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Un expert des Nations Unies sur la liberté de religion demande au Yémen de mettre fin aux persécutions de la communauté bahá'íe
Yémen / La communauté bahá’íe
22 mai 2017
GENÈVE (22 mai 2017) – " La récente escalade du phénomène persistant des persécutions de la communauté bahá’íe à Sanaa est à l’image des persécutions endurées par les Bahá’ís qui vivent en Iran, " a déclaré aujourd’hui Ahmed Shaheed, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté de religion ou de conviction. " De nombreuses familles yéménites bahá’íes à Sanaa ont quitté leur foyer et vivent dans la crainte permanente, " a-t-il averti.
" Le harcèlement dont sont victimes les Bahá’ís au Yémen, en tant que minorité religieuse, semble se confirmer, sinon s’aggraver au point d’être assimilable à une persécution religieuse, " a précisé l’expert des droits de l’homme. " Il est inacceptable pour qui que ce soit, y compris pour les personnes appartenant à des minorités religieuses, d’être ciblées ou victimes de discriminations fondées sur la religion ou sur les convictions. "
M. Shaheed a fait cette mise en garde après que le ministère public aurait, par téléphone, cité à comparaître au moins trente Yéménites bahá’ís, le 17 avril 2017. En même temps, les autorités à Sanaa ont délivré des mandats d’arrêt pour au moins 25 Bahá’ís, les forçant à renier leur foi.
Par ailleurs, deux Yéménites bahá’ís, Walid Ayyash et Mahmood Humaid, auraient été arrêtés par des agents de la sécurité politique à un poste de contrôle près de la ville de Hudiedah. Depuis leur arrestation, on a perdu leur trace.
" La nouvelle vague de citations à comparaître et de mandats d’arrêt semble destinée à intimider les Yéménites bahá’ís et les forcer à renier leur foi, " a ajouté le Rapporteur spécial. " Les autorités yéménites, notamment les autorités de fait à Sanaa, n’ont pas répondu à l’appel formulé par mon prédécesseur et par d’autres experts indépendants, l’année dernière. "
" Les autorités Houthi de facto à Sanaa doivent mettre fin aux convocations et aux arrestations des Bahá’ís et libérer immédiatement tous les Bahá’ís détenus arbitrairement, " a-t-il souligné. " Elles doivent aussi ouvrir une enquête sur les disparitions de MM. Ayyash et Humaid et rendre compte des détails de l’enquête. "
En outre, l’expert a rappelé le cas de Hamid Kamali Bin Haydara, arrêté en 2013 et toujours incarcéré au centre pénitencier national pour "avoir compromis l’indépendance de la République du Yémen", notamment en propageant la foi bahá’íe dans la République du Yémen. Son procès a été reporté à plusieurs reprises jusqu’au 1er août 2017. L’expert a également instamment demandé la libération de deux autres Bahá’ís, Kaiwan Mohamed Ali Qadri et Pazhohesh Sana’i, emprisonnés depuis leur arrestation.
Le Rapporteur spécial a rappelé au gouvernement yéménite officiel et aux autorités de facto à Sanaa que le droit à la liberté de conscience, de pensée, de religion ou de conviction est un droit intangible, quelles que soient les circonstances. À cette fin, il a également rappelé à la fois aux autorités officielles et aux autorités de facto le droit des personnes à ne pas être détenues arbitrairement pour avoir exercé leur liberté de religion ou en raison de leur appartenance à une minorité religieuse.
M. Ahmed Shaheed (Maldives) a été nommé Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en 2016. M. Shaheed est professeur associé à l’Université d’Essex, au Royaume-Uni; il est un ancien membre de la Commission d’enquête présidentielle des Maldives sur la corruption et conseiller du Président des Maldives pour la politique étrangère. Il a été ministre des Affaires étrangères des Maldives de 2005 à 2007 et de 2008 à 2010. Il a dirigé les efforts déployés par le pays pour signer et ratifier l’ensemble des neuf conventions internationales relatives aux droits de l’homme et les mettre en œuvre dans la législation comme dans la pratique. M. Shaheed est l’ancien Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Iran.
Les Rapporteurs spéciaux font partie de ce que l’on nomme les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les Procédures spéciales, le plus grand corps d’experts indépendants du système des droits de l’homme de l’ONU, est le terme généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de surveillance qui s’occupent de la situation spécifique d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement; ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation et siègent à titre personnel.
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