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À qui appartient la terre au Burundi ?

18 Septembre 2015

Le Burundi, qui traverse une crise politique, est instable. Le pays, sorti d’un conflit ethnique il y a 10 ans à peine, reste marqué par les convulsions passées.

La paix au Burundi, après des décennies de guerre civile, c’est aussi la naissance d’un dilemme : comment régler le problème de la propriété foncière ? Nombre de Burundais qui avaient fui le pays entre 1962 et 1993 ont trouvé, à leur retour, leurs terres occupées.  Les anciens réfugiés revenus chez eux et voulant récupérer leurs terres confisquées ont du mal à s’intégrer. Ceux qui étaient devenus propriétaires des terres sont souvent dépossédés.

Zebedayo Hakizima est de retour. Il avait fui le pays à 16 ans avec sa famille, réfugiée en Tanzanie pendant 40 ans et il est revenu au Burundi il y a six ans. Il avait réussi à localiser la terre de ses ancêtres mais elle avait déjà été attribuée à de nouveaux propriétaires.

« Nous avons dû demander l’intervention des autorités, au niveau du district et jusqu’au chef du village, car c’est très compliqué, explique-t-il, on ne peut pas simplement revenir et récupérer sa terre, il y a des procédures à suivre. »

Le Bureau du HCDH au Burundi a rassemblé des informations sur la question pour aider les autorités du pays à intervenir en toute équité, selon Patrice Vahard, qui dirige le Bureau au Burundi.

« Le principe de l’équité doit être appliqué pour donner accès à la terre à égalité aux hommes et aux femmes, explique-t-il, car en fait, il s’agit ici d’une question de survie. »

La terre est un sujet sensible dans ce pays d’Afrique centrale. Au Burundi, plus de 90 pour cent des terres sont cultivées et l’agriculture de subsistance constitue la principale source de revenus.

La propriété de la terre fait l’objet de controverses, à l’origine de 90 pour cent des litiges devant les tribunaux. Le Burundi, dont la taille correspond à peu près à celle de l’état américain du Massachusetts, compte déjà 10 millions d’habitants. Pour Jean-Richard Bigimana, collaborateur du HCDH, la répartition des terres est la clé pour résoudre les conflits en gestation.

« La cohésion sociale peut être perturbée par l’arrivée en masse des rapatriés, qui avaient des terres avant de fuir et dont les terres ont été occupées par d’autres personnes. Maintenant, il s’agit de partager et nous intervenons chaque fois qu’il y a des conflits. »

Pour plus d’informations sur le travail du Bureau du HCDH sur les droits de propriété foncière, vous pouvez visionner “Burundi: Access to Land.”

18 septembre 2015

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