Notes de conférence de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Volker Türk appelle tous les États à agir face aux crises à Gaza et en Cisjordanie
16 avril 2024
A partir de
Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme
Lieu
Genève
Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, exhorte tous les États influents à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin à la crise humanitaire et des droits de l’homme de plus en plus horrible à Gaza, à la violence croissante et aux attaques ciblées en Cisjordanie, ainsi qu’au risque accru d’une escalade plus large du conflit au Moyen-Orient.
La résolution de la situation catastrophique des civils à Gaza doit rester une priorité.
Israël continue d’imposer des restrictions illégales à l’entrée et à la distribution de l’aide humanitaire, et de procéder à des destructions massives d’infrastructures civiles. Le Haut-Commissaire a indiqué à plusieurs reprises qu’il doit y avoir un cessez-le-feu immédiat, que les otages doivent être libérés et qu’une aide humanitaire totale et sans entrave doit pouvoir être acheminée immédiatement. Les personnes qui acheminent ou tentent d’acheminer l’aide humanitaire ne doivent jamais être attaquées.
Aucune zone de la bande de Gaza n’a été épargnée par les bombardements israéliens. Près de 1,7 million de personnes sont toujours déplacées de force, vivant dans des conditions épouvantables et sous une menace constante. Au cours de la semaine écoulée, les combats se sont intensifiés dans le centre de Gaza, entraînant le déplacement de quelque 10 000 personnes à l’intérieur et autour du camp d’An Nuseirat et près du Wadi Gaza. Nous avons également reçu des informations selon lesquelles les Forces de défense israéliennes ont attaqué au moins huit mosquées à An Nuseirat et dans la ville de Gaza pendant l’Eïd al-Fitr la semaine dernière, et en ont frappé trois autres le 14 avril. Depuis octobre 2023, 534 mosquées ont été détruites ou endommagées, selon le bureau des médias du gouvernement à Gaza. Les lieux de culte sont protégés par le droit de la guerre.
Le 14 avril, les Forces de défense israéliennes auraient ouvert le feu sur un groupe de Palestiniens sur la rue Al Rashid qui tentaient de rentrer chez eux dans le nord de Gaza, tuant au moins une femme palestinienne et blessant au moins 11 autres personnes. Le fait de viser et de tuer intentionnellement des civils est un crime de guerre.
En Cisjordanie, l’escalade de la violence au cours des derniers jours est également très préoccupante. Les Palestiniens ont subi des vagues d’attaques de la part de centaines de colons israéliens, souvent accompagnés ou soutenus par les forces de sécurité israéliennes. À la suite du meurtre d’un jeune Israélien de 14 ans appartenant à une famille de colons, quatre Palestiniens, dont un enfant, ont été tués et des biens palestiniens ont été détruits lors d’attaques de représailles.
Selon les informations reçues par le HCDH, des colons armés et les forces israéliennes sont entrés dans plusieurs villes, notamment Al Mughayyir, Khirbet Abu Falah, Kufer Malilk, Al Mazra'a Asharqiya, le village de Beitin à Ramallah, Duma et Qusra à Naplouse, ainsi que dans les gouvernorats de Bethléem et d’Hébron. Des dizaines de Palestiniens auraient été blessés, y compris par des armes à feu, par les colons et les forces de sécurité israéliennes, et des centaines de maisons et autres bâtiments, ainsi que des voitures, auraient été incendiés. Trois soldats israéliens ont été blessés par des jets de pierres. Selon les informations recueillies, des colons ont établi au moins deux nouveaux avant-postes au cours des deux derniers jours dans la vallée du Jourdain et dans le sud des collines d’Hébron, à proximité de communautés palestiniennes qui ont été attaquées à plusieurs reprises par des colons au cours des derniers mois et qui courent le risque imminent d’être transférées de force de leurs maisons et de leurs terres.
En tant que puissance occupante, Israël doit prendre toutes les mesures en son pouvoir pour rétablir et assurer, dans la mesure du possible, l’ordre public et la sécurité en Cisjordanie occupée. Cette obligation comprend la protection des Palestiniens contre les attaques des colons et la cessation de l’usage illégal de la force par les forces de sécurité israéliennes contre les Palestiniens.
Les forces de sécurité israéliennes doivent immédiatement cesser de participer activement aux attaques des colons contre les Palestiniens et de les soutenir. Les autorités israéliennes doivent au contraire empêcher de nouvelles attaques, notamment en obligeant les responsables à rendre des comptes. Les personnes que l’on peut raisonnablement soupçonner d’actes criminels, y compris de meurtre ou d’autres homicides illicites, doivent être traduites en justice dans le cadre d’une procédure judiciaire conforme aux normes internationales relatives aux droits de l’homme, à l’issue d’une enquête rapide, impartiale, indépendante, efficace et transparente.
Ni les Palestiniens ni les Israéliens ne doivent se faire justice eux-mêmes pour se venger.
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