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Communiqués de presse Conseil des droits de l’homme

Le Conseil examine la situation des droits de l'homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés

Le Conseil examine la situation des droits de l'homme en Palestine

27 Juin 2016

MI JOURNÉE

GENEVE (21 juin 2016) - Le Conseil des droits de l'homme a tenu, ce matin, son débat général sur la situation des droits de l'homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés. 

Directement concerné par ce débat, l'État de Palestine s'est dit déçu que certains États boycottent ce débat général depuis trois ans maintenant.  Ce boycott permet-il à Israël, la puissance occupante, de respecter ses obligations internationales, a demandé la délégation palestinienne, indiquant que depuis le début de l'année, 75 personnes – dont des femmes et des enfants – ont été exécutées par les forces israéliennes et les colons.  Soutenir les colonies de peuplement, que ce soit de manière directe ou indirecte, empêche la résolution du conflit et perpétue l'occupation des territoires palestiniens, a par ailleurs souligné la délégation palestinienne.  Elle a attiré l'attention sur la situation de plus de deux millions de personnes vivant dans la bande de Gaza, «partie intégrante du territoire palestinien», qui subissent depuis neuf ans un blocus illégal, comparable à un châtiment collectif. 

Intervenant elle aussi en tant que pays concerné, la République arabe syrienne a déclaré qu'il ne fallait plus permettre à Israël de continuer ses agissements et de se croire au-dessus des lois et du droit international.  La poursuite de l'occupation du Golan syrien impose que cette question demeure à l'ordre du jour du Conseil et de la communauté internationale; il faut appeler encore et toujours Israël à se conformer au droit international et à renoncer à ses pratiques, dont l'occupation de territoires arabes, les colonies de peuplement, la judaïsation de Jérusalem ou encore l'usurpation de ressources naturelles telles que l'eau, a ajouté la délégation syrienne. 

De nombreuses délégations de pays* et organisations non gouvernementales** ont pris la parole dans le cadre de ce débat.  Il a particulièrement été souligné que la question de la Palestine a beau être à l'ordre du jour des Nations Unies depuis sept décennies, le peuple palestinien continue de souffrir dans des conditions d'occupation difficiles.  Alors que la communauté internationale continue de ne pas demander de comptes à Israël, la situation ne cesse de se détériorer, a-t-il notamment été déclaré.  «Colonialisme et apartheid» sont les deux termes qui caractérisent la vie des Palestiniens, a affirmé une délégation.  Israël a été maintes fois accusé de tuer des civils, de confisquer les terres du peuple palestinien, de s'accaparer les ressources naturelles, de forcer les populations à se déplacer et de mépriser les résolutions des Nations Unies.  Des intervenants ont dénoncé l'implication d'entreprises multinationales dans les colonies de peuplement, soulignant qu'elles se rendent ainsi complices de crimes de guerre.  Un projet de résolution sera d'ailleurs présenté au cours de la présente session sur l'implication des entreprises transnationales dans les territoires palestiniens occupés, a-t-il été précisé.

Ont par ailleurs été dénoncées les exécutions extrajudiciaires dont se rend coupable Israël, ainsi que la détention administrative par Israël d'enfants palestiniens.  En février dernier, 440 enfants palestiniens étaient détenus, a-t-il notamment été précisé.

Le Conseil poursuivait ses travaux en début d'après-midi par l'ouverture de son débat général sur le suivi et l'application de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne.

Débat général sur la situation des droits de l'homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés

Pays concernés

Le Président du Conseil a constaté que la délégation d'Israël n'était pas présente dans la salle.

L'État de Palestine a exprimé sa déception que certains États boycottent ce débat général depuis trois ans maintenant.  Ce boycott permet-il à Israël, la puissance occupante, de respecter ses obligations internationales, s'est interrogé le représentant, avant de répondre qu'au contraire, Israël continue ses actes illégaux, notamment la colonisation et les assassinats contre le peuple palestinien.  Ainsi, depuis le début de l'année, 75 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été exécutées par les forces israélienne et les colons, le dernier crime ayant été commis contre un enfant de 14 ans, a dit le représentant.  Soutenir les colonies de peuplement, que ce soit de manière directe ou indirecte, empêche la résolution du conflit et perpétue l'occupation des territoires palestiniens, a affirmé le représentant palestinien, ajoutant que sa délégation soutient la résolution qui sera présentée au cours de la présente session sur l'implication des entreprises transnationales dans les territoires palestiniens occupés.

Le représentant a également évoqué la situation de plus de deux millions de personnes, vivant dans la Bande de Gaza, «partie intégrante du territoire palestinien», qui subissent depuis  9 ans un blocus illégal, comparable à un châtiment collectif.  Tous leurs droits élémentaires sont violés, a expliqué le représentant, qui a également fait état de plus de 7 000 palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, dont 700 enfants, avant de demander leur libération. 

La République arabe syrienne a dit qu'il ne fallait plus permettre à Israël de continuer ses agissements et se croire au-dessus des lois et du droit international.  La poursuite de l'occupation du Golan syrien impose que le point 7, sur la situation des droits de l'homme en Palestine, demeure à l'ordre du jour du Conseil et que la communauté internationale reste saisie de la question,  en appelant encore et toujours ce pays à se conformer au droit international et à renoncer à ces pratiques, dont l'occupation de territoires arabes, les colonies de peuplement, l'usurpation de ressources naturelles, comme l'eau, ou la judaïsation de JérusaleM. La République arabe syrienne condamne ces agissements et demande le respect des résolutions  pertinentes sur cette question. 

Débat

Le Qatar, au nom du groupe arabe, a déploré le boycott de certaines délégations qui refusent de participer à ce point de l'ordre du jour; Selon le Qatar, cela constitue un «encouragement à l'égard d'Israël» à poursuivre sa politique.  Le Qatar rappelle que le peuple palestinien vit dans des conditions difficiles, sous le joug d'Israël qui continue de se rendre coupable de crimes.  Israël continue de tuer des civils, de confisquer les terres de la population palestinienne, de s'accaparer les ressources naturelles, de coloniser les territoires, en violation des Conventions de Genève et en infraction avec de nombreuses résolutions des Nations Unies.  Israël fait fi de ses responsabilités, a insisté le Qatar, soulignant qu'Israël ne peut pas rester dans l'impunité.

La République islamique d'Iran, au nom du Mouvement des non-alignés, a souligné qu'aujourd'hui le moment est venu de mettre un terme à l'occupation et à l'impunité d'Israël qui a provoqué de nombreuses souffrances et une importante instabilité dans la région.  Alors que la communauté internationale continue de ne pas demander de comptes à Israël, la situation ne cesse de se détériorer.  La délégation iranienne a fustigé le recours à la torture, le déplacement de civils, les détentions arbitraires dont Israël se rend coupable.  Cette colonisation doit être condamnée, a-t-elle insisté.  Pour la délégation iranienne, il ne fait aucun doute que la confiscation délibérée et systématique des territoires arabes constitue une infraction aux Conventions de Genève.

Le Pakistan, au nom de l'Organisation de la coopération islamique, a fait observer qu'il n'y a qu'un seul pays qui ait boycotté le Conseil des droits de l'homme dès sa création, qui fait fi des résolutions de l'ONU, qui refuse systématiquement de coopérer avec les mécanismes des Nations Unies.  «Colonialisme et apartheid» sont les deux termes qui caractérisent la vie des Palestiniens, a souligné la délégation pakistanaise, avant de dénoncer les pratiques de confiscation de terres, de recours abusif à la force et de «crimes assimilables à des crimes contre l'humanité».  Elle a également dénoncé le mur illégal qui continue d'être érigé – un mur trois fois plus haut et deux fois plus long que le Mur de Berlin.  La délégation pakistanaise déplore en outre l'implication d'entreprises multinationales dans les colonies de peuplement, soulignant qu'elles se rendent ainsi complices de crimes de guerre.  Elle a par ailleurs réitéré son opposition aux «actes terroristes» commis par les colons contre le peuple palestinien.

L'Afrique du Sud, au nom du Groupe africain, a confirmé son soutien indéfectible à la lutte du peuple palestinien pour vivre dans la paix et la justice.  La délégation a dénoncé les pratiques israéliennes dans les territoires palestiniens occupés et a exigé la cessation immédiate de l'occupation, jugeant inacceptable que les auteurs de violations des droits de l'homme restent impunis.  Le Conseil des droits de l'homme a l'obligation éthique de faire respecter les droits du peuple palestinien, a conclu la délégation.

Le Qatar a souligné la nécessité de maintenir ce point à l'ordre du jour du Conseil pour garantir le suivi des crimes commis par Israël contre le peuple palestinien.  Dénonçant les atteintes au droit international humanitaire et au droit international relatif aux droits de l'homme, la délégation a rappelé que le bilan est extrêmement lourd et a regretté que la communauté internationale autorise Israël à ne pas parvenir à une solution durable de la question palestinienne.  Plus de 2 millions de personnes vivent en situation de blocus depuis plus de 9 ans dans la bande de Gaza et les attaques destructrices commises par Israël ont contribué à détériorer la situation, a conclu la délégation.

Cuba a dénoncé les violations du droit international humanitaire commises par Israël, au mépris des recommandations du Conseil, ainsi que l'utilisation de la force armée contre la population civile et les détentions arbitraires.  La délégation a condamné la construction et l'élargissement des colonies de peuplement, et exigé qu'il soit mis fin à de telles pratiques, de même qu'au blocus de la Bande de Gaza.  Concernant le Golan syrien, Cuba a considéré que la seule solution est le retrait d'Israël du territoire, dans le respect des résolutions du Conseil et de l'ONU.  Cuba a appelé à mettre un terme à l'impunité et a réitéré son soutien à un État palestinien dans les frontières d'avant 1967, déplorant que son adhésion pleine à l'ONU soit encore entravée.

L'Équateur a invité le Conseil à demeurer saisi de la situation des droits de l'homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés tant qu'Israël continue de violer le droit international et les droits de l'homme des populations vivant dans ces territoires.  La délégation a condamné ces agissements, notamment la construction du mur de séparation et le blocus de Gaza.  Selo l'Equateur, le seul et estime que la seule manière de mettre un terme à cette occupation illégale et à la subordination illicite est de mettre en œuvre le droit à l'autodétermination du peuple palestinien.  L'Equateur espère que cette option sera examinée à la Conférence internationale en appui à la paix israélo-palestinienne qui se tiendra les 29 et 30 juin prochain à l'Office des Nations Unies à Genève. 

Les Maldives sont préoccupées par l'évolution des colonies de peuplement et par la multiplication des démolitions et destructions des biens palestiniens.  La délégation a appelé la puissance occupante à cesser ces pratiques et à entamer des pourparlers avec les Palestiniens.  La communauté internationale a le devoir moral de combattre cette situation intenable, a dit la représentante, exprimant son appui à la solution des deux États, sur la base des frontières de 1967.

La Fédération de Russie aussi reste favorable à la solution des deux États et s'inquiète de la détérioration  la situation sur le terrain avec le regain de la violence, y compris celle émanant des colons.  Alors que le terrorisme devient une menace majeure pour la communauté internationale, il est plus qu'urgent de trouver une issue au conflit israélo-palestinien, a plaidé le représentant, appelant à la reprise des pourparlers entre les parties palestiniennes et israéliennes. 

L'Arabie Saoudite a souligné que les Palestiniens souffrent de l'agression israélienne qui fait fi de tous les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme.  Beaucoup de pays boycottent ce point de l'ordre du jour, alors qu'il s'agit d'une question fondamentale, a regretté la délégation saoudienne.  Elle a condamné la poursuite des activités d'expansion des colonies de peuplement sur les territoires palestiniens occupés, ainsi que le blocus dans la Bande de Gaza.  La communauté internationale doit assumer ses responsabilités, a-t-elle conclu.

Le Maroc a critiqué le mépris, par Israël, de ses engagements internationaux.  Les informations des observateurs coïncident pour dire que la situation est catastrophique, a affirmé la délégation marocaine, qui a ensuite regretté qu'Israël persiste à violer les droits des Palestiniens et empêche toute velléité de création d'un État palestinien.  Enfin, elle a condamné toutes les mesures de provocation prises par Israël pour empêcher les pèlerins de pénétrer dans les lieux saints musulmans.

L'Algérie a défendu le statut du territoire palestinien et appuyé un débat sur cette question car la puissance occupante continue de faire fi des instruments internationaux et des résolutions prises à cet égard.  La délégation algérienne a souligné qu'il était difficile d'énumérer toutes les violations commises par Israël car elles sont incalculables.  Elle a déploré que l'on se heurte à «un silence complet» de la part de toute une partie de la communauté internationale qui a pourtant la responsabilité morale de réagir.

L'Afrique du Sud a souligné que la question de la Palestine a beau être à l'ordre du jour des Nations Unies depuis sept décennies, le peuple palestinien continue de souffrir dans des conditions d'occupation insoutenables.  Elle a déploré la poursuite des colonies de peuplement, les mesures de sécurité adoptées pour protéger les colons, et la violence commise à l'encontre des Palestiniens.  Elle a regretté que le Gouvernement israélien continue de mépriser les principes fondamentaux du droit international, en particulier les droits de l'homme et le droit international humanitaire.  Elle a estimé qu'il était impératif que le Conseil continue à suivre, sur une base annuelle, la mise en œuvre des recommandations contenues dans le rapport sur la Mission d'établissement des faits de l'Organisation des Nations Unies sur le conflit de Gaza (rapport Goldstone).

L'Indonésie a estimé que, face aux violations continues des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, il était primordial de rétablir la confiance entre les parties pour mettre un terme immédiat à la violence et à la politique de colonisation, et assurer la sécurité.  L'Indonésie continue à apporter son soutien au peuple palestinien: en mars 2016, elle a accueilli le Cinquième Sommet extraordinaire de l'Organisation de la coopération islamique, qui a examiné la question palestinienne, et fourni une assistance technique dans le cadre du Nouveau partenariat stratégique Asie-Afrique.  La délégation a appelé le Conseil à tout faire pour faire cesser les violations des droits de l'homme et favoriser un processus de paix crédible.

Le Bangladesh a remis en question la crédibilité du Conseil en ce qui concerne la question palestinienne et rappelé les violations des droits de l'homme répertoriées dans le rapport de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).  Une paix durable et viable ne sera pas possible tant que la communauté internationale n'obligera pas Israël à respecter le droit international et les résolutions pertinentes.  La délégation a réaffirmé son plein appui aux droits légitimes et inaliénables du peuple palestinien.

La Namibie a considéré que la création et la reconnaissance de l'État de Palestine sont nécessaires et regretté l'aggravation des tensions depuis octobre 2015 dans la bande de Gaza.  La délégation a réaffirmé son appui inébranlable au peuple palestinien, et son droit à l'autodétermination et à l'indépendance, appelant la communauté internationale à faire preuve de la force politique nécessaire pour qu'Israël respecte ses obligations internationales et assume sa responsabilité en mettant un terme aux violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire.

La Chine a dit qu'alors que les appels à la paix sont lancés au Moyen-Orient, la paix en Palestine ne peut être oubliée.  La Chine a toujours appuyé la juste cause du peuple palestinien ainsi que son droit à l'autodétermination sur la base des frontières de 1967.  La Chine appuiera toutes les initiatives internationales en matière de paix.  Lorsqu'Israël acceptera la paix, elle naîtra, a déclaré la délégation chinoise.

Les Émirats Arabes Unis ont déclaré que bien que contraint par les conventions internationales, dont la Quatrième convention de Genève, Israël, soutenu par ses alliés, continue ses agissements illégaux dans les territoires palestiniens occupés.  Tant qu'Israël refusera la paix, tous les efforts et initiatives internationales seront vains.  Le Gouvernement des Émirats arabes unis apprécie que l'État de Palestine adhère à de nombreux traités internationaux; il apprécie également que nombre de pays de l'Union européenne reconnaissent désormais l'État de Palestine ou soient en voie de le faire.

Le Venezuela  a condamné les mesures de colonisation entreprises par Israël dans les territoires arabes, ajoutant qu'il est «insolite que rien ne soit fait aux Nations Unies pour empêcher cette colonisation».  Le Venezuela a réitéré le soutien de son Gouvernement au peuple palestinien. 

La Bolivie a déploré que la situation des droits de l'homme des Palestiniens se soit aggravée et dure depuis 1967.  Citant certaines informations sur les violations commises par Israël, elle a fustigé des cas de torture, le recours disproportionné à la force et la détention illégale – notamment d'enfants palestiniens.  La communauté internationale a une responsabilité morale de mettre un terme à l'impunité dont bénéficie Israël, a insisté la délégation bolivienne.  Elle a prié Israël de mettre en œuvre les recommandations qui lui ont été adressées.

La Tunisie a condamné les violations systématiques commises contre le peuple palestinien.  Elle a souligné que la situation actuelle mettait la communauté internationale au défi, car la situation ne s'est pas améliorée en dépit des efforts déployés pour faire en sorte qu'Israël cesse d'opprimer le peuple palestinien.  Ces atteintes, qui ont cours depuis 70 ans, ont pour but de mettre la population palestinienne à genoux, en lui refusant le droit à l'autodétermination, a souligné la délégation tunisienne.   Elle a estimé que cette question devait rester à l'ordre du jour du Conseil.

Le Brésil a estimé que la communauté internationale est à la croisée des chemins s'agissant de la réalisation du droit à l'autodétermination du peuple palestinien.  Avec plus de 700 000 personnes dans les colonies de peuplement, l'occupation constitue une véritable violation du droit international et est la principale cause de la violation des droits de l'homme en Palestine, a fait observer la délégation brésilienne.  Elle s'est en outre inquiétée de la fragmentation progressive de la Cisjordanie et des restrictions d'accès aux ressources naturelles pour les Palestiniens.

L'Égypte a déploré la détérioration de la situation des droits de l'homme dans la bande de Gaza en raison du blocus imposé par Israël, de même que la politique d'Israël en Cisjordanie.   Elle a invité le Conseil des droits de l'homme à assumer ses responsabilités internationales afin de traiter les violations d'Israël de façon adéquate et de lui faire appliquer les résolutions pertinentes des Nations Unies.  L'Égypte a condamné les violations flagrantes du droit international dans les territoires arabes occupés, jugeant honteux le refus de certains pays de participer à ce débat.

La Turquie a fait part de sa profonde préoccupation à propos de la poursuite de l'expansion des colonies israéliennes de même que face à la culture d'impunité qui prévaut dans ce contexte.  L'investissement dans des secteurs clés (en faveur du peuple palestinien) est plus nécessaire que jamais et la Turquie a précisément investi 200 millions de dollars dans des projets spécifiques.

Le Koweït a fermement condamné les crimes odieux qui violent le droit international humanitaire, notamment par le biais d'exécutions extrajudiciaires ou de confiscations.  Le Koweït a également condamné l'occupation de sites sacrés et les attaques contre la mosquée Al Aqsa, appelant la communauté internationale à protéger les lieux de culte.  En ce qui concerne l'appui financier aux Palestiniens, le Koweït a rappelé avoir fourni 50 millions de dollars pour la construction d'écoles et a indiqué qu'il continuait d'honorer ses engagements pour que la Palestine puisse faire face à ses responsabilités.  Le Koweït a demandé la fin de l'occupation israélienne et a rappelé qu'Israël n'est pas au-dessus du droit.

Ayant adhéré au statut de Rome et reconnaissant donc la Cour pénale internationale, le Chili est d'avis que tous les crimes commis sur le territoire palestinien doivent faire l'objet d'enquêtes et tous leurs auteurs être traduits en justice.  Le Chili appelle en outre à la levée du blocus de Gaza et demande au Conseil de prendre toutes les initiatives pour parvenir à une résolution du conflit.

L'Iraq, qui a exprimé son appui et son soutien au peuple palestinien, a plaidé pour que «le point 7» («Situation des droits de l'homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés») reste inscrit à l'ordre du jour du Conseil afin que la situation des droits de l'homme dans ces territoires continue d'être abordée.

La Malaisie a partagé le même avis quant à la nécessité de maintenir cette question à l'ordre du jour du Conseil, tant que tous les droits de l'homme ne seront pas protégés dans les territoires en question.  La Malaisie a demandé la réouverture des négociations de paix israélo-palestiniennes.

Le Sénégal a constaté qu'en dépit des efforts de la communauté internationale, le processus de paix au Moyen-Orient se trouve encore dans une impasse.  Il  a déploré la situation des droits de l'homme des populations palestiniennes, ainsi que la détérioration des conditions de vie dans la Bande de Gaza.  Un tel cocktail est de nature à exacerber davantage le sentiment de méfiance, de colère et d'injustice déjà profondément ancré dans la conscience du peuple palestinien, a fait observer la délégation.

L'Angola est préoccupée par la détérioration des droits de l'homme et la violation du droit international humanitaire dans les territoires palestiniens occupés et la Bande de Gaza.  Elle appelle toutes les parties concernées à prendre toutes les mesures nécessaires pour la reprise sans conditions du dialogue en vue d'une solution qui prenne en compte le droit du peuple palestinien à l'autodétermination.

Bahreïn a exprimé son inquiétude face au boycott de ce point de l'ordre du jour par certaines délégations.  Bahreïn a estimé que cette attitude ne faisait qu'encourager Israël à poursuivre ses violations des droits de l'homme, en toute impunité.  La délégation a vivement critiqué certaines pratiques d'Israël, citant notamment les tentatives de judaïsation, la confiscation des terres et l'appropriation des ressources naturelles.  Bahreïn a estimé qu'Israël doit rendre compte de toutes ses exactions.  Bahreïn a condamné la construction du mur de séparation et invité les États Membres à faire pression sur Israël pour que ces exactions cessent.

Le Pakistan a regretté qu'un point particulier à l'ordre du jour du Conseil ne soit toujours pas résolu, dix ans après les débuts du Conseil, et déploré la politisation dont il fait l'objet et dont témoigne l'absence au débat de certaines délégations.  Le Pakistan a condamné la poursuite de la politique d'occupation des territoires arabes occupés et regretté que dix ans après l'avis consultatif de la Cour internationale de justice, Israël n'ait pas cessé de construire son mur de séparation.  Le Pakistan a lancé un appel pour la libération de plus de 7 000 Palestiniens emprisonnés de manière illégale et victimes de torture.

La République islamique d'Iran a exprimé sa préoccupation devant la détérioration de la situation des droits de l'homme dans les territoires arabes occupés, y compris dans le Golan syrien occupé.  Elle a regretté que la politique d'impunité systématique soutenue par certains pays permette à Israël de commettre des crimes de guerre et des violations des droits de l'homme.  La République islamique d'Iran a condamné en particulier les exécutions extrajudiciaires et les assassinats de civils palestiniens, y compris d'enfants.

Le Yémen a déploré les souffrances du peuple palestinien vivant sous l'occupation d'Israël.  Le Yémen a condamné une «politique de colonisation inique» qui vise à changer la situation sur le terrain en modifiant la composition démographique.  Il faut contraindre Israël à cesser de créer de nouvelles colonies de peuplement, a exigé le Yémen, estimant que cette «provocation» compromet la création d'un État palestinien souverain.

La Libye a dénoncé «les pratiques odieuses d'Israël contre le peuple palestinien», ajoutant qu'aucun de ses droits n'est respecté.  Hier encore, il a été interdit à des fidèles de pénétrer dans la mosquée Al-Aqsa, a fait valoir le représentant pour qui cette interdiction ne fait qu'exacerber les tensions.  La Libye a appelé au respect des droits de l'homme et du droit international, de même qu'à la fin de l'occupation et du blocus de Gaza. 

Le Soudan a exprimé son «mécontentement» face aux tentatives de marginalisation du point 7, alors qu'il s'agit d'un point important tant que le conflit n'est pas résolu.  Ce boycott encourage Israël, la puissance occupante, dans ses agissements et pratiques, en particulier la colonisation, la violence des colons et le blocus de Gaza, qui prive près de 1,8 million de personnes de leurs droits les plus élémentaires.  Le Soudan a appuyé la résolution du Conseil portant sur la création d'une base de données des entreprises impliquées dans la colonisation. 

Le Sultanat d'Oman a déclaré que le boycott du point 7 est un alignement partisan qui finit par encourager l'attitude et les projets illégaux d'Israël, en particulier la judaïsation des lieux saints et de Jérusalem, en niant leur caractère arabe.  Tout le monde sait que ces pratiques sont  contraires aux Conventions de Genève, a poursuivi le représentant, affirmant aussi rejeter l'occupation du Golan syrien et du Liban par Israël. 

Le Liban est d'avis que le boycott du point 7 est une «politique de deux poids deux mesures» qui encourage Israël dans ses pratiques.  Israël continue de bafouer toutes les valeurs et de forcer les Palestiniens à la soumission.  En tant que pays victime de cette occupation, comme les Palestiniens ou la République arabe syrienne, le Liban demande aux Nations Unies d'y mettre fin.

La Jordanie a invité Israël de ne plus déployer ses forces militaires devant la mosquée Al-Aqsa et à cesser les excavations.  Tous les agissements d'Israël ne font qu'alimenter la violence et l'extrémisme, a prévenu la délégation, se déclarant en outre toujours attaché à la solution des deux États. 

United Nations Watch a déclaré que plusieurs démocraties avaient décidé de ne pas participer au débat que le Secrétaire général des Nations Unies lui-même a jugé sélectif et injuste; nombre d'observateurs estiment que le débat a franchi la limite entre la critique légitime des politiques israéliennes et les tentatives de délégitimer l'État d'Israël lui-même.  De fait, a observé l'organisation, Israël, même s'il peut être critiqué comme tout autre pays, n'est pas traité comme tout autre pays. 

Norwegian Refugee Council a déclaré que tout débat sur la situation en Palestine devait tenir compte de la question fondamentale des droits des Palestiniens réfugiés ainsi que de la prévention, à l'avenir, des déplacements forcés.  Il a regretté qu'Israël refuse de respecter le principe universel du droit au retour, droit inaliénable des Palestiniens de réintégrer leurs foyers et de récupérer les biens dont ils ont été dépossédés.

La Commission arabe des droits de l'homme a condamné les violences policières, véritable crime d'État, commises à Jérusalem contre les fidèles musulmans au seul motif qu'ils n'ont pas la même religion que l'occupant.  La Commission a vivement critiqué les tentatives d'effacer la mémoire du peuple palestinien dans ce qu'elle a qualifié de véritable «génocide moral». 

Défense des enfants – international a dénoncé la détention administrative croissante d'enfants palestiniens en Israël.  En février dernier, il  y avait 440 enfants palestiniens dans les centres de détention palestinien, soit le chiffre le plus élevé depuis 2008, a souligné la représentante.  Par ailleurs entre 500 et 700 enfants sont traduits devant les tribunaux militaires, plaçant Israël au premier rang mondial des pays qui ont recours à cette pratique.  En outre, les enfants de moins de 18 ans représentent 46% des 4,68 millions de personnes vivant dans les territoires palestiniens occupés, a dit la représentante, ajoutant que ces jeunes grandissent dans la discrimination, l'expansion des colonies ou encore l'oppression.  Dans ce contexte, la délégation a prié les autorités de renoncer à la détention administrative des Palestiniens et des enfants en particulier.  Elle a également condamné l'usage excessif de la force et demandé à Israël de se conformer à ses obligations internationales.

L'Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale adéclaré que les exécutions extrajudiciaires sont devenues des symboles d'Israël, contraires au droit international.  Rien qu'en mars dernier, 182 Palestiniens, dont 44 enfants, ont été exécutés, soit par les forces de sécurité soit par les colons.

BADIL Ressources Center for Palestinian Residency and Refugee Rights a attiré l'attention du Conseil sur les représailles à l'encontre des défenseurs des droits de l'homme du peuple palestinien.  Ces défenseurs sont criminalisés, interdits de voyage, attaqués, menacés de mort ou de détention arbitraire, a dit l'organisation.  Par ailleurs Israël ne cesse de faire pression pour que la liberté d'expression soit restreinte en Europe, en particulier pour que les défenseurs des droits de l'homme militant pour un boycott d'Israël ne puissent librement s'exprimer, a encore déclaré la délégation.

Le Congrès juif mondial a constaté que la malgré la multiplication des violations des droits de l'homme partout dans le monde, Israël avait été l'objet de bien plus de résolutions le condamnant que tous les autres pays du monde mis ensemble.  Cette situation compromet fortement l'efficacité du Conseil des droits de l'homme.  Le Congrès a également manifesté sa préoccupation devant le caractère partial des résolutions, qui ne ciblent qu'Israël, ignorant complètement l'obligation des autorités  de défendre leurs citoyens contre des actes de terreur de plus en plus nombreux.  Le Conseil doit adopter une approche plus équilibrée de la promotion des droits de l'homme.  Le Congrès a aussi condamné le mouvement de boycott contre Israël. 

Le Mouvement international de la jeunesse et des étudiants pour les Nations Unies a dénoncé la politique de démolition des maisons appartenant aux Palestiniens, qui constitue une politique de déplacement forcé à caractère politique et racial.  Cette politique vise à faire cesser la résistance des Palestiniens.  Or, la résistance s'étant intensifiée depuis huit mois, Israël a pris des mesures de plus en plus violentes symptomatiques de sa politique historique envers les territoires arabes occupés.  L'organisation a cité le cas de M. Abdallah Abu Rahma, arrêté de manière arbitraire par des soldats israéliens, risque actuellement la déportation.

La Fédération internationale des ligues de droits de l'homme, au nom également de Al-Haq, Law in the Service of Man,  a rappelé que la Commission d'enquête des Nations Unies avait mis au jour un schéma de recours illégal à la force à Gaza et dans les autres territoires arabes occupés.  À cet égard, la politique en vigueur est assimilable à une volonté de «tirer pour tuer»: un jeune Palestinien de 15 ans vient d'en être victime dans le village de Beit-Uhr-Eh-Tahdta, à l'ouest de Ramallah.  La FIDH a souligné que le recours à des armes mortelles pour le maintien de l'ordre ne saurait être autorisé que dans des circonstances exceptionnelles. 

L'Association américaine des juristes a demandé à Israël de coopérer avec le nouveau Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme dans les territoires arabes occupés.  L'Association a condamné la politique raciste d'Israël non seulement contre les Palestiniens, mais aussi contre les citoyens israéliens d'origine arabe et africaine.  L'Association américaine des juristes a également condamné les négociations en cours visant le renouvellement de l'aide militaire accordée par les États-Unis à Israël,  pour un montant de 30 ou 40 milliards de dollars, et qui n'aura d'autre effet que celui de favoriser les violations des droits de l'homme, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis par Israël dans les territoires arabes occupés.

L'Institut du Caire pour les études sur les droits de l'homme a déclaré que le fait d'exiger des Palestiniens qu'ils fassent allégeance à la puissance occupante, de même que les révocations punitives de résidence qui frappent les Palestiniens vivant en Israël, sont contraires au droit international.

La Fédération internationale islamique d'organisations d'étudiants a accusé Israël et ses forces de sécurité de mépriser la vie et le droit à la vie des Palestiniens, par ses pratiques de «tirer pour tuer» ou de rétention des corps des Palestiniens abattus en guise de mesure de représailles et d'humiliation des familles.  La communauté internationale doit mener des enquêtes internationales sur ces pratiques, a dit le représentant.

Le Conseil International pour le soutien à des procès équitables et aux droits de l'homme a déclaré que la suppression du point 7 de l'ordre du jour du Conseil était favorable à Israël.  «Les masques sont tombés», a dit le représentant, faisant allusion aux délégations qui plaident pour cette suppression et qui sont par ailleurs les soutiens d'Israël depuis sa création.

L'International-Lawyers.Org a déclaré que depuis Golda Meir (ex-Premier Ministre israélienne) qui, selon la représentante, avait déclaré que «les Palestiniens n'existaient pas», jusqu'à M. Benjamin Netanyahu (actuel Premier Ministre israélien), qui se déclare «fier de ce que fait Israël», Israël atteste de sa volonté de commettre un génocide contre le peuple palestinien. 

L'ADALAH - Legal Center for Arab Minority Rights in Israel a assuré que la vaste majorité des plaintes de victimes palestiniennes pour violations des droits de l'homme restent sans réponse.  Le Conseil des droits de l'homme ne doit pas attendre un nouveau cycle de violence à Gaza pour demander une reddition de comptes et une enquête sur toutes les violences commises.  L'ONG a exigé la levée du blocus sur la bande de Gaza et qu'Israël cesse les violences.

L'Organization for Defending Victims of Violence a déclaré que le moment est venu pour le Conseil de sécurité d'asseoir son autorité; il doit contraindre Israël à respecter le droit international et les résolutions de l'ONU.

L'Union des juristes arabes a rappelé que la décision d'Israël d'imposer sa loi sur le Golan syrien occupé n'avait en réalité aucune portée juridique.  L'ONG a souligné que malgré les intimidations israéliennes, les habitants du plateau du Golan s'accrochent  à leur identité syrienne.  L'Union a dénoncé la collusion d'Israël avec des groupes terroristes dans cette région et dans le sud du Liban. 

Le Comité de coordination d'organisations juives, au nom également de B'nai B'rith International, a souligné le fonctionnement démocratique d'Israël et condamné les mensonges proférés régulièrement au sujet de ce pays devant le Conseil des droits de l'homme.  L'organisation s'est dit préoccupée par les persécutions infligées aux minorités chrétiennes dans le reste du Moyen-Orient, contrairement à Israël où les musulmans et les chrétiens prospèrent.  Les membres du Conseil devraient tirer des leçons d'Israël, plutôt que de condamner sans cesse ce pays. 

Al-Haq, Law in the Service of Man a remercié les membres du Conseil qui ont approuvé, en mars, la création par les Nations Unies d'un base de données des entreprises qui agissent de manière illégale dans les territoires arabes occupés.  Certaines entreprises livrent le matériel nécessaire à la construction des colonies illégales; d'autres aident la puissance occupante par le seul fait de s'installer dans des terres occupées illégalement.  Al Haq demande aux membres du Conseil de soutenir des sanctions contre Israël en tant que moyen de faire cesser les activités commerciales illégales dans la Palestine occupée.

Servas International a fait part de sa préoccupation à propos de la récente escalade de la violence, largement due à l'échec de la communauté internationale à faire respecter le droit international et qui s'accompagne d'une radicalisation dans les discours des deux parties.  Seules la justice et l'égalité peuvent jeter les base d'une paix juste et durable, a souligné l'ONG.

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* Les délégations suivantes ont pris la parole dans le cadre du débat général sur la situation des droits de l'homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés: Qatar (au nom du groupe arabe et en son nom propre), République islamique d'Iran (au nom du Mouvement des non-alignés), Pakistan (au nom de l'Organisation de la coopération islamique), Afrique du Sud (au nom du Groupe africain), Cuba, Équateur, Maldives, Fédération de Russie, Arabie Saoudite, Maroc, Algérie, Afrique du Sud, Indonésie, Bangladesh, Namibie, Chine, Émirats Arabes Unis, Venezuela, Bolivie, Tunisie, Brésil, Égypte, Turquie, Koweït, Chili, Iraq, Malaisie, Sénégal, Angola, Bahreïn, Pakistan, République islamique d'Iran, Yémen, Libye, Soudan, Sultanat d'Oman, Liban, Jordanie. 

* Les organisations non gouvernementales suivantes ont pris la parole dans le cadre du débat général: United Nations Watch; Norwegian Refugee Council; Commission arabe des droits de l'homme; Défense des enfants – international; Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale; Badil Resource Center for Palestinian Residency and Refugee Rights; Congrès juif mondial; Mouvement international de la jeunesse et des étudiants pour les Nations Unies; Fédération internationale des ligues de droits de l'homme (au nom également de Al-Haq, Law in the Service of Man); Association américaine des juristes; Institut du Caire pour les études sur les droits de l'homme; Fédération internationale islamique d'organisations d'étudiants      ; Conseil International pour le soutien à des procès équitables et aux droits de l'homme; International-Lawyers.Org; ADALAH - Legal Center for Arab Minority Rights in Israel; Organization for Defending Victims of Violence; Union des juristes arabes; Comité de coordination d'organisations juives (au nom également de B'nai B'rith International); Al-Haq, Law in the Service of Man; et Servas International.

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