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Communiqués de presse Procédures spéciales

Les droits de l'homme au Cameroun doivent être respectés pour mettre fin au cycle de la violence - experts de l'ONU

Cameroun : droits des anglophones

17 Novembre 2017

GENEVE (17 Novembre 2017) - Le Gouvernement du Cameroun doit engager les représentants de la population anglophone dans un dialogue politique constructif et mettre un terme aux violences dans le sud-ouest et le nord-ouest, où la minorité anglophone du pays souffrirait de violations des droits de l'homme, a prévenu un groupe d'experts de l'ONU*.

" Nous exhortons le Gouvernement à adopter toutes les mesures nécessaires en accord avec les obligations du Cameroun en matière de droits de l'homme pour mettre fin au cycle de la violence, " ont déclaré les experts dans une déclaration conjointe.

Depuis le 1er octobre, jusqu'à 17 personnes auraient été tuées et des dizaines d'autres blessées et arrêtées au cours de manifestations dans les régions anglophones du pays.

Les experts sont préoccupés par les informations faisant état d'une série de mesures prises par les autorités nationales, notamment des couvre-feux, l'interdiction de réunions publiques et autres restrictions visant à empêcher les manifestations pacifiques. Un recours excessif à la force par les services de sécurité, des blessures, des arrestations en masse, des détentions arbitraires, des actes de torture et autres mauvais traitements ont également été signalés.

La liberté d'expression aurait également été limitée par le blocage des connexions Internet et de l'accès aux plateformes de médias sociaux telles que Twitter, WhatsApp et Facebook, qu'un expert de l'ONU a précédemment condamné.

" Ces restrictions doivent cesser immédiatement et le Gouvernement doit mener une enquête approfondie, impartiale et indépendante sur toutes les allégations de violations des droits de l'homme perpétrées pendant et après les événements du 1er octobre. Le Gouvernement doit prendre des mesures efficaces pour poursuivre et sanctionner tous les responsables de ces violations. "

Cet appel intervient près d'un an après que les experts de l'ONU aient publiquement exhorté le Gouvernement à mettre fin à la violence contre la minorité anglophone, suite aux informations selon lesquelles les manifestants anglophones de Buea et Bamenda auraient subi une force excessive.

Les experts ont également dénoncé tout recours à la violence contre des membres des forces de sécurité, après avoir reçu des informations selon lesquelles plusieurs personnes ont été tués la semaine dernière.

Depuis décembre 2016, les experts ont exprimé à plusieurs reprises leurs préoccupations directement au Gouvernement camerounais et continuent de surveiller et de demander des éclaircissements sur les violations présumées des droits de l'homme dans le nord-ouest et le sud-ouest du pays.

FIN

* Mme Annalisa Ciampi, Rapporteuse spéciale sur les droits à la liberté de réunion pacifique et d'association; M. Michel Forst, Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l'homme; M. José Antonio Guevara Bermúdez, président-rapporteur du Groupe de travail sur la détention arbitraire; M. David Kaye, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression; Mme Agnes Callamard, Rapporteuse spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires; M. Fernand de Varennes, Rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités.

Les Rapporteurs spéciaux  font partie de ce qu’on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales qui constituent le plus grand groupe d’experts indépendants dans le système des Nations Unies des droits de l’homme, sont les mécanismes indépendants d’enquête et de surveillance du Conseil qui traitent, soit de situations spécifiques de pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire; ils ne sont pas fonctionnaires de l’ONU et ne reçoivent pas un salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et siègent à titre individuel.

Nations Unies, Droits de l’Homme, fiche pays –Cameroun

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