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Déclarations Procédures spéciales

Un accord ambitieux sur le changement climatique doit protéger les droits de l’homme de tous », préviennent des experts des Nations Unies

Déclaration Conjointe

07 décembre 2009

Déclaration Conjointe des Titulaires des Mandats des Procédures Spéciales du Conseil des Droits de l’Homme sur la Conférence des Nations Unies
sur le Changement Climatique
(Copenhague, 7-18 décembre 2009)
 
GENEVE (7 décembre) - À la veille de l’ouverture de la Conférence de Copenhague sur le Changement Climatique, un groupe d’experts des Nations Unies* a déclaré qu’« il s’agissait d’une question relative aux droits de l’homme. » Bien qu’il existe un consensus croissant sur l’impact défavorable que le réchauffement climatique est susceptible d’avoir sur l’environnement et la croissance économique, les menaces graves qu’il fait peser sur la pleine jouissance d’un large éventail de droits de l’homme ont encore besoin d’être correctement comprises et abordées.
 
Selon les experts, « un faible aboutissement des prochaines négociations sur le changement climatique menace de porter atteinte aux droits de l’homme. » La hausse du niveau de la mer, l’augmentation de la température, et de phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les tempêtes, sécheresses et cyclones ont, et continueront d’avoir, une série d’implications directes et indirectes dans la jouissance des droits de l’homme.
 
Les experts mettent en garde que « les mesures d’adaptation ou d’atténuation, telles que la promotion de sources d’énergie alternatives, la conservation des forêts ou les projets de plantation d’arbres et les programmes de réinstallation doivent être élaborées en conformité avec les normes relatives aux droits de l’homme. » « Les personnes et les communautés touchées doivent participer, sans discrimination, dans la conception et la mise en œuvre de ces projets. » Des stratégies inadéquates d’atténuation et d’adaptation peuvent conduire à des violations des droits de l’homme lorsque, par exemple, les efforts dans la plantation d’arbres ne parviennent pas à assurer une participation adéquate des communautés locales ou si un procès équitable n’est pas respecté pour tout déplacement jugé nécessaire.
 
Les effets néfastes du changement climatique sont ressentis avec plus d’intensité dans les pays les plus pauvres du monde. Les pauvres ou les personnes et communautés marginalisées vivant, le plus souvent, dans des zones sujettes aux catastrophes et dont leur subsistance dépend des ressources naturelles, font face à une menace des plus importantes. Ils sont moins en mesure de se préparer ou s’adapter au changement climatique et à ses effets sur l’accessibilité et la disponibilité de la nourriture, de l’eau potable, de l’assainissement, d’un logement convenable ou des soins. Un nombre croissant de personnes seront confrontées au déplacement, à la perte de leur maison et de leurs moyens de subsistance, ce qui pourrait également se traduire par un accroissement de troubles sociaux.
 
Les experts affirment qu’« en se concentrant sur les droits de ceux qui sont déjà vulnérables et marginalisés en raison de la pauvreté et de la discrimination, une approche du changement climatique basée sur les droits de l’homme peut être un outil utile pour compléter les efforts internationaux visant à lutter contre les effets néfastes du réchauffement de la planète. » Conformément à la législation internationale sur les droits de l’homme, les Etats ont l’obligation de prendre des mesures individuelles et collectives pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et leurs effets nocifs, ainsi que d’aider ceux qui sont les plus vulnérables dans la préparation et l’adaptation à son inévitable impact.
 
Les experts des droits de l’homme des Nations Unies ont déclaré qu’« en raison du rôle productif et reproductif qu’elles jouent dans de nombreuses sociétés, les femmes sont susceptibles d’être plus gravement touchées que les hommes par le changement climatique. Elles sont surreprésentées dans le secteur agricole et forestier et portent souvent la responsabilité de la collecte de nourriture, d’eau et de combustible, ce qui nécessite davantage d’efforts et de temps pendant les inondations, les sécheresses et les tempêtes. »
 
Les peuples autochtones sont un autre exemple de la particulière vulnérabilité aux effets néfastes du changement climatique, car ils habitent souvent dans des écosystèmes fragiles et ont des modes de vie traditionnels étroitement liées à la terre et aux ressources naturelles. Le changement climatique a déjà eu des effets directs et importants, en particulier sur les peuples autochtones.
 
Les experts pressent les participants à la Conférence de Copenhague sur le Changement Climatique « à intensifier leurs efforts pour parvenir à un nouvel accord empêchant tout futur changement climatique, protéger les personnes touchées par son impact négatif et conduire à la formulation de mesures d’atténuation globales et nationales et des réponses d’adaptation basées sur les normes des droits de l’homme reconnues à l’échelle internationale.
 
(*) Les experts des droits de l’homme ci-dessous se joignent à cette déclaration :
La Rapporteuse spéciale sur le logement convenable en tant qu’élément du droit à un niveau de vie suffisant ainsi que sur le droit à la non-discrimination à cet égard, Mme. Raquel Rolnik
La Présidente en fonctions du Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine, Mme. Mirjana Najcevska
La Rapporteuse spéciale de la Commission des Droits de l’homme sur la vente d’enfants, la prostitution d’enfants et la pornographie impliquant des enfants, Mme. Najat M’jid Maala
L’Experte indépendante dans le domaine des droits culturels, Mme. Farida Shaheed
Le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans la République populaire démocratique de Corée, M. Vitit Muntarbhorn
Le Rapporteur spécial sur le droit à l’éducation, M. Vernor Muñoz Villalobos
L’Experte indépendante sur la question des droits de l’homme et de l’extrême pauvreté, Mme. Maria Magdalena Sepúlveda Carmona
Le Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, M. Olivier de Schutter
L’Expert indépendant nommé par le Secrétaire général sur la situation des droits de l’homme en Haïti, M. Michel Forst
Le Rapporteur spécial sur le droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé et mental susceptible d’être atteint, M. Anand Grover
Le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales des populations autochtones, M. James Anaya
Le Représentant du Secrétaire général sur les personnes déplacées dans leur propre pays, M. Walter Kälin
Le Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants, M. Jorge A. Bustamante
L’Experte indépendante sur les questions relatives aux minorités, Mme. Gay McDougall
La Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines d’esclavage, Mme. Gulnara Shahinian
L’Expert indépendant sur les droits de l’homme et la solidarité internationale, M. Rudi Muhammad Rizki
Le Rapporteur spécial sur les effets néfastes des mouvements et les déversements de produits toxiques et dangereux et les déchets sur la jouissance des droits de l’homme, M. Okechukwu Ibeanu
La Rapporteuse spéciale sur la traite des personnes, en particulier les femmes et les enfants, Mme. Joy Ngozi Ezeilo
L’Experte indépendante chargé d’examiner la question des obligations en rapport avec les droits de l’homme qui concerne l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, Mme. Catarina de Albuquerque
La Rapporteuse spéciale chargé de la question de la violence contre les femmes, Mme. Rashida Manjoo

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