Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Un rapport de l’ONU appelle à une action mondiale concertée contre les mutilations génitales féminines transfrontières et transnationales
14 juin 2024
GENÈVE (le 14 juin 2024) – Selon un nouveau rapport du HCDH, la lutte mondiale contre les mutilations génitales féminines est affaiblie par les pratiques consistant à franchir les frontières nationales pour exciser les filles.
Bien que de nombreux États aient multiplié leurs efforts pour éradiquer les mutilations génitales féminines (MGF), cette pratique se poursuit dans le monde entier, en partie à cause de « la nature clandestine des mutilations génitales féminines transfrontières et transnationales », indique le rapport.
« Les mutilations génitales féminines font partie d’un continuum de violences fondées sur le genre et n’ont pas leur place dans un environnement respectant les droits humains », a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. « Elles doivent être éliminées sous toutes leurs formes, et les stéréotypes de genre et les normes patriarcales sur lesquelles elles sont fondées et qui les perpétuent doivent disparaître. »
S’appuyant sur une recherche documentaire approfondie et des contributions d’États et d’organisations de la société civile du monde entier, le rapport indique qu’environ 4,3 millions de filles risquaient d’être soumises à des mutilations génitales en 2023. Dans l’Union européenne, on estime que plus de 600 000 femmes ont été victimes de mutilations génitales.
« L’excision pendant les vacances » se produit lorsqu’une famille, en particulier en Europe et en Amérique du Nord, emmène sa fille dans son pays ou sa communauté d’origine pour lui faire subir une mutilation génitale pendant les vacances scolaires.
Selon le rapport, les filles parfois emmenées dans des pays servant de « points de convergence » transnationaux pour les mutilations génitales féminines. Le rapport indique également que dans certains cas, ce sont les « exciseurs/exciseuses » qui se rendent à l’étranger pour pratiquer ces actes préjudiciables.
Le rapport identifie des mouvements transfrontaliers et transnationaux liés aux mutilations génitales féminines dans le monde entier. Les filles et les jeunes femmes qui appartiennent à des communautés vivant de part et d’autre de la frontière sont particulièrement vulnérables, car les zones frontalières accueillent souvent des communautés dont les liens culturels et ethniques transcendent les frontières nationales.
« Les États du monde entier ont pris des engagements en faveur des droits humains pour éradiquer les mutilations génitales féminines et faire progresser l’égalité des genres », a déclaré M. Türk. « Ils doivent veiller à adopter une approche globale commune qui s’attaque aux causes profondes et aux conséquences des mutilations génitales féminines, notamment en harmonisant leurs cadres juridiques et politiques et en veillant à leur mise en œuvre, s’ils veulent vraiment respecter les engagements qu’ils ont pris pour mettre fin à cette pratique préjudiciable partout dans le monde ».
Le rapport recommande fortement aux États d’adopter des mesures de coopération régionale et internationale dans leurs efforts pour éradiquer cette pratique, par exemple en allouant des ressources suffisantes afin d’établir et d’appliquer des cadres stratégiques régionaux et des accords de coopération visant à prévenir et à combattre les mutilations génitales féminines transfrontières et transnationales, et à venir en aide aux victimes. Il invite également les États à veiller à ce que des mesures de prévention efficaces soient mises en place, conçues en concertation avec les victimes et les organisations de la société civile pertinentes, en partenariat avec les communautés touchées, les responsables religieux et les chefs coutumiers.
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