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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

LE HAUT-COMMISSARIAT AUX DROITS DE L'HOMME RÉITÈRE SON APPEL EN FAVEUR D'UNE ENQUÊTE INTERNATIONALE SUR LES ÉVÉNEMENTS D'ANDIJAN

12 Juillet 2005



12 juillet 2005


Un rapport du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme sur les événements du mois de mai dernier à Andijan, en Ouzbékistan, fait état de témoignages directs dignes de foi qui fournissent de sérieuses raisons de croire que les militaires et les forces de sécurité ont commis de graves violations des droits de l'homme, en particulier le droit à la vie, et réitère l'appel de la Haut Commissaire en faveur d'une enquête internationale indépendante.

Le rapport, qui est le résultat de la mission d'établissement des faits du Haut Commissariat qui s'est rendue au Kirghizistan, pays voisin, à la mi-juin, affirme qu'il n'est pas exclu, à la lumière des descriptions fournies par les témoins oculaires rencontrés, que les incidents d'Andijan puissent être qualifiés de «massacre». Le rapport indique que les chiffres concernant les personnes tuées sont très divergents: 200 personnes selon le Gouvernement et des centaines de plus selon d'autres sources. Plusieurs questions restent sans réponse et exigent une enquête approfondie.

La Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Louise Arbour, avait réclamé une enquête indépendante sur les événements d'Andijan dès le 18 mai. À la réception des résultats de la mission du Haut Commissariat, qui a interviewé les requérants d'asile d'Ouzbékistan et reçu des informations provenant d'autres sources, la Haut-Commissaire a écrit au Président Islam Karimov le 23 juin 2005, réitérant son appel. Aucune réponse n'a été reçue à ce jour.

Le rapport du Haut Commissariat ajoute qu'il est urgent de retrouver les personnes disparues et de favoriser la réunification des familles. En outre, le Gouvernement d'Ouzbékistan doit veiller à assurer une réparation aux familles des victimes. Il est urgent également de suspendre les déportation de demandeurs d'asile ouzbeks et des témoins oculaires des événements d'Andijan qui pourraient risquer la torture s'ils sont renvoyés en Ouzbékistan, et de les accueillir dans un pays tiers sous la supervision du Haut Commissariat pour les réfugiés. Il faut par ailleurs accorder à la communauté internationale l'accès aux quatre demandeurs d'asile qui ont été expulsés du Kirghizistan vers l'Ouzbékistan.

À la lumière du caractère persistant des violations de droits de l'homme en Ouzbékistan constaté par les organes conventionnels des Nations Unies dans le domaine des droits de l'homme et les procédures spéciales de la Commission sur des droits de l'homme, la communauté internationale pourrait également envisager la création d'un mécanisme d'examen public de la situation en Ouzbékistan.

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Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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