Skip to main content

Communiqués de presse Procédures spéciales

Un expert des droits de l’homme des Nations Unies appelle la communauté internationale à soutenir la Somalie sur tous les fronts

Soutien sur tous les fronts

26 Mai 2017

MOGADISCIO / GENÈVE (26 mai 2017) – Bahame Tom Mukirya Nyanduga, expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Somalie, a appelé la communauté internationale à apporter son aide au pays face à la crise humanitaire actuelle et dans le cadre du processus en cours de construction de l’État.

«La Somalie connaît l’une de ses pires crises humanitaires après trois années de sécheresse, qui a touché plus de la moitié de la population, donnant lieu à une grave pénurie alimentaire et au manque d’eau, à la malnutrition, à la mortalité infantile et à la perte de bétail,» a déclaré l’expert des droits de l’homme à l’issue de sa quatrième mission en République fédérale de Somalie.

«Cette sécheresse est survenue à un moment où la Somalie ne s’était pas encore rétablie de la sécheresse de 2011,» a indiqué M. Nahama Nyanduga. «J’appelle la communauté internationale à répondre à l’appel de fonds de 4,4 milliards de dollars É.-U. pour aider la Somalie à gérer la plus grave crise humanitaire de son histoire.»

L’expert indépendant des Nations Unies a également appelé à un soutien sans faille au processus de construction de l’État et à l’amélioration de la situation des droits de l’homme dans le pays.

«J’exhorte la communauté internationale à poursuivre son aide technique et financière à la Somalie en vue de réformer les institutions politiques, judiciaires et les autres instances garantes de l’état de droit et à assurer l’instauration d’un nouveau modèle de justice, pierre angulaire de la gouvernance démocratique,» a-t-il ajouté.

«Le secteur de la justice doit disposer de ressources comparables à celles dont bénéficie le secteur de la sécurité,» a insisté l’expert des droits de l’homme.

M. Bahame Nyanduga a exprimé sa préoccupation concernant les cas de placement en détention sans procès, la brutalité de la police, l’intimidation des journalistes et les autres violations du droit à la liberté d’expression et des droits des médias dans toute la Somalie. «J’invite les autorités à poursuivre leur engagement vis-à-vis des propriétaires de médias et des professionnels afin de réviser les lois actuelles relatives aux médias ou d’adopter des lois qui respectent la liberté d’expression et les droits des médias,» a-t-il précisé.
 
Lors de sa visite de onze jours, l’expert indépendant s’est également intéressé au rôle des chefs traditionnels dans le système judiciaire somalien où le règlement traditionnel des différends reste fort en raison de la faiblesse institutionnelle des organes judiciaires officiels. Il a recommandé au gouvernement fédéral de Somalie, aux États membres fédéraux et au Somaliland «de lancer une révision complète des cadres traditionnels de règlement des différends afin de s’assurer que les chefs traditionnels protègent les droits des femmes, notamment face au viol et aux autres violences sexuelles et sexistes.»

L’expert indépendant a félicité les autorités du Pount pour l’adoption de la loi sur la justice pour les mineurs et de la loi sur les délits sexuels et invité à leur large diffusion et à leur application concrète. Il a également félicité le gouvernement du Pount pour la réinsertion et l’intégration des jeunes arrêtés lors de ses campagnes contre Al-Shabbaab.

M. Bahame Nyanduga a exhorté le gouvernement fédéral à mettre la dernière touche à l’intégration de la Convention relative aux droits de l’enfant des NU dans la loi nationale et à ratifier ses protocoles additionnels. Il a en outre demandé au gouvernement fédéral de Somalie et au Somaliland de boucler l’adoption de leurs projets de loi respectifs sur les délits sexuels.

L’expert indépendant a félicité le gouvernement fédéral pour le processus électoral 2016/17 et le transfert sans violence du pouvoir au Président nouvellement élu, Mohamed Abdullahi Mohamed Farmaajo.

Il a noté l’augmentation sensible du nombre de femmes au parlement, passé de 38 membres, sur les 275 que compte la Chambre du Peuple, à 67 parlementaires et l’élection de 13 femmes sur les 54 membres de la Chambre haute nouvellement créée.

«Tout en reconnaissant que le nombre de femmes parlementaires n’atteint pas l’objectif de 30 pour cent de députées, cette augmentation est un succès notable, sachant que les élections indirectes se sont déroulées à un moment où la Somalie se heurtait à des problèmes de sécurité et que les élections étaient organisées dans le cadre d’un processus électoral indirect complexe grandement influencé par les chefs traditionnels,» a-t-il insisté.

Lors de sa visite officielle en Somalie, du 15 au 25 mai, M. Bahame Nyanduga a rencontré le vice-premier ministre et les ministres du gouvernement fédéral de Somalie; le Vice-Président et les ministres du Pount et le président de la Cour suprême, les ministres ainsi que des hauts responsables du Somaliland.

Il a également tenu des réunions avec des représentants de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) ainsi que des membres de la société civile, des chefs traditionnels et des chefs religieux sur la situation des droits de l’homme et les difficultés à mettre en œuvre leurs mandats respectifs et à exercer leurs activités en Somalie.
 
M. Bahame Nyanduga présentera un rapport complet assorti de recommandations lors d’une prochaine session du Conseil des droits de l’homme, destiné à aider le gouvernement à remplir ses obligations relatives aux droits de l’homme.

M. Bahame Tom Mukirya Nyanduga (Tanzanie) a été nommé expert indépendant sur la situation des droits de l’homme en Somalie par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en 2014, avec pour mandat de soutenir le gouvernement fédéral somalien en matière de capacité de développement et d’assistance technique dans le domaine des droits de l’homme.

Les experts indépendants font partie de ce que l’on nomme les Procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Le terme «procédures spéciales», qui désigne le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de supervision mis en place par le Conseil des droits de l’homme afin de traiter de la situation spécifique d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement; ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation et siègent à titre personnel.

Droits de l’homme, Nations Unies, page d’accueil du pays: Somalie

Pour de plus amples informations et les demandes des médias, veuillez contacter Chafi Bakari (+41 22 917 9817 / cbakari@ohchr.org) ou écrire à ie-somalia@ohchr.org

Pour les requêtes des médias relatives à d’autres experts indépendants de l’ONU:
Xabier Celaya, Droits de l’homme, Nations Unies – Unité Médias (+ 41 22 917 9383 / xcelaya@ohchr.org)  

Vous êtes préoccupé(e) par le monde dans lequel nous vivons? Alors DÉFENDEZ les droits de quelqu’un aujourd’hui.  #Standup4humanrights et visitez la page web à l’adresse http://www.standup4humanrights.org

Mots-clés

VOIR CETTE PAGE EN :