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La Côte d’Ivoire : un modèle à suivre pour l’abolition définitive de la peine de mort dit le Rapporteur spécial
31 juillet 2024
GENÈVE – Un expert des droits humains des Nations Unies* a salué aujourd'hui la Côte d’Ivoire pour sa ratification du Deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, mettant ainsi fin, d’une manière définitive et irrévocable dans le pays, à la peine de mort.
Le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Morris Tidball-Binz, a déclaré que le vote à l’unanimité de l’Assemblée nationale ivoirienne en juin 2023, suivi du dépôt des instruments de ratification, le 3 mai 2024, démontrent une véritable volonté politique et une détermination à définitivement abolir cette peine sévère et cruelle et à mieux protéger le droit à la vie et à l’intégrité physique.
« La Côte d’Ivoire offre au monde entier un exemple à suivre dans le combat pour l’éradication de la peine de mort, » a dit Tidball-Binz.
Le Protocole facultatif entrera en vigueur le 3 août 2024, faisant de la Côte d'Ivoire le 91ème État partie à cet instrument, et le 17ème en Afrique.
Tidball-Binz a déclaré que le pays s’est historiquement distingué en tant que champion abolitioniste sur le continent africain, ayant maintenu un moratoire de fait sur l’application de la peine capitale dès son indépendance en 1960. Cet engagement s’est consolidé avec l’abolition constitutionnelle en 2000, et les modifications du Code pénal et du Code de procédure pénale, en 2015, en remplaçant la peine capitale par l’emprisonnement à vie. La Constitution de 2016 a davantage renforcé cette abolition, disposant dans son article 3 que « le droit à la vie est inviolable. Nul n’a le droit d’ôter la vie à autrui. La peine de mort est abolie».
« Par cette avancée, la Côte d’Ivoire nous rapproche un peu plus de l’abolition universelle de cette peine irréversible dont l’application porte atteinte à la dignité humaine », a dit l’expert.
« Je suis enthousiaste quant aux progrès réalisés par l'Afrique dans ce sens» a-t-il dit. Aujourd’hui, seulement 9 des 54 pays du continent africain continuent d’appliquer la peine de mort.
Le Rapporteur spécial est prêt à soutenir les efforts de la Côte d’Ivoire et des autres pays africains pour renforcer le droit à la vie, notamment lorsqu’il s’agit de faire appliquer les standards internationaux concernant l’investigation de tout décès potentiellement illégal dans les lieux de privation de liberté ou ailleurs, et dans l’établissement de la justice pour toute privation de vie arbitraire.
Dr. Morris Tidball-Binz est le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires, ou arbitraires. Il est un médecin spécialisé dans la médecine légale, les droits de l'homme et l'action humanitaire. Il est actuellement professeur adjoint de médecine légale à l'école de santé publique et de médecine préventive de la faculté de médecine, de soins infirmiers et de sciences de la santé de l'université Monash (Australie), chercheur associé principal invité à l'université de Chicago et professeur invité au département de médecine légale, d'éthique et de droit médical de la faculté de médecine de l'université de Coimbra (Portugal) et au département des sciences biomédicales de la santé de l'université de Milan (Italie). M. Tidball-Binz a travaillé auparavant pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), où il a contribué à la création et a été le premier directeur des services et de l'unité de médecine légale. Il a également cofondé et dirigé l'équipe argentine d'anthropologie médico-légale, une organisation qui a été la première à appliquer des méthodes scientifiques pour enquêter sur des violations graves des droits de l'homme et des crimes contre l'humanité.
Les rapporteurs spéciaux, les experts indépendants et les groupes de travail font partie de ce que l'on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme. Les procédures spéciales, le plus grand groupe d'experts indépendants du système des droits de l'homme des Nations unies, est le nom général des mécanismes indépendants d'enquête et de suivi du Conseil qui traitent soit de situations nationales spécifiques, soit de questions thématiques dans toutes les parties du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel des Nations unies et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et travaillent à titre individuel.
Droits de l’homme, Nations Unies, page du pays — Côte d’Ivoire
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