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Déclarations

ALLOCUTION DU PRÉSIDENT DE L'ECOSOC À LA CLÔTURE DU DÉBAT DE HAUT NIVEAU SUR LE RÔLE DE L'ONU DANS LE DÉVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE

19 Juillet 2001



ECOSOC
19 juillet 2001





La déclaration suivante a été faite aujourd'hui par le Président du Conseil économique et social, M. Martin Belinga-Eboutou à la clôture du débat de haut niveau sur le rôle du système des Nations Unies en ce qui concerne l'appui aux efforts des pays africains pour parvenir au développement durable:


«Les débats que nous avons consacrés, ces trois jours, au développement de l'Afrique et que nous clôturons aujourd'hui, resteront sans conteste le principal temps fort de la session annuelle 2001 du Conseil économique et social des Nations Unies.

Je me félicite tout d'abord de la participation à ces assises de personnalités de premier plan. Je me réjouis ainsi de l'intérêt accordé au sort de l'Afrique par le Secrétaire général de l'ONU, par les principaux dirigeants des institutions commerciales et financières internationales, les Ministres en charge des questions économiques et de coopération, des États membres, et les représentants des ONG, des secteurs publics et privés engagés dans le développement. En tant que Président de l'ECOSOC, je voudrais tout d'abord exprimer à tous ma gratitude et mes vifs remerciements.

Je me réjouis tout particulièrement de la qualité des interventions. Les échanges et la franchise des éclairages sur le décalage de l'environnement économique africain qui ont ponctué l'ensemble des débats constituent à la fois une somme de diagnostics lucides et de remèdes courageux. L'ensemble des analyses et recommandations va contribuer, j'en suis convaincu, à impulser l'action du système des Nations Unies en faveur du développement durable des pays africains.

Les débats ont montré que la situation économique du continent africain et plus largement des régions du monde en développement était étroitement liée à la conjoncture économique mondiale, en particulier dans les pays les plus riches.

C'est ainsi qu'il a été rappelé que le ralentissement de la croissance économique, redouté actuellement par les États les plus prospères du globe, aurait sans aucun doute un impact désastreux sur leurs politiques de coopération et d'aide en direction de l'Afrique.

Il est par conséquent plus que jamais impératif de préserver et de renforcer une dynamique de la coopération internationale afin de renouer d'une part avec la croissance, d'autre part avec le développement. Cette politique est la seule capable de répondre aux objectifs que les États membres de l'ONU se sont assignés dans la Déclaration du Millénaire pour un meilleur équilibre mondial.

Il est désormais avéré que le désordre économique auquel font face les pays en voie de développement, y compris les pays émergents, a des répercussions directes négatives sur bon nombre de pays industrialisés menacés de récession. Ces interactions dictent à la communauté internationale une conduite responsable fondée sur la solidarité et non sur le repli et l'insouciance.

Au terme de ce segment de haut niveau, l'ECOSOC est déterminé à redoubler d'efforts afin que soient maintenus les objectifs fixés par la Déclaration du Millénaire pour le monde et en particulier pour l'Afrique.

À cet égard, nous avons salué la nouvelle Initiative africaine en matière de développement durable adoptée lors du dernier Sommet de l'Organisation de l'unité africaine tenu à Lusaka. Cette Initiative, ainsi que l'a judicieusement relevé le Chef de la délégation Algérienne, se donne pour objectif de réunir des conditions, les ressources et les moyens de faire du continent un pôle de compétitivité et d'améliorer son rang dans une économie mondiale à haute technologie. Nous nous sommes félicités notamment des priorités que se sont fixées les dirigeants africains pour améliorer la bonne gouvernance, renforcer la démocratie, instituer des modes de gestion économique sains et transparents. Enfin, nous nous sommes félicités aussi de l'engagement pris à Lusaka par les Africains de mobiliser énergies et moyens pour lutter contre la pandémie du sida et l'ensemble des facteurs aggravants de la pauvreté parmi lesquels les conflits armés.

L'ensemble de ces programmes nécessite les appuis et aides de la communauté internationale. Leur mise en œuvre dicte également un comportement et une politique plus adaptés des institutions internationales. Elles doivent désormais tirer les leçons du passé, en instaurant une nouvelle forme de coopération et d'aide au développement qui intègre davantage les priorités fixées par les Africains eux-mêmes.

L'Afrique évolue et s'adapte progressivement et à son rythme à l'ère de la mondialisation. La volonté du continent d'instituer à terme une Union à l'instar des regroupements formés dans d'autres régions en est une preuve éclatante.

À l'issue de cette session ministérielle de l'ECOSOC, nous venons d'adopter une déclaration historique. Celle-ci définit les bases et les contours, pour les décennies à venir, de la relation de l'Afrique avec le système des Nations Unies et la communauté internationale. Dans cette déclaration nous faisons nôtres les priorités, les engagements et les attentes des leaders africains. Nous encourageons le système des Nations Unies et le reste de la communauté internationale à faire davantage pour le développement de l'Afrique.

Vous avez préconisé une approche concertée, cohérente et efficiente de la part des divers acteurs impliqués dans la lutte contre la pauvreté en Afrique. Vous avez également suggéré des réformes profondes tant au plan économique que socio-éducatif.

Ces réformes ne peuvent cependant aboutir à un réel succès si les marchés mondiaux demeurent fermés aux exportations africaines. L'idée émise par de nombreux orateurs d'axer le cycle de négociations commerciales multilatérales sur le développement me paraît être une proposition qui mérite réflexions voire, d'ores et déjà, des encouragements.

L'ECOSOC et l'ensemble des partenaires au développement fondent beaucoup d'espoir également sur la Conférence sur le financement du développement prévue au Mexique l'année prochaine.

Comme vous avez pu le constater, dans la Déclaration finale, nous avons préconisé une série de mesures porteuses d'espoirs. Leur application constituera un pas important en direction de l'insertion de l'Afrique sur l'échiquier international. Leur appréciation constitue surtout un test de crédibilité. C'est pourquoi l'ECOSOC ne ménagera pas sa peine pour mobiliser le système des Nations Unies, les États membres, autour de la réalisation de ces objectifs. C'est le sens du déplacement que dès demain, j'effectuerai à Gênes, dans le cadre du Sommet du G-8».




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