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Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale ouvre les travaux de sa cent sixième session
11 avril 2022
11 avril 2022
Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale a ouvert ce matin les travaux de sa cent sixième session, qui se tiendra jusqu’au 29 avril. Il a notamment élu sa nouvelle Présidente, en la personne de Mme Verene Albertha Shepherd, de la Jamaïque, ainsi que les nouveaux membres de son Bureau. Le Comité a aussi adopté l’ordre du jour de sa session tel qu’amendé ainsi que le programme de travail de la session. A l’ouverture de la séance, il a par ailleurs entendu une déclaration de M. Mahamane Cissé-Gouro, Directeur de la Division du Conseil des droits de l’homme et des mécanismes de traités au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
M. Cissé-Gouro a souligné que « les inégalités, la discrimination raciale, l'intolérance, les préjugés racistes ne sont pas seulement des violations des droits de l'homme, mais sont aussi des moteurs possibles de conflits ». Le Haut-Commissariat, a-t-il affirmé, apprécie grandement le fait le Comité aborde ces questions lors des examens des rapports d’États parties ou dans le cadre de sa procédure d'alerte rapide et d'action urgente. M. Cissé-Gouro a encouragé les membres du Comité à rencontrer le Forum pour les personnes d’ascendance africaine, qui a été créé en septembre dernier par l’Assemblée générale.
Le Comité a ensuite élu Mme Verene Albertha Shepherd à sa présidence puis désigné les autres membres de son Bureau : Mme Chinsung Chung (République de Corée), M. Michal Balcerzak (Pologne) et Mme Stamatia Stavrinaki (Grèce), tous trois Vice-Présidents ; et M. Noureddine Amir, Rapporteur du Comité.
Ont aussi été désignés, ce matin, les membres du groupe de travail du Comité sur les communications (plaintes individuelles) ainsi que ceux du groupe de travail sur la procédure d’alerte rapide et d’action urgente.
Auparavant, la Présidente sortante du Comité, Mme Yanduan Li, de la Chine, avait prié M. Balcerzak, Mme Régine Esseneme (Cameroun) et Mme Gay McDougall (États-Unis) de prononcer leur déclaration solennelle en tant que membres du Comité nouvellement élus – ou, dans le cas de Mme McDougall, réélue – par laquelle ils se sont engagés à exercer leurs « devoirs et attributions en tout honneur et dévouement, en pleine et parfaite impartialité et en toute conscience ». Mme Shepherd a souhaité la bienvenue aux nouveaux membres.
Pendant cette cent sixième session, le Comité doit, entre autres activités, examiner les rapports présentés par le Cameroun, le Luxembourg, l’Estonie et le Kazakhstan au titre de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.
L’examen du rapport du Cameroun (CERD/C/CMR/22-23) commencera mercredi 13 avril à 15 h 30.
Déclarations d’ouverture
Ouvrant la session au nom du Secrétaire général des Nations Unies, M. MAHAMANE CISSÉ-GOURO, Directeur de la Division du Conseil des droits de l’homme et des mécanismes de traités au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a d’abord remercié les membres du Comité pour leurs efforts et leur engagement envers la réalisation de leur mandat au cours des deux dernières années, marquées par la pandémie de COVID-19.
Cette pandémie, a poursuivi M. Cissé-Gouro, « affecte toujours les populations à travers le monde, avec toutes les implications que cela peut avoir sur les droits de l'homme », notamment des préoccupations concernant l'accès aux soins de santé, à l'éducation, à l'emploi, de même que s’agissant du respect du principe de non-discrimination. Prolongée, la pandémie a aggravé des inégalités existantes depuis longtemps et, comme l'a relevé la Haute-Commissaire aux droits de l’homme dans son rapport à la dernière session du Conseil des droits de l'homme, son fardeau « n'est pas ressenti de la même manière par toutes les personnes (…), les taux d'infection plus élevés (…) chez les personnes appartenant à des groupes minoritaires et à des groupes marginalisés et vulnérables » étant dus en partie « aux inégalités structurelles et à la discrimination ».
Le monde d'aujourd'hui est confronté à de nombreux problèmes qui concernent directement le Comité, a ajouté le Directeur de la Division des droits de l’homme et des mécanismes de traités. Il a rappelé que lors de sa dernière session, le Conseil des droits de l’homme avait organisé une table ronde à l’occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale. À cette occasion, le Conseil a discuté de mesures de lutte contre le racisme, des difficultés en matière de prévention ainsi que de l'importance de respecter les libertés d'association et de réunion pacifique en tant que moyen de lutter efficacement contre le racisme et la discrimination raciale.
M. Cissé-Gouro a aussi fait observer que « les inégalités, la discrimination raciale, l'intolérance, les préjugés racistes ne sont pas seulement des violations des droits de l'homme, mais sont aussi des moteurs possibles de conflits », comme l'a lui-même souligné le Rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités dans son rapport au Conseil. Le Haut-Commissariat apprécie grandement le fait le Comité aborde ces questions lors de l’examen des rapports d’États parties ou dans le cadre de sa procédure d'alerte rapide et d'action urgente, a dit M. Cissé-Gouro.
M. Cissé-Gouro a aussi rappelé que, lors de sa dernière session, l’Assemblée générale des Nations Unies avait adopté une résolution portant création du Forum permanent pour les personnes d’ascendance africaine (A/RES/75/314). Le Forum a notamment pour mandat de contribuer à l’inclusion des personnes d’ascendance africaine dans toutes les sphères de la vie des sociétés, d’examiner la possibilité de rédiger une déclaration des droits des personnes d’ascendance africaine, de surveiller les progrès dans l’application de la Déclaration et du Programme d’action de Durban ou encore d’émettre des avis d’expert et des recommandations. Compte tenu du travail du Comité au sujet des droits des personnes d’ascendance africaine, M. Cissé-Gouro l’a encouragé à rencontrer le Forum permanent pour évoquer avec ce dernier des questions d’intérêt commun et des possibilités de collaboration.
M. VERENE ALBERTHA SHEPHERD, nouvelle Présidente du Comité, a estimé qu’en effet, le Forum pour les personnes d’ascendance africaine serait un outil d’une grande utilité pour le Comité.
Les événements de deux dernières années, voire des trois derniers mois, ont fortement influencé les travaux du Comité, a ensuite fait observer la Présidente. Elle a donc demandé aux membres du Comité de persévérer et de rester du bon côté de l’histoire étant donné que nombre de personnes et groupes marginalisés dépendent du Comité. S’il subsiste « encore trop d’obstacles à la paix dans le monde et à la fin de la discrimination raciale, il dépend de chacun de nous d’édifier un monde meilleur », a ajouté la Présidente, citant les mots de Nelson Mandela: « Cela paraît toujours impossible, jusqu’à ce que ce soit fait ».
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