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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Les souffrances au Soudan sont « déshumanisantes », selon Radhouane Nouicer, expert de l’ONU sur la situation des droits de l’homme

23 Mai 2023

Vue des abris de fortune de nombreux Soudanais ayant fui le conflit dans la région du Darfour et qui étaient auparavant déplacés à l’intérieur du Soudan, près de la frontière entre le Soudan et le Tchad, à Borota, au Tchad, le 13 mai 2023. Ⓒ REUTERS/Zohra Bensemra

GENÈVE (le 23 mai 2023) – L’expert de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Soudan a qualifié mardi de déshumanisante l’ampleur des souffrances infligées aux civils par les combats en cours.

« Ce pays connaît une destruction déshumanisante pour son peuple », a déclaré Radhouane Nouicer, qui a été nommé à son poste à la fin de l’année dernière par le Haut-Commissaire aux droits de l’homme Volker Türk, à la demande du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, pour recenser et signaler les violations des droits de l’homme commises au Soudan depuis le coup d’État du 25 octobre 2021. « Ce qui se passe est aussi grave que tout ce que j’ai vu dans les zones de conflit au cours de ma longue carrière. C’est horrible, tragique, brutal et complètement inutile. On assiste à une violation de l’ensemble des droits économiques, sociaux, culturels, civils et politiques, et les deux parties ont gravement manqué à leurs obligations en vertu du droit international humanitaire. »

L’expert, dont le mandat a été récemment élargi par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies lors d’une session extraordinaire afin de couvrir les violations découlant directement du conflit actuel, a tenu au cours des trois dernières semaines des réunions hebdomadaires à distance avec des représentants de la société civile se trouvant toujours au Soudan et d’autres ayant fui vers les pays voisins.

Il a entendu des récits déchirants de médecins ne mangeant pas à leur faim dans des hôpitaux alors qu’ils tentent de soigner des patients, sans médicaments appropriés, voire sans carburant pour faire fonctionner les équipements médicaux. D’autres témoignages font état de déplacements de civils, de pillages d’habitations par les combattants, de familles séparées, de personnes abattues alors qu’elles tentent de fuir, et de chaos aux frontières. Il a également reçu des informations concernant un nombre croissant d’allégations de viols et d’autres formes de violence sexuelle commis par des hommes en uniforme, ainsi que de corps abandonnés dans les rues pendant plusieurs jours, leurs proches craignant d’être abattus s’ils tentaient de les récupérer.

« Les gens se sentent seuls et abandonnés dans un contexte de pénurie chronique de nourriture et d’eau potable, de logements détruits, d’attaques aveugles dans les zones résidentielles et de pillages généralisés. Le pays tout entier est pris en otage », a déploré M. Nouicer.

Plus de 850 civils ont été tués, plus de 3 500 blessés et des centaines de milliers de personnes ont été déplacées au cours des cinq semaines qui ont suivi le début des combats.

L’expert a rappelé aux parties l’obligation qui leur incombe, en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, de protéger les civils des effets des hostilités, notant qu’elles ont jusqu’à présent totalement échoué à cet égard. Il a par ailleurs souligné l’importance de mettre fin à l’impunité et de veiller à ce que les auteurs de violations des droits humains répondent de leurs actes. Il a appelé les parties à respecter et à faire respecter le cessez-le-feu conclu le 20 mai de manière effective et significative, à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire et à se conformer pleinement au droit international humanitaire et au droit international des droits de l’homme.

M. Nouicer a été désigné expert de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Soudan par Volker Türk en décembre 2022, conformément à la résolution S-32/1 du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.

FIN

Pour plus d’informations et pour toute demande de la part des médias, veuillez contacter :

Natasha Andrews –  natasha.andrews@un.org 

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