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Déclarations

La Haute Commissaire aux droits de l'homme déclare que le retrait des enquêteurs de la République démocratique du Congo constitue un grave revers dans la lutte conte l'impunité

17 Avril 1998



HR/98/27
17 avril 1998


Cette évolution souligne la nécessité de créer la cour criminelle internationale

La déclaration suivante a été faite aujourd'hui par la Haute Commissaire aux droits de l'homme, Mme Mary Robinson :

La décision prise aujourd'hui par le Secrétaire général des NationsUnies, M. KofiAnnan, de retirer son Équipe d'enquête de la République démocratique du Congo est la conséquence inévitable d’une série d'obstacles qui l'ont empêchée de s'acquitter de son mandat.

Je vois cette évolution dans le contexte global de l'engagement de la communauté internationale de lutter contre l'impunité qui est l'une des causes principales de la persistance de la violence dans la région des Grands lacs et ailleurs dans le monde.

Le retrait de l'Équipe constitue un grave revers dans cette lutte contre l'impunité et souligne la nécessité de créer une Cour criminelle internationale disposant de l'appui et des ressources politique nécessaires pour traduire en justice les auteurs des violations les plus graves des droits de l'homme et du droit humanitaire international.

Les NationsUnies, d'abord par le biais de la Mission conjointe de la Commission des droits de l'homme, puis par l'Équipe d'enquête du Secrétaire général, se sont attachées, au cours de l'année écoulée, à établir les faits et les responsabilités collectives et individuelles, en particulier en ce qui concerne les allégations de massacres à grande échelle et de déplacements forcés qui ont conduit à la mort plusieurs milliers de personnes dans la République démocratique du Congo.

La population de la République démocratique du Congo et de la région dans son ensemble ont le droit d'être désormais protégée de la violence et des abus qu'ils ont subis au cours des dernières décennies.

Une mesure essentielle pour introduire des changements dans ce domaine consiste à mettre fin au cycle de l'impunité qui n'a fait qu'encourager la violence interethnique et autre.

L'effort mené par les NationsUnies pour mettre fin à l'impunité et établir les responsabilités exige la pleine coopération des autorités de Kinshasa et des provinces de la République démocratique du Congo où l'Équipe a souhaité mener des enquêtes. Malheureusement, cette coopération n'a pas été entière et a déçu les espoirs de la communauté internationale d'une amélioration véritable et durable dans le respect des droits de l'homme dans la République démocratique du Congo.

Je souhaite remercier les nombreuses personnes dans la République démocratique du Congo et les pays voisins qui ont appuyé le processus. Les NationsUnies souhaitent obtenir des assurances que ces personnes ne souffriront pas de conséquences de l'assistance qu'ils ont fournie aux membres de l'Équipe et surveilleront attentivement leur situation.

Plus tôt cette semaine, j'ai rencontré M.Mwenze Kongolo, Ministre de la justice de la République démocratique du Congo. Bien que nous n'étions pas du même avis sur la situation de l'Équipe d'enquête, je me suis félicitée de ses commentaires positifs sur le travail du Bureau du Haut Commissariat à Kinshasa.

Le Haut Commissariat reste déterminé à poursuivre sa coopération avec le Gouvernement et la population de la République démocratique du Congo en vue de l'amélioration de la situation des droits de l'homme dans le pays en encourageant le développement de la société civile et en ouvrant les voies du dialogue avec le Gouvernement sur l'ensemble des questions relatives aux droits de l'homme, en particulier les graves problèmes liés à la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels.

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