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Le Comité pour l'Élimination de la discrimination raciale ouvre les travaux de sa quatre-vingt-sixième session
27 avril 2015
Comité pour l'élimination
de la discrimination raciale
27 avril 2015
Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale a ouvert ce matin, au Palais Wilson à Genève, les travaux de sa quatre-vingt-sixième session en adoptant son ordre du jour et son programme de travail et en entendant une déclaration de M. Yuri Boychenko, Directeur de la Section anti-discrimination raciale au sein de la Division de la recherche et du droit au développement du Haut-Commissariat aux droits de l'homme.
Le Président du Comité, M. José Francisco Cali Tzay, a rendu hommage à Waliakoye Saidou, expert membre du Comité décédé le 10 décembre dernier.
M. Cali Tzay a rappelé que durant cette session, le Comité allait examiner les rapports de six pays – France, Guatemala, Bosnie-Herzégovine, Soudan, Allemagne et Danemark – et examiner des plaintes individuelles (communications) ainsi que plusieurs demandes d’action urgente.
Dans sa déclaration d’ouverture, M. Boychenko a présenté les faits récents qui intéressent les travaux du Comité en rappelant avant tout que les discriminations raciales commises envers des individus ou des groupes sur la base de la race, de la couleur, de l’ascendance ou de l’origine raciale ou ethnique restent quotidiennes. Or, la discrimination reste un précurseur d’assassinats brutaux dans de nombreuses parties du monde, a-t-il souligné. Dans un monde globalisé où les peuples des différentes nations se mêlent plus facilement, les risques de racisme et d’intolérance restent présents et la vigilance est indispensable, a-t-il insisté. Lors de la dernière session du Conseil des droits de l'homme, le mois dernier, un événement parallèle organisé par la Slovénie et le Royaume-Uni a fourni l’occasion de rappeler l’approche du Comité, qui considère la Convention comme un document évolutif qui doit être adapté au monde actuel ; cet événement a également permis de mettre l’accent sur le rôle de la société civile, en tant que source considérable d’informations en provenance du terrain et agent de sensibilisation au travail du Comité, a indiqué M. Boychenko.
M. Boychenko a en outre mis l’accent sur les relations du Comité avec le Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine dans le contexte du 50e anniversaire de l’adoption de la Convention, précisant que dans le rapport final qu’il présentera en septembre au Haut-Commissariat, le Groupe de travail reconnaitra le rôle joué par le Comité dans la protection des droits des personnes d’ascendance africaine.
M. Boychenko a par ailleurs rappelé que le Haut-Commissaire aux droits de l'homme avait été désigné coordonnateur de la Décennie des personnes d’ascendance africaine, inaugurée le 1er janvier dernier. Plus de 200 millions de personnes d’ascendance africaine vivent aujourd’hui dans les seules Amériques et plusieurs millions d’autres vivent, hors d’Afrique, sur les autres continents. Descendants lointains des victimes de la traite transatlantique des esclaves ou migrants plus récents, les personnes d’ascendance africaine comptent souvent parmi les groupes les plus pauvres et les plus marginalisés, a rappelé M. Boychenko, soulignant que la promotion et la protection de leurs droits sont une priorité pour les Nations Unies, dans le cadre de la Déclaration et du Programme d’action de Durban. Il a rendu hommage au travail que le Comité a consacré à cette question spécifique, notamment au travers de l’adoption de son observation générale n°34 relative à la discrimination raciale à l’encontre des personnes d’ascendance africaine.
M. Boychenko a ensuite rendu compte des activités menées par la Section qu’il dirige, faisant notamment état de la coopération bilatérale menée avec de nombreux États – les derniers en date étant le Mexique, la Mauritanie, le Bénin, l’Ukraine et la Fédération de Russie. Cette coopération porte notamment sur la formulation de politiques et programmes, y compris de plans d’actions nationaux visant à éradiquer la discrimination raciale et à promouvoir l’égalité, ainsi que sur l’examen des législations nationales existantes en la matière. La Section apporte par ailleurs un soutien à des organes spécialisés dans la promotion de l’égalité et la lutte contre le racisme et la discrimination, a-t-il ajouté, précisant qu’elle appuie ainsi depuis trois ans le réseau ibéro-américain des organes pour l’égalité. La Section a mis en place et administre une base de données anti-discrimination au sein du Haut-Commissariat, qui comprend plus de 1500 documents et contributions venus de près d’une centaine de pays.
Dans le cadre des échanges qui ont suivi cette déclaration d’ouverture, plusieurs experts ont rendu hommage au travail considérable de la Section dirigée par M. Boychenko.
L’un d’eux s’est enquis des éventuels projets de coopération de cette Section avec les organes régionaux traitant des droits de l'homme, alors qu’une experte insistait sur la nécessité de renforcer la coopération avec les institutions régionales chargées de lutter contre la discrimination raciale. M. Boychenko a alors souligné que ses services saisissaient toute occasion pour renforcer leur coopération avec les organismes régionaux en ce qui concerne la discrimination raciale, tout en précisant qu’il n’existait pas de plan en tant que tel concernant cette coopération – car cela exigerait des ressources « moins ponctuelles ». Il a par ailleurs fait observer que ces organes régionaux avaient souvent tendance à examiner ce qui est réalisé à leur niveau sans trop se soucier de ce qui est réalisé concernant leur région par des organismes de dimension mondiale, y compris par le Comité.
Demain, mardi 28 avril, le Comité tiendra à 10 heures une réunion informelle publique avec des organisations non gouvernementales concernant la France, le Guatemala et la Bosnie-Herzégovine, États parties dont les rapports seront examinés cette semaine. Il entamera demain après-midi l’examen du rapport de la France.
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