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Notes de conférence de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Moyen-Orient : la situation des civils se dégrade de jour en jour

11 octobre 2024

Une peluche gît au milieu des décombres sur le site d’une frappe aérienne israélienne, alors que les hostilités se poursuivent entre le Hezbollah et les forces israéliennes, à Beyrouth, au Liban, le 11 octobre 2024.
© REUTERS

A partir de

Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme

Lieu

Genève

La situation des civils sur le terrain au Liban, à Gaza, en Israël et en Syrie se dégrade de jour en jour. La capitale Beyrouth, qui est densément peuplée, subit de plus en plus de frappes aériennes israéliennes. Des centaines de personnes sont mortes et plus d’un million de personnes à travers le pays ont fui leur domicile. Le Hezbollah et d’autres groupes armés continuent de tirer des roquettes sur Israël, ce qui a entraîné les premières victimes civiles dans le nord depuis la dernière escalade des hostilités entre Israël et le Liban le mois dernier.

La nuit dernière, Beyrouth a de nouveau été bombardée, cette frappe étant la plus lourde jamais réalisée sur le centre de la ville. Le Ministère de la santé publique a fait état d’au moins 22 morts et de plus d’une centaine de blessés.

Le Haut-Commissaire Volker Türk rappelle à toutes les parties leur obligation de respecter le droit international humanitaire, ou les règles de la guerre, en ce qui concerne la protection des civils et des biens et infrastructures de caractère civil. Toute violation présumée doit faire l’objet d’une enquête rapide et approfondie, et les responsables de violations avérées doivent répondre de leurs actes.

Le peuple libanais subit de plein fouet les conséquences de cette nouvelle phase du conflit. Le Ministère de la santé publique indique que près de 400 enfants et femmes font partie des 2 000 personnes tuées depuis octobre 2023. Des rapports récurrents font état d’infrastructures civiles essentielles touchées, notamment des hôpitaux, des cliniques, des ambulances et des établissements scolaires, et d’habitations détruites. Au total, plus d’une centaine de membres du personnel médical et des services d’urgence ont été tués au Liban depuis octobre dernier.

De nombreuses personnes déplacées ont fui vers la Syrie. Plus de 310 000 Syriens et près de 110 000 Libanais auraient franchi la frontière entre le 23 septembre et le 9 octobre.

Les 9 et 10 octobre, le Hezbollah a déclaré avoir lancé au moins 360 missiles sur Israël depuis le sud du Liban. Deux personnes ont été tuées lors d’un tir de roquette sur la ville frontalière de Kiryat Shmona le 9 octobre, le lendemain d’une autre attaque à la roquette sur Haïfa qui a fait cinq blessés.

Dans ce contexte d’escalade de la violence, nous sommes consternés par les déclarations incendiaires lancées de part et d’autre. Les propos récents menaçant l’ensemble du peuple libanais et l’appelant à se soulever contre le Hezbollah ou à faire face à la destruction comme à Gaza, risquent d’être compris comme encourageant ou acceptant la violence dirigée contre les civils et les biens de caractère civil, ce qui constitue une violation du droit international. Le dénigrement permanent de l’ONU, en particulier de l’UNRWA, est inacceptable. Ce type de rhétorique toxique, quelle qu’en soit la source, doit cesser.

Il est important que nous maintenions également l’attention sur les terribles souffrances que continue d’endurer la population de Gaza. La semaine dernière, l’armée israélienne a intensifié ses opérations dans le nord de Gaza, coupant encore plus cette zone du reste de la bande de Gaza et mettant à nouveau en danger la vie des civils de la région. Des frappes intenses, des bombardements, des tirs de drones quadrirotors et des incursions terrestres ont eu lieu ces derniers jours, touchant des bâtiments résidentiels et des groupes de personnes, causant de nombreuses victimes et à nouveau le déplacement massif de Palestiniens dans la région.

Les attaques contre les hôpitaux se poursuivent également. Une frappe sur l’hôpital Al-Yaman Al-Saeed, qui sert d’abri aux personnes déplacées, dans le camp de Jabalia, a tué 17 Palestiniens, dont des enfants et des femmes. Le 9 octobre, l’armée israélienne a ordonné l’évacuation dans les 24 heures de l’hôpital Kamal Adwan à Beit Lahiya, le plus grand hôpital en activité dans le nord de la bande de Gaza, ce qui a eu des répercussions sur des centaines de blessés, d’autres patients et de travailleurs médicaux, ainsi que sur les résidents qui dépendent de l’hôpital.

Par ailleurs, dans d’autres parties de Gaza, une frappe menée le 10 octobre contre l’école Rufaydah, qui abrite des personnes déplacées à l’ouest de Deir Al-Balah, aurait tué 28 Palestiniens, dont des enfants et des femmes, selon le Ministère de la santé de Gaza. Nous avons recensé au moins 14 établissements scolaires frappés au cours du seul mois d’octobre, soit plus d’un établissement par jour.

Alors que l’armée israélienne continue d’ordonner aux Palestiniens du nord de Gaza de partir, beaucoup sont pris au piège et ne peuvent pas se déplacer en toute sécurité. Le HCDH a reçu des informations selon lesquelles les personnes les plus vulnérables, notamment les personnes handicapées et leurs familles, ont beaucoup de mal à évacuer.

Selon le Haut-Commissaire, aujourd’hui, plus que jamais, nous devons faire preuve de courage politique, de direction et de compassion. Les meurtres, les destructions et les déclarations belliqueuses de ceux qui détiennent le pouvoir doivent cesser. Il n’y a pas d’autre solution pour résoudre ce conflit que la table des négociations. L’élargissement du conflit et son escalade progressive mettent en péril la vie et le bien-être de millions de personnes dans la région.

Pour plus d’informations et pour toute demande de la part des médias, veuillez contacter :

À Genève
Ravina Shamdasani : + 41 22 917 9169 / ravina.shamdasani@un.org
Jeremy Laurence : + 41 22 917 9383 / jeremy.laurence@un.org
Seif Magango : + 254 788 343 897 / seif.magango@un.org

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