A/77/494 : Rapport du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Myanmar
Publié
03 octobre 2022
UN symbol
A/77/494
Accent sur
Myanmar
Résumé
En juillet 2022, la junte militaire du Myanmar a exécuté quatre prisonniers politiques, dont un militant prodémocratie de premier plan et un ancien parlementaire. Ces actes inadmissibles s’inscrivent dans le droit fil de la violence que la junte a résolument faite sienne à l’encontre de la population du Myanmar. Ces derniers mois, les forces armées ont systématiquement bombardé et brûlé des villages et massacré des civils innocents, dont 11 enfants de la région de Sagaing, abattus lorsque les forces de la junte ont attaqué leur école en septembre. Ces forces ont tué des milliers de personnes et en ont déplacé près d’un million depuis le coup d’État. Parmi les plus de 12 000 prisonniers politiques que compte le pays, beaucoup ont été torturés et un nombre inconnu sont morts en détention.
Au cœur de ce sombre tableau, cependant, la société civile du Myanmar est une source de lumière et d’inspiration. Des activistes, défenseurs et défenseuses des droits humains, travailleurs et travailleuses humanitaires, dirigeantes et dirigeants communautaires, journalistes, professionnelles et professionnels de la s anté et éducateurs et éducatrices font partie de celles et ceux qui prennent de grands risques personnels pour consigner les atrocités, fournir une aide humanitaire et répondre aux besoins des populations déplacées et traumatisées. Les organisations de déf ense des droits humains, les associations de femmes, les réseaux professionnels, les syndicats et les militants syndicaux, ainsi que des groupes locaux, adoptent des stratégies pour préserver leur sécurité et rester efficaces dans un environnement mortel. Dans bien des cas, ces individus et ces organisations œuvrent sans grand soutien international et n’ont que peu de possibilités de communiquer avec le monde extérieur
Le Rapporteur spécial rend compte, dans le présent rapport, de la situation catastrophique que connaît le Myanmar, tant sur le plan humanitaire que sur celui des droits humains. Il décrit également le travail essentiel et impressionnant accompli par la société civile du Myanmar dans des circonstances on ne peut plus adverses. Il appelle la communauté internationale à considérer la société civile du Myanmar comme une partenaire primordiale pour faire face à la crise que traverse le pays, à travailler avec les réseaux locaux pour acheminer l’aide et à étoffer l’appui financier et technique qu’elle fournit aux organisations de la société civile.
Le sort du Myanmar dépend des militantes et militants, des organisations et des réseaux qui se sont mobilisés pour défier le régime militaire, défendre les droits humains et préparer un avenir libre et démocratique. Ils ont besoin et méritent de voir augmenter sensiblement le soutien que leur apporte la communauté internationale.
Publié par :
Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Myanmar
Présenté à :
Soixante-dix-septième session de l'Assemblée générale