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Communiqués de presse Procédures spéciales

Le recours par l’Arabie saoudite à la force et aux démolitions dans le quartier Al-Masora constitue une violation des droits de l’homme

Destruction d’Al-Masora

24 Mai 2017

GENÈVE (24 mai 2017) – Des experts des Nations Unies dans le domaine des droits culturels, sur le logement convenable et l’extrême pauvreté, ont appelé, ce jour, le gouvernement de l’Arabie saoudite à mettre immédiatement fin à la démolition en cours d’un quartier fortifié vieux de 400 ans à Awamia.

«Malgré notre volonté de faire part de nos préoccupations et d’obtenir des explications de la part du gouvernement concernant la destruction prévue, des bulldozers et des engins de démolition appuyés par les forces armées auraient commencé, le 10 mai, à détruire des immeubles et des logements dans le quartier historique fortifié et dans d’autres quartiers d’Awamia, causant des blessés, des morts et des pertes matérielles pour les résidents civils,» a déclaré le groupe d’experts des Nations Unies.

«Des bâtiments historiques ont été incendiés et ont subi des dégâts irrémédiables en raison de l’utilisation de diverses armes par les militaires, obligeant les résidents à évacuer leur domicile et le quartier et à fuir pour se protéger,» a fait observer Karima Bennoune, Rapporteuse spéciale dans le domaine des droits culturels.

«Ces destructions effacent les traces de ce patrimoine historique et culturel habité et constituent des violations manifestes des obligations de l’Arabie saoudite en vertu du droit international des droits de l’homme,» a-t-elle souligné.

Mme Leilani Farha, Rapporteuse spéciale sur le droit au logement convenable, a également averti que ce qui se passe à Al-Masora constitue une expulsion forcée aux termes du droit international des droits de l’homme. «Des résidents ont été déplacés. Beaucoup ont été contraints de se réinstaller dans d’autres villes et villages, certains vivent chez des parents et nombreux sont ceux qui ont perdu leur maison, leurs biens personnels et leurs moyens d’existence,» a-t-elle déclaré.

«Des établissements publics et privés comme les écoles, les magasins, les centres de soins sont paralysés et le quartier entier semble en état de siège,» a constaté Philip Alston, Rapporteur spécial sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, qui a également exprimé des craintes concernant le signalement de nouvelles coupures électriques depuis le 18 mai et la suspension de nombreux services dans de vastes secteurs de la ville.

Les trois experts des droits de l’homme surveillent la situation depuis janvier 2017, depuis que les coupures électriques et d’autres stratagèmes ont été utilisés pour forcer la population à quitter le quartier sans solutions de réinstallation ni de relogement convenables ou de plans d’indemnisation pour les pertes subies.

Le mois dernier, les experts des Nations Unies ont adressé une communication officielle au gouvernement s’inquiétant de la valeur historique et culturelle de Al-Masora, des expulsions forcées de ses résidents et des conséquences des démolitions prévues sur les moyens de subsistances des résidents
 Voir le communiqué de presse en date du 04 avril 2017.  
«Pour le moment, nous n’avons reçu aucune réponse à nos demandes. La seule réponse donnée a été ces actions violentes qui ont fait fi de nos préoccupations,» ont-ils ajouté.

«Nous exigeons que les autorités saoudiennes mettent immédiatement fin à cette démolition du patrimoine culturel et de demeures historiques, rétablissent les droits de leurs habitants, notamment en proposant des réparations et des indemnisations appropriées,» ont conclu les experts des Nations Unies.

Mme Karima Bennoune (USA), Rapporteuse spéciale des Nations Unies dans le domaine des droits culturels, Mme Leilani Farha (Canada), Rapporteuse spéciale sur le droit au logement convenable, et Mr. Philip Alston (Australie), Rapporteur spécial sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme appartiennent à ce qu’il est convenu d’appeler les Procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Le terme «procédures spéciales», qui désigne le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de supervision mis en place par le Conseil des droits de l’homme. Les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales sont des experts des droits de l’homme indépendants nommés par le Conseil des droits de l’homme, qui s’occupent de la situation particulière d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation. Ils siègent à titre personnel et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail.

Droits de l’homme, Nations Unies, page d’accueil du pays: Arabie saoudite    

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