Observation de la porte-parole du HCDH Ravina Shamdasani sur la condamnation de défenseurs des droits humains au Bélarus

Les peines de prison prononcées aujourd’hui au Bélarus contre quatre défenseurs des droits humains, dont le lauréat du prix Nobel de la paix Ales Bialiatski, pour trafic illicite et extrémisme, sont profondément troublantes et révélatrices de la répression actuelle dans le pays.

Ales Bialiatski, président du Centre des droits humains Viasna, a été condamné à 10 ans de prison. Trois autres membres de Viasna – Valiantsin Stefanovich, Uladzimir Labkovich et Dzmitry Salauyou – ont été condamnés respectivement à neuf, sept et huit ans de prison. M. Salauyou a été jugé par contumace.

Le manque d’indépendance du pouvoir judiciaire et d’autres violations des garanties d’un procès équitable ont entraîné des poursuites et des condamnations pénales contre des défenseurs des droits humains pour leur travail légitime en faveur des droits humains au Bélarus.

Le 17 février, dix membres du mouvement ouvrier Rabochy Rukh, dont six syndicalistes indépendants, ont été condamnés à des peines allant de 12 à 15 ans d’emprisonnement pour extrémisme et haute trahison. Le 8 février, le journaliste Andrzej Poczobut a pour sa part été condamné à huit ans de prison.

Nous restons profondément préoccupés par le fait qu’à ce jour, quelque 1 458 personnes seraient détenues au Bélarus pour des motifs politiques.

Alors que nous célébrons cette année le 75^e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk appelle à mettre un terme à la persécution des défenseurs des droits humains et des personnes exprimant des opinions dissidentes, et à mettre fin une fois pour toutes à la détention arbitraire.