Notes de conférence de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Bangladesh : harcèlement juridique des défenseurs des droits humains et des dirigeants de la société civile
05 septembre 2023
Prononcé par
Porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme : Ravina Shamdasani
Lieu
Geneva
Nous sommes très préoccupés par les intimidations et le harcèlement continus des défenseurs des droits humains et des dirigeants de la société civile dans le cadre de procédures judiciaires au Bangladesh, y compris le lauréat du prix Nobel Mohammad Yunus, connu pour son travail de lutte contre la pauvreté par l’intermédiaire de la Grameen Bank, et deux dirigeants de l’organisation de défense des droits humains réputée Odhikar.
Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, appelle les autorités bangladaises à créer un environnement sûr et favorable aux défenseurs des droits humains et aux autres représentants de la société civile afin qu’ils puissent mener à bien leur travail essentiel pour le bien-être et la protection de toutes les personnes au Bangladesh.
M. Yunus est victime de harcèlement et d’intimidation depuis près de dix ans. Il fait actuellement l’objet de deux procès susceptibles d’aboutir à des peines d’emprisonnement, l’un pour violation du droit du travail, l’autre pour corruption présumée.
Si M. Yunus aura la possibilité de se défendre devant un tribunal, nous craignons que les campagnes de diffamation dont il fait l’objet, qui émanent souvent des plus hautes sphères du Gouvernement, ne portent atteinte à son droit à un procès équitable et à une procédure régulière, conformément aux normes internationales.
Nous avons également suivi de près les procès intentés contre les dirigeants de l’organisation Odhikar, Adilur Rahman Khan et Nasiruddin Elan, dont les verdicts doivent être rendus le jeudi 7 septembre. Les chefs d’accusation portent sur un rapport d’enquête qu’ils ont rédigé il y a dix ans sur les exécutions extrajudiciaires. Tous deux ont été victimes de harcèlement et d’intimidation, et la licence de leur organisation n’a pas été renouvelée.
Le harcèlement juridique des dirigeants de la société civile, des défenseurs des droits humains et d’autres voix dissidentes est un signe inquiétant pour l’espace civique et démocratique au Bangladesh. Ces affaires constituent également un test important pour l’indépendance du pouvoir judiciaire au Bangladesh.
Le Haut-Commissaire demande instamment aux autorités judiciaires de procéder à un examen très rigoureux de ces affaires afin de garantir que les droits à une procédure régulière et à un procès équitable sont appliqués de manière stricte et cohérente.
Nous étudions également de près la nouvelle loi sur la cybersécurité qui a été présentée au Parlement pour remplacer la loi problématique sur la sécurité numérique. D’après la nouvelle loi, les peines d’emprisonnement seront remplacées par des amendes et les possibilités de libération sous caution seront élargies pour plusieurs délits, mais il est très important que le Parlement réponde aux préoccupations restantes afin d’empêcher toute utilisation arbitraire de la loi pour supprimer la liberté d’expression.
FIN
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