Déclarations Procédures spéciales
Les personnes LGBT déplacées de force sont confrontées à des défis majeurs dans leur recherche d'un refuge
Journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie - 17 mai 2022
16 mai 2022
GENÈVE (16 mai 2022) - À l'occasion de la Journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie, un groupe d'experts des Nations Unies et des organismes régionaux des droits humains a exhorté les gouvernements à veiller à ce que les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et de genre divers (LGBT) qui fuient les persécutions soient protégées contre la violence et traitées avec dignité. Les experts ont publié la déclaration commune suivante :
« Parmi les 84 millions de personnes qui sont actuellement déplacées de force dans le monde, les personnes LGBT sont parmi les plus vulnérables et les plus marginalisées. Fuyant les persécutions et l'exclusion socio-économique, elles résident souvent dans des pays qui n'offrent pas de solides protections en matière de droits humains ou qui pratiquent activement une discrimination fondée sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre.
Les vulnérabilités structurelles auxquelles sont confrontées les personnes LGBT sont intensifiées par leur statut de migrants, demandeurs d'asile, réfugiés ou de personnes déplacées à l'intérieur de leur pays.
La persécution de la part d'acteurs étatiques et non étatiques, ainsi que l'exclusion socio-économique alimentée par la stigmatisation, la discrimination, les conflits armés, les catastrophes naturelles et le changement climatique contraignent de nombreuses personnes d'orientation sexuelle et d'identité de genre diverses à fuir leur foyer à la recherche d'un environnement sûr où elles peuvent vivre authentiquement et exercer pleinement leurs droits.
Plus des deux tiers des personnes déplacées de force dans le monde n'ont pas franchi de frontière nationale dans leur quête de sécurité. Les personnes LGBT déplacées à l'intérieur de leur pays dans des États qui criminalisent les relations homosexuelles consensuelles et/ou les identités de genre diverses sont rarement reconnues et prises en compte de manière systématique par les institutions qui soutiennent les personnes déplacées à l'intérieur de leur pays, le plus souvent dans des zones fragiles ou touchées par des conflits.
De nombreuses personnes LGBT en déplacement forcé qui traversent une frontière internationale arrivent dans des pays où elles sont confrontées à des risques de violence similaires ou plus élevés, ainsi qu'à la xénophobie, au racisme, à la misogynie, à l'âgisme, à la marginalisation socio-économique et à l'isolement des réseaux de soutien traditionnels. À toutes les étapes de leur voyage, elles peuvent être particulièrement exposées à la violence, aux abus et à l'exploitation de la part de nombreux acteurs, y compris, mais sans s'y limiter, des autorités chargées de l'immigration et de la sécurité, des trafiquants et des passeurs
« Le nombre de personnes déplacées de force continuant à augmenter, les États, les entreprises et les organisations humanitaires et de la société civile doivent investir dans l'élaboration de politiques et de programmes fondés sur les droits humains qui tiennent pleinement compte des dimensions intersectionnelles du déplacement forcé et de l'orientation sexuelle et l'identité de genre, en favorisant une collaboration et une coordination plus fortes entre tous les acteurs responsables de la protection des personnes LGBT déplacées.
Enfin, l'étape fondamentale pour faire face au nombre croissant de personnes LGBT déplacées de force dans le monde est de s'attaquer aux causes profondes des déplacements forcés et de veiller à ce que les personnes LGBT puissent vivre à l'abri de la violence et de la discrimination dans leurs communautés, en mettant en œuvre des lois et des politiques publiques qui peuvent transformer le cercle vicieux d'abus qui les oblige à chercher protection ailleurs en premier lieu. »
Voir la déclaration complète ici.
FIN
(*) Les Experts : Victor Madrigal-Borloz, Expert indépendant chargé de la question de la protection contre la violence et la discrimination liées à l’orientation sexuelle et l’identité de genre; Felipe González Morales, Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants; Cecilia Jimenez-Damary, Rapporteuse spéciale sur les droits humains des personnes déplacées dans leur propre pays; Balakrishnan Rajagopal, Rapporteur spécial sur le droit à un logement convenable; Clément N. Voule, Rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d'association; Morris Tidball-Binz, Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires; Olivier De Schutter, Rapporteur spécial sur l'extrême pauvreté; Javaid Rehman, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran; Claudia Mahler, Experte indépendante chargée de promouvoir l’exercice par les personnes âgées de tous les droits de l’homme; David R. Boyd, Rapporteur spécial sur les droits de l'homme et l'environnement; Tomoya Obokata, Rapporteur spécial sur les formes contemporaines d’esclavage, y compris leurs causes et leurs conséquences; Michael Fakhri, Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation; Fionnuala Ní Aoláin, Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste; E. Tendayi Achiume, Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines de racisme; Sorcha MacLeod (Présidente-Rapporteuse), Jelena Aparac, Ravindran Daniel, Chris Kwaja, Groupe de travail sur l’utilisation de mercenaires; Pedro Arrojo Agudo, Rapporteur spécial sur les droits de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement; Ian Fry, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme dans le contexte des changements climatiques; Elżbieta Karska (Présidente-Rapporteuse), Fernanda Hopenhaym (Vice-présidente), Anita Ramasastry, Pichamon Yeophantong, Groupe de travail sur la question des droits de l’homme et des sociétés transnationales et autres entreprises; Miriam Estrada-Castillo (présidente-rapporteuse), Mumba Malila (vice-présidente), Elina Steinerte, Priya Gopalan, Matthew Gillett, Groupe de travail sur la détention arbitraire; Alexandra Xanthaki, Rapporteuse spéciale des Nations Unies dans le domaine des droits culturels; Siobhán Mullally, Rapporteuse spéciale sur la traite des êtres humains, en particulier les femmes et les enfants; Francesca Albanese, Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967; Fernand de Varennes, Rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités; Melissa Upreti (Présidente), Dorothy Estrada Tanck (Vice-présidente), Elizabeth Broderick, Ivana Radačić, Meskerem Geset Techane, Groupe de travail sur la discrimination à l'égard des femmes et des filles; Reem Alsalem, Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences; Tlaleng Mofokeng, Rapporteuse spéciale sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible; Gerard Quinn, Rapporteur spécial sur les droits des personnes handicapées; Livingstone Sewanyana, Expert indépendant sur la promotion d'un ordre international démocratique et équitable; Vitit Muntarbhorn, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Cambodge.
Commission interaméricaine des droits de l'homme(CIDH)
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