Notes de conférence de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Israël/Territoires palestiniens occupés : le point sur la situation
27 octobre 2023
A partir de
Porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme : Ravina Shamdasani
Lieu
Genève
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk demande à toutes les parties d’écouter les appels à la paix. La violence doit cesser et des efforts importants doivent être déployés pour trouver une issue à ce carnage.
Depuis près de trois semaines, les civils palestiniens de Gaza subissent les bombardements incessants d’Israël, qu’ils soient aériens, terrestres ou maritimes. Des milliers de personnes ont été tuées, gisant au milieu d’immeubles résidentiels, de mosquées et de boulangeries détruits. Nous recevons des témoignages poignants de familles entières tuées par des frappes aériennes frappant leurs foyers, dont des membres de notre personnel. De parents qui inscrivent le nom de leurs enfants sur leurs bras pour pouvoir identifier leur future dépouille. De personnes terrifiées passant des nuits blanches dehors, alors que les frappes aériennes se poursuivent au-dessus de leur tête. Nous déplorons la perte de 57 collègues des Nations Unies et de tant d’autres civils, qui sont de toute évidence très durement touchés.
Bien que les forces israéliennes aient ordonné à plusieurs reprises aux habitants du nord de la bande de Gaza de se déplacer vers le sud, suggérant que cette zone était sûre, les frappes des forces israéliennes sur deux gouvernorats du sud et sur le centre de la bande de Gaza se sont intensifiées ces derniers jours. Pendant ce temps, les frappes intenses sur les communautés du nord, y compris dans la ville de Gaza, se poursuivent.
Aucun endroit n’est sûr à Gaza.
Le fait d’obliger des personnes à évacuer dans ces circonstances, y compris vers des lieux tels que la « zone désignée par Israël » d’Al-Mawasi, durant un siège total, soulève de sérieuses inquiétudes en matière de transfert forcé, qui constitue un crime de guerre.
L’utilisation par Israël d’armes explosives à large rayon d’action dans des zones densément peuplées a causé des dommages considérables aux infrastructures civiles et des pertes de vies civiles qui, selon toute apparence, sont difficilement compatibles avec le droit international humanitaire.
Des peines collectives sont imposées, par le biais de l’arrêt de l’approvisionnement en eau, en nourriture, en carburant et en électricité. Les pénuries de carburant entraînent la fermeture d’hôpitaux et de boulangeries. Les gens sont contraints de trouver refuge dans des conditions de plus en plus difficiles, notamment des lieux surpeuplés, de mauvaises conditions d’hygiène et une eau insalubre, ce qui fait craindre une épidémie. Une catastrophe humanitaire se profile pour les 2,2 millions de personnes coincées dans la bande de Gaza, qui sont punies collectivement.
Les punitions collectives constituent un crime de guerre. La punition collective infligée par Israël à l’ensemble de la population de Gaza doit cesser immédiatement. Il faut également mettre un terme au langage déshumanisant utilisé contre les Palestiniens.
Les attaques indiscriminées commises par les groupes armés palestiniens, notamment par le lancement de roquettes non guidées sur Israël, doivent cesser. Ces groupes doivent libérer immédiatement et sans condition tous les civils qui ont été capturés et qui sont toujours détenus. La prise d’otages est également un crime de guerre.
Le Haut-Commissaire demande que des efforts soient déployés pour trouver des voies durables et fondées sur les droits humains vers la paix pour les peuples de Palestine et d’Israël. Des mesures doivent être prises pour mettre fin immédiatement à cette escalade. Il est de la plus haute importance que toutes les personnes influentes négocient un moyen de sortir de cette situation prolongée et désastreuse.
Nous ne pourrons pas obtenir la paix, la sécurité et la justice en continuant sur cette voie. Ce cycle de la vengeance et de l’effusion de sang doit cesser.