Skip to main content

Communiqués de presse Conseil des droits de l’homme

Le Conseil des droits de l'homme tient son débat sur le suivi et l'application de la déclaration et du Programme d'action de Durban

Déclaration et Programme d'action de Durban

02 Juillet 2018

APRÈS MIDI

2 juillet 2018

En fin de journée, le Conseil des droits de l’homme a engagé son débat général au titre du point de l’ordre du jour intitulé « Le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée : suivi et application de la Déclaration et du Programme d’action de Durban ».  De nombreuses délégations* se sont exprimées pour condamner toutes les formes de racisme et de discrimination raciale et exhorter à davantage d’efforts dans l’application des deux documents (Déclaration et Programme d’action) issus de la Conférence mondiale contre le racisme tenue à Durban à la fin de l’été 2001.

Durant le débat, de nombreux intervenants ont insisté pour que tous les États luttent effectivement contre la montée de groupes et d’idéologies racistes et xénophobes.  Plusieurs délégations ont mis en garde contre une banalisation voire une normalisation du racisme et de la xénophobie, en particulier contre les migrants et les réfugiés.  Il a ainsi été rappelé qu’il incombe au premier chef aux États de garantir que leurs politiques, y compris leurs mesures de sécurité, s’inscrivent totalement dans le respect du droit international.

Plusieurs orateurs ont encouragé à tirer profit de la célébration du centenaire de la naissance de Nelson Mandela pour véritablement appliquer le principe selon lequel « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits».  A par ailleurs été maintes fois appuyée la négociation d’un projet de déclaration sur les droits des personnes d’ascendance africaine.  L’islamophobie, l’antisémitisme et les multiples formes de discrimination contre les minorités ethniques et religieuses ont également été dénoncés.

L’Arménie, le Brésil et l’Azerbaïdjan ont exercé leur droit de réponse.

Demain matin, à partir de 10 heures, le Conseil achèvera son débat général sur le suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, avant de se pencher sur la situation des droits de l’homme en Haïti et en République démocratique du Congo.  

Le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée

Débat général

Le Pakistan, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a condamné les appels à la violence et à la haine raciales.  La discrimination revêt de nombreuses formes, a souligné le pays, dénonçant celle contre des femmes innocentes qui portent le hijab ; la mort d’une infirmière non armée tuée par des snipers à Gaza ; le nettoyage ethnique des Rohingya sous prétexte de sécurité ; la fermeture des frontières aux migrants qui traversent la mer ; ou encore les politiques électorales populistes et d’exclusion.  Il est temps pour les pays européens, qui se targuent d’être ouverts aux autres, de mener une réflexion sur leurs politiques actuelles.  La résolution 16/18 du Conseil et le processus d’Istanbul qui a suivi au sein de l’OCI offrent une plateforme à toutes les parties prenantes aux fins de la tolérance et du respect mutuel, a rappelé le Pakistan.  Des musulmans du monde entier sont discriminés et tués du simple fait de leur apparence et pas seulement pour leur appartenance religieuse et culturelle, a ajouté le pays, avant d’exhorter la communauté internationale à adopter des mesures de prévention.

Le Brésil, au nom d’un groupe de pays, a condamné tous les actes et expressions de racisme.  La manifestation récurrente de ces phénomènes perpétue la discrimination contre certains groupes visés et aussi leur marginalisation, a fait observer le pays.  Le Brésil a indiqué appuyer les négociations sur un projet de déclaration portant sur les droits des personnes d’ascendance africaine dans le cadre de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine.

L’Autriche, au nom de l’Union européenne a affirmé qu’à l’occasion du centenaire de la naissance de Nelson Mandela, il faut honorer sa mémoire en promouvant le principe selon lequel tous les hommes naissent libres et égaux.  L’année dernière, l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne a conduit sa deuxième étude sur les minorités et la discrimination à l’égard des migrants, de leurs descendants et des groupes ethniques minoritaires.  Des études sont également menées sur les discriminations et les crimes de haine contre les Roms et contre les musulmans, ainsi que contre les juifs.  Les résultats révèlent peu de progrès pour certains groupes au fil du temps, a fait observer l’Autriche.  

Le Togo, au nom du Groupe africain, a souligné que les migrants et les personnes d’ascendance africaine sont les plus visés par les discriminations et les discours de haine dans certains pays, souvent de la voix même de hauts responsables politiques.  Le Groupe africain tient à saluer l’engagement du Haut-Commissaire sortant pour son action en faveur de la lutte contre la discrimination et engage le Haut-Commissariat à faire davantage de place, dans ses activités, à la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine.

Le Venezuela, au nom du Mouvement des non-alignés, a souligné que le Mouvement maintenait sa position sans équivoque contre toutes les formes de discrimination raciale.  La Déclaration et le Programme d'action de Durban constituent un cadre solide pour combattre les manifestations contemporaines de discrimination.  Il est urgent de s'attaquer au fléau de la discrimination, y compris dans les zones sous occupation étrangère, a plaidé le Venezuela.

Les Émirats arabes unis, au nom du Groupe des États arabes, ont dit être préoccupés par les faits nouveaux de discrimination visant et touchant particulièrement les migrants, les réfugiés, les arabes, les musulmans et les personnes d’ascendance africaine.  Ces actes jettent un discrédit sur les pays dans lesquels ils se produisent, a souligné le pays, déplorant que certains États se livrent à des actes systématiques de racisme et de discrimination.

Le Pakistan a fait part de sa préoccupation face à la montée des nouvelles formes de racisme dans le monde.  Les discours politiques xénophobes et haineux sous couvert de patriotisme sont très inquiétants, a souligné le pays, se disant particulièrement alarmé par la xénophobie, l’islamophobie et l’antisémitisme en Europe.  L’Union européenne doit faire en sorte que ses politiques soient cohérentes dans ce domaine ; un contrat d’affaires ne saurait être considéré comme plus important qu’un discours de haine, a indiqué le Pakistan.  Les campagnes médiatiques contre une région ou une race doivent également être combattus, a insisté le pays.

L’Égypte a rappelé que le droit international relatif aux droits de l’homme insistait sur le fait que tous les individus naissent libre et égaux en droit, sans discrimination.  Pourtant, les droits des migrants sont bafoués, a poursuivi la délégation égyptienne, faisant observer qu’en Norvège, par exemple, les migrants sont renvoyés de force dans des pays où ils sont menacés.  L’Union européenne doit garantir la protection des demandeurs d’asile et des réfugiés, sans discrimination aucune, a insisté l’Égypte.

Le Venezuela a déclaré qu’en cette année de centième anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, il faut veiller à maintenir son héritage dans le domaine de l’égalité et de la tolérance.  Le Venezuela s’est dit inquiet qu’il y ait encore aujourd’hui des manifestations de haine à travers le monde.  Le traitement des migrants, notamment aux États-Unis, doit être analysé par ce Conseil, a ajouté le Venezuela ; ils sont en effet victimes d’une vague de répression massive, a insisté le pays, soulignant que l’Europe prend des politiques migratoires contraires aux droits de l’homme.  La communauté internationale doit prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre la tolérance, a insisté le Venezuela.

L’Afrique du Sud a rappelé, en cette année de célébration du centième anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, que ce dernier a laissé un héritage qui constitue toujours un exemple pour promouvoir la tolérance.  L’Afrique du Sud a constaté avec une grande préoccupation l’escalade du racisme et des discours de haine à l’égard des réfugiés, des migrants et des personnes d’ascendance africaine.  Dans ce contexte, les travaux du bureau chargé de la lutte contre le racisme au sein du Haut-Commissariat revêtent la plus haute importance et des moyens adéquats doivent lui être alloués.

Le Mexique a déploré que ce débat se tienne une nouvelle fois dans le contexte d’un essor de partis politiques extrémistes et de mouvements qui cherchent à normaliser le racisme et la xénophobie, en particulier contre les migrants et les réfugiés, comme des outils politiques.  Le Mexique a rappelé que les États ont l’obligation de garantir que leurs politiques, y compris leurs mesures de sécurité, s’inscrivent totalement dans le cadre du droit international.  À cet égard, le Mexique a vivement condamné le discours raciste et xénophobe fondé sur de supposées menaces à la sécurité nationale, ainsi que les mesures de détention de mineurs non accompagnés qui ont entraîné la séparation de familles.

La Chine a constaté que la communauté internationale avait enregistré des progrès dans l’application du Programme de Durban, mais a regretté que les actes de racisme et les discours de haine augmentent à travers le monde.  Elle a appelé les pays affectés par le racisme à appliquer une politique de tolérance zéro à l’égard de ces actes.

Cuba a jugé indispensable que tous les États, y compris ceux qui s’étaient dissociés de la Conférence mondiale contre le racisme (tenue à Durban à la fin de l’été 2001), luttent effectivement contre le fléau montant de la discrimination raciale.  Cuba, pour sa part, reste engagée à cette fin à travers tous les rouages internationaux des droits de l’homme, mais déplore le manque de progrès à cet égard.

L’Ukraine a dit avoir pour position de principe que le phénomène honteux du racisme cache une nature profondément inhumaine et n’a aucune place dans le monde d’aujourd’hui.  L’Ukraine et les Ukrainiens sont particulièrement menacés par ce fléau, certaines parties du territoire ukrainien étant occupées, notamment la Crimée.  L’Ukraine a déposé une plainte devant la Cour internationale de justice (CIJ) qui dans sa décision à titre de mesure provisoire obligeait la Fédération de Russie à lever les mesures discriminatoires qu’elle avait prises à l’encontre des Tatars de Crimée.  Aussi, l’Ukraine a-t-elle souligné avoir sollicité une décision définitive de la CIJ compte tenu de la discrimination raciale systématisée exercée contre les Tatars.

Le Royaume-Uni a réitéré le principe d’égalité entre tous les êtres humains et a indiqué chercher à établir une société bien ancrée et intégrée, où des personnes de toutes origines seraient en mesure de vivre dans l’harmonie.  En 2017, afin que l’opinion publique soit bien consciente de cette problématique, un audit a été publié qui a fait apparaître des disparités raciales dans divers secteurs socioéconomiques, a ajouté la délégation britannique.

Le Qatar a dénoncé le blocus qui lui est imposé depuis un an et demi par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, rappelant que ce blocus a été qualifié d’acte de discrimination par le Haut-Commissaire.  À cet égard, le Qatar a rappelé avoir saisi la Cour internationale de justice et appelle le Conseil à prendre ses responsabilités.

La Libye a déclaré que s’il n’est pas éliminé rapidement, le fléau du racisme continuera de menacer la paix et la sécurité internationales.  À cet égard, la délégation libyenne a jugé urgent de sanctionner le racisme et de mettre en œuvre la Déclaration et le Programme d’action de Durban, ainsi que la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.

La Grèce, qui observe la persistance des fléaux associés au racisme, souligne qu’ils menacent les valeurs de la communauté internationale.  Pour lutter contre ces phénomènes, la Grèce a pris des mesures et des actions ciblées, incluant la formation des fonctionnaires ou encore la pénalisation des actes violents aux motifs de la race, de la religion, du genre ou de l’orientation sexuelle.

L’Inde a affirmé que toute forme de discrimination est à déplorer.  La Convention internationale sur l'élimination de toutes formes de discrimination raciale et le Plan d’aaction de Durban abordent toutes les formes de discrimination raciale et les États sont tenus de protéger toutes les personnes vulnérables, a rappelé l’Inde.  Le pays a ajouté avoir beaucoup progressé en matière de lutte contre les formes d’intolérance, de racisme et de discrimination raciale.

L’Azerbaïdjan a expliqué qu’il faut pouvoir punir par la loi tout acte raciste ou de haine raciale.  L’Azerbaïdjan a ajouté se battre contre toute politique à géométrie variable dans ce domaine.  Le pays déplore en outre la réalité de ce qui se passe en Arménie ; en effet, l’Arménie érige des monuments au cœur de sa capitale en l’honneur d’un général nazi responsable de la mort de milliers d’Azéris, a indiqué la délégation azerbaïdjanaise.

Le Bolivie a expliqué que les intérêts du monde des affaires ne sauraient justifier des politiques racistes ou xénophobes.  En outre, il ne faut pas séparer les enfants innocents de leur famille, a souligné la délégation bolivienne.  La Bolivie, pour sa part, respecte les traités internationaux, promeut les droits de l’homme et rejette toute forme de racisme.

La Turquie s’est dite très préoccupée par la montée de la xénophobie, en particulier en Europe, et par le sentiment anti-migrants qui se répand.  Elle a jugé important que des personnalités médiatiques utilisent des paroles d’union plutôt que des remarques de division.

Trinité-et-Tobago a rappelé être un pays multiethnique qui s’est toujours inscrit dans la tolérance et qui s’est doté d’une loi sur l’égalité des chances qui interdit la discrimination sous toutes ses formes.

La Suède a réaffirmé son engagement à poursuivre la lutte contre toutes les formes de discrimination et de racisme.  Elle a estimé que les États doivent faire mieux pour identifier les nouvelles formes de racisme, en vue de les combattre, et coopérer avec la société civile et d’autres acteurs pour opérer de véritables changements face à ce fléau.

Le Soudan a souligné que le racisme représente un véritable défi pour les droits de l'homme et un obstacle à la démocratie.  Il s’est dit préoccupé par la montée de la discrimination contre les migrants, qui sont traités comme des boucs émissaires.  Le Soudan a plaidé pour une approche globale de ces problèmes et pour l’adoption d’instruments internationaux qui condamnent le racisme et encouragent la tolérance et le respect.

Asociación de China para la Preservación y el Desarrollo de la Cultura Tibetana s’est dit convaincu que les droits de l’homme au Tibet vont s’améliorer grâce à l’ouverture de la Chine.

Le Mouvement international de la jeunesse et des étudiants pour les Nations Unies, au nom de 16 autres ONG, a souligné que le racisme se manifeste aujourd’hui de manière effarante, ce qui exige que le Conseil applique pleinement la résolution de l’Assemblée générale visant la mise en œuvre des résultats de la Conférence de Durban et de la Conférence d’examen de Durban.

Global Welfare Association a dénoncé le fait que des criminels de guerre transforment des enfants en assassins en les enrôlant de force.  Aussi, l’ONG a-t-elle déploré que le Conseil se soit rangé du côté des assassins en appuyant le Gouvernement actuel de Sri Lanka.

The Palestinian Return Center a déclaré que tous les gouvernements en place depuis 1948 en Israël sont responsables de discriminations à l’encontre des Palestiniens, y compris par leur refus d’accorder aux réfugiés leur droit au retour.  Depuis sa création, Israël a créé plus d’un millier de communautés juives, alors qu’aucune communauté arabe n’a été autorisée à s’établir et que les destructions de villages bédouins se poursuivent.

Le Congrès juif mondial a indiqué que ces dernières années, douze personnes ont été tuées en France parce qu’elles étaient juives.  Aujourd’hui, les personnes juives sont tuées au nom de l’antisionisme, qui est une nouvelle forme de l’antisémitisme, a déclaré l’ONG.  A cet égard, elle s’est réjouie que le Président français ait déclaré que l’antisionisme et l’antisémitisme étaient les deux faces d’un même phénomène ; l’ONG a appelé le Conseil à adopter une position similaire.

Conselho Indigenista Misionario CIMI a déclaré qu'alors que la Constitution du Brésil interdit de retirer des terres aux groupes autochtones, 43% de la population autochtone du pays sont forcés de vivre en dehors de leurs terres ancestrales.  La raison en est que le Gouvernement brésilien prétend à tort que seules les terres occupées par les populations autochtones jusqu'en 1988 (c’est-à-dire avant 1988) sont protégées (par la Constitution).

European Union of Jewish Students a dénoncé la montée préoccupante de l’extrême droite partout dans le monde.  L’ONG a par ailleurs dénoncé la glorification du nazisme au Moyen-Orient, déplorant que le rapport de la Rapporteuse spéciale (sur les formes contemporaines de racisme) se taise sur cette question.  L’ONG a en outre insisté sur l’importance d’adopter la définition de l’antisémitisme, faute de quoi aucune position de lutte contre l’antisémitisme ne sera efficace.

L’Union internationale humaniste et laïque a fait observer que ceux qui expriment les valeurs de l’humanisme sont souvent oppressés par les États.  Un Égyptien qui s’est exprimé ainsi a été victime d’une campagne de dénigrement orchestrée par les autorités égyptiennes et craint aujourd’hui pour sa vie, a souligné l’ONG.

Le Conseil international pour le soutien à des procès et équitables et aux droits de l’homme a attiré l’attention du Conseil sur le manque de respect de la Déclaration de Durban par certains pays du Golfe.  Au Koweït, par exemple, les Bédouins voient leurs droits bafoués quotidiennement.  Le Gouvernement saoudien et celui de Bahreïn ont quant à eux pris des mesures discriminatoires à l’encontre des chiites, a ajouté l’ONG.

Pasumai Thaayagam Foundation s’est dite préoccupée par la discrimination à l’encontre des Tamouls dans le nord-est de Sri Lanka, déplorant que ce pays n’ait pas appliqué la résolution 30/1 du Conseil.  Les forces de sécurité sri-lankaises restent très présentes dans la région et les hommes et les femmes y font face à des violences sexuelles et à des actes d’intimidation.  L’ONG a exhorté les États Membres à demander à Sri Lanka de respecter un calendrier précis pour appliquer la résolution susmentionnée.

L’Agence des cités unies pour la coopération Nord-Sud a affirmé que la discrimination est devenue l’un des plus grands fléaux de l’ère moderne et a souligné qu’elle prend encore de nouvelles formes et touche de plus en plus de catégories sociales vulnérables et désarmées face à l’injustice, comme les jeunes.  Ces derniers souffrent de pratiques qui peuvent être considérées comme des faits de discrimination économique occasionnés par un comportement abusif émanant des investisseurs en capital, a dénoncé l’ONG, appelant à se mobiliser pour combattre toutes les formes d’abus de puissance économique.

L’intervenant de Human Rights Law Centre, qui a indiqué avoir passé la moitié de sa vie derrière les barreaux, a dénoncé que des enfants soient emprisonnés en Australie et que les autochtones y aient 25 fois plus de risques d’être enfermés.  Le Gouvernement australien doit élever l’âge de la responsabilité pénale, a-t-il insisté.

Association entraide Médicale Guinée a déclaré que la question de la propriété des terres et des litiges fonciers est au cœur des conflits dans certains pays africains, parmi lesquels le Mali, le Burkina Faso, la République centrafricaine ou la Mauritanie.  Or, a fait observer l’ONG, cette question est très peu évoquée ; derrière ces conflits sous-jacents, se cache la convoitise pour l’exploitation des ressources naturelles et de richesses comme l’or, les diamants ou les terres rares.  Le coupable est celui à qui profite le crime, a poursuivi l’ONG.

Association for the protection of Women and Children’s Right a déclaré que les minorités cachemiries sont les premières victimes de la politique discriminatoire pratiquée en Inde, dans l’impunité la plus totale.

Indigenous People of Africa Coordinating Committee a affirmé que les minorités religieuses, dont les chrétiens, sont victimes des politiques extrémistes des hindouistes qui cherchent à convertir de force les minorités vers leur propre religion.

Libération a rappelé que tous les pays ayant souscrit aux documents de Durban doivent les appliquer ; mais tel n’est pas le cas de l’Inde, où plusieurs politiques ont été annoncées en faveur des castes dont on attend encore qu’elles se concrétisent.

Asociación de Desarrollo Sociocultural - MBORORO a indiqué que dans le cadre de l’examen d’une plainte individuelle, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale a demandé à l’Inde d’abolir une loi raciste, dont l’ONG a demandé l’abrogation au plus vite.

Prahar a rappelé qu’aucun gouvernement de saurait bafouer les droits de ses citoyens ; pourtant en Inde, des communautés entières se posent des questions quant à leur survie, alors même que le Gouvernement nie ce problème.  

Center for Organisation Research and Education a rappelé que toute doctrine de supériorité raciale est fausse scientifiquement, condamnable moralement et doit être socialement rejetée.  En Inde, la discrimination perdure contre les Dalits et l’ONG a appelé le pays à y mettre un terme.

Nouveaux droits de l’homme (NDH) a évoqué l’histoire millénaire des Baloutches, dont la culture n’est pas la même que celle de l’État islamique qui les contrôle.  La politique de terreur pratiquée à leur encontre s’accompagne de lois draconiennes interdisant leur religion et leur droit de rassemblement, a dénoncé l’ONG.

Solidarité Suisse-Guinée a dénoncé la discrimination à l’encontre des bouddhistes cinghalais à Sri Lanka, ainsi qu’à l’encontre des musulmans cinghalais, tamouls et autres.

International Lawyers.Org s’est insurgé contre les efforts visant à réduire à néant la Déclaration et le Programme d’action de Durban – documents qui constituent un héritage laissé par l’Afrique du Sud et Nelson Mandela et que les États devraient s’efforcer de mettre en oeuvre.

Alliance Creative Community Project a déclaré qu’alors que la guerre s’est terminée sur cette île il y a dix ans, accaparement de terre, enlèvement de personnes et autres violations des droits de l'homme se poursuivent à Sri Lanka, y compris parfois en invoquant la loi contre le terrorisme.

Verein Südwind Entwicklungspolitik a estimé que le rapport sur la citoyenneté présenté à cette session par la Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines de racisme examine un sujet très important lié à la discrimination raciale.  En effet, les Afghans qui vivent en Iran, soit comme demandeurs d’asile, soit comme migrants voire comme réfugiés reconnus, souffrent de plusieurs formes de discrimination tant dans la législation que dans la pratique.  D’autre part, la législation de 1934 sur la citoyenneté en Iran énonce que seul les hommes peuvent transmettre leur nationalité à leurs enfants ; les femmes mariées à des étrangers ne peuvent le faire.  D’après les statistiques officielles, il y aurait 350 000 enfants apatrides nés de mères iraniennes, la plupart mariées à des Afghans ; le Centre de recherche du Parlement indique pour sa part que le nombre d’enfants dans cette situation s’élèverait à un million.

L’Association internationale Ius Primi Viri a dénoncé la violence au Yémen, qui se mue en violence terroriste et par laquelle les minorités sont menacées.  Il y a dans ce pays des déplacements forcés et une forme de nettoyage ethnique, des communautés chrétiennes et juives ayant également été déplacées en raison de leur appartenance religieuse.  Cette pratique vient saper le tissu pluriel de la population yéménite, a déploré l’ONG.

World Barua Organization a signalé que la notion de pureté et de supériorité existe en Inde dans les rangs d’une organisation indienne composée de fondamentalistes qui se considèrent d’origine aryenne et qui professent une supériorité de la race.

L’Association culturelle des Tamouls en France a dénoncé la colonisation du nord et de l’est de Sri Lanka et la discrimination à l’encontre des Tamouls.

Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (RADDHO) a insisté sur l’importance d’appliquer la Déclaration et le Programme d'action de Durban pour combattre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance.  Face à la faiblesse de la mise en œuvre de ces documents, l’ONG a estimé qu’il fallait redoubler d’efforts pour que les Africains et les Afro-descendants puissent jouir pleinement de leurs droits.

Droit de réponse

L’Arménie a répondu à l’Azerbaïdjan en soulignant avoir constaté que les idées arménophobes sont diffusées et répandues par la jeune génération en Azerbaïdjan et instrumentalisées par le pouvoir azéri.  L’Arménie a appelé l’Azerbaïdjan à s’abstenir de lancer une nouvelle vague de haine au sein de ce Conseil.

Le Brésil a réitéré son engagement à l’égard des droits de la population autochtone, qui sont protégés par la Constitution brésilienne.  Il reste certes des défis à surmonter, a reconnu le pays, mais de bons résultats ont d’ores et déjà été enregistrés, a-t-il fait valoir.

L’Azerbaïdjan a dit que l’Arménie répondait par des mensonges et des falsifications et qu’il avait, lui, préservé la diversité sur son territoire, où vivent 100 000 Arméniens, alors qu’il n’y a pas un seul Azéri en Arménie.  La délégation de l’Azerbaïdjan a demandé à celle de l’Arménie comment sa position pouvait être conciliée avec l’exigence de respecter les droits de l'homme de la population du Haut-Karabagh.

L’Arménie a répondu à l’Azerbaïdjan en dénonçant les chiffres mentionnés, qui – a-t-elle affirmé – varient au gré des circonstances.  Les membres de la minorité arménienne ont fait l’objet de discrimination en Azerbaïdjan, a insisté l’Arménie.

L’Azerbaïdjan a regretté, sans s’en étonner, de ne pas avoir obtenu de réponse de l’Arménie à sa question précise.  La délégation azerbaïdjanaise a en outre dénoncé une politique de nettoyage ethnique en Arménie.

_____________

*Délégations ayant participé au débat: Pakistan (au nom de l'Organisation de la coopération islamique); Brésil (au nom d'un groupe de pays); Autriche (au nom de l'Union européenne); Togo (au nom du Groupe africain); Venezuela (au nom du Mouvement aligné); Émirats arabes unis (au nom du Groupe arabe); Pakistan; Égypte; Venezuela; Afrique du Sud; Mexique; Chine; Cuba; Ukraine; Royaume-Uni; Qatar; Libye; Grèce; Inde; Azerbaïdjan; Bolivie; Turquie ; Trinité-et-Tobago; Suède; Soudan; China Association for Preservation and Development of Tibetan Culture; Mouvement international de la jeunesse et des étudiants pour les Nations Unies; Global Welfare Association; The Palestinian Return Centre Ltd; Congrès juif mondial; Indigenist Missionary Council; European Union of Jewish Students; Union internationale humaniste et laïque; Conseil International pour le soutien à des procès équitables et aux Droits de l'Homme; Pasumai Thaayagam Foundation; Agence des cités unies pour la coopération Nord-Sud; Human Rights Law Centre; Association d'Entraide Médicale Guinée; Association for the Protection of Women and Children’s Rights (APWCR); Indigenous People of Africa Coordinating Committee; Libération; Asociación de Desarrollo Sociocultural - MBORORO; Prahar; Center for Organisation Research and Education; Nouveaux droits de l'homme (NDH); Solidarité Suisse-Guinée; International-Lawyers.Org; Alliance Creative Community Project; Verein Südwind Entwicklungspolitik; Association internationale Ius Primi Viri; World Barua Organization; Association culturelle des Tamouls en France; Rencontre Africaine pour la defense des droits de l'homme.
____________

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Follow UNIS Geneva on Website | Facebook | Twitter| YouTube |Flickr

VOIR CETTE PAGE EN :