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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Grèce : des défenseurs des droits humains jugés pour avoir aidé des migrants

13 Janvier 2023

Plusieurs réfugiés et migrants sur un canot durant une opération de sauvetage en mer entre la côte turcque et l’île grecque de Lesbos, le 8 février 2016. © REUTERS/Giorgos Moutafis

Prononcé par

Porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme : Liz Throssell

A partir de

Geneva

Mardi, le procès tant attendu de 24 défenseurs des droits de l’homme inculpés pour leur rôle dans le sauvetage de migrants en situation de détresse en mer a débuté sur l’île de Lesbos, en Grèce.

Ce genre de procès est profondément inquiétant, car il criminalise des actes visant à sauver des vies et crée un dangereux précédent. En effet, cela a déjà eu un effet dissuasif, plusieurs défenseurs des droits humains et organisations humanitaires ayant été contraints d’interrompre leur travail en faveur des droits humains en Grèce et dans d’autres pays de l’UE.

Nous réitérons notre appel pour que les charges retenues contre ces 24 personnes soient abandonnées. Ces charges portent sur leur participation aux opérations de sauvetage de migrants en mer et comprennent plusieurs délits présumés liés au trafic illicite de migrants.

Les personnes jugées étaient toutes membres ou bénévoles d’une ONG grecque appelée Emergency Response Centre International (ERCI), qui a aidé plus d’un millier de personnes à se mettre en sécurité et a fourni aux survivants une aide médicale et d’autres formes d’assistance sur l’île grecque de Lesbos entre 2016 et 2018.

Depuis, l’ERCI a été contraint de mettre fin à ses activités. Les accusés ont dû quant à eux attendre leur procès pendant plus de quatre ans.

Sauver des vies et fournir une assistance humanitaire ne devrait jamais être criminalisé ou engendrer des poursuites. Ces actions sont tout simplement un impératif sur le plan humanitaire et du point de vue des droits de l’homme.

Le HCDH s’inquiète également du fait que depuis longtemps, la législation contre le trafic illicite de migrants dans un certain nombre de pays européens est utilisée pour criminaliser à la fois les migrants et ceux qui les aident. La lutte contre le trafic de migrants repose en définitive sur l’amélioration des voies sûres pour la migration régulière.

Malgré le besoin crucial d’une aide vitale dans l’est de la Méditerranée, où près de 500 migrants sont morts ou ont disparu depuis 2021 selon l’Organisation internationale pour les migrations, aucune organisation civile de recherche et de sauvetage n’opère actuellement en Grèce.

Nous prenons note du fait que lors de l’audience de ce matin à Mytilène (Lesbos), où se déroule le procès, l’accusation a recommandé l’annulation de certaines charges.

Nous nous félicitons de cette évolution, mais nous réitérons notre appel à l’abandon de toutes les charges contre tous les accusés.

FIN

Pour plus d’informations et pour toute demande de la part des médias, veuillez contacter :

À Genève
Ravina Shamdasani :  + 41 22 917 9169 / ravina.shamdasani@un.org ou
Liz Throssell + 41 22 917 9296 / elizabeth.throssell@un.org ou
Jeremy Laurence +  +41 22 917 9383 / jeremy.laurence@un.org ou
Marta Hurtado - + 41 22 917 9466 / marta.hurtadogomez@un.org

À Nairobi
Seif Magango : +254 788 343 897 / seif.magango@un.org

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