La Haut-Commissaire aux droits de l'homme salue l'évolution récente de la situation dans le Sud-Est de la Serbie

30 mai 2001




Elle exprime sa préoccupation devant la situation
dans l'ancienne République yougoslave de Macédoine



La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Mme Mary Robinson, a fait aujourd'hui la déclaration suivante :


«Je me félicite des informations en provenance du Sud-Est de la Serbie selon lesquelles un règlement a été trouvé dans le conflit qui opposait les forces yougoslaves et les éléments armés albanais dans la région de Vallée de Presevo. Bien que la situation reste fragile, les accords de la semaine dernière prévoient d'importantes mesures initiales concernant plusieurs questions essentielles, notamment la démilitarisation et le désarmement, l'établissement d'une police multi_ethnique et l'indemnisation des propriétaires de propriétés endommagées.

Je souhaite réitérer ma position s'agissant de tout accord de ce type : il est essentiel que l'amnistie ne s'étende pas au génocide, aux crimes contre l'humanité et aux crimes de guerre. De telles conditions sont importantes pour assurer le retour d'environ 25 000 Albanais de la région qui ont été déplacés et pour un règlement pacifique des tensions et des conflits qui ont déstabilisé la région pendant plusieurs mois. Il faut espérer que les dirigeants locaux modérés seront maintenant en position d'aider à pleinement intégrer la population albanaise de la région dans le tissu politique, économique et social de la Serbie. J'estime que la renonciation à la violence de part et d'autre est une première étape essentielle dans ce processus.

Toutes les parties doivent être saluées pour les énormes efforts fournis et l'habileté politique et le courage personnel dont elles ont fait preuve pour parvenir à ce stade. Il est maintenant impératif que les réformes politiques, économiques et sociales promises par les autorités yougoslaves - notamment la pleine réalisation de droits de l'homme - mènent à des améliorations tangibles pour la population locale. Cela peut être un long processus et exigera l'appui constant de toutes les parties concernées, notamment la communauté internationale.

Bien que je sois encouragé par les bonnes nouvelles du Sud-Est de la Serbie, je reste très préoccupée par la poursuite des hostilités armées dans l'ancienne République yougoslave de Macédoine, où un certain nombre de victimes civiles et militaires ont été enregistrées ces derniers jours. J'aimerais rappeler à toutes les parties au conflit l'importance d'un dialogue politique intensif qui, comme dans le cas de la Vallée de Presevo, peut donner des résultats positifs et concrets.

J'appelle à la cessation immédiate de la violence et au renouvellement du dialogue en Macédoine, afin de trouver les moyens de traiter les causes profondes du conflit et empêcher une nouvelle escalade. J'estime qu'il ne faut épargner aucun effort dans cette tâche, qui sera particulièrement critique dans les prochains jours.»




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