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Déclarations Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Déclaration de Mme Navi Pillay, Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme - Réunion avec la société civile, Tunis, 13 juillet 2011

13 Juillet 2011

Mesdames et Messieurs,
Chers Collègues,

Je suis très heureuse d'être parmi vous aujourd'hui et d'inaugurer l’ouverture du bureau du HCDH en Tunisie. Mon Bureau envisage de travailler en étroite collaboration avec tous les acteurs du gouvernement et la société civile afin de les aider à sauvegarder et renforcer les acquis en matière de droits de l’Homme de tous les Tunisiens.

Laissez-moi vous rappeler que les violations des droits de l’homme ont été au cœur des problèmes de la Tunisie, et doivent être au premier rang des solutions à ces problèmes.

La société civile a joué un rôle crucial dans l'histoire tunisienne et continuera à être un vecteur clé du changement. C’est en Tunisie qu’a été crée la première ligue des droits de l’homme en Afrique et dans le monde arabe. La société civile tunisienne a été au cœur de la résistance contre le colonialisme, l'oppression, l'inégalité et l'injustice. Elle a été un acteur majeur dans la réalisation des bases de la transition que le pays connaît actuellement, et elle dirige le processus de réforme politique et institutionnelle. En effet, une société civile forte et libre est essentielle pour la protection des droits de l’homme.

Je suis consciente, cependant, de la multiplicité des défis que la société civile tunisienne à en faire face au cours des dernières décennies. Les défenseurs des droits de l’homme ont été emprisonnés, certains ont été confrontés à la torture et autres traitements cruels. Les ONGs sont également vues refuser l'inscription, la liberté d'expression, le droit d'association et de réunion est conçu comme une pratique gouvernementale. La société civile tunisienne doit être renforcée. Mon bureau est prêt à vous assister dans l’accomplissement vos réformes vitales.

Je saisis cette occasion pour souligner les nombreuses initiatives entreprises par la société civile depuis Février. En mai dernier, pour la première fois, la société civile a été capable de célébrer ouvertement la Journée mondiale de la liberté de la presse. Séminaires et ateliers ne sont que le début d'un mouvement qui sera sans aucun doute devenir plus fort. J’ai également noté que le gouvernement intérimaire a répondu positivement aux demandes d'enregistrement des associations et des publications, qui était auparavant interdit. Toutes ces mesures représentent un premier pas dans la bonne direction.

Le Gouvernement de transition de la Tunisie a également adressé une invitation permanente à toutes les procédures spéciales du Conseil des droits humains. Le Rapporteur spécial sur la torture et le Rapporteur spécial sur les droits de l’homme et lutte contre le terrorisme ont déjà effectué des missions au cours du mois de  mai. Les visites de rapporteurs spéciaux présentent d'excellentes opportunités pour la société civile à s'engager avec des experts dans le domaine des droits de l’homme et d'échanger des informations et apporter à leur attention leurs différentes préoccupations.  J'encourage la société civile à continuer à faire bon usage du système international de protection des droits de l’homme.

La coopération de mon bureau avec la société civile est cruciale, car elle renforce la mise en œuvre du mandat du HCDH. Mon bureau est là pour être à l’écoute des besoins de la société civile et apprendre de son expérience et son expertise autant qu'il est là pour vous soutenir. Par ailleurs, nous allons faciliter l'engagement des tunisiens de la société civile aux mécanismes, nombreux et spécialisés, des droits
de l’homme, procédures et traités, qui sont conçus pour compléter vos objectifs dans le domaine des droits de l’homme. 
Soyez assurés que nous ne ménagerons aucun effort pour vous aider au mieux de nos capacités.

En tant que Haut Commissaire pour les Droits de l'Homme, j’organise des réunions périodiques avec la société civile, tant à Genève qu’au cours de mes visites. Nos représentants en Tunisie visent à faciliter les consultations de la société civile tunisienne, afin de s'assurer que les mécanismes des droits de l’homme à Genève et la communauté internationale ici répondent adéquatement aux priorités des droits de l’homme tels que énoncés par la société civile tunisienne.

Les membres de ma délégation et moi sommes prêt à répondre à vos questions. Je tiens particulièrement à vous inviter à partager vos réflexions sur les questions des droits de l’homme qui sont importants pour vous et que vous vous pensez méritent une attention de la part mon Bureau en Tunisie.

Je vous remercie.

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