Skip to main content

La santé des femmes au cœur du développement durable

15 Juin 2017

La communauté internationale est à la croisée des chemins en ce qui concerne la pleine jouissance de la santé et des droits de l'homme, certaines femmes subissant une réaction hostile en termes de droit à disposer librement de leur corps, a déclaré Tarja Halonen, co-présidente du Groupe de travail de haut-niveau sur la santé et les droits de l'homme.

Mais les réactions de rejet vis-à-vis du droit à la santé des femmes manquent de vision car elles freinent voire reviennent sur tous les acquis du développement a-t-elle déclaré.

«La santé des femmes, des enfants et des adolescents dont les droits sont protégés est au cœur même du développement durable,» a ajouté Mme Halonen.  «Quand leur droit à la santé est respecté, leur accès à l'ensemble des autres droits de l'homme est également amélioré, enclenchant un processus de changement en profondeur.»

Mme Halonen, ancienne Présidente de la Finlande, a fait sa déclaration lors d'une table ronde portant sur les droits des femmes et le développement durable au Conseil des droits de l'homme. La table ronde a permis de débattre des recommandations avancées dans le rapport publié récemment par le Groupe de travail de haut niveau sur la santé et les droits des femmes, des enfants et des adolescents.

Le Groupe de travail a été créé il y a un an par le Haut-Commissariat aux droits de l'homme et l'Organisation mondiale de la santé. Il a été chargé de s'assurer du soutien politique en vue de la mise en œuvre des mesures relatives aux droits de l'homme dans les objectifs de développement durable.

Le rapport formule un certain nombre de recommandations, notamment en appelant à un environnement plus propice à l'exercice des droits de l'homme à la santé et par la santé, un meilleur financement de la santé, et en invitant les professionnels de la santé à se considérer comme des défenseurs des droits de l'homme.

L'accent porte sur les femmes, les enfants et les adolescents car ils constituent des indicateurs de la santé et du bien-être d'une société, a ajouté Kate Gilmore, Haute-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l'homme. Ces groupes souffrent de maladies et d'affections évitables de manière disproportionnée. Et la raison en est le recul en matière d'informations et de services dans le domaine des soins de santé et le manque de volonté à apporter les changements nécessaires, a-t-elle indiqué.

 «Nous savons ce qu'il faut faire; nous savons pourquoi nous devons le faire et nous savons aussi qu'il est rentable d'investir dans ce puissant lien entre la santé et les droits,» a-t-elle précisé. «Nous y aspirons surtout car nous sommes sincèrement convaincus de la légitimité de ces actions... que la santé et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents, en particulier, sont une cause suffisamment importante pour investir dans leur avenir et, partant, dans notre avenir à tous.»

L'accent mis sur les jeunes dans ce contexte est pertinent, selon Smriti Thapa, participante à la table ronde et coordinatrice pour le Youth Champions Advocacy Network in Nepal. Il y a plus de jeunes en vie aujourd'hui qu'à aucun autre moment de l'histoire et il s'agit d'une population essentielle à mobiliser pour les droits a-t-elle ajouté. Les jeunes, malgré une discrimination et une violence accrues en termes d'accès aux services de santé, ont encore beaucoup à offrir.

«Nous ne sommes pas seulement vulnérables. Nous ne sommes pas seulement des dividendes à encaisser. Nous ne sommes pas que l'avenir. Nous sommes ici maintenant,» a déclaré Mme Thapa.

Il est toujours frappant de constater qu'en 2017 les débats sur les droits des femmes à la santé et à la dignité commencent toujours par la question de leur pertinence a déclaré Rajat Khosla, Chef du Secrétariat conjoint du Groupe de travail de haut niveau.  Mais aujourd'hui, se présente l'occasion de mettre l'accent sur les moyens de concrétiser les droits à la santé et par la santé et cela commence par le leadership.

«Un leadership engagé pour l'action collective au sein des communautés de la santé et des droits de l'homme s'impose de toute urgence pour préserver le plein exercice des droits de l'homme des femmes, des enfants et des adolescents,» a ajouté M. Khosla. «Nous avons tous droit à bénéficier de services de santé de qualité dans la dignité et le respect.»

Pour en savoir plus sur la manière dont les droits à la santé et par la santé peuvent transformer nos vies, voir notre blog Medium.

15 juin 2017