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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Israël et Territoire palestinien occupé : le Haut-Commissaire Volker Türk demande l’arrêt de « l’escalade illogique » de la violence

03 Février 2023

GENÈVE (le 3 février 2023) – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk a appelé vendredi à mettre fin à « l’escalade illogique qui se poursuit au détriment des droits humains des Palestiniens et des Israéliens ».

« Plutôt que de persister à appliquer des stratégies inefficaces de violence et de coercition qui ont échoué dans le passé, j’exhorte toutes les personnes impliquées à sortir de cette escalade illogique qui ne peut se terminer que par des morts, des vies brisées et un désespoir total », a déclaré M. Türk.

« Je crains que les récentes mesures prises par le Gouvernement israélien ne fassent qu’alimenter de nouvelles violations des droits de l’homme et d’atteintes à ces droits, et des violations du droit international humanitaire. »

« L’année dernière, nous avons atteint un nombre record de Palestiniens tués en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est – et le plus grand nombre de morts d’Israéliens à l’intérieur d’Israël et en Cisjordanie occupée depuis de nombreuses années. Cette année déjà, nous avons assisté à de nouvelles effusions de sang, à de nouvelles destructions, et l’instabilité continue de s’aggraver », a-t-il ajouté.

En 2022, le HCDH a enregistré 151 meurtres de Palestiniens par les forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, et le décès d’un garçon tué par les forces de sécurité israéliennes ou par un colon. Deux autres Palestiniens ont été tués par des colons israéliens. Dans de nombreux cas impliquant les forces de sécurité, il existe de sérieuses inquiétudes quant au recours excessif à la force et aux exécutions arbitraires.

Jusqu’à présent cette année, 32 Palestiniens ont déjà été tués en Cisjordanie occupée par les forces de sécurité israéliennes, et deux autres ont été tués par des colons.

En 2022, 24 Israéliens ont été tués par des Palestiniens à l’intérieur d’Israël et en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, et sept autres ont été tués jusqu’à présent cette année.

Le 29 janvier, les autorités israéliennes ont annoncé des mesures visant à boucler immédiatement les logements familiaux des personnes soupçonnées d’avoir perpétré les attentats des 27 et 28 janvier dans Jérusalem-Est occupée, notamment une attaque dans une colonie près d’une synagogue. Plus de 40 personnes, dont des membres de la famille, ont été arrêtées prétendument en relation avec les attaques. Deux familles des agresseurs présumés ont été expulsées de force de leurs maisons. Parmi les autres mesures proposées figurent la révocation des documents d’identité, des droits de citoyenneté et de résidence et des prestations de sécurité sociale des membres de la famille des agresseurs présumés, ainsi que l’accélération des démolitions de maisons pour absence de permis de construire. Si ces mesures sont mises en œuvre, elles peuvent constituer des peines collectives.

« Les peines collectives, y compris les expulsions forcées punitives et les démolitions de logements, sont expressément interdites par le droit international humanitaire et sont incompatibles avec les dispositions du droit international des droits de l’homme », a affirmé M. Türk.

« Les projets du Gouvernement israélien d’accélérer et d’étendre l’octroi de licences d’armes à feu, avec l’intention déclarée “d’avoir des milliers de civils (israéliens) armés de plus” – associés à une rhétorique haineuse – ne peuvent que conduire à davantage de violence et à de nouvelles effusions de sang. »

« Nous savons par expérience que la prolifération des armes à feu conduira à des risques accrus de morts et de blessés tant chez les Israéliens que chez les Palestiniens. Les autorités israéliennes doivent s’efforcer de réduire la disponibilité des armes à feu dans la société », a ajouté le Haut-Commissaire.

Plusieurs incidents violents ont déjà été signalés entre colons israéliens et Palestiniens, en particulier en Cisjordanie occupée, au cours de la semaine dernière.

« Plutôt que d’alimenter cette spirale de violence qui s’aggrave, j’exhorte toutes les personnes qui occupent des fonctions publiques ou d’autres postes d’autorité – et tout le monde – à cesser d’utiliser un langage qui incite à la haine de “l’autre” ». « Une telle incitation à la haine est corrosive pour tous les Israéliens, les Palestiniens, et l’ensemble de la société. »

Le Haut-Commissaire a appelé à des mesures urgentes pour désamorcer les tensions, surtout en veillant à ce que les incidents ayant entraîné des morts et des blessés graves fassent l’objet d’enquêtes, conformément aux normes internationales.

« L’impunité est monnaie courante et donne l’impression que les excès sont autorisés », a-t-il déclaré. « L’obligation en vertu du droit international des droits de l’homme est d’enquêter sur les pertes en vies humaines dans tout contexte d’application de la loi – de manière crédible et efficace – qu’il y ait eu ou non un échange de tirs entre les forces de sécurité et des individus armés. »

Le Haut-Commissaire a appelé Israël à veiller à ce que toutes les opérations de ses forces de sécurité en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, soient menées dans le plein respect du droit international des droits de l’homme, en particulier des règles régissant l’usage de la force dans les opérations de maintien de l’ordre, rappelant que l’utilisation d’armes à feu n’est autorisée qu’en dernier recours, lorsqu’il existe une menace imminente de mort ou de blessure grave.

« Les populations d’Israël et du territoire palestinien occupé ont besoin que leurs dirigeants travaillent de toute urgence pour créer des conditions propices à une solution politique à cette situation prolongée et intenable », a souligné M. Türk.

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