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Notes de conférence de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Éthiopie : détérioration de la situation des droits humains

29 août 2023

Iumto Gebresillasie, 50 ans, déplacée en raison des combats entre les forces du Front populaire de libération du Tigré et les Forces de défense nationale éthiopiennes alliées aux Forces spéciales amhara, est assise devant son abri dans le camp de personnes déplacées à Abi Adi, dans la région du Tigré, en Éthiopie, le 24 juin 2023. © REUTERS/Tiksa Neger

Prononcé par

Porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme : Marta Hurtado

A partir de

Genève

Nous sommes très préoccupés par la détérioration de la situation des droits humains dans certaines régions d’Éthiopie.

La situation s’est considérablement aggravée dans la région d’Amhara, à la suite d’une recrudescence des affrontements entre l’armée éthiopienne et la milice régionale Fano, et de la déclaration de l’état d’urgence le 4 août dernier. Au moins 183 personnes ont été tuées dans les affrontements depuis le mois de juillet, selon les informations recueillies par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).

L’état d’urgence généralisé confère aux autorités des pouvoirs étendus à l’ensemble du pays leur permettant d’arrêter des suspects sans décision de justice, d’imposer des couvre-feux et d’interdire les rassemblements publics.

Nous avons reçu des informations selon lesquelles plus de 1 000 personnes ont été arrêtées dans toute l’Éthiopie en vertu de cette loi. Nombre des personnes détenues seraient des jeunes d’origine ethnique amhara soupçonnés d’être des partisans de la milice Fano. Depuis le début du mois d’août, des perquisitions de masse effectuées maison par maison auraient eu lieu et au moins trois journalistes éthiopiens couvrant la situation dans la région d’Amhara auraient été arrêtés. Les détenus auraient été placés dans des centres de détention improvisés, dépourvus d’équipements essentiels.

Nous demandons aux autorités de mettre fin aux arrestations massives, de veiller à ce que toute privation de liberté fasse l’objet d’un contrôle judiciaire et de libérer les personnes détenues arbitrairement. Les autorités doivent veiller à ce que les conditions de détention soient conformes aux normes internationales. Nous leur demandons d’autoriser les organes de contrôle, dont le HCDH et la Commission éthiopienne des droits de l’homme, à accéder régulièrement et sans condition à tous les lieux de détention. La sécurité des détenus doit être garantie et ils doivent bénéficier d’une protection totale de leurs droits humains, y compris leurs droits à un procès équitable et à des garanties procédurales.

Alors que les forces fédérales réaffirment leur présence dans certaines villes et que les milices Fano semblent se retirer dans les zones rurales, nous appelons tous les acteurs à mettre fin aux meurtres, aux autres violations et aux abus. Les griefs doivent être traités par le dialogue et un processus politique.

Nous avons également reçu des informations selon lesquelles au moins 250 membres de l’ethnie tigréenne ont été détenus dans la zone contestée du Tigré occidental, apparemment dans le cadre d’opérations conjointes menées par la police amhara, les autorités locales et les milices locales, y compris des jeunes armés du Wolkait. Les personnes détenues auraient ensuite été emmenées par des jeunes du Wolkait armés dans une zone contrôlée par l’administration régionale provisoire du Tigré, où elles ont été interceptées par les Forces de défense nationale éthiopiennes. Ces dernières auraient ensuite procédé à un contrôle et donné aux personnes détenues la possibilité de retourner dans le Tigré occidental ou de rester dans la zone de l’administration régionale provisoire du Tigré.

Dans un contexte d’allégations persistantes de violations des droits humains, la situation dans la région d’Oromia est également préoccupante.

Toutes les violations des droits de l’homme et toutes les atteintes commises à ces derniers dans les différentes régions d’Éthiopie doivent faire l’objet d’une enquête rapide, impartiale et efficace, et les responsables doivent être amenés à rendre des comptes.

FIN

Pour plus d’informations et pour toute demande de la part des médias, veuillez contacter :

À Genève
Jeremy Laurence -  +41 22 917 9383 / jeremy.laurence@un.org ou
Marta Hurtado - + 41 22 917 9466 / marta.hurtadogomez@un.org ou
Ravina Shamdasani - + 41 22 917 9169 / ravina.shamdasani@un.org

À Nairobi
Seif Magango : +254 788 343 897 / [adresse électronique protégée]

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