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Communiqués de presse Procédures spéciales

La Tunisie doit améliorer la gestion de l'eau et garantir l'accès à des approvisionnements propres, selon un expert de l'ONU

29 juillet 2022

GENEVE (29 Juillet 2022) – Le Gouvernement Tunisien doit améliorer la gestion des réseaux d'eau et mettre fin à la surexploitation des aquifères dans le pays, ce sont des questions qui deviennent de plus en plus critiques dans un contexte mondial de changement climatique et de la nécessité de garantir à tous l'accès à l'eau potable, a déclaré un expert de l'ONU.

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l'homme à l'eau potable et à l'assainissement, M. Pedro Arrojo-Agudo, a fait ces appels à la fin de sa visite en Tunisie qui a eu lieu du 18 au 29 Juillet.

" La pénurie d’eau ne peut justifier le non-respect des droits humain à l’eau potable et à l’assainissement. Le gouvernement tunisien devrait accorder la priorité absolue à l’eau potable, en réservant la plus haute qualité d’eau disponible aux personnes, indépendamment de la rentabilité d’autres utilisations telles que l’irrigation des entreprises agricoles ou l’exploitation du phosphate," a déclaré Arrojo-Agudo.

Le gouvernement tunisien devrait mettre fin à la surexploitation des aquifères pour s'adapter au changement climatique, fermer les puits illégaux et rendre obligatoire l'utilisation de compteurs d'eau pour contrôler l'extraction de l'eau.

" Les aquifères sont les poumons d'eau de la nature et doivent être gérés comme des réserves stratégiques pour faire face aux sécheresses extraordinaires qui auront tendance à être plus longues et plus intenses", a-t-il déclaré.

Lors de sa visite, Arrojo-Agudo a rencontré des représentants du gouvernement, des autorités locales, des membres de la communauté ainsi que des membres de la société civile.

Il a loué les efforts de la Tunisie dans l'extension de son réseau national d'approvisionnement en eau, et a salué son système de tarification sociale en matière d'eau et d’assainissement, qui garantit des prix abordables. Mais si le gouvernement a pris des mesures pour améliorer les systèmes d'assainissement urbains, les populations rurales par ailleurs ne bénéficient d'aucun soutien et doivent faire face à des approvisionnements contaminés.

Arrojo-Agudo s'est dit préoccupé par les fuites qui entraînent de fréquentes coupures d'eau et des intrusions de contaminants dans le réseau qui brisent la potabilité de l'eau, et a demandé aux autorités de promouvoir un plan de rénovation des réseaux.

"Je suggère de fournir chaque semaine une petite quantité d'eau potable par personne, juste pour boire, aux communautés rurales et aux écoles, afin d'éviter qu'elles tombent malades ou qu’elles soient obligées d'acheter de l'eau chez les vendeurs", a-t-il déclaré.

« J'espère, une décentralisation dans laquelle les municipalités puissent jouer un rôle de plus en plus important dans les services d'eau et d'assainissement", a déclaré l'expert.

Arrojo-Agudo a présenté les conclusions préliminaires de sa visite au gouvernement. Il soumettra un rapport complet avec ses recommandations au Conseil des Droits de l'Homme des Nations unies en septembre 2023.

Mr. Pedro Arrojo-Agudo (Espagne) est le rapporteur spécial sur les droits de l'homme à l'eau potable et à l'assainissement, nommé en septembre 2020. Il est professeur émérite d'analyse économique à l'Université de Saragosse et, auparavant, a été membre élu du Parlement espagnol au cours de sa onzième et douzième législature, de 2016 à 2019.

Les rapporteurs spéciaux, les experts indépendants et les groupes de travail font partie de ce que l'on appelle les Procédures Spéciales du Conseil des Droits de l'Homme. Les Procédures Spéciales, qui constituent le plus grand groupe d'experts indépendants du système des droits de l'homme des Nations Unies. C’est le nom général des mécanismes indépendants d'enquête et de surveillance du Conseil qui traitent soit de situations nationales spécifiques, soit de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel de l'ONU et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et servent à titre individuel.

Pour plus d'informations et pour les demandes des médias, veuillez contacter Maria Jose Acosta Lazo (maria.acostalazo@un.org)

Pour les demandes des médias concernant les autres experts indépendants des Nations Unies, veuillez contacter Renato Rosario De Souza (renato.rosariodesouza@un.org) ou Dharisha Indraguptha (dharisha.indraguptha@un.org).

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