Skip to main content

Sommet sur les objectifs de développement durable : 18 et 19 septembre 2023, siège des Nations Unies, New York

Le HCDH et le Programme de développement durable à l’horizon 2030

SDG Summit logo

« Le Sommet sur les objectifs de développement durable [...], qui se situe à mi-parcours de la date phare de 2030, offre une occasion unique d’élaborer un projet mondial sur les moyens d’accélérer la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Dans cette optique, je vous invite tous à vous inspirer de la promesse, de l’élan et de l’énergie universels de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui fête cette année ses 75 ans. Nous devons redoubler d’efforts pour sauver le Programme 2030 et tous les droits humains, sans exception, constituent un moyen d’y parvenir. »

Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, à l’occasion de la cinquième réunion intersessions sur les droits de l’homme et le Programme 2030 du Conseil des droits de l’homme.

Le Sommet sur les objectifs de développement durable de 2023 marque la mi-parcours du Programme 2030. Il permet de faire le point sur la situation actuelle et de relancer l’engagement mondial pour accélérer la mise en œuvre du Programme 2030. Cette accélération doit être obtenue en identifiant les principaux facteurs qui permettent d’opérer une transformation profonde et en mobilisant et concrétisant des initiatives et des engagements à fort impact.

Lors du Sommet sur les objectifs de développement durable et de ses préparatifs, le HCDH présente les droits humains et les approches fondées sur ces derniers comme des éléments permettant de changer la donne et des outils de résolution de problèmes qui fournissent des instruments fondamentaux pour sauver le Programme 2030 et ses objectifs de développement durable (ODD), rétablir la confiance et concrétiser un nouveau contrat social.

Principaux messages du HCDH pour le Sommet sur les objectifs de développement durable :

Les principaux messages du HCDH pour le sommet sur les objectifs de développement durable de 2023 s’articulent autour des six domaines de plaidoyer prioritaires suivants :

  1. Bâtir une économie centrée sur les droits humains
  2. Placer les droits humains au cœur des systèmes de soins et d’assistance
  3. Créer une architecture financière internationale plus équitable
  4. Renforcer l’action environnementale, en particulier l’action climatique
  5. Ancrer l’application du principe visant à « ne laisser personne de côté » dans l’égalité et la non-discrimination
  6. Donner aux populations les moyens de contribuer activement au développement durable

Bâtir une économie centrée sur les droits humains
Qu’est-ce qu’une économie centrée sur les droits humains ? Une économie centrée sur les droits humains cherche à remédier aux causes profondes et aux obstacles structurels à l’égalité, à la justice et à la durabilité en intégrant les principes et les obligations en matière de droits humains, ainsi que les engagements pris au titre des objectifs de développement durable, dans les décisions économiques afin d’obtenir de meilleurs résultats pour les peuples et la planète. Dans le cadre d’une économie centrée sur les droits humains, les politiques économiques, les décisions d’investissement et les choix des consommateurs sont guidés par les droits humains, ce qui permet d’améliorer considérablement les résultats pour tout le monde. Une économie centrée sur les droits humains introduit des garde-fous dans les politiques fiscales et monétaires, y compris les décisions budgétaires, les politiques fiscales, le service de la dette et les efforts de lutte contre la corruption qui s’y rapportent. Elle préconise également des politiques industrielles et commerciales favorables aux droits humains, à la promotion de modèles de consommation et de production, à des décisions d’investissement et à des modèles opérationnels qui contribuent au développement durable, à un environnement propre, sain et durable, et à un niveau de vie suffisant pour tous. Elle exige la transparence et la responsabilité, et élargit l’espace de dialogue social, de contrôle et de participation, en particulier pour les individus, les groupes et les communautés concernés.

Placer les droits humains au cœur des systèmes de soins et d’assistance
Pourquoi les systèmes de soins et d’assistance sont-ils une question de droits humains ? Les soins non rémunérés ou sous-rémunérés et qui ne sont pas reconnus par la société renforcent l’exclusion et la discrimination auxquelles sont confrontées les femmes et les filles tout au long de leur vie. Cela a d’importants effets sur le revenu net des ménages dont les membres ont des besoins d’assistance, puisqu’ils doivent renoncer à exercer une activité économique pour fournir ces soins. Les lacunes des systèmes de soins et d’assistance ont affecté en particulier les personnes victimes de discrimination, notamment les migrants, les minorités raciales, ethniques et autres, les peuples autochtones, les personnes vivant dans les zones rurales et celles travaillant dans le secteur informel, entre autres. Nous devons revoir notre compréhension des systèmes d’aide et d’assistance, et reconnaître la valeur socioéconomique des activités de services à la personne et d’assistance. Les activités de services à la personne et d’assistance non rémunérées devraient être réduites de manière à favoriser l’autonomie des bénéficiaires de soins (par exemple, en leur fournissant une assistance, des transports accessibles, un logement adéquat ou des appareils d’assistance) tout en maintenant des structures d’assistance communautaires saines grâce à la coresponsabilité. Les rôles et responsabilités en matière d’assistance et de soins doivent être redistribués entre les hommes et les femmes, les familles, les communautés et les États, et être fondés sur les droits humains.

Créer une architecture financière internationale plus équitable
Pourquoi avons-nous besoin d’une nouvelle architecture financière internationale plus équitable ? Car c’est un outil essentiel pour corriger les inégalités au sein des pays et entre eux, ce qui nécessite de transformer les dispositifs de gouvernance à tous les niveaux, notamment en réformant la gouvernance économique mondiale, en trouvant des solutions durables aux problèmes de la dette et en réorganisant les finances publiques internationales. La promotion d’un multilatéralisme efficace par le biais d’une coopération internationale axée sur les personnes et d’un partenariat mondial visant à améliorer constamment le bien-être de tous les individus et de tous les peuples dans tous les pays, la prise en compte des points de vue des pays en développement et le renforcement de l’espace politique et de la représentation de ces derniers, ainsi que l’allocation de ressources suffisantes (y compris l’allègement de la dette) pour le développement durable et l’action climatique sont autant d’éléments essentiels pour arriver à une solution et font partie intégrante de la mise en œuvre du droit au développement. Le droit au développement constitue le cadre normatif général permettant à chaque personne de participer et de contribuer au développement et d’en bénéficier de manière inclusive, équitable et durable, en répondant aux besoins des générations actuelles et futures en matière de développement et d’environnement. Le HCDH demande aux États de renforcer considérablement les efforts déployés pour le réaliser.

Renforcer l’action environnementale, en particulier l’action climatique
Dans quelle mesure l’environnement est-il lié aux droits humains ? Un environnement propre, sain et durable est un droit de l’homme universel. Notre planète et notre avenir sont en crise. Nous avons été témoins d’appels répétés en faveur de mesures concrètes et tangibles pour protéger l’environnement et faire face à la triple crise planétaire due aux changements climatiques, à la pollution et à la perte de biodiversité avant qu’il ne soit trop tard. Tous les États ont l’obligation de respecter, de protéger et de réaliser les droits de l’homme. Cette obligation implique notamment de protéger les peuples contre les atteintes prévisibles et évitables aux droits humains causées par toutes les formes de dégradation de l’environnement. Tous les droits de l’homme dépendent d’un environnement sain. Sans lui, nous ne pouvons pas être en bonne santé, manger des aliments adéquats et nutritifs, boire de l’eau potable et respirer l’air pur. La reconnaissance de ce fait et du droit à un environnement sain renforce les systèmes déjà mis en place pour protéger les personnes de la dégradation de l’environnement et de ses répercussions sur les droits humains.

Ancrer l’application du principe visant à « ne laisser personne de côté » dans l’égalité et la non-discrimination
Tenons-nous la promesse de ne laisser personne de côté ? Ne laisser personne de côté, telle est la grande promesse du Programme 2030. Elle représente l’engagement pris sans équivoque afin d’éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes, de mettre fin à la discrimination et à l’exclusion, et de réduire les inégalités et les vulnérabilités qui laissent les populations de côté et sapent le potentiel des individus et de l’humanité dans son ensemble. Cette promesse souligne également que les personnes les plus défavorisées doivent être prioritaires. Cependant, ce principe est encore souvent utilisé comme une phrase populaire mais vide de sens plutôt que comme un impératif politique conduisant à une action transformatrice concrète. Pour tenir cette promesse, nous devons commencer par investir dans des données ventilées plus fiables, puis procéder à une analyse qui ne laisse personne de côté et qui débouche sur des recommandations d’actions transformatrices visant à améliorer la situation des plus défavorisés. Si nous voulons ne laisser personne de côté, nous devons inclure tout le monde et redoubler d’efforts pour donner la priorité aux personnes les plus défavorisées.

Réaliser l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes n’est pas facultatif. C’est un élément capable de changer la donne et qui fait partie intégrante de chacun des 17 objectifs de développement durable et du Programme 2030. Cela a été reconnu dans le Programme 2030 ainsi que dans le rapport Notre programme commun du Secrétaire général des Nations Unies et les priorités qu’il a fixées pour 2030. Pourtant, la promesse de réaliser l’égalité des genres est menacée, car elle est confrontée à un recul persistant dû à la montée de discours conservateurs reléguant le rôle des femmes à la famille et à la procréation, et à de nouveaux défis tels que le COVID-19, qui ont réduit à néant les progrès réalisés au cours des dernières décennies, par exemple en ce qui concerne la santé maternelle. Ce n’est qu’en garantissant l’ensemble des droits humains des femmes et des filles dans les objectifs de développement durable et dans toute action accélérée à cette fin que nous parviendrons à la justice et à l’inclusion, à des économies qui fonctionnent pour tout le monde et à un environnement durable pour nous et pour les générations futures.

Donner aux populations les moyens de contribuer activement au développement durable
Pourquoi est-il important d’assurer une participation significative et inclusive ? Une participation significative et inclusive est décisive pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Pour réaliser le Programme 2030 tout en ne laissant personne de côté, il est nécessaire de soutenir, d’élargir, de systématiser et de diversifier la coopération avec la société civile à tous les niveaux, de l’échelle locale à celle mondiale, autour de toutes les questions qui peuvent se poser. Nous devons entre autres nous efforcer d’atteindre les personnes les plus vulnérables et les plus défavorisées, car il arrive encore trop souvent qu’elles ne soient pas entendues, qu’elles ne puissent pas participer aux décisions ou qu’elles fassent l’objet de mesures purement symboliques. Il s’agit notamment des personnes victimes de discrimination en raison de leur âge, de leur sexe, de leur handicap ou de tout aspect de la diversité. La participation significative doit être au cœur du développement, des droits humains et des efforts de paix. Les approches participatives permettent de faire entendre les voix de groupes divers et souvent marginalisés, ce qui peut faire toute la différence, et le Sommet sur les objectifs de développement durable peut montrer l’exemple en célébrant et en reconnaissant les contributions de la société civile à la mise en œuvre du Programme 2030.

Liens utiles :

VOIR CETTE PAGE EN :