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Autonomisation des peuples autochtones au Népal

07 août 2015

« Cette bourse m’a permis de me familiariser avec des problèmes graves qui se posent à travers le monde dans le domaine des droits de l’homme et d’acquérir de solides connaissances de base sur les traités et les mécanismes internationaux de défense des droits de l’homme », explique Subha Ghale, lauréate en 2015 de la bourse de perfectionnement du HCDH pour les représentants autochtones. Mme Ghale, qui fait partie de l’ethnie autochtone des Gurungs, vit à Katmandou.

Depuis 2011, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme offre à un candidat doté d’une solide expérience la possibilité de recevoir une formation intensive au titre de la bourse de perfectionnement des représentants autochtones et de contribuer par la suite à la promotion et à la protection des droits des peuples autochtones dans son pays, ainsi qu’aux niveaux régional et international.

Mme Ghale bénéficie d’une formation sur le dispositif de défense des droits de l’homme des Nations Unies et en particulier sur les mécanismes relatifs aux droits des peuples autochtones, en travaillant au sein de la Section des peuples autochtones et des minorités au siège du HCDH. Elle a d’ores et déjà attiré l’attention sur des problèmes graves, concernant des peuples autochtones, dans divers forums importants.

« J’ai eu l’occasion de rencontrer des responsables autochtones qui ont fait une contribution indispensable au mouvement autochtone », indique-t-elle. « Les échanges que j’ai eus avec eux m’ont convaincue encore davantage que la solution de bon nombre de problèmes mondiaux, dont le dérèglement climatique, se trouve dans les savoirs et les modes de vie autochtones.

Avant de se rendre à Genève, Mme Ghale participait à une opération bénévole destinée à porter secours aux communautés touchées par le séisme qui a ravagé le Népal. Selon elle, les victimes de la catastrophe étaient en majorité issues d’ethnies autochtones, au premier chef desquelles celle des Tamangs. « Mais le gouvernement n’a pas reconnu publiquement cet état de fait et les conclusions qu’on pouvait en tirer », explique-t-elle. « En me rendant dans les zones sinistrées, j’ai rencontré bon nombre de rescapés issus de ces communautés ; leur vulnérabilité face à la catastrophe était en grande partie imputable à la pauvreté et à l’exclusion systématique dont ils avaient été victimes. »

Quand elle retournera au Népal, Subha Ghale tirera parti de l’expérience acquise à Genève dans le cadre de son travail de coordinatrice de projets pour la National Indigenous Women’s Federation (NIWF), un collectif qui regroupe 36 associations de femmes autochtones au Népal. La NIWF cherche à faire respecter les droits des femmes autochtones, y compris leurs droits coutumiers.

Depuis 2003, Mme Ghale est chargée de concevoir et de mettre en œuvre des programmes stratégiques d’autonomisation des femmes autochtones. Elle mène des programmes de formation et de mobilisation sur diverses questions, en rapport avec les institutions traditionnelles et les lois coutumières autochtones, ainsi qu’avec les droits fondamentaux des femmes autochtones. Son interaction avec des femmes autochtones lui a fait comprendre combien il était urgent de préserver les traditions et les cultures autochtones, inexorablement menacées de destruction.

« Paradoxalement, dans le monde entier, les peuples autochtones sont dépossédés de leurs terres et de leur mode de vie. Les industries extractives, souvent en collusion avec les gouvernements, ont violé leurs droits de manière flagrante, tout comme bon nombre de projets bâclés de construction d’infrastructures, de tourisme et de conservation » observe-t-elle. « Aujourd’hui plus que jamais, il faut des efforts concertés pour protéger et promouvoir les droits des peuples autochtones. J’ai bon espoir d’être, grâce aux connaissances et à l’expérience acquises au HCDH, mieux à même de faire campagne pour les droits des peuples autochtones dans mon pays et ailleurs »

La Journée internationale des peuples autochtones est observée chaque année le neuf août, afin de célébrer, de mieux faire connaître et de promouvoir les droits des peuples autochtones autour du monde. Le thème de cette année est « Programme pour l’après-2015 : Garantir santé et bien-être aux peuples autochtones ».

7 août 2015