Skip to main content

Déclarations Haut-Commissariat aux droits de l’homme

LES ETATS ET LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE ONT UN DEVOIR DE LUTTER CONTRE LA PAUVRETE

08 Décembre 2006



Le message qui suit est de la Haute-Commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, Louise Arbour, à l’occasion de la Journée pour les droits de l’homme :


La prise de conscience qu’une forteresse de pauvreté entoure des millions d’hommes, de femmes et d’enfants à travers le monde et que cet état de privation et de misère met en péril notre avenir commun n’a jamais été aussi forte. Cependant, malgré une connaissance de plus en plus avertie de ce qui fait la complexité de la pauvreté, allant de l’exclusion et la discrimination à un système faussé d’échanges commerciaux internationaux, les différentes approches à la réduction de la pauvreté restent souvent encore teintées d’appels à la charité ou à l’altruisme.

En cette Journée pour les droits de l’homme, nous réaffirmons que le droit de vivre hors du besoin est un dû et non simplement une question de compassion. La lutte contre la pauvreté est un devoir qui lie ceux qui gouvernent aussi bien que leur devoir de s’assurer que toutes les personnes soient capables de s’exprimer librement, de choisir leurs dirigeants et de pratiquer un culte comme le dictent leurs consciences.

Tous les pays, indépendamment de leurs richesses, peuvent prendre des mesures immédiates pour combattre la pauvreté avec une approche intégrée des droits de l’homme. Par exemple, l’élimination de l’exclusion, améliorera largement l’accès au marché du travail et donnera aux femmes et aux minorités accès aux services essentiels. Une meilleure répartition des ressources communautaires et la bonne gouvernance, exemplifiée par la lutte contre la corruption et l’état de droit, sont à la portée des tous les Etats.

Bien qu’il incombe primordialement aux Etats d’assurer leur propre développement, la communauté internationale doit aussi garder l’engagement qu’elle a pris de soutenir les efforts des pays en voie de développement. Bien des pays riches doivent toujours atteindre les objectifs en matière d’aide qu’ils ont acceptés, cependant ils continuent à dépenser dix fois plus en budgets militaires. Ils dépensent également quatre fois leurs budgets de l’aide au développement pour soutenir leur propre production agricole – un montant presque égal au produit national brut de certains pays africains. L’indifférence et l’étroit calcul des intérêts nationaux par certains pays riches entravent les droits humains et le développement tout autant que la discrimination au niveau local.

Au Sommet mondial de 2005, les dirigeants de la planète ont reconnu que le développement, la paix et la sécurité, ainsi que les droits de l’homme se renforcent mutuellement. Dans un monde où une personne sur sept vit toujours dans un état de famine chronique et où les inégalités entre pays, voire à l’intérieure des pays, sont grandissantes, notre capacité à atteindre les objectifs réaffirmés lors du Sommet pour « faire de la pauvreté une affaire du passé » sera toujours mise en doute si nous ne luttons pas contre la pauvreté dans un soucis de justice et de droits de l’homme.

Mots-clés

VOIR CETTE PAGE EN :