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Communiqués de presse Procédures spéciales

Un groupe d’experts des Nations Unies exhorte le Bangladesh à mettre un terme aux disparitions forcées

Disparitions au Bangladesh

24 Février 2017

GENÈVE (24 février 2017) – Des experts des droits de l’homme des Nations Unies demandent au Bangladesh d’agir dès à présent pour enrayer la vague croissante de disparitions forcées dans le pays.

Le Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires déclare que le nombre de disparitions forcées, qui se limitaient à quelques cas isolés il y a quelques années, s’élève désormais à plus de 40 et continue de croître. Des rapports indépendants incriminent le Bataillon d’action rapide de la Police bangladaise dans le cadre de plusieurs disparitions et exécutions extrajudiciaires, notamment d’opposants politiques au gouvernement.

«La disparition forcée est un crime odieux et une atteinte à la dignité humaine; aucune circonstance ne saurait être invoquée en justification d’un tel acte,» a déclaré le groupe de travail sur fond de rapports dénonçant le recours aux enlèvements comme une pratique couramment employée par les organismes de répression et de sécurité.

L’appel lancé par les experts de l’ONU fait suite à l’enlèvement de trois hommes par les forces de sécurité bangladaises, en août de l’année dernière. Hummam Quader Chowdhury, Mir Ahmed Bin Quasem et le brigadier général Abdullahil Amaan Al Azmi ont tous été enlevés dans la capitale, Dacca, lors d’incidents distincts.

Les trois hommes sont liés à des partis politiques d’opposition. Leurs pères respectifs avaient été condamnés par le Tribunal international des crimes au Bangladesh (ICT), mis en place en 2009 afin d’enquêter et de poursuivre les suspects de crimes commis durant le conflit en 1971. Ils avaient également œuvré à la défense de leurs pères lors des procès, avant de faire campagne pour leur libération.

Le groupe d’experts a attiré l’attention sur les vives critiques à l’égard de l’ICT, y compris de la part de certains rapporteurs spéciaux, et appelé le gouvernement de Dacca à agir sans plus tarder, en soulignant: «Tous les cas signalés de disparition forcée doivent faire l’objet d’une enquête indépendante approfondie et les responsables traduits en justice.»

Le groupe de travail a appelé le gouvernement du Bangladesh à s’exprimer sans délai sur le sort de ces hommes, de même que de toutes les autres victimes de disparitions forcées. Les experts ont également souligné leur volonté d’aider le gouvernement bangladais à mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies de 1992 sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.

L’appel du groupe de travail a été avalisé par le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, M. Nils Melzer; le Rapporteur spécial sur le droit de réunion pacifique et d’association, M. Maina Kiai; la Rapporteuse spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Mme Agnès Callamard; et le Rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats, M. Diego García-Sayán.

FIN

(*) Le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires est composé de cinq experts indépendants issus de toutes les régions du monde. Le Président-Rapporteur est Mme Houria Es-Slami (Maroc) et le Vice-président est M. Bernard Duhaime (Canada); comptent au nombre des autres membres M. Tae-Ung Baik (République de Corée), M. Ariel Dulitzky (Argentine) et M. Henrikas Mickevicius (Lituanie).

Le Groupe de travail a été créé à l’origine par la Commission des droits de l’homme de l’ONU en 1980, avec pour mandat d’aider les familles des personnes disparues à découvrir ce qui est arrivé à la personne disparue et l’endroit où elle se trouve. Il s’efforce d’établir la communication entre les familles et les gouvernements concernés et de veiller à ce que les cas individuels fassent l’objet d’une enquête, dans le but de déterminer ce qu’il est advenu de ces personnes qui, du fait de leur disparition, ne sont plus protégées par la loi. Il fournit également une assistance à la mise en œuvre par les États de la Déclaration des Nations Unies sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.

Les groupes de travail font partie de ce que l’on nomme les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Le terme «procédures spéciales», qui désigne le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de supervision mis en place par le Conseil des droits de l’homme. Les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales sont des experts des droits de l’homme indépendants nommés par le Conseil des droits de l’homme, qui s’occupent de la situation particulière d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation. Ils siègent à titre personnel et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail.

Droits de l’homme, Nations Unies, page d’accueil du pays: Bangladesh

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