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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

La détérioration inquiétante de la situation dans le nord de l’État d’Arakan était évitable, affirme M. Zeid en appelant à la retenue

Violence au Myanmar

29 août 2017

GENEVE (29 août 2017) – Ce mardi, Zeid Ra’ad Al Hussein, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, exprimait son inquiétude face à la violence et aux incitations à de nouvelles violences dans le nord de l’État d’Arakan, suite aux attaques contre les forces de sécurité dans trois communes de l’État, vendredi. Il a invité toutes les parties à renoncer à la violence et appelé les autorités de l’État à s’assurer qu’elles interviennent conformément à leurs obligations en vertu du droit international des droits de l’homme.

" Je condamne fermement les violentes attaques lancées contre le personnel de sécurité, qui ont occasionné de nombreuses victimes et entraîné le déplacement de milliers de personnes, " a déclaré le Haut-Commissaire. " Malheureusement, ce que nous craignions semble se produire. Des décennies de violations persistantes et systématiques des droits de l’homme, notamment les très violentes mesures de sécurité opposées aux attaques depuis octobre 2016, ont fort probablement contribué à favoriser l’extrémisme violent, et personne n’a rien à gagner d’une telle situation au final. "

" La tournure que prennent les évènements est déplorable. Tout cela était prévisible et aurait pu être évité. "

Le Haut-Commissaire a mis en garde l’ensemble des parties contre toute exacerbation de la violence. Il a appelé les dirigeants politiques à condamner les déclarations incendiaires et l’incitation à la haine qui prolifère, notamment sur les réseaux sociaux. Il a également fait part de ses préoccupations quant aux allégations du bureau du Conseiller d’État selon lesquelles les travailleurs humanitaires internationaux étaient complices des attaques ou leur prêtaient concours.

" Ces déclarations sont irresponsables et ne font qu’accroitre les craintes et le risque de nouvelles violences, " a-t-il déclaré. " Je suis extrêmement inquiet du fait que ces allégations infondées contre les organisations d’aide internationale puissent mettre en danger le personnel et l’empêcher de fournir l’aide d’urgence. "

Le Haut-Commissaire a déclaré que les auteurs des attaques contre les agents de sécurité devaient être traduits en justice, au même titre que ceux qui s’en sont pris à la population civile. Tout cela doit se dérouler dans le plein respect du droit international des droits de l’homme. Les autorités gouvernementales doivent donner des instructions claires aux forces de sécurité de s’abstenir de tout usage disproportionné de la force, de limiter les dommages et les blessures et de respecter le droit à la vie. Ceux qui ont recours à une force excessive doivent répondre de leurs actes. Le Haut-Commissaire a également appelé les autorités à faciliter l’accès humanitaire dans les régions touchées.

" L’État a le devoir de protéger les personnes présentes sur son territoire – sans discrimination, " a-t-il ajouté.

" J’appelle le gouvernement du Myanmar à suivre les recommandations de la Commission consultative sur l’État d’Arakan, présidée par Kofi Annan, qui privilégient une réponse intégrée et calibrée à la situation de l’État d’Arakan, pour résoudre les problèmes liés aux droits de l’homme plutôt que d’y renoncer dans l’intérêt du maintien de la paix et de l’ordre. "

Le Haut-Commissaire s’est également inquiété de la fuite de plus de 5 000 musulmans rohingyas qui, depuis les attaques, ont quitté le Myanmar pour le Bangladesh, s’ajoutant aux dizaines de milliers qui avaient fui après les attaques d’octobre 2016. Il a appelé la communauté internationale à aider le Bangladesh à faire face à l’afflux de réfugiés.

FIN

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