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Communiqués de presse Procédures spéciales

La "garantie d'emploi" pourrait permettre de relever les principaux défis de notre époque en matière d'emploi : Expert de l'ONU

30 juin 2023

GENÈVE (30 JUIN 2023) - Les programmes de garantie d'emploi - par lesquels le gouvernement garantit un emploi à tout adulte désireux et capable de travailler - peuvent protéger les travailleurs et travailleuses des plus importants défis mondiaux de notre époque en matière d'emploi, selon un nouveau rapport du Rapporteur spécial des Nations Unies sur l'extrême pauvreté et les droits de l'homme, Olivier De Schutter.

"Avec les conditions de travail misérables et les bas salaires qui affectent la majorité des travailleurs dans le monde, ainsi que les bouleversements et les pertes d'emploi sur les marchés du travail que nous pouvons attendre de l'essor de l'intelligence artificielle, il est clair que le monde du travail doit être repensé de toute urgence", a déclaré M. De Schutter avant la présentation de son rapport lors de la 53e session du Conseil des Droits de l'Homme des Nations unies.

"Les gouvernements ne peuvent plus se contenter d'essayer de créer les conditions propices à la croissance de l'emploi", a déclaré l'expert de l'ONU. "Ils doivent au contraire garantir un emploi sûr et socialement utile, assorti d'un salaire décent, à tous ceux et toutes celles qui le souhaitent. C'est sur une telle garantie que devrait déboucher le droit au travail, si on prend celui-ci au sérieux".

L'Organisation internationale du travail estime que le déficit d'emplois au niveau mondial concerne 473 millions de personnes : 205 millions de chômeurs et 268 millions de personnes qui souhaiteraient travailler mais qui ne cherchent pas activement du fait de circonstances indépendantes de leur volonté, telles que l'absence de services de garde d'enfants. Environ deux milliards de personnes, soit 60 % de la main-d'œuvre mondiale, travaillent dans l'économie informelle, souvent dans des emplois extrêmement mal rémunérés et précaires, avec peu d'accès aux droits liés au travail.

"Depuis trop longtemps, les employeurs sont tentés d'abus de leur position de force, sachant que les travailleurs préfèrent un travail mal payé et précaire à la misère", a déclaré le Rapporteur spécial. "Une garantie d'emploi renverserait la situation, les travailleurs pouvant se rabattre sur des emplois publics offrant des conditions et des salaires décents".

Alors que les programmes de garantie de l'emploi ont eu tendance, par le passé, à créer des emplois dans des projets d'infrastructure tels que la construction de routes ou de barrages, le rapport de M. De Schutter souligne les déficits de main-d'œuvre à comber dans les secteurs des soins, de l'éducation et de la santé.

"Le paradoxe mondial de l'emploi est que s'il y a trop peu d'emplois décents, il ne manque certainement pas de travail à faire", a déclaré M. De Schutter. "En grande partie à cause notre obsession de la croissance économique à tout prix, les emplois dans les secteurs des soins, de l'éducation et de la santé sont cruellement sous-offerts par le marché, malgré leur immense valeur pour la société - sans doute parce qu'ils ne génèrent pas de profits pour des actionnaires".

"Une garantie d'emploi pourrait remplir les rôles dont nous avons désespérément besoin, mais que le secteur privé n'a aucun incitant à fournir", a déclaré l'expert.

"Un système de garantie de l'emploi devrait être strictement volontaire et se situer en complément de la protection sociale, sans la remplacer, en tant que mécanisme permanent du marché du travail", a déclaré M. De Schutter.

"S'il est conçu de cette manière, il jouera un rôle extrêmement important dans l'éradication du chômage, en mettant fin au nivellement par le bas des conditions de travail, et en offrant la sécurité des revenus et l'inclusion sociale dont des millions de personnes ont besoin de toute urgence pour sortir de la pauvreté ", a-t-il ajouté.

Lire le rapport.

M. Olivier De Schutter (Belgique) est le Rapporteur spécial sur l'extrême pauvreté et les droits de l'homme depuis mai 2020. Il a été nommé par le Conseil des Droits de l'Homme des Nations unies et fait partie des procédures spéciales, le nom général des mécanismes indépendants d'enquête et de suivi du Conseil qui traitent soit de situations nationales spécifiques, soit de questions thématiques dans toutes les parties du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel des Nations unies et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et travaillent à titre individuel.

Pour plus d'informations et les demandes des médias, veuillez contacter Sakshi Rai (+41 22 917 4258 / sakshi.rai@un.org)

Pour les demandes des médias concernant d'autres experts indépendants des Nations Unies, veuillez contacter Maya Derouaz (maya.derouaz@un.org) et Dharisha Indraguptha (dharisha.indraguptha@un.org)

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