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Communiqués de presse Procédures spéciales

Les attaques contre les défenseurs des droits humains et l’effacement de l’espace civique à Gaza sont inacceptables, déclare une experte de l’ONU

16 septembre 2024

GENÈVE – Dix mois après le début de la guerre d’Israël contre Gaza à la suite des attaques odieuses du Hamas du 7 octobre, les Forces de défense israéliennes continuent d’affamer et de tuer intentionnellement des civils, tandis que les défenseurs des droits humains sont confrontés à d’énormes difficultés pour mener à bien leur travail pacifique, a déclaré aujourd’hui Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains.

« Cette situation épouvantable perdure malgré les mesures provisoires prises par la Cour internationale de Justice (CIJ) pour empêcher les actes de génocide à Gaza et l’occupation illégale de la bande de Gaza », a indiqué Mme Lawlor.

Ces derniers mois, le Centre palestinien pour les droits de l’homme, qui est la plus ancienne organisation de défense des droits humains à Gaza, a vu des membres de son personnel tués et ses bureaux détruits par les frappes aériennes et les attaques terrestres des Forces de défense israéliennes.

« Les défenseurs des droits humains et les acteurs de la société civile n’ont littéralement plus d’espace pour continuer à recenser la litanie des violations des droits humains auxquelles Israël soumet la population de la bande de Gaza », a déploré la Rapporteuse spéciale.

Deux avocates du Centre palestinien pour les droits de l’homme ont été tuées en février 2024. Nour Abu al-Nour est morte avec sa fille de 2 ans, ses parents et ses quatre frères et sœurs lorsqu’un raid aérien a touché sa maison à Rafah le 20 février 2024. Deux jours plus tard, Dana Yaghi et 37 membres de sa famille ont été décimés lors d’un raid aérien israélien visant la maison où ils s’étaient réfugiés à Deir el-Balah, à 14 km au sud de la ville de Gaza.

« C’est une terrible tragédie de voir que nous sommes si loin d’une quelconque justice pour ces deux défenseuses des droits humains, les membres de leur famille et leurs enfants. Les défenseurs des droits humains entretiennent l’espoir d’une justice grâce à leur travail, mais ils deviennent eux-mêmes des victimes. C’est pour cela que les autorités israéliennes semblent si déterminées à les cibler et à les réduire au silence », a-t-elle affirmé.

Le siège du Centre palestinien pour les droits de l’homme dans la ville de Gaza et les bureaux de Jabalya, Khan Younès et Rafah ont tous été gravement endommagés par des raids aériens et des attaques terrestres, obligeant le personnel à déménager et à louer des bureaux et un appui logistique à des prix exorbitants, alors qu’une partie du financement international a été suspendue. Ils ont également fait l’objet d’une campagne virulente de diffamation en ligne de la part du groupe israélien NGO Monitor, qui a faussement accusé le Centre palestinien pour les droits de l’homme d’être lié à des terroristes.

« Les défenseurs des droits humains m’ont dit qu’ils poursuivraient leur travail malgré cette diffamation en ligne, qui vise à tarir leur soutien international et à les intimider », a déclaré Mary Lawlor.

« Cette organisation continue de témoigner, de recenser et d’enregistrer les violations flagrantes des droits humains et les crimes de guerre. De nombreux Palestiniens leur ont parlé sous le couvert de l’anonymat. Ils craignent des répercussions israéliennes s’ils sont publiquement identifiés. »

Des rapports récents des médias ont mis en évidence la surveillance par Israël du Centre palestinien pour les droits de l’homme et d’autres organisations palestiniennes de défense des droits humains, notamment Al-Haq et Addameer en Cisjordanie occupée, pendant la majeure partie de la dernière décennie, concernant les informations qu’elles soumettaient à la Cour pénale internationale sur les violations des droits humains commises par les Israéliens.

« Je réitère mon appel pour que les défenseurs des droits humains soient reconnus comme essentiels en temps de conflit armé et qu’ils soient protégés. En tant qu’observateurs indépendants, avocats et chercheurs, ils recensent et conservent les preuves des violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, et garantissent la possibilité d’établir les responsabilités et la justice », a déclaré Mary Lawlor.

L’intégrité physique des défenseurs des droits humains doit être protégée contre les attaques et le harcèlement, les homicides illicites doivent faire l’objet d’une enquête rapide et indépendante conformément au droit international, et des mesures doivent être adoptées pour les protéger contre de nouvelles violations graves.

L’experte a déjà fait part de ces préoccupations aux autorités d’Israël et du Territoire palestinien occupé.

L’experte : Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains

Approuvé par : Morris Tidball-Binz, Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires ; Gina Romero, Rapporteuse spéciale sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association ; Francesca Albanese, Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967.

Les Rapporteurs spéciaux, les Experts indépendants et les Groupes de travail relèvent de ce qu’on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Le terme « procédures spéciales », qui désigne le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de supervision mis en place par le Conseil des droits de l’homme afin de traiter de la situation spécifique d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement ; ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation et exercent leurs fonctions à titre individuel.

Pour plus d’informations et pour toute demande de la part des médias, veuillez contacter Orsolya Toth (orsolya.toth@un.org /+41 22 917 99 13) ou écrire à hrc-sr-defenders@un.org.

Pour toute requête des médias relative à d’autres experts indépendants des Nations Unies, veuillez contacter Dharisha Indraguptha (dharisha.indraguptha@un.org) ou John Newland (john.newland@un.org).

Suivez les actualités des experts indépendants des droits de l’homme des Nations Unies sur Twitter : @UN_SPExperts.

Situation dans le Territoire palestinien occupé et en Israël

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