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Appel à la " diversité de l’humanité " de l’expert sur l’orientation sexuelle, l’identité de genre et les droits de l’homme

09 Juin 2017

" L’orientation sexuelle et l’identité de genre sont inhérentes à chacun de nous, " a déclaré M. Vitit Muntarbhorn aux membres du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. " L’orientation sexuelle est ce que chacun ressent vis-à-vis des autres. L’image que vous avez de vous-même, qui peut être différente du genre qui vous a été attribué à votre naissance, est votre identité de genre. "

M. Muntarbhorn, qui est expert indépendant sur la protection contre la violence et la discrimination fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre (OSIG) a fait sa déclaration lors d’une présentation au Conseil des droits de l’homme à Genève. Il s’agit du premier rapport présenté au Conseil depuis la création de ce poste par le Conseil en 2016.

Pour lutter contre la violence et la discrimination fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, M. Muntarbhorn a déclaré " qu’il est essentiel de valoriser et de renforcer le respect mutuel, la tolérance et la compréhension, la conformité aux droits de l’homme et un sentiment d’humanité inhérent à la diversité. "  Le thème du rapport, " Diversité de l’humanité, humanité dans la diversité ", est ancré dans cette conviction, a affirmé M. Muntarbhorn.  

Le rapport énumère six domaines " sous-jacents " qui, s’ils sont pris en compte, peuvent contribuer à assurer un environnement plus sûr pour les communautés LGBT. Ils comprennent: la dépénalisation des relations homosexuelles entre personnes consentantes, les mesures de lutte efficaces contre les discriminations, la reconnaissance juridique de l’identité de genre, la déstigmatisation associée à la dépathologisation, l’inclusion socioculturelle et la promotion de l’éducation et de l’empathie.

" Même si les droits de l’homme sont inhérents à chacun et favorisent la protection de toutes les personnes sans exception, malheureusement les personnes qui ont une orientation sexuelle réelle ou apparente et/ou une identité de genre qui s’écartent de certaines normes sociétales sont parfois victimes de violences et de discriminations...[parmi lesquelles] des meurtres, des viols, des mutilations, des détentions arbitraires, des violences psychologiques et des brimades dès le plus jeune âge. "

Parmi les tâches que M. Muntarbhorn s’est fixées: sensibiliser au problème, engager le dialogue avec l’ensemble des parties concernées par la question et collaborer avec les Etats afin d’adopter des mesures qui s’attaquent efficacement à la violence et à la discrimination fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

" Des nuances de non "

La création de ce mandat n’a pas été exempte de controverse. Au Conseil, le vote a été serré (23 pour, 18 contre, 6 abstentions) et lors de la discussion qui a suivi la présentation du rapport, un groupe d’États a formulé une objection à la position en se fondant sur des motifs culturels, religieux et autres.

M. Muntarbhorn a déclaré que les votes négatifs et les objections continuelles au mandat ne l’inquiétaient pas. Plusieurs " nuances de non " s’expriment, a-t-il précisé, et les pays ont diverses raisons de voter qui peuvent n’avoir rien à voir avec la position elle-même.

Par exemple, les représentants des États qui ont voté contre la position appartiennent à l’exécutif du gouvernement, alors que les membres appartenant au pouvoir judiciaire de ces mêmes États ont pu adopter des règles favorables aux communautés touchées, a-t-il ajouté.

" Nous devons construire des ponts avec différents piliers de la communauté et de l’État, " a-t-il déclaré. " Et c’est ce sur quoi j’ai insisté. Je respecte le vote des [États]. Mais je suis ici pour insister sur la nécessité d’agir contre la violence et la discrimination en s’appuyant sur le droit international. C’est ce que nous faisons. "

9 juin 2017