Skip to main content

Communiqués de presse Procédures spéciales

Le Nicaragua doit mettre fin aux représailles à l’encontre des journalistes, affirment des experts des droits de l’homme

26 août 2019

Anglais - Espagnol

GENÈVE (26 août 2019) – Le gouvernement du Nicaragua doit cesser les représailles contre le personnel de Radio Dario et mettre fin à la répression d'autres professionnels des médias, ont indiqué des experts des droits de l'homme interaméricains et des Nations Unies*.

« Les récentes allégations reçues montrent une répression systématique des journalistes et professionnels des médias, qui ont signalé avoir été harcelés, réduits au silence, menacés et violemment agressés », ont-ils expliqué.

Les attaques et les violences contre les médias et les défenseurs des droits de l'homme ont considérablement augmenté depuis avril 2018. Les experts s'inquiètent des effets de cette situation sur la liberté d'expression et de réunion pacifique, qui provoque la fermeture accélérée de l'espace civique à une période critique pour la société nicaraguayenne.

Les employés de Radio Dario ont été victimes de harcèlement, de menaces, de détentions arbitraires et d'actes de violence. Des forces progouvernementales se sont introduites dans leurs bureaux et les ont saccagés, causant de graves dégâts et entravant ainsi leur travail. Certaines personnes, craignant pour leur vie, ont quitté le pays en laissant leurs familles dans une situation précaire. Les autorités n'ont pris aucune mesure pour prévenir ces actes, mener des enquêtes à leur sujet ou poursuivre leurs auteurs.

« Les attaques contre les journalistes et professionnels des médias violent les droits des individus et de la société dans son ensemble de demander et de recevoir des informations. Dans un contexte fragile tel que celui du Nicaragua, le travail des médias est d'une importance capitale pour le renforcement de l'espace civique », ont indiqué les experts.

« Nous sommes également préoccupés par les campagnes de diffamation et d'intimidation menées à l'encontre des médias, où ces professionnels sont accusés d'être des ennemis de la nation. Il s'agit évidemment d'une mesure pour pousser la société à perdre confiance dans les médias et pour dissuader le public de s'exprimer. »

Les experts ont exprimé leur inquiétude non seulement au sujet du personnel de Radio Dario, mais aussi concernant la situation des journalistes, professionnels des médias et défenseurs des droits de l'homme dans le reste du pays.

« Nous craignons que la situation des employés de Radio Dario ne soit qu'un exemple de répression parmi tant d'autres au Nicaragua. Nous avons peur que d'autres médias locaux n'osent pas dénoncer cette situation par crainte de représailles », ont conclu les experts.

FIN

(*) Les experts : M. Michel Forst (France), Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l'homme ; M. David Kaye (États-Unis), Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression ; M. Clement Nyaletsossi Voule (Togo), Rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d'association et Mme Agnès Callamard (France), Rapporteuse spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.

Les Rapporteurs spéciaux et les Groupes de travail relèvent de ce qu'on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme. Le terme « procédures spéciales », qui désigne le plus grand corps d'experts indépendants au sein du système onusien des droits de l'homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants d'enquête et de supervision mis en place par le Conseil des droits de l'homme afin de traiter de la situation spécifique d'un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement ; ils n'appartiennent pas au personnel de l'ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation et exercent leurs fonctions à titre individuel.

M. Edison Lanza est le Rapporteur spécial du CIDH pour la liberté d'expression*. Le Bureau du Rapporteur spécial pour la liberté d'expression a été créé par la CIDH (Commission interaméricaine des droits de l'homme) pour encourager la défense du droit à la liberté de pensée et d'expression dans cette région, compte tenu du rôle fondamental que ce droit joue dans la consolidation et le développement du système démocratique.

Page Web du HCDH consacrée au Nicaragua

Pour plus d'informations et pour toute demande de la part des médias, veuillez contacter : Mme Jimena Leyva Becerra-Acosta (+41 22 917 9540 / spbconsultant3@ohchr.org ou freedex@ohchr.org)


VOIR CETTE PAGE EN :