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Jeunes

Kristeena Monteith : « ça suffit, il est temps que les choses changent »

06 Décembre 2019

Pour Kristeena Monteith, de nombreux problèmes auxquels font face les jeunes dans le monde sont dus à un manque de créativité ou à l'ignorance des cultures.

« Si nous sommes plus ouverts à d'autres peuples et à d'autres cultures, nous disposons d'un moyen de comprendre l'humanité. »
Âgée de 25 ans, Kristeena Monteith est née et a grandi en Jamaïque, où elle est aujourd'hui la productrice artistique d'une émission de radio appelée Talk Up Radio. Cette émission est la seule à être entièrement produite et animée par des jeunes de moins de 25 ans. Elle a pour but d'utiliser les médias pour les jeunes afin de faire entendre la voix de la jeunesse, et de donner les moyens aux jeunes de parler de leurs droits.

Par ailleurs, Kristeena fait depuis peu partie des Jeunes Leaders pour les objectifs de développement durable*.
Elle estime que les personnes davantage en phase avec leur propre culture ont plus de respect pour les autres. « Si un jeune comprend la nature hybride de l'être humain, il est capable de respecter les droits des autres et ses propres droits. Une fois qu'une personne peut se dire "j'ai fondamentalement de la valeur et ma culture est l'un des moyens par lesquels je peux comprendre ma valeur", il reste peu de chemin à parcourir pour comprendre la gravité des atrocités infligées en matière de droits de l'homme. »

Une adolescente métamorphosée : « tout commence par un rêve »

À 19 ans, Kristeena Monteith n'avait pas de projet professionnel spécifique. « Mais une fois que j'ai commencé à travailler dans les domaines des médias et de l'écriture, et à faire ce qui me plaisait, tout a changé. J'ai rencontré des gens avec toutes sortes de problèmes graves que je n'aurais jamais pu imaginer, venant d'une famille relativement privilégiée, et cela m'a poussée à aller de l'avant. En un sens, cela a radicalement changé ma façon de penser et je me suis dit qu'il fallait que je fasse quelque chose. »

Son conseil aux autres jeunes qui veulent s'impliquer dans les droits de l'homme est simple : commencez par un rêve, ou quelque chose que vous aimez. « Mon message, c'est que vous devez choisir ce que vous aimez et orienter ces choix vers des questions sociales. Car c'est seulement comme cela que vous pourrez maintenir votre niveau d'intérêt. Trouvez votre passion – qu'il s'agisse de musique, de danse, de poésie, de cinéma ou de finance. Si vous voulez être un banquier, soyez un banquier favorable au développement durable ».

L'éducation face à l'urgence climatique et à une crise mondiale majeure

Lors de son intervention durant le Forum social* à Genève, qui cette année avait pour thème les enfants, les jeunes et l'éducation, Kristeena s'est exprimée sur la nécessité urgente de mieux adapter l'éducation au contexte de la crise climatique et des violations des droits de l'homme.

Elle a invité les décideurs à adopter une vision à long terme et plus durable en réfléchissant à la manière dont l'enseignement est conçu, et à prendre en compte le fait que nous sommes face à un avenir qui n'est pas capable de résister aux changements climatiques.

Kristeena a également remis en question la place actuelle accordée au numérique dans les programmes scolaires.  « Cela n'a pas de sens d'être tous férus de technologie, si nous n'avons pas d'énergie ni de planète. Nous devons concevoir un système éducatif qui reconnaît la gravité de ces problèmes et le fait qu'ils exigent une action systémique. C'est à nous d'utiliser l'éducation de manière à ce que les jeunes puissent en bénéficier partout dans le monde. »

Les jeunes paient le prix des précédentes générations

Pour Kristeena, les jeunes, plus que toute autre génération avant eux, font face aux conséquences des actions de leurs parents et grands-parents. Elle affirme que leur perspective d'avenir est sombre, surtout en matière de climat et de droits de l'homme. Mais elle reste optimiste et croit aussi que les jeunes ont plus que jamais une vraie chance de changer la donne.

« Nous avons l'intime conviction que nous devons faire changer les choses, sinon nous n'aurons aucun avenir. Donc pour chaque problème – allant de la traite des êtres humains aux changements climatiques – nous avons la capacité et l'inspiration nécessaires pour provoquer des changements majeurs.  Nous avons juste besoin d'en avoir la possibilité, et nous avons juste besoin d'être pris au sérieux. »

Le pouvoir de la jeunesse

Kristeena estime que la voix et le pouvoir des jeunes auront une grande influence pour un avenir plus positif.  Elle parle avec fierté de la force, de la ténacité, de l'audace et de l'énergie dont fait preuve la jeunesse, et de la vague mondiale actuelle de jeunes militants se battant pour faire changer les choses en pleine crise.
« Ce qu'on veut dire, c'est que ça suffit, et qu'il est temps que les choses changent. C'est si important pour les jeunes de comprendre ces questions. On ne prétend pas avoir tout compris, mais on se soucie de l'avenir, et on a besoin d'être impliqués dans ce combat. »

Ce récit fait partie d'une série d'articles parus dans le cadre de la célébration de la Journée des droits de l'homme 2019, qui met l'accent sur les jeunes défenseurs des droits de l'homme dans la pratique. Découvrez comment les jeunes se mobilisent pour les droits de l'homme

6 décembre 2019

Avertissement : les idées, informations et opinions exprimées dans le présent article sont celles des personnes y figurant ; elles ne reflètent pas nécessairement la politique ou la position officielle du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme.

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