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Communiqués de presse Conseil des droits de l’homme

Le Conseil des droits de l'homme poursuit son débat de haut niveau

01 Mars 2016

Conseil des droits de l'homme
APRES MIDI 

1er mars 2016

Une dizaine de délégations exercent leur droit de réponse

Le Conseil des droits de l'homme a poursuivi, cet après-midi, le débat de haut niveau de sa trente-et-unième session, entamé hier et qui doit se terminer demain, en entendant une quinzaine de hauts dignitaires.  Une dizaine de délégations ont en outre exercé leur droit de réponse. 

Les hauts dignitaires qui se sont exprimés ont notamment exprimé leurs inquiétudes face aux crises internationales actuelles.  La situation que connaît le Moyen-Orient, en particulier en Syrie, mais aussi en Palestine, a maintes fois été évoquée.  Le Ministre ukrainien des affaires étrangères a attiré l'attention sur la situation qui prévaut dans son pays, en particulier dans la province du Donbass où – a-t-il affirmé – la population continue de souffrir de pilonnages aveugles de la Fédération de Russie et de la présence de mines antipersonnel.

Ces situations de guerre, dues notamment à des interventions armées menées ces dernières années, sont la source de déséquilibres structurels mondiaux et de la crise des migrants à laquelle la communauté internationale est aujourd'hui confrontée, a expliqué le Ministre érythréen des affaires étrangères. 

La politisation des questions relatives aux droits de l'homme a également été dénoncée par certains hauts dignitaires qui ont mis en garde contre l'approche de «deux poids, deux mesures» de ceux qui ont du pouvoir ou qui bénéficient du soutien des puissants.  Les droits de l'homme doivent tenir compte des spécificités culturelles de chacun, ont plaidé la République islamique d'Iran et l'Arabie saoudite. 

Ont pris la parole au cours de cette séance : les Ministres des affaires étrangères de l'Uruguay, M. Rodolfo Nin Novoa; des Maldives, Mme Dunya Maumoon; de l' Erythrée, M. Osman Saleh; des Emirats arabes unis, M. Anwar Mohamad Gargash; de l'Ukraine, M. Pavlo Klimkin; ainsi que le Vice-Ministre des affaires étrangères du Viet Nam, M. Ha Kim-ngoc.  Sont également intervenus le Ministre de la justice du Soudan, Mme Tahani Ali Mohamed; le Procureur général adjoint et Ministre de la justice du Ghana, M. Dominic Ayine; le Ministre et Président de la Commission des droits de l'homme de l'Arabie saoudite, M. Bandar Bin Mohammed Al-Aiban; la Ministre de la culture et de la démocratie de la Suède, Mme Alice Bah Kuhnke; la Ministre déléguée auprès du Ministre des affaires étrangères de la Mauritanie, Mme Khadijetou Mbareck Fall; le Vice-Ministre des relations internationales et de la coopération de l'Afrique du Sud, M. Ludwellyn Landers; et le Secrétaire du Haut-Conseil pour les droits de l'homme, Conseiller du Chef du pouvoir judiciaire de la République islamique d'Iran,  M. Mohammad Javad Ardeshir Larijani. 

Par ailleurs l'Azerbaïdjan, la République arabe syrienne, la Turquie, la République de Corée, le Japon, le Myanmar, la Fédération de Russie, l'Arménie, l'Arabie saoudite, le Qatar et la République populaire démocratique de Corée ont exercé leur droit de réponse. 

 

Le Conseil poursuivra demain matin, à 10 heures, son débat de haut niveau, qui entamera son troisième et dernier jour.

 

Suite du débat de haut niveau

M. RODOLFO NIN NOVOA, Ministre des affaires étrangères de l'Uruguay, a déclaré que la situation sécuritaire actuelle dans le monde, ainsi que l'état de guerre permanent au Moyen Orient qui menace de s'étendre ailleurs, ne font pas écho à l'envie des peuples de vivre en paix.  Des groupes ont recours à la violence, à l'esclavage, au terrorisme, on bombarde des populations civiles, des écoles et des hôpitaux, a-t-il déploré.  Pour autant, le Ministre s'est dit d'avis que cette situation et cette barbarie ne doivent pas faire renoncer aux droits de l'homme, mais au contraire pousser à entendre la voix des peuples qui les réclament.  M. Novoa a ensuite réitéré la volonté de son pays de jouer ce rôle: l'Uruguay a fait de la recherche de la paix et du dialogue politique des principes de sa diplomatie internationale, a-t-il poursuivi, ajoutant qu'aucun autre organe des Nations Unies ne dispose des outils du Conseil des droits de l'homme pour atteindre les mêmes objectifs.  L'Uruguay estime dans ce contexte nécessaire de renforcer les liens entre les différents organes des Nations Unies qui traitent des mêmes questions, notamment entre le Conseil de sécurité et le Conseil des droits de l'homme, qui dispose d'outils tel que l'Examen périodique universel et les procédures spéciales.  Ces instruments doivent être mis au service de la paix, a-t-il suggéré.  Pour le Ministre uruguayen, le travail croissant du Conseil et le nombre de mandats de procédures spéciales ne doivent pas être regardés comme un signe de faiblesse, mais au contraire comme une attention grandissante sur les questions relatives aux droits de l'homme. 

MME DUNYA MAUMOON, Ministre des affaires étrangères des Maldives, a rappelé que son pays n'a, depuis 1987, eu de cesse de souligner devant les instances internationales la vulnérabilité des petits États insulaires en développement et de plaider pour la nécessité de les rendre plus résilients, en particulier dans la perspective du changement climatique.  Un tel plaidoyer suppose de la part des Maldives la construction de sa propre résilience nationale, aux plans politique, social et économique.  Le pays a donc décidé d'investir dans sa jeune démocratie, estimant que c'est le meilleur moyen d'assurer cette résilience.  Si Dieu le veut, nous ferons des Maldives une démocratie avancée, a ajouté la  Ministre, tout en reconnaissant que cela prendra plusieurs générations et nécessitera des encouragements et des soutiens.  Mme Maumoon a souligné l'importance que le Conseil travaille sur la base de l'universalité, de l'objectivité, de la non-sélectivité et de l'impartialité.  Elle s'est réjouie de la création au sein du Conseil d'un fonds de contributions volontaires en faveur des petits États insulaires en développement, ainsi que pour leur Examen périodique universel.  Elle a insisté sur le fardeau que représente pour des petits États la préparation des rapports à l'intention des organes de traités et autres mécanismes.  Elle a souhaité que soit menée une évaluation pragmatique fondée sur les forces, les faiblesses et les limites de ces États, et non sur un étalon irréaliste.  Face aux tourments du monde, la Ministre a appelé à la solidarité et à l'adoption de solutions durables à la crise des réfugiés.  Elle a aussi condamné les violations des droits de l'homme commises par des groupes terroristes qui se réclament de l'Islam, s'est félicitée que le drapeau palestinien flotte désormais aux Nations Unies et a réaffirmé son soutien au peuple palestinien pour l'obtention d'un véritable État.  Par ailleurs, elle a averti que les résolutions du Conseil des droits de l'homme ne devaient pas être purement rhétoriques mais devaient avoir des effets sur ceux qui fuient la guerre et espèrent en un avenir meilleur. 

M. OSMAN MOHAMMED SALEH, Ministre des affaires étrangères de l'Érythrée, a déclaré que son pays, né d'une lutte pour la liberté et pour qui la dignité a un sens, comprend très bien ce que signifient les droits de l'homme, en tant que piliers vitaux de l'humanité.  Ces piliers sont fragilisés par le contexte international, a-t-il fait observer, appelant tous les États à réfléchir à leurs propres performances en matière de droits de l'homme.  Un médecin doit se soigner lui-même et montrer l'exemple, au lieu d'accuser les autres, a-t-il déclaré, ajoutant que si l'on crée des normes pour les riches, les puissants, et d'autres pour les plus faibles et les plus pauvres, on discrédite le système international en entier.  Le Ministre a également constaté beaucoup de questions et de débats autour de la crise migratoire, qui engendre aujourd'hui la mort, la souffrance, le racisme ou encore la xénophobie.  Or, on ne parvient pas à se mettre d'accord sur les causes profondes de ces phénomènes.  Pour M. Saleh, il faut commencer par reconnaître que la situation actuelle est la conséquence des inégalités massives, de l'injustice, des guerres et des violations du droit international.  Il faut accepter qu'au-delà de la culpabilité de certains gouvernements des pays d'origine de ces migrants, il y a une iniquité internationale structurelle et que les interventions armées menées ces dernières années ont contribué à cette situation et ne cessent de l'exacerber, a-t-il plaidé.  M. Saleh a également assuré que son pays est très attaché à l'Examen périodique universel, mécanisme auquel il a participé deux fois.  Il a d'ailleurs annoncé que les recommandations issues de ces processus étaient en train d'être mises en œuvre.  Toutefois, le Ministre a estimé que l'Erythrée a été traitée de manière injuste au sein de ce Conseil: il y a des pays qui connaissent les mêmes problèmes que l'Erythrée mais ne sont jamais montrés du doigt, a-t-il déploré.  Ceux qui ont du pouvoir ou qui bénéficient du soutien des plus forts sont épargnés et jouissent d'une impunité totale en dépit de leur bilan catastrophique en matière de droits de l'homme, a-t-il dit.  Une telle approche sélective est honteuse et doit prendre fin, a-t-il conclu.  

M. DOMINIC AYINE, Procureur général adjoint et Ministre de la justice du Ghana, s'est félicité de l'adoption des Objectifs de développement durable, y voyant la vision et l'engagement des États membres à poursuivre une approche inclusive du développement avec pour objectif d'améliorer le bien-être de tous les peuples.  Le Programme de développement durable à l'horizon 2030 a été adopté sur une base claire: il ne peut y avoir de développement sans paix et sécurité, a ajouté le Ministre.  Il a salué la portée des deux Pactes internationaux relatifs aux droits de l'homme et rappelé que l'Union africaine a déclaré 2016 année africaine des droits de l'homme, avec un accent particulier sur les droits des femmes.  M. Ayine a par ailleurs insisté sur la responsabilité partagée des membres de la communauté internationale s'agissant de la protection des civils contre les crimes de masse.  Il a aussi salué la mémoire de l'ancien Secrétaire général des Nations Unies Boutros Boutros-Ghali et ses efforts en faveur de la diplomatie préventive, inscrits dans son Agenda pour la paix.  Comme son prédécesseur Javier Pérez de Cuéllar et son successeur Kofi Annan, Boutros-Ghali avait appelé les États à ne pas utiliser leur souveraineté comme un bouclier à l'abri duquel ils pourraient violer les droits de l'homme ou rester indifférents, a-t-il rappelé.  L'indifférence, a-t-il insisté, n'est pas une option.  Pour le Ministre ghanéen, la communauté internationale doit prendre des mesures afin de mettre fin aux conflits en cours et les prévenir, en particulier en assurant un élargissement de l'espace pour l'exercice des libertés, et non pas en le réduisant.  En particulier, la société civile et les défenseurs des droits de l'homme doivent pouvoir agir librement.

M. ANWAR MOHAMAD GARGASH, Ministre d'État aux affaires étrangères des Emirats arabes unis, a décrit les efforts déployés par son pays dans le but d'atteindre les objectifs nationaux d'égalité hommes-femmes visant à ce que les femmes soient pleinement représentées dans les institutions politiques, constitutionnelles et contribuent à l'édification d'une société moderne arabe et musulmane égalitaire.  Les Émirats Arabes Unis œuvrent en outre à l'égalité sur le lieu de travail grâce au lancement d'une stratégie nationale à long terme en vue de l'autonomisation des femmes.  Abordant la situation dans la région arabe, le Ministre a mis en exergue l'unique et riche mosaïque des sociétés du Moyen-Orient qu'il convient de protéger et de respecter.  Dans ce contexte, le pays a adopté, en juillet dernier, une nouvelle législation anti-discrimination aux fins de la protection d'un environnement de tolérance, d'ouverture d'esprit et d'acceptation d'autrui.  Un Ministère de la tolérance a en outre été établi, notamment pour contrecarrer le terrorisme.  M. Gargash a ensuite exhorté à trouver des solutions politiques aux crises en Syrie, en Libye et au Yémen; il a plaidé pour l'adoption d'une vision progressiste pour le futur.  Il a en outre souligné la nécessité de relancer le processus de paix garantissant le droit des Palestiniens à l'autodétermination et à la création d'un État indépendant sur la base des résolutions pertinentes des Nations Unies, dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale.  Il a estimé à cet égard que l'impasse actuelle contribue à l'instabilité de la région toute entière.  « Notre région n'est pas condamnée à un conflit et à une violence générationnels», a argué M. Gargash, avant d'encourager à s'attaquer, ensemble, aux menaces à l'ordre régional par l'édification d'institutions fortes, ainsi que la promotion de la bonne gouvernance et des droits de l'homme, autant d'alternatives à l'injustice, l'exclusion et l'extrémisme proposés par les agresseurs et les extrémistes de tous bords.   

MME TAHANI ALI MOHAMED, Ministre de la justice du Soudan, a souligné que l'actuelle session revêtait une importance particulière en des temps difficiles alors que l'on célèbre le dixième anniversaire du Conseil et le cinquantenaire de deux Pactes fondamentaux.  Il est important dans ce contexte d'éviter la politisation des droits de l'homme et de répondre aux graves difficultés auxquelles sont confrontés les concepts de droits de l'homme, a-t-elle souligné.  Les migrants du Moyen-Orient ont besoin de nos efforts; ils ont besoin d'aide et non pas d'être confrontés à l'hostilité et à la haine, a-t-elle déclaré. 

La Ministre soudanaise de la justice a indiqué que son pays partageait l'avis exprimé par d'autres délégations selon lequel il convient de parvenir à un équilibre entre les droits civils et politiques, d'une part, et les droits économiques, sociaux et culturels, d'autre part.  Le tribunal constitutionnel ainsi que la Commission des droits de l'homme du Soudan jouent un rôle clé en matière de respect des droits fondamentaux de la population, a-t-elle poursuivi.  Plusieurs amendements ont été apportés à la législation, en particulier au Code de procédure pénale, afin que le pays respecte mieux ses engagements internationaux en matière de droits de l'homme, a-t-elle fait valoir.  En outre, le système d'assurance-maladie vient d'être revu, a-t-elle ajouté.  Dans le domaine des droits économiques, sociaux et culturels, l'État a pris un certain nombre de dispositions, en dépit des mesures unilatérales prises à l'encontre du Soudan, a poursuivi la Ministre.  Plusieurs projets visant à améliorer la vie urbaine et rurale, en matière de logement, ont été lancés, a-t-elle indiqué.  Par ailleurs, le processus de concertation nationale visant à rétablir la paix civile va bon train, avec la participation de représentants des formations politiques et de la société civile, a déclaré la Ministre de la justice, soulignant que la transition actuelle appelle des efforts conjoints de tous et que les autorités espèrent finir par rallier l'ensemble des partis politiques.  Dans le même temps, le Soudan collabore avec les procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme auxquelles il a lancé des invitations à se rendre à Khartoum, a précisé la Ministre.  L'Accord de Doha a donné lieu à des résultats positifs, un référendum est prévu en avril prochain et les contacts se poursuivent avec les groupes armés, a-t-elle par ailleurs indiqué, avant d'ajouter que le Soudan facilite le travail des organisations humanitaires et a entrepris des opérations de déminage avec l'assistance des Nations Unies.  Toutefois, les mesures unilatérales ont des effets négatifs sur la population, privant le pays de ses capacités de développement agricole, notamment en entravant l'acquisition de matériel et de machines, a fait observer la Ministre soudanaise de la justice.  Les malades sont privés des médicaments et traitements nécessaires et le pays est entravé dans sa capacité à faire face aux catastrophes, a-t-elle insisté.  Le Soudan condamne sans réserve le terrorisme; il a condamné les actions de Daech commises au nom de l'islam et il lutte contre la contrebande, la traite, la prolifération des armes légères et le crime organisé, a-t-elle déclaré.  La Ministre a réitéré l'engagement de son pays à coopérer avec le Conseil. 

M. BANDAR BIN MOHAMMED AL-AIBAN, Ministre et Président de la Commission des droits de l'homme de l'Arabie saoudite, a déclaré que les droits de l'homme doivent tenir compte des spécificités culturelles des États.  Ainsi, l'Arabie saoudite, qui applique la charia islamique, adapte les droits de l'homme à ses réalités locales, a-t-il affirmé.  L'Arabie saoudite a notamment promu les droits des femmes, leur permettant de se présenter à des élections et d'être élues, a-t-il fait valoir.

Le Ministre et Président de la Commission des droits de l'homme de l'Arabie saoudite a ensuite réitéré son soutien aux droits du peuple palestinien, notamment son droit de disposer d'un État viable.  Il a indiqué que l'Arabie saoudite soutenait en outre une solution politique globale qui permettrait une sortie de crise en Syrie et établirait une transition dont le Président Assad serait exclu.  Le Ministre a ensuite fait état de violences commises par des groupes armés au Yémen, pays dans lequel l'Arabie saoudite mène une intervention armée au sein d'une coalition qu'elle dirige.  Il s'est par ailleurs déclaré inquiet face aux discriminations et autres formes de violence subies par les minorités musulmanes dans le monde et en particulier la minorité musulmane rohingya au Myanmar. 

M. HA KIM NGOC, Vice-Ministre des affaires étrangères du Viet Nam, a estimé que l'Examen périodique universel (EPU) offre aux pays le loisir d'évaluer leurs progrès et d'échanger leurs expériences et bonnes pratiques dans le domaine des droits de l'homme.  Il a ensuite souligné que l'ampleur alarmante de la crise migratoire, du terrorisme, de l'extrémisme, de la criminalité transnationale organisée et du changement climatique exigent des efforts conjoints au niveau mondial.  Selon lui, la participation et la coopération ont été des facteurs déterminants dans le processus ayant abouti à l'historique Programme de développement durable à l'horizon 2030.  A l'heure de la mise œuvre de ce Programme, le Conseil des droits de l'homme va devoir jouer un rôle actif en axant davantage ses efforts sur les droits sociaux et économiques, sur le droit à un développement durable et sur les droits des groupes vulnérables, a-t-il indiqué.  Partant de la constatation qu'une personne sur sept en moyenne est atteinte d'un handicap (soit plus d'un milliard de personnes dans le monde, dont 7 millions au Viet Nam), il s'est fait l'avocat d'une participation inclusive et non discriminatoire de ces personnes.  M. Ngoc a  souhaité que le Conseil étudie plus en avant l'impact du changement climatique sur tous les aspects des droits de l'homme.  

MME ALICE BAH KUHNKE, Ministre de la culture et de la démocratie de la Suède, s'est félicitée qu'en dix ans d'existence du Conseil des droits de l'homme, de nombreux peuples aient vu leur pays passer par des phases de transition démocratique.  Par-delà les élections libres et équitables, la démocratie a fait des pays importants, s'est-elle ainsi réjouie, faisant observer que les chances pour une femme  active en politique d'être élue ont doublé en vingt ans.  Néanmoins, cette tendance ne peut être considérée comme acquise et la Suède est préoccupée par trois tendances, a indiqué la Ministre.  La première concerne la réduction de l'espace démocratique pour les journalistes et la société civile, alors même que  des médias indépendants sont un fondement de la démocratie et de l'état de droit.  Or, a fait observer la Ministre suédoise, on assiste à des intimidations et à des attaques contre les journalistes et les défenseurs des droits de l'homme.  Ces dernières années, des restrictions ont été imposées à la société civile dans plus de 50 États.  La Suède demande donc à chacun d'étendre la liberté d'expression, celle des médias et celle de la société civile.  La deuxième tendance préoccupante concerne les violences à l'encontre des femmes.  En particulier, les violences domestiques, qui restent une plaie mondiale affectant un tiers des femmes au monde, soit  plus d'un milliard de personnes de tous les pays, y compris la Suède où 20 femmes meurent chaque année de telles violences.  C'est inacceptable, a souligné la Ministre, avant de rappeler que la Suède a un Gouvernement féministe pour lequel l'autonomisation des femmes est une priorité.  Mme Kuhnke a rappelé l'importance des droits à la santé sexuelle et reproductive, élément essentiel de la réalisation des droits humains.  S'agissant de la troisième tendance préoccupante, la Ministre a appelé à lutter contre toutes les formes de racisme et de discrimination, que ce soit à l'encontre des migrants, des personnes lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexuées (LGBTI) ou des peuples autochtones.  De tels actes infectent nos communautés, dénient l'égalité aux êtres humains et nuisent au développement, a-t-elle insisté. 

La Suède entend créer une institution nationale de droits de l'homme conforme aux Principes de Paris, a ensuite indiqué la Ministre. 

La Suède met en outre au point sont troisième Plan d'action au titre de la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.  Enfin, la Suède a été le sixième pays au monde à adopter un Plan d'action national sur les entreprises et les droits de l'homme dans le cadre de la responsabilité sociale des entreprises.  Beaucoup a été réalisé en 70 ans d'existence des Nations Unies, mais il reste aux gouvernements à assurer la pleine jouissance des droits de l'homme par tous, comme ils s'y sont engagés, a conclu la Ministre suédoise.

M. PAVLO KLIMKIN, Ministre des affaires étrangères de l'Ukraine, a évoqué le dixième anniversaire du Conseil des droits de l'homme, constatant que l'ironie voulait que l'un de ses membres actuels ne se contentait pas de violer les droits fondamentaux de l'homme sur son propre territoire, mais dénie également par la violence le droit de ses voisins à jouir des droits de l'homme et des libertés, devenant ainsi le plus grand exportateur mondial de graves violations des droits fondamentaux.  Il y a deux ans, lorsque les Ukrainiens ont décidé de défendre leur dignité et leur droit de vivre dans un pays libre, la Fédération de Russie a pénétré sur le territoire de l'Ukraine avec des armes et du personnel militaire, comme cela s'était déjà produit une première fois en Géorgie en 2008.  L'agression russe contre l'Ukraine a fait 9000 morts, plus de 20 000 blessés et près de deux millions de personnes déplacées, a souligné M. Klimlin.  Au cours de ces deux années d'agression, une armée forte de 40 000 hommes a été mobilisée dans le Donbass, financée, équipée et maintenue par la Fédération de Russie tout en étant commandée par des officiers russes, a-t-il affirmé.  Qu'a apporté la Fédération de Russie aux territoires occupés ukrainiens, a demandé M. Klimkin?  Sous l'occupation russe, la Crimée est devenue une «zone  grise» où règnent l'injustice, la terreur, l'intimidation, l'enlèvement et la torture, a-t-il déclaré.  Le Ministre ukrainien des affaires étrangères a estimé nécessaire la présence constante dans la péninsule de Crimée d'organisations internationales – l'ONU, le Conseil de l'Europe et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe – afin d'y surveiller la situation des droits de l'homme.  M. Klimkin a en outre appelé le Conseil des droits de l'homme à presser la Fédération de Russie en tant que «puissance occupante» à ouvrir la Crimée  aux mécanismes de surveillance de ces organisations. 

Dans le même temps, dans d'autres régions envahies par la Fédération de Russie, la population continue de souffrir de pilonnages aveugles et de la présence de mines antipersonnel, a poursuivi le Ministre ukrainien des affaires étrangères, ajoutant que les habitants sont particulièrement vulnérables aux abus de droits de l'homme, y compris aux meurtres, aux détentions arbitraires et au secret, à la torture et autres mauvais traitements.  Aujourd'hui même, le Ministre russe des affaires étrangères, M. Lavrov, a mentionné la situation en Ukraine, a relevé son homologue ukrainien; sa rhétorique reflète la politique de «miroirs déformants» ou de «réalité parallèle» qui est poursuivie à l'heure actuelle par la direction russe, a estimé M. Klimkin.  Le Ministre ukrainien a insisté sur l'importance cruciale des Accords de Minsk et de leur mise en œuvre par la Fédération de Russie.  En effet, a-t-il ajouté, la Fédération de Russie ne respecte pas ses engagements, alors que toutes les clés d'une trêve durable se trouvent à Moscou.  Le Ministre ukrainien des affaires étrangères a appelé au soutien renouvelé de la communauté internationale afin d'augmenter la pression sur «la partie qui néglige ses obligations».  Il a souligné que malgré l'agression extérieure qui se poursuit, son pays s'est engagé dans la voie de réformes globales, notamment par le lancement d'une stratégie nationale des droits de l'homme assortie d'un plan d'action.  Par ailleurs, l'Ukraine entend resserrer sa coopération avec le Haut-Commissariat aux droits de l'homme, a indiqué M. Klimkin.

MME KHADIJETOU MBARECK FALL, Ministre déléguée auprès du Ministre des affaires étrangères de la Mauritanie, a assuré que la diplomatie de son pays a été toujours été constante et soucieuse de renforcer la coopération internationale avec ses partenaires dans le but de mieux protéger et assister les Mauritaniens installés à l'étranger.  Les changements mondiaux en matière de sécurité ont induit des adaptations: la diplomatie mauritanienne a donc dû s'investir davantage dans la résolution de conflits, en témoigne notamment l'implication de la Mauritanie dans la signature de l'accord de paix au Mali et dans les négociations en cours au Burundi pour aider ce pays à sortir de la crise qu'il traverse.  Au plan national, la Ministre a expliqué que le pays a tout mis en œuvre pour éradiquer l'esclavage, par le biais notamment de campagnes de sensibilisation, par la criminalisation de l'esclavage, ainsi que par la création de tribunaux spéciaux compétents aussi pour les cas d'esclavage moderne.  Le Gouvernement a également pris des mesures pour les droits sociaux, notamment en luttant contre la pauvreté et en renforçant l'accès à la santé et à la justice; la formation de son personnel de justice et de police a en outre été renforcée, notamment en matière de droits de l'homme.  Enfin, la Mauritanie a accueilli certains titulaires de mandat, dont le Rapporteur spécial sur la torture, et attend cette année la visite du Rapporteur spécial sur l'extrême pauvreté et les droits de l'homme, ainsi que celle de la Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences.  La Mauritanie entend poursuivre sa route vers le renforcement des droits de l'homme, a assuré la Ministre. 

M. MOHAMMAD JAVAD ARDESHIR LARIJANI, Secrétaire du Haut conseil pour les droits de l'homme  et Conseiller du Chef du pouvoir judiciaire de la République islamique d'Iran, a invité le Conseil des droits de l'homme à profiter de son dixième anniversaire pour dresser son bilan, tout en restant conscient des raisons de sa création, afin de ne pas répéter les erreurs du passé.  Le Conseil, a-t-il poursuivi, doit respecter le droit de chaque État de s'organiser comme il l'entend dans le domaine des droits de l'homme; il doit s'abstenir de toute sélectivité; il doit en outre reconnaître que l'universalité des droits de l'homme ne doit pas mener à ignorer l'importance des particularités nationales ou régionales dans les domaines historiques, culturels ou religieux: l'universalité des droits ne signifie pas l'uniformité des valeurs et des systèmes, a insisté M. Larijani.  En ce sens, il a salué la création de l'Examen périodique universel comme mécanisme essentiel, non politisé et non conflictuel de discussions entre pairs, tout en estimant qu'on pourrait largement l'améliorer.  M. Larijani a par ailleurs estimé que les crises des migrants et du terrorisme requéraient des réponses bien coordonnées et mondiales.  Il faut s'éloigner de la politique traditionnelle de rapports de force qui n'a produit que des résultats négatifs, a-t-il plaidé.  Il a lancé un appel pour un Front uni contre l'extrémisme violent et la rédaction d'un plan d'action intégré, qui devrait aussi traiter de l'occupation persistante de la Palestine et des atrocités commises par Israël contre le peuple palestinien.  Il a aussi rappelé que, face à la crise syrienne, l'Iran avait constamment préconisé un cessez-le-feu immédiat, un dialogue entre le gouvernement syrien et les groupes d'opposition qui rejettent le terrorisme, un véritable effort international pour éradiquer la violence extrémiste et une campagne mondiale pour traiter de la catastrophe humanitaire.  Au plan national, M. Larijani a estimé que la forte participation lors des élections de la semaine passée témoignait des succès de l'expérience politique et sociale qu'entreprend l'Iran depuis 1979.  Il a présenté son expérience de démocratie fondée sur la rationalité islamique comme une nouvelle option offerte au monde musulman, une troisième voie entre la démocratie séculière-libérale et le plongeon dans l'extrémisme. 

M. LUDWELLYN LANDERS, Vice-Ministre des relations internationales et de la coopération de l'Afrique du Sud, s'est réjoui que le cinquantième anniversaire de l'adoption des deux Pactes internationaux relatifs aux droits de l'homme coïncide avec le vingtième anniversaire de la constitution sud-africaine.  Il a toutefois remarqué que les promesses contenues dans ces documents restent lettre morte pour nombre de personnes de par le monde, se demandant à cet égard si la communauté des nations saura faire preuve d'une ingénuité créative soutenue susceptible de conduire à la création d'un système de droits de l'homme qui réponde aux intérêts et aux aspirations de tous d'une façon équilibrée et mutuellement bénéfique.  A l'occasion du dixième anniversaire du Conseil, il a en outre recommandé d'analyser dans quelle mesure celui-ci avait réussi à répondre à la vision contenue dans les deux Pactes.  Pour le Vice-Ministre sud-africain, la communauté internationale a notamment failli dans sa quête de protection, en raison principalement d'un manque de volonté politique tant au niveau national qu'international, mais également à cause de pratiques de politisation et de ciblage sélectif, les violations des droits de l'homme semblant considérées comme des défis seulement pour les pays en développement.  M. Landers a ensuite abordé la problématique du racisme, en faisant valoir la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de racisme, l'adoption de la Déclaration et du Programme d'action de Durban, ou plus récemment, la proclamation de la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine.  Il a renvoyé à la tâche draconienne qui consiste à combattre les fléaux de la discrimination raciale. 

Droit de réponse

En réponse à l'intervention faite par le Ministre des affaires étrangères de l'Arménie, l'Azerbaïdjan a déclaré qu'un conflit opposait effectivement les deux pays et que les victimes de ce conflit étaient dues à l'occupation d'une partie du territoire azerbaïdjanais par l'Arménie.  L'Arménie soutient que l'Azerbaïdjan a l'obligation de respecter le principe de non-recours à la force vis-à-vis de l'État agresseur, c'est-à-dire l'Arménie, ce qui n'a aucun sens car cela amènerait l'Azerbaïdjan à reconnaître le fait accompli.  L'Arménie doit retirer toutes ses forces armées du territoire azerbaïdjanais, c'est là la seule manière de résoudre ce conflit.   L'Azerbaïdjan a appelé l'Arménie à respecter les résolutions du Conseil de sécurité. 

Répondant à la France, à la Lituanie, aux Pays-Bas et au Qatar, qui ont – selon elle – porté de fausses accusations à l'encontre du Gouvernement syrien, la République arabe syrienne a indiqué rejeter toutes les allégations et mensonges colportés par les ennemis de la Syrie.  Dans le combat contre le terrorisme takfiri, l'armée syrienne fait de son mieux pour éviter que tombent des civils.  Il est honteux que ces pays exploitent la souffrance du peuple syrien pour servir leurs menées politiques, a affirmé la Syrie.  La France qui, avec d'autres, verse des larmes sur les souffrances humanitaires du peuple syrien est la même France qui a œuvré pour des mesures coercitives unilatérales; c'est la France qui a présenté des projets de résolution dans les instances onusiennes pour couvrir la terreur des terroristes.  Les régimes du Qatar et de l'Arabie saoudite soutiennent les factions terroristes en Syrie, a ajouté la délégation syrienne.

Répondant à la Fédération de Russie, la Turquie a déclaré qu'elle luttait contre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, une action qui est reconnue au sein des Nations Unies, où la Turquie a toujours soutenu des initiatives visant cet objectif.  En tant que membre fondateur du Conseil de l'Europe, la Turquie est par ailleurs active dans le domaine de la protection des droits politiques.  Aucun journaliste n'a été emprisonné ni condamné en Turquie pour son activité journalistique d'expression d'opinion, a assuré la délégation turque; seules l'ont été des personnes qui utilisent leur profession pour se livrer à la calomnie.

La République de Corée a indiqué ne pas être en mesure d'accepter les remarques de la République populaire démocratique de Corée concernant les déserteurs et leurs témoignages, remarques qui sont un déni de vérité.  S'il y a des déserteurs de République populaire démocratique de Corée, c'est bien qu'il y a des violations des droits de l'homme en République populaire démocratique de Corée, a déclaré la République de Corée.

Le Japon a répondu à la République populaire démocratique de Corée en déclarant que les chiffres qu'elle a cités concernant la Seconde Guerre mondiale ne sont pas fondés.  La République populaire démocratique de Corée devrait écouter la communauté internationale pour que la situation des droits de l'homme chez elle s'améliore.

Le Myanmar a répondu à deux interventions le concernant faites hier et aujourd'hui qui ne reflètent pas la réalité et constituent des ingérences dans les affaires intérieures d'un État souverain.  Le Myanmar est une société ouverte où la population jouit d'une totale liberté d'expression et de religion, a assuré son représentant. 
La Fédération de Russie a répondu à l'Ukraine en regrettant que le Ministre ukrainien des affaires étrangères ait utilisé le débat de haut niveau du Conseil pour politiser son intervention.  De cette manière, la défense des droits de l'homme perd son sens et est instrumentalisée par certains pays.  Les événements qui ont eu lieu lors de la réunification de la Crimée avec la Fédération de Russie correspondent à une réalité historique.  Contrairement aux allégations de l'Ukraine, la Fédération de Russie a beaucoup fait pour améliorer la situation de la population, rétabli la langue tatare et restructuré les institutions.  En outre, tous les cas de violations des droits de l'homme sont répertoriés, ils font l'objet d'enquêtes et de traductions en justice.  En revanche, les violations des droits de l'homme en Ukraine ont été dénoncés par un grand nombre d'institutions – l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, le Conseil de l'Europe et même le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, a ajouté la délégation russe; l'Ukraine cherche donc ainsi à détourner l'attention de la communauté internationale sur les violations des droits de l'homme perpétrés en Ukraine même.

L'Arménie, en réponse à l'Azerbaïdjan, a dénoncé les actions de provocation de ce pays sur la ligne de contact au Haut-Karabakh.  Elle a aussi dénoncé les tortures et assassinats de civils par ce pays, qui n'a pas respecté le cessez-le-feu de mai 1994 auquel l'Arménie demeure favorable. 

Réagissant aux interventions du Danemark et des Pays-Bas, l'Arabie saoudite a rappelé qu'elle avait été membre fondateur de l'ONU et a indiqué qu'elle est soucieuse de protéger les droits de l'homme conformément à la charia islamique.  S'agissant de la Syrie, la délégation saoudienne a fustigé un régime qui vit par le mensonge et ampute sa population de ses forces vives.  Le moment est venu de mettre un terme aux souffrances du peuple syrien, que ce soit par la guerre ou par la paix.

Le Qatar a dénoncé les crimes perpétrés par le «régime criminel de Damas», un «gang» qui règne sur une petite partie du territoire syrien alors que le reste du territoire est aux mains de groupes terroristes ou de rebelles.  Le régime syrien est responsable de la mort de plus de 300 000 civils syriens, a ajouté le Qatar.  Sans le terrorisme, Assad ne serait plus à sa place car il n'est pas légitime, a insisté la délégation qatarienne.  Le terrorisme d'Assad et ses alliés est la véritable cause de la poursuite du conflit, a-t-elle déclaré.

La République populaire démocratique de Corée a catégoriquement rejeté les allégations de la République de Corée et du Japon.  Le Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée a parlé de la vérité de ce qui se produit actuellement en termes de droits de l'homme dans ce pays, a-t-elle ajouté.  Le Japon a commis durant la Seconde Guerre mondiale des crimes contre l'humanité qu'il ferait bien de reconnaître, a déclaré la République populaire démocratique de Corée.  Quant à la République de Corée, elle devrait «mettre un terme à l'enlèvement et à la séduction de nos ressortissants», a-t-elle ajouté.

L'Azerbaïdjan a déclaré que l'Arménie, en continuant de revendiquer le Haut-Karabagh, ne cherche pas la paix.  Il a estimé que la principale cause des incidents sur la ligne de délimitation du Nagorno-Karabakh tenait à la présence constante de forces arméniennes sur le sol de l'Azerbaïdjan.  L'Azerbaïdjan ne renoncera jamais au Nagorno-Karabakh et plus tôt l'Arménie reconnaitra ce fait, plus tôt la paix pourra revenir. 

La Syrie a affirmé que l'Arabie saoudite ne saurait s'arroger le droit de donner des leçons à d'autres nations.  L'ingérence de l'Arabie saoudite en Syrie est une transgression flagrante du droit international, a ajouté la délégation syrienne.  La fin de la crise humanitaire n'interviendra qu'une fois que la Syrie aura extirpé le takfirisme et ses sbires de son territoire. 

Le Japon a exprimé l'espoir que la République populaire démocratique de Corée, qui ne fournit aucune réponse concrète, saurait prendre des mesures concrètes lui permettant de progresser.

L'Arménie a tenu à rappeler à l'Azerbaïdjan que le peuple du Haut-Karabagh avait exercé son droit à l'autodétermination conformément à la Charte de l'ONU.  Le statut du Haut-Karabagh est l'objet de négociations, a rappelé l'Arménie.  Au lieu d'écouter les appels de la communauté internationale visant à ce qu'il s'inscrive dans ces négociations, l'Azerbaïdjan poursuit ses provocations et ses actes d'assassinats et d'enlèvements de civils le long de la ligne (de délimitation), a déclaré l'Arménie.

L'Arabie saoudite a jugé affligeant que le Conseil persiste à écouter les tentatives désespérées d'un «représentant d'Assad» de défendre un régime criminel qui a perdu toute crédibilité.  Hier encore, nous suivions l'accès de l'aide humanitaire dans les zones encerclées et il était affligeant de voir que le régime syrien continuait d'utiliser tous les moyens pour empêcher cette aide, a ajouté la délégation saoudienne.  L'Arabie saoudite a par ailleurs réitéré sa disposition à une intervention terrestre en Syrie visant Daech et le Front al Nosra. 

La République de Corée a de nouveau rejeté les «fausses accusations» de la République populaire démocratique de Corée concernant «l'enlèvement et la séduction» de Nord-Coréens;  les «déserteurs nord-coréens» sont un indice des violations de droits de l'homme dans la République populaire démocratique de Corée, a-t-elle affirmé.

La République populaire démocratique de Corée a rejeté catégoriquement les assertions du Japon et de la République de Corée, affirmant de nouveau que le premier continue de ne pas reconnaître ses crimes contre l'humanité commis durant la Seconde Guerre mondiale, alors que la seconde ferait bien, quant à elle, de cesser d'enlever et de séduire les citoyens de la République populaire démocratique de Corée pour les emmener au sud.

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