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Communiqués de presse Commission des droits de l'homme

LE RAPPORTEUR SPÉCIAL SUR LA SITUATION DES DROITS DE L'HOMME EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO CONDAMNE DE NOUVELLES TUERIES DANS L'EST DU PAYS

25 Mars 1999


HR/99/25
25 mars 1999


Le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en République démocratique du Congo, M. Roberto Garretón (Chili), a exprimé sa très vive préoccupation et à fortement condamné la montée de la violence meurtrière qui a été constatée depuis la fin du mois de février dans les provinces du Nord et du Sud Kivu, situées à l'est du pays.

Selon les informations reçues par le Rapporteur spécial, près de 200civils auraient été massacrés entre le 19 et 21 mars, dans plusieurs villages des territoires de Walungu et Mwenga au Sud Kivu. Ces massacres, à l'instar de celui survenu à Makobola au mois de décembre dernier, seraient imputables à des éléments du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) et leurs alliés étrangers, en représailles pour les attaques menées contre leurs positions par les guerriers Maï-Maï. Deux semaines avant ces incidents, le 5 mars, toujours dans la province du Sud Kivu, plusieurs dizaines de civils auraient également été tués dans des circonstances similaires, dans la zone de Kamituga.

La recrudescence de la violence toucherait également la province du Nord Kivu, à la fin du mois de février, dans le territoire de Rutsuru, où quelques 70 personnes, dont sept femmes et deux enfants auraient perdu la vie au cours d'opérations militaires menées par forces du RCD et leurs alliés étrangers. Quelques jours auparavant, une quarantaine de personnes parmi lesquelles figuraient également des civils, auraient été tués et plusieurs autres blessés, à la suite de l'attaque, par un groupe d'hommes armés non identifiés, d'un convoi de véhicules sur l'axe routier Goma-Rutsuru.

Le Rapporteur spécial exhorte solennellement les 20 armées régulières et groupes armés opérant sur le territoire de la République démocratique du Congo ainsi que la nouvelle rébellion apparue au début du mois de mars dans l'ouest du pays, à respecter leurs obligations internationales découlant du droit international humanitaire et notamment celles énoncées à l'article 3 commun aux quatre Conventions de Genève. Il prie instamment toutes les parties au conflit à prendre d'urgence les mesures appropriées afin qu'il soit mis fin, dans les plus brefs délais, à ce cycle de la violence dont les populations civiles sont les principales victimes.

Le Rapporteur spécial, qui présentera la semaine prochaine son rapport à la Commission des droits de l'homme, invite le gouvernement de la République démocratique du Congo a ratifier, dans les meilleurs délais, les deux protocoles additionnels aux Conventions de Genève de 1949 conformément aux engagements pris par les autorités congolaises lors de la visite qu'il a effectuée dans le pays du 16 au 23 février 1999. Le Rapporteur spécial réitère par ailleurs aux responsables du Rassemblement congolais pour la démocratie les recommandations qu'il leur avait adressées lors de son séjour à Goma, dans lesquelles il les invitait notamment à mener des enquêtes indépendantes, dont les conclusions devraient être rendues publiques, non seulement sur les incidents de Kasika et Makobola, survenus respectivement aux mois d'août et de décembre 1998, mais également sur tous ceux qui pourraient survenir dans les territoires sous leur contrôle.

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