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Communiqués de presse Procédures spéciales

Les experts de l’ONU appellent à la libération de Germain Rukuki, défenseur des droits de l’homme Burundais

Burundi / Germain Rukuki

25 août 2017

GENEVE (25 août 2017) - Un groupe d’experts des droits de l’homme des Nations Unies * a demandé aux autorités burundaises de libérer un défenseur de droits de l’homme, détenu au Burundi depuis le 13 juillet 2017, sous de lourdes accusations, dont celle de « rébellion ».

« Nous sommes préoccupés par la détention semble-t-il arbitraire de M. Germain Rukuki qui en toute vraisemblance est étroitement liée à ses activités de défense des droits de l’homme », ont dit les experts.

« Nous regrettons la décision du Tribunal de grande instance de Ntahangwa de maintenir M. Rukuki en détention préventive sans fournir d’ « indices sérieux de culpabilité » comme l’exige l’article 110 du Code de procédure pénale pour pouvoir maintenir une personne en détention préventive. »

« Nous demandons aux autorités burundaises de libérer M. Rukuki, de garantir en toutes circonstances son intégrité physique et psychologique, de veiller à ce que les procédures engagées à l’encontre de M. Rukuki soient conduites dans le respect du droit à un procès équitable. »

M. Rukuki a été accusé formellement « d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat » et de « rébellion » pour avoir collaboré avec l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), dont il est l’ancien trésorier. L’ACAT-Burundi a été radiée en octobre 2016, en même temps que quatre autres associations burundaises.

« Nous sommes préoccupés par l’usage d’accusations d’ « atteinte à la sécurité nationale » pour viser l’exercice légitime de la liberté d’expression et de la liberté d’association. Ces accusations sont susceptibles de mener à de lourdes peines d’emprisonnement et ont pour effet de dissuader les autres défenseurs des droits de l’homme dans le cadre de leur travail au Burundi. », ont dit les experts.

« Ces accusations s’inscrivent dans un contexte de menaces et de harcèlement généralisés des défenseurs des droits de l’homme au Burundi », ont souligné les experts. « Nous appelons le Gouvernement à permettre aux défenseurs de droits de l’homme de travailler librement et en sécurité au Burundi. »

M. Rukuki est le président de l’association communautaire Njabutsa Tujane pour la lutte contre la pauvreté et la faim et l’amélioration de la santé de la population. Il est également membre de l’Association des juristes catholiques du Burundi (AJCB).

Il a d’abord été détenu au Service national de renseignement à Bujumbura, puis transféré à la prison de Ngozi, dans le nord du Burundi, où il est encore détenu à ce jour.

(*) Les experts: M. Michel Forst, Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme; M. David Kaye, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression; Mme. Annalisa Ciampi, Rapporteuse spéciale sur le droit de réunion pacifique et la liberté d’association; M. José Antonio Guevara Bermúdez, Président-Rapporteur du Groupe de travail sur la détention arbitraire

Les Rapporteurs spéciaux des Nations Unies font partie de ce qu’on appelle les « procédures spéciales » du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales qui constituent le plus grand groupe d’experts indépendants dans le système des Nations Unies des droits de l’homme, sont les mécanismes indépendants d’enquête et de surveillance du Conseil qui traitent, soit de situations spécifiques de pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire; ils ne sont pas fonctionnaires de l’ONU et ne reçoivent pas un salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et siègent à titre individuel.

Page du HCDH sur le pays : Burundi

Pour plus de demandes d’information et des médias, veuillez contacter: Lucía de la Sierra (+41 22 917 9741 / ldelasierra@ohchr.org)

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