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L’experte de l’ONU sur la torture demande la libération immédiate des otages israéliens après avoir rencontré d’anciens otages et leurs familles
17 septembre 2024
GENÈVE – La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la torture, Alice Jill Edwards, a demandé aujourd’hui que tous les otages de Gaza soient libérés immédiatement et sans condition.
Elle a également déploré l’assassinat récent de six otages israéliens et a appelé à la cessation immédiate des hostilités sur tous les fronts de cette guerre.
« La prise et la détention d’otages sont des actes internationalement illicites et constituent également des formes de torture et de traitement inhumain », a déclaré Mme Edwards. « Les civils ne doivent jamais servir de monnaie d’échange ou de moyen de pression à des fins politiques. »
« La souffrance causée par l’incertitude des familles quant au sort de leurs proches toujours piégés à Gaza constitue également une torture et un traitement cruel interdits, comme le reconnaissent les tribunaux internationaux. »
L’experte a été informée à Genève lundi dernier des conditions endurées par les otages libérés et de leur long chemin vers la guérison. Elle a rencontré Chen et Agam Almog-Goldstein, une mère et sa fille de 17 ans, détenues pendant 51 jours à Gaza, notamment dans des tunnels, avec les jeunes fils de Chen, âgés de 11 et 9 ans. Ils ont été libérés dans le cadre du premier accord de Gaza. Ils ont été enlevés à leur domicile dans la matinée du 7 octobre, après que le mari et la fille aînée de Chen ont été tués par des militants du Hamas ou d’autres groupes armés. Mme Edwards a également rencontré Ayelet Levy Schachar, mère de l’otage Naama Levy (enlevée à l’âge de 19 ans et qui a fêté ses 20 ans à Gaza), dont on est toujours sans nouvelles.
Quatre-vingt-dix-sept otages sont toujours portés disparus après avoir été enlevés par le Hamas et d’autres groupes armés le 7 octobre dernier. Selon les informations disponibles, 35 d’entre eux sont morts.
« À mesure que le temps passe, les menaces qui pèsent sur la vie et le bien-être des otages s’intensifient, et l’urgence d’une action visant à assurer leur libération et à mettre fin à la guerre s’accroît. Je suis extrêmement préoccupée par les allégations de violences sexuelles qui auraient été infligées à certaines femmes prises en otage », a déclaré l’experte.
« Je pense que la paix ne sera possible que si nous sommes capables d’avoir de l’empathie pour toutes les personnes touchées par ce terrible conflit armé. Les droits humains s’appliquent à tous sans distinction d’aucune sorte. »
La Rapporteuse spéciale s’est penchée sur plusieurs aspects du conflit. Elle a déjà écrit à l’Autorité palestinienne et au Hamas au sujet des otages. Elle a également fait rapport sur les allégations de torture et de mauvais traitements infligés par Israël aux Palestiniens détenus et réitère ses appels à un traitement humain et digne et à la libération rapide de tous les Palestiniens détenus arbitrairement. Elle a tenu plusieurs réunions de suivi avec la mission permanente de l’État de Palestine auprès des Nations Unies à Genève et avec les autorités israéliennes.
« Il s’agit d’un conflit dévastateur et profondément douloureux, qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes. Les crimes internationaux de toutes sortes doivent faire l’objet d’une enquête complète, indépendante et impartiale, quels que soient leurs auteurs, et ces derniers doivent obtenir les peines les plus lourdes », a déclaré Mme Edwards.
« Tous les États Membres des Nations Unies doivent s’efforcer de mettre fin sans plus tarder au tourment des Palestiniens et des Israéliens. »
La Rapporteuse spéciale a rappelé à toutes les parties les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme.
Elle reste pleinement investie dans l’examen des allégations de torture et de mauvais traitements à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, en Israël et ailleurs.
Alice Jill Edwards est la Rapporteuse spéciale sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Les Rapporteurs spéciaux relèvent de ce qu’on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Le terme « procédures spéciales », qui désigne le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de supervision mis en place par le Conseil des droits de l’homme afin de traiter de la situation spécifique d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement ; ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation et sont nommés à titre individuel.
Pages du HCDH consacrées à Israël et à l’État de Palestine
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