en pleine coopération avec les autorités sri-lankaises.

La Suisse prend note avec soulagement de la cessation du conflit armé au nord de Sri Lanka, a poursuivi le représentant suisse. Elle espère que le Gouvernement sri-lankais saisira cette occasion pour adopter une politique qui apporte une paix durable à Sri Lanka. Durant ce conflit armé, notamment au cours des derniers mois, des violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire ont été commises par toutes les parties, a déploré le représentant suisse. Il revient en premier lieu au Gouvernement sri-lankais d'enquêter sur ces violations, quels que soient leurs auteurs, et de traduire les responsables en justice afin de mettre fin à l'impunité. Tout en reconnaissant la complexité de gérer les besoins des plus de 300 000 personnes déplacées, la Suisse rappelle que le Gouvernement est au premier chef responsable de la protection de sa population civile et de la distribution de l'aide alimentaire. Par ailleurs, la Suisse encourage le Gouvernement à redoubler d'efforts pour démobiliser et réhabiliter les enfants soldats et assurer leur réintégration effective dans la société civile. La Suisse salue enfin la volonté exprimée par le Gouvernement sri-lankais d'entamer un dialogue avec toutes les parties, y compris avec les représentants tamouls, et rappelle que toute solution politique doit assurer une protection réelle des minorités afin de parvenir à une véritable réconciliation et une paix durable à Sri Lanka. Le représentant suisse a préconisé que soit révoqué l'état d'urgence et que soient libérés les journalistes et défenseurs des droits de l'homme actuellement en détention. La Suisse reste convaincue qu'un texte adopté par consensus serait un message très important que le Conseil enverrait à la communauté internationale; aussi, invite-t-elle toutes les délégations à continuer de travailler et coopérer dans ce sens.

M. CARLOS PORTALES (Chili) a rappelé que son pays s'est associé à d'autres pour convoquer cette session extraordinaire. Il est indispensable d'apporter une aide aux déplacés et assurer leur réhabilitation, ce qui représente une grande responsabilité pour le Gouvernement. L'article 4 du Pacte relatif aux droits civils et politiques reconnaît les droits de l'homme comme des droits auxquels ont ne peut déroger, quelles que soient les circonstances. C'est pourquoi le Conseil des droits de l'homme doit réagir rapidement aux situations d'urgence. La crise humanitaire grave a amené le Secrétaire général des Nations Unies à déclarer qu'il se sentait attristé par ce qu'il avait vu. La fin de la guerre civile suscite les espérances mais les transitions ne sont guère faciles. Il est indispensable d'assurer l'accès de l'aide internationale aux groupes les plus vulnérables; il faut fermer les camps dans les plus brefs délais et garantir les droits des personnes déplacées. La réhabilitation est également un objectif fondamental pour la réconciliation, en particulier la réhabilitation des enfants soldats, avec le concours de l'UNICEF. La pleine intégration des minorités est indispensable pour protéger les droits de l'homme dans le pays. L'attitude du Gouvernement à cet égard est encourageante. Le représentant chilien a souligné que le Conseil se devait de consigner le constat fait par le Secrétaire général.

M. JUAN ANTONIO FERNÁNDEZ PALACIOS (Cuba) a salué la présence du Ministre des droits de l'homme de Sri Lanka à cette session extraordinaire, témoignage de l'engagement de ce pays envers les droits de l'homme. Cuba ne s'est pas associé à la demande de tenue de cette session extraordinaire, qui est une tentative d'anciennes métropoles colonialistes de stigmatiser un petit pays en développement. La procédure même de convocation reflète malheureusement les méthodes et pratiques très critiquables de l'ancienne Commission des droits de l'homme, a notamment déploré le représentant. Par contre, Cuba est coauteur d'une proposition de résolution qui se distingue par sa volonté sincère d'instaurer une collaboration concrète avec Sri Lanka. La différence avec la proposition émanant des initiateurs de la session est simple: l'une prône la coopération et le dialogue constructif, défend une vision neuve des rapports transrégionaux. L'autre renvoie à une situation révolue et correspond à la vision arrogante de ceux qui refusent de tenir compte des nouvelles réalités du monde actuel, a conclu le représentant cubain.

MME MARIA NAZARETH FARANI AZEVÊDO (Brésil) s'est dite préoccupée par la situation des droits de l'homme à Sri Lanka. Bien qu'il eut été préférable que le processus de consultation menant à la présente session extraordinaire fut mené de façon inclusive et transparente, le Brésil est convaincu du succès de cette session. Le Gouvernement du Brésil considère que cette session extraordinaire doit permettre d'identifier des mesures concrètes visant à améliorer la situation sur le terrain. Le Brésil est notamment inquiet des allégations d'enlèvements et de disparitions forcées à Sri Lanka et appelle les autorités sri-lankaises à mener des enquêtes à ce sujet. La paix à Sri Lanka dépendra de la pleine coopération de ce pays avec les Nations Unies; elle dépendra aussi du désarmement et de la réhabilitation des enfants soldats ainsi que du plein respect des droits de l'homme. Le Brésil espère que les minorités tamoule et autres seront dûment protégées à Sri Lanka. Sri Lanka a l'occasion de se relever des horreurs de la guerre civile, a souligné la représentante brésilienne.

M. OTHMAN HASHIM (Malaisie) s'est félicité de la fin d'un long conflit qui a causé d'importantes souffrances et de grandes douleurs pour la population de Sri Lanka et a entravé le développement social et économique du pays. Tout en déplorant les pertes humaines et les destructions entraînées par les tactiques terroristes, la Malaisie salue le courage et la ténacité du Gouvernement. Elle espère qu'il prendra à présent les mesures de réconciliation nécessaires pour assurer une paix durable et la stabilité du pays. La Malaisie considère la campagne menée par Sri Lanka contre le terrorisme comme une question interne et estime qu'il faut lui accorder le temps et l'espace nécessaires pour relever ses propres défis comme bon lui semblera. Sa délégation malaisienne comprend parfaitement les défis rencontrés dans cette phase de réconciliation et de reconstruction. Les victimes du conflit se heurtent à de nombreux défis de droits de l'homme, notamment le manque d'eau et d'alimentation qui grève encore davantage les maigres ressources du Gouvernement. Le représentant de la Malaisie a noté avec encouragement l'issue positive de la visite du Secrétaire général à Sri Lanka et s'est dit encouragé par l'attitude de transparence du Gouvernement dans le cadre de ses efforts de reconstruction et de réhabilitation. La Malaise a été coauteur du projet de résolution soumis par un groupe de pays car elle estime que la priorité est de répondre aux besoins immédiats d'aide d'urgence pour veiller à ce que le fléau du terrorisme ne ressurgisse pas dans le pays.

M. PETER GOODERHAM (Royaume-Uni) s'est félicité de la fin des combats à Sri Lanka, rappelant que son pays a inscrit le LTTE sur sa liste des organisations terroristes. Le Royaume-Uni est cependant très inquiet des souffrances que subissent encore les populations civiles. Tandis que se perpétuent les enlèvements et les exécutions extrajudiciaires, un sentiment d'impunité semble prévaloir à Sri Lanka. Le Royaume-Uni est également préoccupé par le sort du grand nombre de civils déplacés lors du conflit. Les informations sur leurs conditions de vie dans les camps sont inquiétants: le Secrétaire général des Nations Unies s'est ainsi dit «choqué» des souffrances dont il a été témoin lors de sa visite récente. Le Royaume-Uni se félicite dans ce contexte de l'engagement pris par le Gouvernement de procéder au relogement de la majorité des personnes déplacées d'ici à six mois et appelle les autorités à collaborer avec les Nations Unies et les institutions humanitaires à cette fin. L'accès libre aux camps de personnes déplacées doit être accordé aux Nations Unies et aux institutions humanitaires, a demandé le représentant. Le Royaume-Uni estime que le respect du droit et la promotion et la protection d'une presse libre sont les fondements d'une société juste et équitable. Le représentant s'est félicité des engagements pris par le Gouvernement de Sri Lanka de consentir des efforts dans ce domaine. Réforme de la police, désarmement des milices, prévention des enlèvements et lutte contre la corruption: le Gouvernement de Sri Lanka doit prendre des mesures urgentes dans tous ces domaines, de même qu'il doit prendre des mesures pour garantir que les journalistes et les défenseurs des droits de l'homme puissent travailler sans être harcelés ou intimidés, a demandé le représentant britannique.

MME ERLINDA F. BASILIO (Philippines) a rappelé que ces derniers jours ont vu la fin d'un long conflit qui a causé des dommages et des souffrances indicibles au peuple et au Gouvernement sri-lankais durant des décennies. Aussi, a-t-elle félicité le peuple sri-lankais d'avoir clos ce chapitre de son histoire. Le moment est venu d'avancer, a-t-elle souligné. Avec l'annonce de la cessation des hostilités et de la défaite des Tigres tamouls du LTTE, le Gouvernement et le peuple sri-lankais peuvent désormais s'engager dans une nouvelle ère de leur développement socioéconomique et politique. Dans cette période cruciale de reconstruction post-conflit, de réhabilitation et de réconciliation nationale, Sri Lanka a plus que jamais besoin du soutien de la communauté internationale, a affirmé la représentante des Philippines. Aussi, a-t-elle indiqué que son pays avait des doutes quant à l'efficacité de la présente session extraordinaire et quant au moment choisi pour sa convocation. La récente visite du Secrétaire général atteste de l'esprit d'ouverture du Gouvernement sri-lankais et de son fort engagement à coopérer étroitement avec la communauté internationale, a-t-elle insisté.

M. SEBASTIÁN ROSALES (Argentine) a déclaré que son pays a participé à la convocation de cette session spéciale dans le but de traiter une situation d'urgence pouvant avoir de graves répercussions sur les droits de l'homme et les libertés fondamentales à Sri Lanka. Il estime que le Conseil doit être capable d'aborder les situations graves en tout point du monde. À cette fin, la convocation de sessions extraordinaires a permis de compléter les travaux du Conseil de façon souple et efficace. Sri Lanka est entré dans une nouvelle ère et doit faire face à des défis immédiats et à long terme liés à des questions d'aide humanitaire, de reconstruction et d'assainissement, entre autres. Il est indispensable d'aider les personnes déplacées, les anciens combattants et autres personnes affectées par cette situation. Il convient d'assurer le respect et la protection des droits de l'homme auxquels il a été durement porté atteinte durant le conflit. À cette fin, le Conseil des droits de l'homme doit promouvoir la coopération internationale et permettre le renforcement de la capacité des États Membres de remplir leurs obligations en matière de droits de l'homme. La délégation de l'Argentine souhaite aboutir à un texte de consensus et espère que l'instrument résultant de cette session permettra d'aboutir à une paix durable tenant compte des droits fondamentaux des personnes et elle encourage le Gouvernement de Sri Lanka à prendre des mesures dans ce but, avec l'aide de la communauté internationale, et notamment celle du Conseil dans les limites de son mandat.

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a félicité le Gouvernement de Sri Lanka d'avoir mis un terme au conflit qui l'accablait depuis plus de vingt-cinq ans. Le représentant indonésien s'est interrogé sur la convocation de la présente session extraordinaire à une date très proche de la session ordinaire du Conseil des droits de l'homme. Quoi qu'il en soit, la communauté internationale doit maintenant veiller à apporter une aide conséquente à Sri Lanka, un pays démocratique qui a la responsabilité et la capacité d'œuvrer pour les droits de l'homme. Le gouvernement de ce pays a constamment prouvé à la communauté internationale qu'il est prêt à s'engager dans la recherche d'une solution politique et à collaborer avec les institutions des Nations Unies à cette fin. En témoigne d'ailleurs son invitation lancée au Secrétaire général des Nations Unies de se rendre sur le terrain moins d'une semaine après la fin du conflit. Le rôle du Conseil est d'encourager, par le biais d'une action coordonnée, l'aide humanitaire aux personnes déplacées, la reconstruction, ainsi que la prise de mesures ciblées en faveur de la réinsertion des enfants soldats, notamment, a conclu le représentant indonésien.

M. ANDREJ LOGAR (Slovénie) a souligné que si la fin de la longue guerre entre le Gouvernement et les Tigres tamouls du LTTE vient d'être déclarée, il n'en demeure pas moins que les résultats du conflit et les nombreuses atrocités commises contre la population civile sri-lankaise restent sources de profondes préoccupations. Aussi, la Slovénie appuie-t-elle la convocation de la présente session extraordinaire. La Slovénie est particulièrement préoccupée par la situation des personnes déplacées internes et des personnes que le Gouvernement soupçonne d'être membres du LTTE. Près de 300 000 civils, notamment des familles entières, sont détenus dans des camps fermés du Gouvernement où les conditions ne répondent pas aux normes internationalement acceptées. Certaines de ces personnes déplacées sont blessées et aucune d'entre elles ne sont en tout cas autorisées à quitter les camps. Il faut que le Gouvernement sri-lankais autorise la liberté de mouvement des personnes déplacées internes, à l'intérieur comme à l'extérieur des camps. Il convient en outre d'assurer à la minorité tamoule qu'à Sri Lanka, elle jouira désormais des mêmes droits que les autres citoyens. La Slovénie souhaite la création d'une commission internationale d'enquête chargée de se pencher sur les violations des droits de l'homme à Sri Lanka et de faire des recommandations pour améliorer la situation actuelle.

M. SHINICHI KITAJIMA (Japon) a déclaré que pour permettre la réconciliation nationale, indispensable à la réhabilitation, la reconstruction et la construction nationale le gouvernement doit agir de faon rapide et concrète pour respecter son engagement à respecter et protéger les droits de l'homme et les droits humanitaires. Il doit notamment respecter les procédures juridiques appropriées concernant les membres du LTTE qui se sont rendus. L'assistance et la coopération de la communauté internationale seront indispensables. Le Sri Lanka s'est engagée sur une voie nouvelle et s'est engagée à parvenir à une véritable réconciliation en mettant fin aux conflits entre groupes ethniques. Il est absolument essentiel de régler les problèmes relatifs à certains incidents qui ont eu lieu durant la guerre civile. Ami de Sri Lanka, le Japon compte poursuivre son assistance visant à permettre un progrès rapide et régulier vers la réconciliation. S'agissant de la reconstruction, le Japon compte également apporter une coopération maximale. Il souhaite prier le Sri Lanka d'écouter la voix de la communauté internationale, notamment le Conseil des droits de l'homme, et de répondre avec sincérité et célérité aux différentes questions relatives aux droits de l'homme. Il espère sincèrement que le gouvernement saura promouvoir et protéger tous les droits de l'homme, y compris les droits civils et politiques, et connaîtra le succès dans ses efforts d'édification de la nation.

M. JEAN-BAPTISTE MATTÉI (France) a observé que la fin du conflit à Sri Lanka n'a malheureusement pas résolu les difficultés auxquelles sont confrontées les innombrables personnes déplacées internes. Le Ministre français des affaires étrangères et européennes, M. Bernard Kouchner, a eu l'occasion d'exprimer sa préoccupation lorsqu'il s'est rendu à Sri Lanka le 29 avril dernier. Pour faire face à l'urgence humanitaire, la France a, notamment, dépêché un hôpital de campagne et convoyé des médicaments pour venir en aide à environ dix-huit mille personnes et renforcé son aide aux acteurs humanitaires. Mais l'arrivée massive des populations a aggravé la situation. Elle oblige le Gouvernement à trouver des solutions adéquates pour leur assurer des conditions décentes. Il est donc indispensable que le Gouvernement de Sri Lanka autorise les organisations humanitaires, et notamment les Nations Unies et le Comité international de la Croix-Rouge, à avoir un libre accès à toutes les personnes déplacées, et donc à tous les camps, a déclaré le représentant. Il a aussi estimé qu'une attention particulière doit être portée aux enfants soldats et leur réintégration dans la société. La fin du conflit doit par ailleurs permettre aux défenseurs des droits de l'homme et aux journalistes d'effectuer sereinement et en toute sécurité leur travail. M. Mattei a également rappelé que la lutte contre le terrorisme doit être menée dans le plein respect des droits de l'homme et du droit international humanitaire. Le recours aux bombardements aériens et l'emploi d'armes lourdes dans des zones où se trouvent de nombreux civils ont pu provoquer des morts innocentes. Il ne s'agit pas d'une mise en accusation des autorités de Sri Lanka: il s'agit d'un appel qui leur est fait pour que la lumière soit faite sur les allégations de violations de droits de l'homme et du droit international humanitaire. Le représentant de la France a enfin indiqué que la session extraordinaire est particulièrement importante pour la population civile sri-lankaise, notamment les personnes déplacées. Elle s'inscrit dans la nécessaire politique de réconciliation post-conflit destinée à bâtir les conditions d'une paix durable au profit de la population de Sri Lanka.

MME MABEL GÓMEZ OLIVER (Mexique) a souligné que son pays avait appuyé la convocation de la présente session extraordinaire, convaincu qu'il est que cela fournit une occasion de dialoguer avec les autorités sri-lankaises au sujet des moyens de renforcer la coopération aux fins de la promotion des droits de l'homme en cette période post-conflit. La représentante mexicaine a encouragé le Gouvernement sri-lankais à prendre des mesures afin d'assurer le respect des droits de l'homme sur le terrain. La lutte contre le terrorisme, si l'on veut qu'elle soit efficace, doit s'inscrire dans le plein respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, a-t-elle rappelé. Elle a plaidé en faveur, notamment, d'une représentation politique de toutes les minorités, y compris les Tamouls, à Sri Lanka. Elle a également insisté sur la nécessité d'assurer un accès sans entraves de l'aide humanitaire dans le pays, en particulier dans les zones les plus sinistrées de l'île. La représentante mexicaine a en outre plaidé en faveur d'une réintégration adéquate des enfants soldats victimes du conflit armé à Sri Lanka.

MME MERCY YVONNE AMOAH (Ghana) a rappelé que l'un des objectifs du Conseil était de coopérer avec les gouvernements et les institutions compétentes afin d'assurer la promotion et à la protection des droits de l'homme, par le dialogue et la coopération. La représentante a rappellé que le paragraphe 128 du texte d'édification institutionnelle du Conseil établit que les sessions spéciales doivent être, entre autres, axées sur les résultats et atteindre des résultats concrets. C'est pourquoi elle espère que cette session s'attachera à assister le Gouvernement et la population de Sri Lanka dans la reconstruction du pays et le renforcement de la capacité à aborder les questions relatives aux droits de l'homme et d'autres défis afin de bâtir une paix durable. Le Ghana salue la fin d'une guerre dévastatrice qui a fait de nombreux morts et a mis fin aux atrocités des terroristes. Condamnant l'emploi de boucliers humains et les violations des droits de l'homme, le Ghana a invité le Gouvernement a juger les responsables de ces actes, quel que soit leur camp. Il salue les mesures prises par le Gouvernement sri-lankais pour porter assistance aux réfugiés, notamment le plan de 180 jours en faveur des déplacés, et l'encourage à assurer l'accès à l'aide humanitaire. Il salue également l'aide apportée par le Gouvernement indien dans différents domaines, dont le déminage. La représentante s'est félicitée de l'engagement du Gouvernement en faveur d'une solution durable par le biais d'un dialogue avec toutes les parties. Compte tenu de ces tâches importantes, la communauté internationale doit fournir une assistance technique et financière indispensable à la reconstruction des institutions. En conclusion, elle a encouragé le Gouvernement à poursuivre sa collaboration avec la communauté internationale.

M. PASQUALE D'AVINO (Italie) s'est félicité de la fin des combats à Sri Lanka, estimant toutefois que la situation sur le terrain pose un certain nombre de problèmes qui justifient l'attention que le Conseil porte à ce pays. Le représentant italien a appelé le Gouvernement de Sri Lanka à coopérer avec la communauté internationale, en particulier avec les organisations régionales et internationales, les organisations non gouvernementales et la société civile, afin de faciliter l'octroi d'une aide humanitaire aux victimes du conflit, en particulier aux personnes déplacées. Le représentant a estimé que la responsabilité doit être au cœur de tout processus politique inclusif visant l'établissement d'une paix durable, la sécurité et la stabilité économique. La première étape devrait consister à mettre en lumière les violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire, notamment celles commises contre les civils et les groupes les plus vulnérables - femmes et enfants. C'est pourquoi, avec la fin du conflit, une enquête impartiale sur ces allégations doit être menée. L'Italie appelle aussi le Gouvernement de Sri Lanka à assurer la réinsertion des enfants soldats impliqués dans le conflit.

M. CARLOS ROBELO (Nicaragua) a remercié le Gouvernement sri-lankais pour la volonté de dialogue, de transparence et de communication qu'il a manifestée dans le présent processus. Il a en revanche regretté que dans un processus peu transparent, politisé et partial, se soient manifestées des attitudes qui sont loin d'être bonnes pour le Conseil; il semblerait que les leçons du passé n'aient pas été tirées. Aussi, le Nicaragua exprime-t-il tout son soutien à Sri Lanka afin que le pays s'engage sur la voie de la reconstruction et de la réconciliation.

M. ABDULWAHAB ABDULSALAM ATTAR (Arabie saoudite) a salué l'attachement de Sri Lanka au respect de la promotion des droits de l'homme dans le pays. Il a salué les efforts du Gouvernement en faveur d'une paix durable et son ouverture aux solutions politiques. La priorité doit être accordée à la reconstruction afin de venir en aide aux victimes et aux personnes déplacées. Le représentant saoudien a salué l'invitation que Sri Lanka a adressée au Secrétaire général. Il a signalé que les visites effectuées pour la préparation de rapports concernant les personnes déplacées ont permis une estimation des besoins. Il encourage Sri Lanka à poursuivre ses efforts et salue son engagement en faveur de la promotion des droits de l'homme et la recherche d'une paix durable.

MME GLAUDINE J. MTSHALI (Afrique du Sud) a déploré les nombreuses pertes de vies humaines causées lors du conflit interne qui a longtemps sévi à Sri Lanka. L'Afrique du Sud est encouragée par l'engagement et les efforts du Gouvernement de Sri Lanka pour la mise en place rapide d'un plan visant la réinstallation, dans les six mois, des personnes déplacées. L'Afrique du Sud se félicite en outre de l'engagement exprimé par le Gouvernement de Sri Lanka en matière de promotion et de protection des droits de l'homme, conformément aux normes internationales et aux obligations internationales de Sri Lanka. Concernant la convocation de la session extraordinaire, la représentante a déploré que la vision d'un Conseil des droits de l'homme objectif et respectueux des règlements soit érodée par l'application de normes différenciées, regrettant que les mêmes manifestations d'indignation ne s'expriment pas au sujet d'autres situations impliquant des millions de réfugiés et personnes déplacées.


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