Skip to main content

Déclarations

DANS UN MESSAGE, LE SECRETAIRE GENERAL AFFIRME QUE LE SACRIFICE DU PERSONNEL DE L’ONU N’AURA PAS ETE EN VAIN ET QU’UN IRAQ LIBRE ET PACIFIQUE VERRA LE JOUR

28 août 2003



28 août 2003


On trouvera ci-après le texte du message du Secrétaire général, Kofi Annan, à l’occasion du service à la mémoire des victimes du plastiquage de la mission de l’Organisation des Nations Unies en Iraq, prononcé par Terje Roed-Larsen, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, à Oslo, le 28 août:

Permettez-moi de remercier la Norvège d’avoir organisé cette cérémonie. Il est tout à fait indiqué qu’elle ait lieu chez vous, car la Norvège est le plus ardent défenseur des principes qui sous-tendent le rétablissement de la paix et l’action humanitaire, et qui constituent le fondement même de la mission de Bagdad.

Le 19 août 2003 restera dans la mémoire de bon nombre d’entre nous comme le jour le plus sombre de notre vie à l’ONU. Les explosions de l’attentat commis contre la mission de l’ONU à Bagdad résonneront en nous toute notre vie. Nous avons vu les images de nos collègues transportés sur des brancards pour sortir du quartier général de l’ONU en ruines. Mais, dans notre esprit, nous les revoyons tels que nous les avons connus : des hommes et des femmes dynamiques, pleins d’espoir et de rires, de compassion; et surtout, déterminés à aider le peuple iraquien à reconstruire leur pays et leur État.

Nous voilà tout désorientés et figés de douleur. Nous, qui ne travaillons que pour remédier aux tragédies des autres, sommes frappés à notre tour. Nous avons du mal à y croire: ces collègues n’étaient pas seulement au sommet de leur carrière mais aussi dans la fleur de l’âge. Certains d’entre eux laissent derrière eux des jeunes familles. Tous laissent derrière eux un vide immense. Quiconque veut voir ce qu’est la «famille» des Nations Unies dans ce qu’elle a de meilleur, de plus brillant, de plus résolu, de plus courageux, n’a qu’à regarder les hommes et les femmes qui ont péri à l’hôtel Canal.

Employé de bureau, juriste, chauffeur ou représentant spécial, iraquien ou international, chacun de ces hommes et de ces femmes ont apporté une contribution exceptionnelle et inestimable à notre action. Chacun d’eux avait à cœur les droits de l’homme, la souveraineté et le bien-être du peuple iraquien. Et beaucoup avaient aussi travaillé au service d’autres peuples.

Chacun d’eux a bravé des conditions de vie difficiles, fait taire la nostalgie du pays et l’envie d’une vie tranquille et surmonté ses peurs, afin d’aider d’autres à traverser une période de terribles souffrances. Chacun d’eux a montré au monde le visage d’une fonction publique internationale dévouée et fidèle à ses principes. Chacun d’eux nous a donné quelque chose dont nous pouvons être fiers.

Ces qualités étaient incarnées dans leur chef, mon grand ami Sergio Vieira de Mello. Sa mort est une perte incommensurable. Les peuples du Mozambique, du Liban, du Cambodge, de Bosnie-Herzégovine, du Congo, du Kosovo –d’un grand nombre de pays de pratiquement tous les continents– et plus que les autres peut-être, le peuple du Timor-Leste, se souviendront de Sergio comme de celui qui est venu les aider quand ils en avaient le plus besoin, soulager des souffrances et défendre les droits de l’homme. Je suis persuadé que le peuple iraquien, lui aussi, pensera à lui avec gratitude.


Nous trouverons un moyen de continuer l’œuvre de Sergio et de ses collègues. Je reste convaincu qu’un jour le mémorial digne d’eux prendra forme: un Iraq libre, vivant dans la paix et la stabilité – la cause pour laquelle ils ont donné leur vie.

*   ***   *

VOIR CETTE PAGE EN :